Fichte, philosophe du "Non-Moi"
167 pages
Français

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Fichte, philosophe du "Non-Moi" , livre ebook

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Description

Que voit-on en ouvrant un ouvrage de Fichte ? Que l'on prenne au hasard quelques pages des Principes de la Doctrine de la science, il y sera question de "Moi absolu", de "Non-Moi posé", d'"auto-affection du Moi" ou encore de "transfert dans le Non-Moi". Cet ouvrage propose une approche accessible de la philosophie développée par Fichte durant les années 1792-1800, articulée autour d'un néologisme, central dans la conception que Fichte se fait du rapport entre le sujet et le monde extérieur : le "Non-Moi" (Nicht-Ich).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 121
EAN13 9782296706033
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fichte, philosophe

du « Non-Moi »


Faut-il croire en l’existence
d’un monde extérieur ?
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Château
et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Camilla BEVILACQUA, L’espace intermédiaire ou le rêve cinématographique , 2010.
Djibril SAMB, Le Vocabulaire des philosophes africains , 2010.
Xavier ZUBIRI, Traité de la réalité, 2010.
Marly BULCÃO, Promenade Brésilienne dans la poétique de Gaston Bachelard, 2010.
Martin MOSCHELL, Divertissement et consolation Essai sur la société des spectateurs , 2010.
Sylvain TOUS SEUL, Les principes de la pensée. La philosophie immanentale , 2010.
Raphaëlle BEAUDIN-FONTAINHA, L’éthique de Kropotkine , 2010.
Arnaud TRIPET, L’éveil et le passage. Variations sur la conscience , 2010.
Stanislas R. BALEKE, Ethique, espérance et subjectivité , 2010.
Faten KAROUI-BOUCHOUCHA, Spinoza et la question de la puissance , 2010.
Arnaud ROSSET, Les Théories de l’Histoire face à la mondialisation , 2010.
Sylvain Portier


Fichte, philosophe

du « Non-Moi »


Faut-il croire en l’existence

d’un monde extérieur ?


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12720-3
EAN : 9782296127203

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
« Comment ! tu es capable de parler d’une réalité,
sans en rien savoir, sans en avoir au moins obscurément
conscience, sans la rapporter à toi ? Tu es plus fort que
moi. Laisse-là ce livre, il n’est pas écrit pour toi. »

Fichte


à Hélène et Aline,
P RÉFACE
Le livre de Sylvain Portier prolonge et approfondit son thème et sa thèse de « l’auto-affection sentimentale » tels que les engageait déjà le Chapitre III de son précédent livre sur Fichte et le dépassement de la chose en soi. C’est dire combien l’auteur est soucieux d’explorer tout le parti qu’il peut tirer de la problématique fichtéenne de l’altérité ou du Non-Moi et ce, non seulement au moyen d’une rigoureuse explication des textes de différentes versions de la Doctrine de la science et autres ouvrages de ce qu’il est convenu de nommer la première philosophie de Fichte, mais aussi par une confrontation décisive avec la phénoménologie husserlienne et l’ontologie de la vie de Michel Henry, ce dernier usant lui-même du concept d’auto-affection pour penser celle-ci.
Le lecteur du nouveau livre de S. Portier sur Fichte suivra avec satisfaction la cohérence de son développement en trois Parties, dont je n’évoquerai ici que les quelques points qui m’ont paru les plus saillants de son entreprise explicative. C’est d’abord, dans la Première Partie, la mise en question par Fichte d’un double héritage, relatif au problème de la réalité des choses extérieures, qui est restituée avec précision, c’est-à-dire l’héritage cartésien et l’héritage kantien. Concernant ce dernier, S. Portier prolonge les analyses de son premier livre dans le sens d’une radicalisation chez Fichte, averti par la lecture de Jacobi, de l’usage transcendant qu’aurait fait Kant du principe de causalité appliqué à l’affection de la sensibilité par la chose en soi. Ce serait donc l’extériorité transcendante de l’en soi qui fonderait en dernière analyse (contradictoirement !) l’extériorité immanente des phénomènes perçus dans l’espace, ce qui fait perdre à la fameuse preuve kantienne de la réalité des choses dans l’espace hors de moi son autosuffisance transcendantale. Il y a bien incompatibilité entre les concepts de chose et d’ en soi. Si cette réalité supposée est chose, elle n’est pas en soi, car une chose est déterminée et ne peut l’être que comme phénomène. Mais si l’on maintient le caractère indéterminé de l’en soi de cette réalité , rappelle S. Portier commentant Fichte, elle ne peut, inversement, être chose ou objet déterminable (transcendantal = X), la déterminabilité étant celle de l’objet comme phénomène ou du Non-Moi en nous , c’est-a-dire dans le Moi.
L’auteur montre alors dans sa Deuxième partie que Fichte réoriente radicalement la déduction de la Chose, à présent nommée Non-Moi, en cessant de confondre, comme le faisaient encore Descartes et Kant, altérité intérieure ou immanente au Moi et extériorité absolue. On sera particulièrement attentif à la précision apportée à la distinction des trois sens de l’auto-affection que va mettre en œuvre, selon lui, la déduction génétique du Non-Moi. Tout d’abord l’autoposition du Moi originaire (l’aperception transcendantale kantienne, revue et corrigée en intuition intellectuelle), ensuite l’auto-afffection par laquelle le Moi se donne ses propres facultés comme contenus thétiques de sa réflexion autodéterminée. Enfin, l’auto-affection encore plus particulièrement déterminée du Moi dans sa position perceptive du Non-Moi lui-même, actualisant alors ses facultés théoriques. C’est bien à l’intérieur du Moi que sera posée l’altérité d’un Non-Moi, le Moi limitant sa position originaire de soi mais non consciente (de soi), tout en continuant d’être affecté par sa propre activité égoïque de position de son autre. Il ne s’agit donc pas de nier l’altérité du contenu réel du Non-Moi senti comme Non-Moi, mais de comprendre que nous sommes affectés par l’unité synthétique de deux contenus, un contenu réel et matériel – le senti de l’affection – et un contenu qui est la forme idéelle posée – le perçu de l’affection, qui en fait un sentiment , non une simple sensation. Ce qui – le « quelque chose qui », se substituant à la « Chose » kantienne – affecte le Moi dans son affection par le Non-Moi, c’est son propre acte constituant le sens de ce quelque chose, autrement dit l’activité qu’il est lui-même et qui, transférée ( übergetragene ) sur le contenu, lui est renvoyée à partir de l’autre. La perception de l’autre, n’est donc pas réductible à un rapport sensible entre deux réalités, celle du corps du moi et celle de la chose, deux réalités qui coïncideraient l’une en l’autre en un pur sentir , mais sans que l’une puisse percevoir l’autre, en en étant affectée : le sentiment ( Gefühl ) de l’altérité du perçu ne doit pas, rappelle S. Portier, être assimilé au sentir ( empfinden ) de la sensation , réductible à un rapport physico-physiologique. C’est sur ce point que le rapprochement qu’il effectue avec l’approche phénoménologique husserlienne s’avère particulièrement probant, concernant les rapports entre la matière (le contenu réel fichtéen ou sensation) et la forme (le contenu idéel de l’acte positionnel, présent à soi dans l’intuition) de la perception intentionnelle : la perception, synthèse de sensation et de l’intuition, invalide chez Husserl comme chez Fichte la possibilité d’une perception de pures données sensibles, sans la forme d’un sens.
Je ne peux achever cette Préface sans évoquer la riche restitution par l’auteur des « implications pratiques » qui donnent son titre à la Troisième Partie du livre. Ici, S. Portier relie (et relit) rigoureusement la déduction génétique du Non-Moi à la finalité de l’agir pratique. La déduction théorique, si elle montre « comment » Moi et Non-Moi interagissent au sein d’un Moi originaire, devenant par là conscient de soi et d’une altérité à soi qu’il perçoit, ne dit pas la raison ou « pourquoi » une telle altérité doit être nécessairement posée. C’est selon Fichte, le primat des facultés d’auto-affection pratiques – dont le respect pour la loi morale, auto-affection du Moi par sa raison pratique est la forme supérieure – qui rendent nécessaires, pour leur téléologie de liberté, la position de la réalité d’un Non-Moi, signifiée, perçue et crue dans la forme de l’altérité. Pour actualiser ses puissances pratiques de développement de

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