Autrui, soi et tout le reste
198 pages
Français

Autrui, soi et tout le reste , livre ebook

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198 pages
Français

Description

La destruction de l'Autre est la plus déplorable constatation qui soit. Elle contredit l'avènement de ce que nous pouvons désigner comme étant un homme nouveau, certes, encore inachevé, l'homme moderne. Une réflexion philosophique respectant les différences doit constituer la référence obligée à la fois de toute phénoménologie quelle qu'elle soit.

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Date de parution 01 septembre 2013
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336322025
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Angèle KREMERMARIETTI
AUTRUI, SOI ET TOUT LE RESTE
Commentaires
philosophiques
Autrui, soi et tout le reste
Commentaires philosophiques Collection dirigée par Angèle Kremer-Marietti et Fouad Nohra  Permettre au lecteur de redécouvrir des auteurs connus, appartenant à ladite « histoire de la philosophie », à travers leur lecture méthodique, telle est la finalité des ouvrages de la présente collection.  Cette dernière demeure ouverte dans le temps et l’espace, et intègre aussi bien les nouvelles lectures des “classiques” par trop connus que la présentation de nouveaux venus dans le répertoire des philosophes à reconnaître.  Les ouvrages seront à la disposition d’étudiants, d’enseignants et de lecteurs de tout genre intéressés par les grands thèmes de la philosophie. Déjà parus Yvette CONRY,Matières et matérialismes, Etudes d’histoire et de philosophie des sciences, 2013. Jean-Pierre COUTARD,Le soi, le temps et l’autre, 2013. Soundouss EL KETTANI,Une dynamique du visuel, L’ondoyante réalité desRougon-Macquartde Zola, 2013. Hichem GHORBEL,Etudes sur le XVIIIe siècle : Montesquieu et Rousseau ou les conditions de la liberté, 2013. Aristide NERRIÈRE,Métaphysique pour un nouvel existentialisme, 2013. Michèle PICHON,Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant au risque des neurosciences, 2012. Guy-François DELAPORTE (traduction de),Métaphysique d’Aristote, Commentaire de Thomas d’Aquin, Tome II, 2012. Guy-François DELAPORTE (traduction de),Métaphysique d’Aristote, Commentaire de Thomas d’Aquin, Tome I, 2012. Babette BABICH? Philosophie analytique, La fin de la pensée contre philosophie continentale, 2012. Angèle KREMER-MARIETTI,Les ressorts du symbolique, 2011. Emmanuelle CHARLES,Petit traité de manipulation amoureuse,2011. Monique CHARLES,Apologie du doute, 2011. Abdelaziz AYADI,La philosophie claudicante, 2011. Mohamed JAOUA,Phénoménologie et ontologie dans la première philosophie de Sartre, 2011.
Angèle KREMER-MARIETTIAutrui, soi et tout le reste L’HARMATTAN
DU MÊME AUTEUR Philosophie des sciences de la nature, Paris: P.U.F., Collection «L’ interrogation philosophique», 1999; rééd. L’Harmattan: 2007. Éthique et épistémologie autour du livreImpostures intellectuellesde Sokal et Bricmont, Paris: L’Harmattan, 2001. L’éthique en tant que méta-éthique(PUF, 1987), Paris: L’Harmattan, 2001. Carnets philosophiques, Paris, L’Harmattan, 2002. Cours sur la première recherche logique de Husserl, Paris, L’Harmattan, 2003. Jean-Paul Sartre et le désir d’être, Paris: L’Harmattan, 2005. Épistémologiques, Philosophiques, Anthropologiques, Paris: L’Harmattan, 2005. Avec Jean Dhombres,L’Épistémologie, État des lieux et positions, Paris: Ellipses, 2006. Le positivisme d’Auguste Comte(PUF, 1982), Paris: L’Harmattan, 2006. La morale en tant que science morale(PUF, 1982), Paris: L’Harmattan, 2007. Auguste Comte et la science politique, Paris: L’Harmattan, 2007. Le kaléidoscope épistémologique d’Auguste Comte. Sentiments, Images, Signes, Paris: L’Harmattan, 2007. Seven Epistemological Essays from Hobbes to Popper, New York: Buenos Books, 2007. Trois études sur la loi constructale d’Adrian Bejan, avec Abdelkader Bachta, Jean Dhombres, Paris: L’Harmattan, 2008. Michel Meyer et la problématologie, Bruxelles: Editions de l’Université de Bruxelles, 2008. Réflexions sur les temps actuels, Bruxelles: Editions du Centre Laïque, 2009. Nietzsche ou les enjeux de la fiction, Paris: L’Harmattan, 2009. Les ressorts du symbolique, L’Harmattan, 2011.. Liberté de dire, L’Harmattan, 2013. © L’HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01259-9EAN : 9782343012599
Sommaire
Préface .................................................................................................. 71. Des principes d’un réel présent en vue d’un futur imaginé ......... 11 2. Dilthey et l’avènement de l’homme moderne .............................. 17 3. Du vrai et du faux de Gaston Bachelard à Maurice Merleau-Ponty .................................................................. 29 4. Deleuze et confluents: Whitehead, Foucault, Lacan .................... 39 5. À la mémoire intégrale de la durée infinie ................................... 53 6. Nietzsche, Wittgenstein, la conversion du regard ........................ 71 7. Epiphanie du visage et vulnérabilité ............................................ 85 8. Langages et significations ou le symbolique « Ce que parler veut dire » ................................................................ 91 9. Darwin et le langage ................................................................... 103 10. Rhétorique sociale et métaphore du sujet Perelman, Burke et Lacan.................................................................................. 117 11. Réflexions sur l’autopoièse ...................................................... 135 12. Préserver la nature dans ce qu’elle est ...................................... 145 13. L’énergie noire et la destinée de l’Univers .............................. 155 14. Philosophie et humanisme ........................................................ 169En guise de conclusion ..................................................................... 191
Préface
Parceque le discoursphilosophiquepeut se situer dans lequotidien qu’ilpeut rejoindre après en être sorti, et meproposant de traiter les plusgrandesquestions sans heurter de front les croyances communes, j’établirai monpropos au niveau originaire du « symbolique », comme aupoint d’amorce d’unepensée des catégoriels de la réflexion humaine,pour soulignerque toutepensée transcendante comme toute pensée vulgaire relève du symbolique. Ce domaine culminant doitpermettre à l’humanité de vivre en toute liberté. Nous en sommes loin actuellement. Et mon vœu demeure de fondre laplupart aussi bien des disciplinesque des confessions, non pas simplement en une multitude de rivières émanant d’une source commune, le symbolique, mais surtout de voir celui-ciprésider en toute maîtrise à nospensées seraient-elles lesplus rigoureuses ou les plus communes : mathématiques, poésie ou théologie. Lespossibilités de l’action humaine ont toujours été exploitées sur la base de certaines formulesphilosophiques acceptéespar legrand nombre, mais dont après coupdirait on qu’elles furent « idéologiques » ou même, dans certains cas,qu’elles sont encore « religUne reconnaissance obliieuses ». gée de la base de départ pourrait réellement et indubitablement déboucher sur une meilleure éthique, située hors de toute concurrence philosophique. Le manque de tolérance est la base de cet affolementgénéralisé vers les différents idéologiques et/ou théologiques,qui se sont emparés des cerveaux et des cœurs humains, aupoint d’aboutir à la destruction de l’Autre, malgré les enseignements de toute compassion et de toute valeur affirmée dans l’universel, compte tenu de l’avènement de ce que nouspouvons désigner comme étant un homme nouveau, mais encore inachevé, l’homme moderne.
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Les relations entre l’intérieur et l’extérieur constituent le fond d’une réflexion philosophique respectant les différences, pour en constituer la référence obligée à la fois du positivisme et de la phénoménologie ; l’exemple vivant en étant Gaston Bachelard et Maurice Merleau-Ponty, soit par l’institution d’une coupure épistémologique entre poésie et science, soit par celle de la dualité langue parlante de la philosophie et discours scientifique. Whitehead s’est inquiété de l’événement au point d’en faire la chose même ; et cela après les Stoïciens et Leibniz, avant même que ne soit 1 posée la question deleuzienne « qu’est-ce qu’un événement? » . Pour ces philosophes, les entités concrètes fondamentales ne sont pas des substances « subsistantes », mais bien des événements, entités ou occasions actualisées dans l’espace/temps, que les mathématiques convertissent en « éternels objets ». Plongés dans la perspective incommensurable qui s’offre à l’humanité dans l’immensité de l’univers, repérée chez Bergson par Merleau-Ponty, nous comprenons comment la vérité d’une mémoire intégrale ferait qu’y a quelque chose de commun entre les qualités d’ordre« il différent », de même qu’il y a quelque chose de commun entre la qualité pure et l’étendue : deux vérités qui affectent la métaphysique de la matière et la psychologie de la perception. Tandis que Wittgenstein s’est constamment appliqué à délimiter les questions logiques et mathématiques, puisque, pour lui, la possibilité d’une existence est constituée par la coïncidence du lieu géométrique 2 et du lieu logique , Nietzsche a réduit ces questions à n’être plus qu’une façon d’accommoder le monde à des fins utilitaires, c’est-à-dire sans reconnaître de critère valable à ce qui est dit passer pour « vérité », n’était l’instinct de domination. Mais, avec la considération de la conversion du regard apparaissent les raisons comparables des positions de ces deux philosophes, opposés l’un et l’autre au jugement synthétique a priori avancé par
1 Voir l’article de Steven Shaviro, “Deleuze’s Encounter with Whitehead”, http://www.dhalgren.com/Othertexts/DeleuzeWhitehead.pdf. 2 Cf.Tractatus, 3.411 : « Le lieu géométrique et le lieu logique coïncident en ce que tous deux constituent la possibilité d’une existence. »
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3 Kant . Nietzsche et Wittgenstein partagent, en effet, une communauté de traitement dans leur approche philosophique : soit en affectant de voir « comme-ci ou comme-ça », soit même en dévoilant le sceau du secret grâce à une généalogie. La conversion du regard n’exclutpas lejuste regardporté sur l’épiphanie du visage. Ce dernier, nonpas concret, comme onpourrait le croire, est bien abstrait, ouvert sur le monde et même sur son absence, c’est-à-dire sur l’au-delà, sur l’idée d’infini, au-delà de l’apparition d’autrui. De toute façon, laprésence du visage nous conduit à l’extérieur de nous-mêmes, car le visage parle. À l’abord du visage se tient la base d’un langage vrai.Processus de longue date finalisé et gouverné par des règles stratégiques, sur la base d’un ensemble de conditions nécessaires, le langage, usant de ses propres jeux, peut donner des ordres et y obéir. Il peut poser des questions et y répondre, décrire un événement, inventer une histoire, raconter une blague, avancer des conjectures sur des événements du monde physique, enfin construire 4 des hypothèses et des théories scientifiques . De son côté, le langage de l’art emprunte son contenu et sa forme au monde extérieur, et, à sa manière, manifeste l’intérieur par l’extérieur. La musique a le don particulier de se détacher de la forme extérieure et de sa perceptible visibilité. Hegel y voit une double négation de l’extériorité et pense la rapprocher de la liberté formelle intérieure. Quant à la poésie, elle nous fait revenir au mot et à la présence du son verbal, doublé par la conscience.Loin des premiers gestes et mimiques originaires, la rhétorique reconstitue la personne en son tréfonds avec tout ce qu’elle croit. Aussi Burke insiste-t-il sur le pouvoir detransformation de l’identité, comme sur la possibilité d’untransfert de sens: deux notions
3 Voir Friedrich Nietzsche,Par-delà le bien et le mal, Prélude à une philosophie de l’avenir, Présentation et traduction d’Angèle Kremer-Marietti (1975). Paris, L’Harmattan, 2006, I, § 10, p. 30 ; également voir Josette Lanteigne,La question dujugement chez Kant, Quine et Wittgenstein:, chapitre 2 (23 nov. 2010) http://agora.qc.ca/biblio/question.html 4  Ludwig Wittgenstein, voirLe Cahier bleu inLe Cahier bleuet le Cahier brun, trad. Marc Goldberg et Jérôme Sackur, Gallimard, Paris 1996, p. 126.
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