Essai d initiation à la philosophie
244 pages
Français

Essai d'initiation à la philosophie , livre ebook

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244 pages
Français

Description

L'inaccessibilité du discours en philosophie ne concourt-elle pas à éloigner le grand nombre de la question incessante sur l'être et sur son action ? Le but de la philosophie se rend lisible: on observe, on s'étonne, on s'émerveille et on questionne. La philosophie est une purification de l'ignorance, une ascèse. Comprendre pour appréhender, mais questionner pour agir ensuite. Prendre conscience est le premier pas vers la connaissance.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 71
EAN13 9782296512368
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ESSAI DINITIA OPHIETION À LA PHILOS
Collection « Pensée africaine » dirigée par François Manga-Akoa e En ce début du XXI siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socioculturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui. L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la collection « Pensée africaine » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine. Dernières parutions Philippe VERDOL,Déshumanisation et surexploitation coloniale.Démounaj etPwofitasyonla Guadeloupe dans contemporaine, 2012. Emmanuel OKAMBA, L’éthique du Kébé-kébé et la promotion du leadership chez les Mbosi du Congo.Le réveil d’Odi, 2012. Joseph WOUAKO TCHALEU,François Hollande et la Françafrique : le défi de la rupture, 2012.
Dieudonné EKOUMA ASSEKO
ESSAI DINITIATION À LA PHILOSOPHIE
ARMATTAN © L'H , 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00514-0 EAN : 9782336005140
Préface
On ne peut s’interroger que pour découvrir les racines profondes de l’intelligence de l’homme. Voilà ce à quoi semble nous orienter cet essai sur l’histoire de la pensée. Sans entrer dans les controverses philosophiques, il est donné de cerner la démarche, depuis les temps anciens, qui a permis de parvenir aux fondements et définitions de l’ordre de la pensée. L’auteur nous situe dans l’espace, du balbutiement au tâtonnement vers la pensée structurale et systématique, qu’il présente de façon exhaustive, avec les figures de chaque époque, avec les résolutions fournies ou prises par de grandes écoles de la pensée, et enfin, il porte le regard sur la nécessité d’une science de la sagesse qui a marqué la civilisation humaine dans son évolution intellectuelle. Ce qui doit retenir notre attention en parcourant les pages de ce livre, c’est d’y découvrir avant tout que la philosophie est une question incessante sur l’être et sur son action. La question dans l’ordre philosophique se pose dans un monde toujours à reconstituer ; elle est dynamique, soumise au devenir dont l’objectif est de parfaire tout destin. La destinée humaine en dépend, alors même que ce monde reste partout contrarié. C’est le lieu de la contestation comme dans l’Agora, mais c’est aussi le lieu de la construction de la dignité, de l’honneur, de la paix. C’est la réalité vers laquelle tend la philosophie, assumant au parcours le génie rationnel. Sur ce projet d’un monde à reconstituer qui, d’ailleurs s’avère intéressant, l’auteur nous guide dans l’action, pourvoyant à l’essentiel à travers les mailles de l’intelligence humaine. Il croit en la clairvoyance des sages qui se seront concertées sur le fond, malgré la disparité de leurs pensées et des écoles de pensée. L’utile et l’agréable sont d’autant plus pressentis que la nature du problème posé a permis de sortir l’homme de la caverne, de le sevrer afin de mieux l’enrôler dans l’ordre de la civilisation. L’auteur convient avec Merleau-Ponty qu’il faut rendre l’homme plus humain et la société plus civilisée. C’est aussi le rôle de la philosophie de le grandir en donnant un sens à sa vie, à sa destinée. Pourtant, l’ensemble d’interrogations laisse que s’accomplisse le progrès du monde et de la science par-dessus tout. Parce que, à travers la science, l’homme interpelle l’état d’apathie intellectuelle qui constitue au fond une pathologie, vécue comme une mort latente. Mais l’essence de la vie tient par ce mot barbare : la gnoséologie ; elle rectifie les maux et déclare la guerre à l’ignorance. Ce n’est pas rien si la scolastique y a cru. Il reste que la connaissance de toutes choses par la raison naturelle revêt ce caractère anodin, mais spécifique pour assurer le développement intégral de l’homme. Cet ouvrage est un retour aux sources de la philosophie. L’auteur propose une démarche fixée sur le savoir, une sorte de kaléidoscope retraçant
l’histoire même de l’intelligence. Elle passe en revue l’origine du mot, les écoles de pensée et de tous les grands thèmes abordés sous l’angle rationnel. Ces pages sont recommandées aussi bien aux novices qu’aux initiés, un Vade-mecum pour qui veut être ami de la sagesse. Serge Edgar OBAME
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le terme philosophie, par étymologie, signifieAmour de la Sagesse. Il exprime à la fois le désir de connaître et d’expliquer la réalité de l’univers en rapport avec la destinée et tout ce qui implique la vie humaine. À peine l’homme se rend-il compte de son existence qu’il s’applique à observer le monde qui l’entoure. Il voit les phénomènes et leur ordre ; il note la succession des événements dans le temps et dans l’espace ; il assume les dispositions naturelles et prend garde de tout ce qui se produit dans ses sensations, en lui et hors de lui ; il consolide dans son intimité les sentiments et corollaires, tout ce qui, en étant utile, répond à ses besoins, tout ce qui lui est nécessaire parce que favorable à l’exercice de la vie. Puisque l’homme s’aperçoit qu’il a la faculté de se rappeler les expériences passées et de réfléchir sur les mêmes faits, il peut agir afin d’aboutir aux conclusions qui le rassurent quant à l’avenir et quant au devenir. Ceci étant, l’homme est conscient quela terreest le lieu de ses expériences ; aussi, il accepte la terre commeson monde; il adapte d’autres expériences à ce monde pour le connaître et le posséder. Comme rien d’autre au monde, l’homme accepte tous les jours de sa vie que se maintiennel’esprit, et quele corpsse développe ; il croit auxprincipes permanents et il croit àla destinée. Il se tourne donc vers l’observation de la nature, afin de pénétrer et de régler de manière adéquate sa propre essence. Cette façon presque habituelle de se comporter fait de lui un philosophe, celui qui a la lueur d’esprit et qui, dans son discernement, peut porter jugement sur le bien, le bon, le juste et le vrai, de sorte quetout homme, qu’il le sache ou non, est un philosophe. Le mot Sagesse ouSophia en grec a eu comme sens primitif le génie manuel, l’habileté dans un art quelconque, puis il a désigné les Beaux-arts, c’est-à-dire la musique et la poésie. Il est devenu leSavoirqui, par une méthode propre, relativise l’excellence et la précision. Il est dit avec Pythagore quela sagesse est immanente, car seul Dieu est sage, tandis que les hommes consentent tout simplement et admirent la sagesse divine. Si les hommes contemplent la sagesse divine, ils ont des raisons motivées, du seul fait qu’ils en sont des amoureux. Ainsi, si la sagesse peut être considérée commeune méthode propre de l’homme,elle ne court aucun risque de confusion puisqu’elle participede la science, tandis que la volonté humaine fait le juste milieu entre l’être et le connaître, c’est-à-dire le lieudit du savoir épistémologique. C’est une réflexion continue, présente en tout temps et dans tout l’univers. L’exercice de la sagesse consiste en des instants qui trouvent leur champ d’action dans la logique, même si au point de départ, il est dans la raison qui exprime la condition de l’homme au cœur de la destinée universelle. L’intérêt que les Grecs ont eu vis-à-vis de la sagesse
est d’une noblesse infinie ; ils étaient persuadés que le savoir qui estraisondans son fond peut générer un nouvel ordre du monde. Dès la pensée hellénistique, les adeptes de la sagesse ont vu en la philosophie, l’alternative de la liberté ; ils ont dit qu’elle était larecherche de la vérité dans un esprit de liberté. Les premiers Grecs dévoués à la pensée rigoureuse étaient convaincus que seule la raison gouverne le monde et seule, elle réalise l’homme dans sa nature.
À supposer que la sagesse ait désigné la quête de la compassion, on verra que les stoïciens en ont fait un système de culture, relatif au Bien. Ici, la culture du Bien a permis d’une façon particulière de parachever les conditions de l’entendement, et de comprendre la vie et l’œuvre des humains. Il s’agit d’une clairvoyance plutôt objective qui, reprise par Marc Aurèle, envisageait à l’époque, la solidarité de tous avec tout. Comme on peut le comprendre, ce fils adoptif de l’empereur Antonin et son successeur a composé avec art et adresse, une symphonie de l’harmonie sociale par l’instauration, grandeur nature, de laPax Romana. Lorsqu’on réalise que Marc Aurèle a gouverné l’Empire Romain durant presque 20 ans, on ne peut douter un seul instant qu’il n’ait pu inculquer des valeurs pour son peuple et pour une société vouée au dépassement. La civilisation romaine en est un exemple.
Le terme latinsapientia évoque tout à la fois la sensibilité et la compétence, le savoir-faire dans la pratique, par l’expérience, mais aussi l’adresse que nous avons à concevoir, par l’esprit, l’objet de nos sensations. Ce mot signifie avoir du goût, être fin connaisseur, bien juger des situations qui nous arrivent, dès lors qu’elles suscitent le sens de la responsabilité, et qu’on peut les prévoir dans une attache consciente, avant de les dominer. C’est doncun savoir global, qualifié de supérieur parce qu’il reste encore trop lié à nos émotions, à notre sensibilité perceptive des choses et des mouvements des choses. Le sens historique et habituel de ce mot a pour corollaire l’intelligence, outre les définitions élastiques reçues de la scolastique et de Saint Thomas d’Aquin qui ont parlé de l’âmeet del’esprit
Ces définitions données, et en dépit des fondements doctrinaux, il est tout à fait admis qu’on parle de la sagesse et du savoir comme des mesures de précision, des unités de valeur qualifiant les hypothèses et structures de la philosophie, puisqu’elles nous aident à discuter en connaissance des causes, mais aussi à trouver des solutions aux préoccupations majeures de notre existence. La philosophie,amour de la sagesse ou recherche d’un savoir éminent, retrace les grandes lignes d’une révolution intellectuelle. Elle permet de grandir les horizons de la pensée, elle intensifie les facultés d’esprit scientifique, elle soutient les idées et raisons très claires de nos cheminements responsables. Nous envisageons de traiter bien moins de sa progression et de sa nécessité que desa générationet deson originalité, en abordant les étapes succinctes deson élaboration. Ces trois volets de la connaissance devront orienter notre argument que nous proposons sous
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