Choc des diversités ou recomposition de l'unité

Auguste Nsonsissa

Description

L'accès à la diversité est un problème philosophique. Il pose la question méthodologique de l'unité de la science, de la culture, du monde et du genre humain. L'unité dans la diversité constitue le noyau ontologique de l'expression inachevée de la recherche en philosophie des sciences et la pointe avancée d'une connaissance non mutilante et non mutilée. Fondée sur le principe de prolifération, la diversité devient une exigence logique et éthique de la connaissance. Le monde qui vient éprouve le besoin d'une culture scientifique ouverte à l'irrationnel des sciences et de la superstition. L'esprit de notre temps plaide pour une universalité décloisonnée incluant la solidarité entre les peuples, les chercheurs, les experts et les savants qui sont invités à coopérer pour poursuivre la vérité.

Sujets

• Philosophie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mai 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140149207
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

L’accès à la diversité est un problème philosophique. Il pose aussi la question méthodologique de l’unité de la science, de la culture, du monde et du genre humain. L’unité dans la diversité constitue le noyau ontologique de l’expression inachevée de la recherche en philosophie des sciences et la pointe avancée d’une connaissance non mutilante et non mutilée. Fondée sur le principe de prolifération la diversité devient une exigence logique et éthique de la connaissance qui respecte les pans entiers du réel. Le monde qui vient éprouve le besoin d’une culture scientifique ouverte à l’irrationnel des sciences et l’irrationnel de la superstition. Pareille rationalité ouverte étudie la réalité et ses niveaux. Elle s’adosse à la psychologie du pluriel tout en l’insérant dans un contexte de découverte et de justification des nouveaux principes d’intelligibilité. Dans ce sens, l’esprit de notre temps se doit de rejeter l’éloge de la différence. Il plaide pour une universalité décloisonnée incluant ainsi la solidarité entre les peuples, les chercheurs, les experts et les savants qui sont invités à coopérer pour poursuivre la vérité. On retrouve ici les enjeux épistémologiques d’une scientificité complexe. Qui plus est, « l’unité de la forêt ne doit pas nous cacher ni la multiplicité, ni la diversité des arbres ». (Edgar Morin).

est Maître de Conférences (CAMES) en Philosophie. Titulaire d’une Habilitation à Diriger des Recherches (HDR), de l’Université Paul Valéry, Montpellier 3 (France), depuis 2015, il est, par ailleurs, Membre de la e Société de Philosophie des Sciences (SPS, Paris 5 ). Spécialisé en Epistémologie de la complexité, particulièrem p en a t r , t i c l u e l s i t èr C e h m er e c n h t e , ur Associé au Centre Edgar Morin/IIAC/ EHESS/CNRS, (Paris). Trois fois Boursier du Gouvernement Français (BGF), il est auteur de plusieurs ouvrages et articles. Il prépare un ouvrage sur la philosophie du risque.

DÉBATS

Auguste N SONSISSA

CHOC DES DIVERSITÉS OU RECOMPOSITION DE L’UNITÉ

Plaidoyer pour un alternativisme épistémologique

OUVERTURE PHILOSOPHIQUE DÉBATS

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Collection « Ouverture philosophique » Série « Débat » dirigée par Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud, Bruno Pequignot, Bruno Trentini

Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques. Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou ... polisseurs de verres de lunettes astronomiques. La série « Débat » réunit des ouvrages dont le questionnement et les thématiques participent des discussions actuelles au sujet de problèmes éthiques, politiques ou épistémologiques

Déjà parus

Samuel Montplaisir, La croyance et ses horizons normatifs,avril 2020 Yvon Quiniou, Nikos Foufas, Le matérialisme en questions, Dialogue critique,mars 2020 Yves Gilonne,L'apocalypse déçoit », Blanchot, Derrida, Levinas : « penser le désastre à l'ère atomique,février 2020 Fatié Ouattara, Eduquer c'est humaniser, Dignité, intégrité, laïcité et violence,février 2020 Henri de Monvallier, Nicolas Rousseau, La phénoménologie des professeurs, L'avenir d'une illusion scolastique,janvier 2020 Jean-Marc Rouvière,Au-devant de soi, Esquisses vers une philosophie de l'anticipation,décembre 2019

Auguste NSONSISSA

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© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com

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A mes filles Providence et Rosamour Pavelic Nsonsissa

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Notes de l’auteur

L’ensemble des travaux esquissés ici à titre de nécessaires prolégomènes à une hypothèse de la réalité décentrée, s’ils ne forment pas, d’entrée de jeu, une totalité d’un seul tenant, possèdent, néanmoins, un fil conducteur qui permet à cet ouvrage qui les rassemble, de prétendre à quelque complexité d’angle de vision axée sur la « diversalité ». Le fond de l’affaire réside dans l’écho aux décentrements épistémologiques qui s’opèrent au cœur d’un paradigme mouvant et des déplacements philosophiques de type conceptuel. Cela étant posé, pour commencer par le moins complexe, qui paraît constituer leur sujet de préoccupation, ces déplacements s’organisent autour d’un domaine qu’il conviendrait de réduire positivement à la philosophie contemporaine des sciences, mais dont la portée synchronique ne manque pas de se fondre dans la dimension diachronique qui l’enveloppe, à savoir que la pensée grecque classique révèle à la contemporanéité ce qu’elle a, par avance, recélé de non classique. De plus, la problématique centrale, dans ce qui va suivre, est la dialogique de l’unique et du divers, c’est-à-dire procéder au déchiffrement du sens de la « diversalité » qui les intègre. C’est à la mise au jour de son expression plus que compliquée, ou complexe que nous allons nous en remettre. En fait, pour passer à ce qui paraît moins visible, pourtant décisif par-dessus tout, nous pouvons nous référer à Edgar Morin philosophe et sociologue français, qui dans un propos évocateur, mais non moins provocateur, déclare : «l’espérance de vie des vérités les plus fermes est limitée. Rien n’est essentiel, l’histoire des sciences nous l’enseigne, indéfiniment. Le monde organique d’Aristote comme le monde mécanique de Newton ont été entrainés dans le flux des réalités données pour ultimes. C’est moins la démonstration de leur caractère incohérent ou erroné qui a eu cet effet que la démonstration de leur caractère d’illusion ou d’apparence. Le destin de nos conceptions actuelles de la société et de

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la nature sera probablement identique. On entrevoit déjà de quel côté 1 viennent les forces de subversion. Faisons l’inventaire» . Justement, en faisant le point de la manière dont les philosophes depuis toujours poursuivent la vérité, on voit bien qu’il n’est pas évident de dénombrer les différents pans constitutifs d’un réel décentré. Mais, il y a tout lieu de penser, néanmoins, que le moment de la fin des vérités ultimes est arrivé. L’avènement de la létalité des théories scientifiques constituent on ne peut plus la majeure partie de ce livre. Il se décline en une série de travaux qui a été exposée lors des Conférences, Congrès, Séminaires postdoctoraux et Colloques internationaux auxquels j’ai pris part en Europe et en Afrique, particulièrement. L’ensemble de ces travaux forme, comme le suggère le titre de cet ouvrage qui porte bien son nom, une contribution à « la théorie de la multiplicité ». Pareille contribution, je la tiens pour le fil conducteur de mes récentes réflexions sur la pensée multi-référentielle et multidimensionnelle. Aussi curieux que cela puisse paraître, même 2 « le principe de prolifération » de Paul Feyerabend qu’il essaie de forger partant des Présocratiques, est d’importance. Ce principe est rétrospectif car il reconsidère ce qui semble être dépassée. C’est en cela qu’il révèle la diversalité comme principe d’intelligibilité de la science non classique. Mais il se révèle à nous comme une nouvelle voie de la connaissance du réel, celui qui se renouvelle toujours, là où l’on prend conscience de l’hypothèse selon que « les choses ne sont pas que des choses ». C’est-à-dire qu’au-delà des choses que nous voyons à première vue, il existe encore des choses que nous ne connaissons pas. Une transfiguration du réel est envisagée derrière la phénoménologie du voir. En témoigne la récente étude carnapienne du concept d’espace. La diversalité se pointe là où le philosophe contemporain des sciences donne à entendre « les multiples significations de l’espace ». En d’autres mots, « la solution

1  Edgar Morin/ M. Piatteli-Palmarini,L’Unité de l’homme. 3. Pour une anthropologie fondamentale, Paris, Seuil, coll. « Points », 1974, p. 291. 2  Paul Feyerabend pense que « le principe de prolifération ne recommande pas seulement l’inventaire de nouvelles alternatives, il empêche aussi l’élimination d’anciennes théories qui ont été réfutées ». Cf.Réalisme, rationalisme et méthode scientifique, trad. de l’anglais par Emmanuel Malolo Dissakè, Paris, Dianoia, coll. « Fondements de la Philosophies Contemporaine des Sciences »,1981, p.159.

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