Ce que penser veut dire
172 pages
Français

Ce que penser veut dire , livre ebook

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172 pages
Français

Description

Qu'est-ce que penser ? Question simple, en apparence, voire élémentaire, et cependant aussi complexe qu'essentielle. Le présent ouvrage, où le lecteur croisera la physique et la psychanalyse, la biologie et la linguistique, la logique mathématique et l'esthétique, tente d'apporter des éléments de réponse à cette question et de mener, en quelque sorte, une réflexion sur la réflexion.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336334677
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ce que penser ? Question simple, en apparence, voire élémentaire, et cependant aussi complexe qu’essentielle. sique linguistique, la logique mathématique et l’esthétique, tente d’apporter des éléments de réponse à cette question et de mener, en quelque sorte, une réflexion sur la réflexion. Il s’agit d’abord de suivre un itinéraire, en balisant le chemin qui va de la matière à la vie et de la vie à l’esprit ; puis de parcourir les degrés d’une pensée qui gagne en clarté comme en efficacité depuis les brumes du préconscient jusqu’au triomphe de la rationalité ; états en interrogeant les figures majeures de la pensée que sont la science, l’art ou la philosophie.
L’économie entre savoir et illusion
Alain DULOT
Ce que penser veut dire
Pour Comprendre
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Ce que penser veut dire
Pour Comprendre Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud  L’objectif de cette collectionPour Comprendreest de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.  L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une biblio-graphie sélectionnée.  Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.  Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland. Dernières parutions Claude-Michel VIRY,Guide historique des classifications de savoirs, 2013. Maixent LOUBASSOU-NGANGA,L’immigré et la gestion du patrimoine, 2013. André MESIN,De Smith à Marx : deux approches du capitalisme, 2013. Xavier BOLOT,Comment représenter l’action. Le bonheur d’appliquer les sciences de la vie aux arts du vivants, 2012. Thomas SEGUIN,Le postmodernisme. Une utopie moderne, 2012. Nicolas BALTAZAR,La place des salariés dans l’entreprise de demain. Que cache la rationalisation des entreprises françaises ?, 2012. Denis MONNEUSE,Les jeunes expliqués aux vieux, 2012. Gérard PARDINI,Grands principes constitutionnels. Institutions publiques françaises, deuxième édition, 2012. Bernardin MINKO MVE,L’anthropologie, 2012. Georges M. CHEVALLIER,Systèmes de Santé. Clés et compa-raisons internationales,nouvelle édition, 2011. Charles KORNREICH,Une histoire des plaisirs humains, 2011. Jean-Jacques TUR,Les nouveaux défis démographiques, 7 milliards d’hommes… déjà !, 2011.
Alain Dulot
Ce que penser veut dire
Essai
Du même auteur aux éditions L’Harmattan Zapping, chroniques, 2000 Les remparts de Dubrovnik, roman, 2008 Un certain jeudi de mai, roman, 2009 L’économie entre savoir et illusion, essai, 2011 Amicales pensées, chroniques, 2012 L’accident, roman, 2013
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02482-0 EAN : 9782343024820
 À M. François DAGOGNET,  philosophe, médecin, professeur,  en témoignage de gratitude.
Avant-propos
L’acte de penser nous est aussi familier que mystérieux. On pourrait reprendre mot pour mot, à son propos, la formule dont usait Saint-Augustin pour évoquer le temps : « Si on ne me demande pas ce qu’il est, je le sais ; si on me le demande, je ne le sais plus. » Poser la question « Qu’est-ce que penser ? », c’est demander à la pensée de se penser elle-même. Mais le peut-elle ? Plus précisément, si la pensée pensante, par un acte de retour sur soi, peut penser la pensée pensée, peut-elle aussi penser la pensée pensante ? Il n’est pourtant pas d’objet plus digne d’être pensé que la pensée elle-même. L’être humain est faible, faillible, éphémère. En même temps, il se révèle capable, grâce à l’usage de son esprit, de modifier le monde dans lequel il est immergé : « Par l’espace, notait justement Pascal, l’univers me comprend et m’engloutit comme un point ; (1) par la pensée, je le comprends. » Et encore : « Toute notre dignité consiste en la pensée (…) Travaillons donc à (2) bien penser. » L’objectif est ici de comprendre en quoi consiste cette pensée qui se présente à nous comme l’apanage de l’homme. Sans entrer dans la question de savoir si la pensée est une activitéexclusivementhumaine, elle est en (1) Pensées, fragment 265. (2) Ibid. fragment 264.
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tout cas une activité singulièrement humaine. S’interroger sur elle, c’est donc s’interroger sur le fait humain lui-même, sur l’identité humaine et sur cette faculté particulière qui semble capable de mettre l’infini dans le fini. Penser, en première analyse, pourrait signifier se rétracter à l’intérieur de soi-même, s’y concentrer pour devenir pure attention avec seulement, en arrière-fond, la sensation vitale, la présence de la vie comme petite présence à soi. Je considère un objet : ma feuille de papier, mon stylo ou l’écran lumineux de mon ordinateur. J’ai la perception de cet objet, la sensation de l’avoir en face de moi et de poser sur lui le pinceau d’un projecteur que je nomme ma conscience, ou plus simplement « moi ». Toute conscience est ainsi à la fois présence à soi et présence à un non-soi qui est l’objet dont elle a conscience. Elle est tout à la fois conscience de cet objet, conscience d’un soi et conscience aussi d’avoir conscience. La vérité première est bien là : l’homme se découvre élément d’un monde et doté d’une conscience. Pourtant, le chemin de l’introspection se révèle vite une impasse. À se nourrir d’elle-même, l’introspection se tarit. Elle est l’approche la plus pauvre. Elle se consume dans l’anorexie. Sans doute les analyses rationnelles, au regard de l’intuition, sont-elles lentes et besogneuses. Sans doute aussi ne sont-elles guère qu’une reconstitutiona posteriori, ce qui fait qu’elles demeurent en cela inauthentiques et gardent la facticité des vérités académiques. Elles n’en sont pas moins les plus fécondes, en maîtrisant une complexité qu’il serait facile, trop facile de qualifier d’indicible. Cette tentation de l’indicible tend à s’imposer dès qu’il est question de la pensée. Le mot même de pensée est comme magique. À peine prononcé, il fait surgir une gerbe de verbes qui tous s’y rapportent : songer, réfléchir,
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comprendre, raisonner, juger… Toutes les modalités de l’esprit accourent : l’esprit qui ignore comme l’esprit qui sait, l’esprit qui nie comme celui qui affirme, celui qui sent comme celui qui médite, celui qui tâtonne comme celui qui trouve, celui qui explique comme celui qui invente… De même s’ouvrent des champs multiples, dont la démarche scientifique, la création esthétique ou la réflexion philosophique ne sont que les principaux ou du moins les mieux circonscrits. Le propos n’est aucunement d’établir ici une hiérarchie entre les différents modes de la pensée. Il n’est pas davantage, en visant à se rapprocher du sommet de cette hiérarchie, et en suivant l’injonction pascalienne, d’apprendre àbienIl est seulement de dérouler, penser. dans sa diversité et sa profusion, le « fait-pensée » lui-même. Pour appréhender la pensée, il est indispensable de passer par une analyse de l’esprit. Car on peut dire que l’esprit est une force de production de réalités immatérielles et que la pensée est précisément l’activité de cet esprit, la somme des phénomènes qui l’expriment. C’est là une acception très extensive de la pensée, du type de celle que propose par exemple Descartes : « Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui veut, qui ne veut pas, (1) qui imagine aussi et qui sent. » Centrons-nous donc sur l’esprit. Fixons-nous un itinéraire en apparence modeste, en vérité singulièrement ambitieux. Partons de ce qui est l’autre absolu de l’esprit – la matière –, examinons ensuite le passage progressif de la matière à la vie, puis de la vie à l’esprit. Acceptons aussi l’idée de degrés dans la pensée, qui vont de la plus trouble à la plus transparente, de la plus obscure à la plus claire. Car il existe de multiples niveaux entre le songe et le (1) Deuxième méditation, 7.
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