Nouvelles chroniques du cerveau
250 pages
Français

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Nouvelles chroniques du cerveau , livre ebook

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250 pages
Français

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Description

Cet ouvrage traite des maladies organiques du système nerveux, parfois aux frontières de la psychiatrie. Neurologue, l'auteur aborde ici sans tabous les maladies du cerveau, mettant en parallèle des données historiques, son expérience clinique et les acquis récents des neurosciences, pour qu'on ne parle plus de l'autisme, de l'épilepsie, de la maladie d'Alzheimer comme de tares, et qu'on accompagne socialement ces handicaps avec dignité.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296483965
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nouvelles chroniques du cerveau
Patrick DAVOUS Nouvelles chroniques du cerveau Sans tabous ou le mauvais esprit
Du même auteurLe Nouveau Totem. Petites chroniques du cerveau, Éditions du Seuil, 2011.
© L'HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-56939-3 EAN : 9782296569393
Cet ouvrage est dédié aux très nombreux malades et à leurs familles qui, au fil de ma carrière neurologique, m’ont fait confiance en me livrant leurs maladies, leurs angoisses, leurs espoirs et leurs combats, pour que je les traite au mieux, les guérissant parfois, mais plus souvent les accompagnant sur le long chemin des pathologies chroniques et du handicap. Je veux remercier ici tous mes collaborateurs, médicaux et paramédicaux, mais plus particulièrement les infirmières et aides-soignantes, ces prouesses vivantes du soin quotidien, sans lesquelles un tel travail n’aurait pu être accompli. Sans oublier mes nombreux « patrons » de la neurologie parisienne ni mes amis de la neurologie francophone, je voudrais aussi rendre hommage à deux hommes remarquables, aujourd’hui disparus, qui ont compté plus que d’autres dans ma vie professionnelle : André Dominique Nenna, un de mes premiers patrons d’internat, médecin interniste de grande culture, humaniste d’un autre temps, avec qui j’établis une respectueuse complicité. Maurice Abiven, pionnier des soins palliatifs en France qu’il créa à l’Hôpital International de l’Université de Paris, qui eut la bienveillance et la modestie de m’appeler comme consultant chaque fois qu’il était confronté à une pathologie neurologique difficile à assumer, et avec qui j’ai eu une vraie communauté de pensée du « care ».
Introduction  Dans le domaine du système nerveux, la réputation d’incurabilité des maladies neurodégénératives les a rendues taboues, d’autant plus qu’elles sont fréquemment héréditaires. Leur présentation clinique, souvent faite de mouvements anormaux, d’infirmités ou de comportements inexplicables en faisait une cible toute désignée pour des influences démoniaques qu’il importait d’éviter, faute de pouvoir les combattre directement. Cette exclusion ira jusqu’à refuser de dire, dans certaines familles, le nom de certaines maladies, comme les sociétés primitives s’interdisent de prononcer le nom d’un mort, assimilé à l’impureté et susceptible de devenir un « mauvais esprit ». La transition est alors naturelle pour que le cerveau, organe de l’esprit, une fois malade, devienne ce « mauvais esprit ». Il l’est resté jusqu’au jour, pas si lointain, où la technologie a révélé son anatomie vivante et ses outils de fonctionnement moléculaire, et où la thérapeutique a permis guérisons ou rémissions.  Du mot polynésientabou, on retient deux sens opposés, l’un sacré, l’autre inquiétant, dangereux, interdit. Sacré, le cerveau l’est depuis toujours, bien avant que Platon y ait placé le siège de l’âme. Comme nous l’avons montré antérieurement, il le restera jusqu’à ce que Darwin lève un coin du voile de ses origines et même bien après, au point que Jacques Monod hésitait encore à s’aventurer au-delà de « l’ultime frontière ». Inquiétant, le cerveau malade a longtemps été porté par la nef des fous. Aujourd’hui, ces tabous n’ont pas tous disparu.  Cet ouvrage fait suite auNouveau Totem, première partie desPetites chroniques du cerveau (Editions du Seuil, 2011). Ici, la plupart des chroniques traitent des maladies organiques du système nerveux, parfois aux frontières de la psychiatrie comme pour les « tocs » ou les effets psychogènes des drogues. Elles s’efforcent, pour la plupart des illustrations, de mettre en parallèle des données historiques, l’expérience clinique et les acquis récents des neurosciences. C’est ainsi qu’on aborde successivement la pathologie du mouvement et de ses agités avec l’emblématique maladie de Parkinson ou la divine épilepsie, le domaine des maladies infectieuses comme la syphilis ou le SIDA, les ravages causés par l’alcool et d’autres drogues, le monde du handicap où conduisent la plupart des maladies neurologiques (accidents vasculaires cérébraux, traumatismes crâniens, tumeurs cérébrales, sclérose en plaques, etc.) mais aussi le mongolisme ou l’autisme, enfin le peuple de l’oubli où voisinent membres fantômes, malades d’Alzheimer ou autres amnésiques et où surgissent les questions du coma et de la mort cérébrale. Il était difficile d’ignorer le monde de la psychiatrie, déjà transformé par la psychopharmacologie et aujourd’hui concerné par la génétique. Il est approché au travers de symptômes comme l’anxiété ou les hallucinations et de maladies emblématiques comme la schizophrénie et les états dépressifs.
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 Au fil de l’ouvrage, on rencontrera quelques personnages célèbres comme Proust, Ravel ou Van Gogh dont les cerveaux ont façonné la créativité mais ont aussi souffert des ravages de graves maladies parfois restées mystérieuses.  Mon propos est de traiter sans tabous des maladies du cerveau, pour que l’on ne parle plus de l’autisme, de l’épilepsie, de la chorée de Huntington ou de la maladie d’Alzheimer comme de tares, que l’on accepte de regarder le handicap dans sa réalité et de l’accompagner socialement avec dignité.
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