De l indifférence au temple, au forum, au foyer - Essai de philosophie pratique
106 pages
Français

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De l'indifférence au temple, au forum, au foyer - Essai de philosophie pratique , livre ebook

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Description

Chaque progrès fait dans la sphère des idées religieuses s’est affirmé, jusqu’à nos jours, par une forme particulière du culte. En doit-il être toujours de même ? C’est ce que nous rechercherons plus tard. Pour le moment, nous prenons les cultes tels qu’ils sont, et nous poursuivons l’indifférence chez ceux qui les pratiquent. En nous plaçant à ce point de vue, nous n’avons pas à nous occuper de la valeur de telle ou telle religion, à discuter avec les croyants qui puisent leur ferveur dans une conviction sincère, à juger les incrédules dont la dévotion apparente a pour mobile un intérêt caché.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 4
EAN13 9782346029259
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Félix-Charles Henneguy
De l'indifférence au temple, au forum, au foyer
Essai de philosophie pratique
A M. AUSONIO FRANCHI
Monsieur et illustre ami,
Permettez-moi d’inscrire votre nom en tête de cet essai sur l’Indifférence. Je l’ai écrit pour répondre à votre confiance ; autant qu’il était en moi, quand vous avez bien voulu m’inviter à concourir avec vous à la rédaction de la Ragione. Après avoir publié en français la première partie de cette étude, vous avez pris la peine de traduire les deux autres en italien, pour les faire accepter plus facilement de vos lecteurs, lorsque votre revue hebdomadaire se fut transformée en un journal quotidien 1 . La dédicace de ces pages vous appartient donc à un double titre, puisque vous en avez été, pour ainsi parler, l’instigateur et le divulgateur. Je m’empresse de le rappeler, aujourd’hui que je livre au public mon œuvre dans sa froide nudité, dépouillée du voile flatteur de votre traduction si claire, si précise, si énergique, merveilleusement propre à dissimuler les défauts de l’original tout en faisant ressortir ce qu’il peut y avoir de moins imparfait.
Je voudrais pouvoir faire un mérite à mon travail de ce que l’auteur de la Filosofia delle scuole ilatiane, de la Religione del secolo XIX, du Sentimento, du Razionalismo del popolo, a daigné s’en faire l’interprète auprès de ses compatriotes. Mais je sais qu’en agissant ainsi, vous avez prétendu surtout donner un exemple de cette fraternité internationale qui doit animer tous les combattants de la grande cause. Je ne puis donc me féliciter, sans présomption, que de vous avoir fourni l’occasion de prouver une fois de plus combien vous désirez l’intime union de la France et de l’Italie, union que de cruels malentendus ont si souvent compromise, et dont les deux pays ont également besoin. Vous n’ignoriez pas que, moi aussi, j’étais pénétré de cette vérité, que les deux grands peuples latins sont nécessaires l’un à l’autre, que l’artisan de la Renaissance et celui de la Révolution doivent marcher côte à côte dans la voie du progrès, et que toute œuvre à laquelle ils ne travaillent pas de concert est une œuvre incomplète ; vous aviez compris que mon ambition était de me vouer au rapprochement de ces deux nations, séparées par une longue suite d’évènements regrettables, et d’être, dans les limites de mes facultés, comme un trait d’union entre nos deux patries. Voilà pourquoi, vous qui reconnaissez avec bonheur ce que vous devez à la France dans vos études, vous êtes venu en aide au Français de bonne volonté. C’est donc ce que je voulais, et non ce que je valais, que vous avez considéré ; vous avez tenu compte de mes intentions, conformes aux vôtres ; et vous vous êtes plu, eh m’ouvrant les différents journaux que vous avez dirigés, à me donner droit de cité en Italie. Souffrez que je vous exprime ici toute ma gratitude.
Ce serait le cas de nous demander si cette œuvre, à laquelle vous m’avez permis de travailler avec vous, a beaucoup avancé depuis trois ans.
Au premier abord, il paraîtra singulier, qu’une semblable question soit posée aujourd’hui. L’année qui vient de s’écouler n’a-t-elle pas vu les enfants de la France débarquer à Gènes ou franchir les Alpes pour porter secours à leurs frères d’Italie ? N’est-ce pas hier, pour ainsi dire, que les chevau-légers piémontais se faisaient massacrer héroïquement à Montebello pour laisser à nos troupes le temps d’arriver sur le lieu du combat, et que nos zouaves, à Palestro, faisaient un rempart de leurs poitrines au premier soldat de l’indépendance italienne ? Ne sommes-nous pas au lendemain de Magenta et de Solferino ? Quand le sang français et le sang italien viennent de sceller sur les champs de bataille l’alliance franco-italienne, peut-on douter encore que le rapprochement des doux peuples soit accompli ?
Sans doute, il y a un peu plus d’un an, nous pouvions croire que nous n’aurions pas à revenir sur ce sujet. Les évènements de 1859 faisaient oublier enfin ceux de 1849. Devant ce grand acte de réparation, les patriotes italiens les plus animés contre la France sentaient leur cœur pénétré de gratitude ; et le peuple romain lui-même acclamait nos soldats, autour desquels avait régné jusque là un silence douloureux. Vous qui, avec tant de persévérance, je dirai presque tant de courage, aviez combattu chez vos concitoyens, souvent chez vos amis, des préventions, des répugnances, des rancunes trop justifiées, vous pûtes vous réjouir d’en voir les dernières traces effacées. Pour moi, qui vous suivais de loin, imposant silence aux ressentiments bien naturels que nourrit tout démocrate français, sans regarder au signe qui surmonte notre glorieux drapeau, j’avais salué avec bonheur l’union des couleurs françaises et des couleurs italiennes, union qui présageait à mes yeux des victoires fécondes 2 .
Les victoires n’ont pas fait défaut ; et elles ne sont pas demeurées stériles, puisque l’Autriche a reculé derrière le Mincio, et que Parme, Modène, Bologne et Florence ont été mises à même de ne former qu’une famille avec Turin, Gênes et Milan. Mais la proclamation de Paris, dans laquelle on déclarait au peuple français que l’Italie devait être libre jusqu’à l’Adriatique ; l’ordre du jour de Gênes, qui donnait pour mission à notre armée de soustraire le peuple italien à l’oppression étrangère ; la proclamation de Milan, désavouant toute arrière-pensée, appelant les Italiens sous les drapeaux du roi Victor-Emmanuel, et leur ouvrant la perspective d’un grand pays dont ils seraient les libres citoyens, avaient paru autant d’engagements sacrés, qui, par malheur, n’ont pas été tenus.
Je ne veux pas approfondir ici le mystère de Villafranca. Il ne s’agit pas, pour l’instant, de voir si vraiment la lutte allait prendre des proportions qui n’étaient plus en rapport avec les intérêts que la France avait dans cette guerre formidable. Mais, ce qui est certain, c’est que, malgré les termes explicites de la proclamation de Valeggio, le but principal de la guerre n’était pas atteint. L’aveu en fut fait d’ailleurs, quelques jours plus tard, lorsqu’il fut dit aux grands corps de l’État qu’il en avait coûté de mettre un frein à l’ardeur de ces soldats qui, exaltés par la victoire, ne demandaient qu’à marcher en avant ; de retrancher ouvertement devant l’Europe du programme primitif le territoire qui s’étend du Mincio à l’Adriatique ; et de voir dans les cœurs honnêtes de nobles illusions se détruire, de patriotiques espérances s’évanouir.
Quelque douloureuse que fût pour les Italiens une paix aussi brusque et aussi décevante, ils n’auraient pu trouver mauvais, cependant, que leurs alliés se fussent arrêtés devant des obstacles qui auraient mis vraiment en péril les intérêts particuliers de la France. Il n’y a pas d’engagements qui tiennent dans un cas de force majeure. Les Italiens n’ont pas, d’ailleurs, la prétention d’imposer à la France des sacrifices qui l’affaibliraient. Ils ont besoin qu’elle conserve toute sa force ; car, si l’alliance italienne est nécessaire à la France pour faire face à l’Europe absolutiste, à plus forte raison, dans l’état actuel des choses, l’alliance française est-elle nécessaire à l’Italie pour triompher de ses ennemis immédiats. Risquer la fortune de la France, c’est risquer aussi celle de l’Italie ; et mieux vaut retarder le succès définitif que le compromettre en courant la chance d’un grand revers. Mais les Italiens n’étaient-ils pas excusables de ne point croire à la réalité de ces dangers, lorsque l’Autriche s’en prenait ouvertement de ses désastres à la défection de ses alliés naturels, dont le gouvernement français faisait un épouvantail ? Et même en admettant l’opportunité de la paix, n’étaient-ils pas fondés à en trouver les conditions étranges, absurdes, honteuses ? Dans les circonstances présentés, lorsque l’Autriche, écrasée à Solferino, obtenait du vainqueur la possession de la Vénétie et du fameux quadrilatère, ne devaient-ils pas naturellement se rappeler les i

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