Exigence critique, rationalité et méthodologie des sciences
206 pages
Français

Exigence critique, rationalité et méthodologie des sciences , livre ebook

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Français

Description

On retrouve dans la construction des connaissances scientifiques un projet initial dont la portée met un accent particulier sur le rapport indéfectible entre l'exigence critique, la rationalité et la méthodologie des sciences. Ce projet  trouve une véritable mise en oeuvre dans l'épistémologie critique de Jean Ladrière, qui s'inscrit dans la tradition du rationalisme critique, à la lumière du projet plus global d'une critique de la raison théorique.

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Informations

Publié par
Date de parution 21 janvier 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782806109934
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

construction des connaissances scientiI
retenir que le savoir scientiIque est un
problématIque de la ratIonalIté scIentIique
Couverture : © PIxabay 9HSMIKG*baedia+
Norbert Kalindula
EXIGENCE CRITIQUE, RATIONALITÉ ET MÉTHODOLOGIE DES SCIENCES
Penser avec Jean Ladrière
Exigence critique, rationalité et méthodologie des sciences
D/2019/4910/1
© Academia – L’Harmattan Grand’Place, 29 B-1348 Louvain-La-neuve
ISBN : 978-2-8061-0438-0
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
www.editions-academia.be
Norbert Kalindula
Exigence critique, rationalité et méthodologie des sciences
Penser avec Jean Ladrière
À Mgr Tharcisse Tshibangu, maître et modèle d’indépendance d’esprit, à l’occasion de ses quatre-vingt-cinq ans d’âge.
À Agnès Édith Dioso, ma très indéfectible enseigne de l’écoute.
chère épouse,
AVANT-PROPOS
Cet ouvrage consacré à l’exigence critique, à la rationalité et à la méthodologie des sciences est en grande partie issu de ma thèse 1 de doctorat . À l’exception du chapitre premier, qui est prati-quement un liminaire sur le concept de science et sa portée dans l’univers de la rationalité, le texte, dans son ensemble, est une version légèrement modifiée et retravaillée de la deuxième partie de ma dissertation doctorale. La perspective dans laquelle ce texte s’inscrit est de montrer la portée du lien indéfectible entre les modes de construction des connaissances scientifiques et l’exigence critique. Ce lien s’enracine dans le concept de rationalité, qui, selon toute
1 IntituléeArticulation de la raison et problème des fondements des sciences dans l’épistémologie de Jean Ladrière, rédigée sous la direction de Célestin Dimandja de l’Université catholique du Congo à Kinshasa et de Bernard Feltz de l’Institut supérieur de Philosophie de l’Université catholique de Louvain (ISP-UCL) à Louvain-la-Neuve en Belgique et soutenue publiquement le vendredi 17 mars 2017 à l’Université catholique du Congo à Kinshasa, ma dissertation doctorale a apporté une contribution considérable au débat théorique sur les fondements des sciences. Elle a clairement montré le rôle décisif, central, incontournable et indispensable de la raison dans la théorie du fondement. Elle a donc précisé que, désormais, les sciences ne se fondent plus sur les métasciences ; seule la raison demeure cette merveilleuse et magnifique instance qui fonde à la fois les sciences et les métasciences. Plus concrètement, la raison confère aux sciences et aux métasciences leur cohérence et leur consistance. En un mot, elle les fonde. Mais il ne s’agit pas d’une fondation absolue dans la mesure où la raison a conscience de la limitation ; c’est en fait la figure de la raison qui se précise en se transformant à travers les avatars de la théorie du fondement. Il y a substitution de l’image plus humble d’une raison incertaine, toujours militante et toujours contestée, à l’image audacieuse d’une raison toujours victorieuse, de plus en plus maîtresse du monde et d’elle-même. On abandonne l’idée d’une intégration totale dans l’homogène au profit de l’idée d’une démarche progressive, discontinue, obligée d’assurer ses pas un à un en s’adaptant perpétuellement aux nécessités imprévues du terrain. À l’ambition d’une réflexion totale se substitue la reconnaissance d’une dualité toujours nécessaire. Pour plus de détails à ce sujet, je renvoie le lecteur à mon article N. KALINDULA, « Le rôle de la raison dans la théorie du fondement des sciences d’après Jean Ladrière », dansRecherches scientifiques africaines. Tendances, débats et résultats.(RSA 1). Kinshasa, Presses de l’UCC – Noraf, 2017, p. 78-114.
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Exigence critique, rationalité et méthodologie des sciences
vraisemblance, est un concept fondateur et permet de retenir que le savoir scientifique est un savoir essentiellement critique. Une telle mise en perspective est celle que nous découvrons dans l’épistémologie critique de Jean Ladrière, qui, à mon sens, est une œuvre admirable. Cet ouvrage invite à une conversation avec Jean Ladrière et s’inscrit dans la tradition du rationalisme critique, à la lumière du projet plus global d’une critique de la raison théorique. On y retrouve une critique de la raison théorique dont la science constitue un magnifique lieu de manifestation. Marc Maesschalck note que Jean Ladrière s’inscrit dans la tradition intellectuelle kantienne, mais il s’en démarque en ceci que la critique qu’il amorce au sujet de la raison critique « se déplace vers 2 un conceptinternalistequ’à la différence du de limitation parce transcendantalisme, Ladrière ne s’arrête pas à la structure catégoriale des lois, mais explore laproductivité sémantique des modèles formels et met en question l’abîme qui se creuse entre la cartographie des systèmes de représentation visant à guider des 3 opérations et la manifestation du monde comme processus 4 essentiel de donation de la vie » . L’exploration des modèles formels trouve sa fécondité dans les sciences empiriques et dans certaines sciences humaines.
2  Pour un exposé plus détaillé, lire J. LADRIÈRE,Les limitations internes des formalismes. Étude sur la signification du théorème de Gödel et des théorèmes apparentés dans la théorie des fondements des mathématiques. Leuven – Paris, Nauwelaerts – Gauthier – Villars, 1957, réédité à Paris, J. Gabay, 1992.3  La première partie de ma dissertation est essentiellement consacrée à la connaissance rationnelle et à la théorie du fondement des sciences. Elle indique le rôle des métasciences, spécialement de la métamathématique, dans la théorie du fondement et montre les limites de ce rôle. Dans le cas des mathématiques, elle précise la place incontournable de la science des formalismes dans la suppression de la frontière entre mathématique et métamathématique. Nous y notons que la discipline qui était chargée de contrôler l’activité mathématique absorbe progressivement celle-ci, la frontière entre mathématique et métamathématique disparaît, l’opération de fondement s’achève dans une réunification qui supprime l’opposition du fondant et du fondé. 4 M. MAESSCHALCK, « Éthique et institution. Actualité de la pensée de Jean Ladrière pour uneʺéthique des Droitshumainsʺ», dansLaval théologique et philosophiquevol. 57, 3 (octobre 2001), p. 448.
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ʺéthique
humainsʺ
 y c n a es
Avant-propos
Le caractère très technique de son écriture, teinté d’une clarté indescriptible, rend son œuvre plus accessible, plus aisée et plus compréhensible. Dans la dédicace de l’un de ses essais d’éthique critique où il propose deDéjouer l’interdit de penser,Jean-François Malherbe considère que Jean Ladrière est effectivement une 5 indéfectible enseigne de la pensée en chemin . L’investigation a été suscitée par un souci de clarification de la portée significative de l’exigence critique dans la construction des sciences expérimentales et des sciences humaines. Elle se soucie de montrer que les démarches de ces sciences sont marquées d’une dualité nécessaire. Cette dualité remet sans cesse les connaissances scientifiques en chemin. Le délicat rapport que nous établissons entre l’exigence critique, la rationalité et la méthodologie des sciences met en lumière le rôle fondamental de la raison dans les procédés d’élaboration du discours scientifique. Ce qui sous-tend un tel rapport, c’est la mise en œuvre de l’exigence critique. Au moyen de cette exigence s’intensifie de façon considérable le contrôle réflexif. Celui-ci s’accompagne efficacement des considérations métho-dologiques. Les sciences, dans leur visée, sont renforcées par une démarche de type réflexif et rigoureux. Ce contrôle du type réflexif, que la raison instaure dans diverses démarches des sciences, est au point de départ de l’exigence d’une conscience critique. On pourrait plus précisément dire que « c’est l’exigence d’une conscience critique qui, loin d’être arbitraire, représente l’effort réfléchi par lequel une démarche tente, tout en se poursuivant, de saisir et de 6 thématiser ses intentionnalités immanentes » . C’est cette conscience réflexive que nous essayons de mettre en perspective dans les pages qu’on va lire. L’idée directrice qui traverse ces pages et qui les organise consiste à dégager des démarches de diverses disciplines scientifiques l’opérativité immanente de la raison. Nous y indiquons que c’est la raison qui fonde les démarches des sciences et qui leur permet de poser de
5  J.-F. MALHERBE,Déjouer l’interdit de penser. Essais d’éthique critique,Montréal, Liber, 2001. 6  J.-F. MALHERBE,Le langage théologique à l’âge de la science. Lecture de Jean Ladrière,Paris, Cerf, 1985, p. 14.
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