Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne
184 pages
Français

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Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne , livre ebook

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Description

L'oeuvre de Peter Singer La Libération animale (1975) a fait date, elle marque l'avènement d'un mouvement international en faveur des droits de l'animal et appelle à adopter une alimentation végétarienne. Dans Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne, l'auteur traite la question des droits de l'animal et celle du végétarisme sous différents angles comme le principe d'égalité, l'empathie et la dignité humaine, et il répond aux principales objections faites aux (néo-)végétariens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2008
Nombre de lectures 45
EAN13 9782336275475
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296058262
EAN : 9782296058262
Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne
Traduit de l'allemand (autrichien) par Cyril Taffin de Tilques

Helmut F. Kaplan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J . P . Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Série « Globalisation et sciences sociales » dirigée par Bernard Hours
La série « Globalisation et sciences sociales » a pour objectif d’aborder les phénomènes désignés sous le nom de globalisation en postulant de leur spécificité et de leur nouveauté relatives. Elle s’adresse aux auteurs, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, susceptibles d’éclairer ces mutations ou évolutions à travers des enquêtes et des objets originaux alimentant les avancées théoriques à réaliser et les reconfigurations disciplinaires consécutives.
Ouvrages parus
Claudie BAUDINO, Prendre la démocratie aux mots , 2008.
Pierre LUMBROSO, Libre d’être putain ? Manifeste pour une prostitution choisie, 2008 .
Marc de Cursay, Corse : la fin des mythes, 2008.
Michel ADAM, L’Association image de la société. Le modèle associatif et ses enjeux, 2008.
Romain GRAËFFLY, Logement social et politique de non-discrimination en Europe, 2008.
Bruno THIBERGE (Sous la dir.), La question des compétences sociales et relationnelles , 2007.
Anne PINOCHE-LEGOUY, Le Souci de la dignité. L’appel silencieux des aînés dépendants , 2007.
E. BAUMANN, L. BAZIN, P. OULD-AHMED, P. PHELINAS, M. SELIM, R. SOBEL (sous la dir. de), La Mondialisation au risque des travailleurs , 2007.
Daniel IAGOLNITZER, Le droit international et la guerre, 2007.
Pierre GRAS (Sous la dir.), Histoire(s) de relogement , 2007.
Pascaline GABORIT (Sous la dir.) Les Hommes entre travail et famille, 2007.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Questions Contemporaines Epigraphe Préface Avant-propos Introduction à la version française Tout retour en arrière est impossible... I. Aspects philosophiques de la relation humain/animal II. Objections au végétarisme et mises au point Bibliographie :
Avant d’être reconnue comme telle, c’est le destin de toute vérité d’être objet de risée.
Albert Schweitzer
Tant que les humains seront les assassins et les tombeaux ambulants des animaux, il y aura des guerres.
George Bernard Shaw
Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille.
Léon Tolstoï
Envers les animaux, chacun de nous est un nazi... Pour les animaux, c’est tous les jours Treblinka.
Isaac Bashevis Singer
Préface
Helmut Kaplan est un irréductible optimiste. Dans les textes qu’il nous donne ici, il n’a de cesse de bien nous faire sentir que le mouvement pour les droits de l’animal s’inscrit dans une logique qui l’obligera tôt ou tard au succès.
De même que les humains — en moyenne et en pensée, du moins — ont reconnu le racisme comme une injustice, de même qu’ils ont reconnu le sexisme comme une injustice, de même finiront-ils par reconnaître que le spécisme est moralement injustifiable.
À base d’exemples, de citations, de réflexions, Helmut revient sur cette frontière si ténue qui sépare l’animal humain de l’animal non humain. Si ténue que l’on doit reconnaître qu’elle n’est que de quantité et non de qualité comme il était admis autrefois. Nous partageons tellement d’émotions et de sensations avec ces animaux, que la majorité de nos contemporains croient encore n’être que des choses, que nous ne pouvons plus nous dire « supérieurs » à eux, mais simplement différents, évolutivement différents, ce qui n’efface certes pas les inégalités « de fait » (tout comme les humains sont, de fait, largement différents entre eux), mais sape à la base toute morale fondée sur une inégalité « de droit » (tout comme les humains, si différents de fait soient-ils entre eux, se reconnaissent néanmoins moralement égaux en droit).
Ainsi le courant de pensée que décrit Helmut à plusieurs reprises, et qu’il fait démarrer avec le livre Animal Liberation, de Peter Singer, en 1975, devient-il le socle de la dernière « frontière morale » que les humains ne peuvent que faire tomber — car le sens de leur histoire est dans un dépassement successif de discriminatians : esclavagisme, racisme, sexisme — en incluant finalement, dans leur sphère morale, les autres êtres sensibles qui ne différent d’eux que par l’espèce.
Comme à la plupart des penseurs du droit de l’animal, on pourra reprocher à Helmut d’utiliser le terme animal comme s’il recouvrait une catégorie homogène, alors qu’il s’agit en fait de millions d’espèces aux besoins différents. Mais je ne recommanderai à personne de profiter de ce « raccourci » pour pinailler sur le droit à la satisfaction des besoins vitaux des anophèles, des fourmis, ou même d’un mammifere plus proche de nous comme le rat. Ce genre d’argument spécieux (et spéciste !) participe de la même attitude consistant à dire : « Occupez-vous des humains d’abord.» Sauf qu’il est retourné sous une forme plus insidieuse : « Puisqu’il est manifeste que vous ne pouvez donner de droits à tous les animaux, vous voyez bien que cette question de droits à leur accorder n’a pas de sens. »
Oh que si ! Elle a un sens dès que l’on est suffisamment ouvert pour reconnaître dans l’être humain une disposition naturelle à l’action morale « au sens où nous n’orientons pas nos actions exclusivement en fonction de notre intérêt propre, mais aussi par rapport à ce que nous jugeons être bon, au sens de bien, et par rapport à ce que nous pensons devoir faire ».
C’est cette disposition naturelle, intrinsèque à nous-mêmes, qui, si nous faisions l’effort de la porter à notre conscience, de la reconnaître et de la cultiver, nous ouvrirait la voie à la mise en pratique d’un impératif moral très simple : « quand on a le pouvoir d’aider, on a aussi le devoir d’aider ».
Fabuleuse contraction de la pensée qui relègue aux oubliettes les arguties sur les types de droits exactement que nous devrions accorder aux animaux ! Â toutes ces questions, nous dit Helmut, « il y a une réponse très simple : commence à aider ! Toutes les questions en suspens se résoudront d’elles-mêmes. » Foncièrement optimiste, je vous l’avais dit...
Et, pour commencer à aider, il n’est nul besoin de s’angoisser indéfiniment sur la meilleure façon de commencer, souvent le prétexte à ne rien faire. C’est très simple, au contraire : il suffit de devenir végétarien.
À plusieurs reprises Helmut insiste sur ce point: toute action en faveur des animaux devrait se compléter par un passage au végétarisme. Mieux, ce devrait être un préalable. Et, mieux encore, c’est certainement le seul moyen de résoudre le débat fondamental dans lequel s’opposent divers courants animalistes: faut-il d’abord soulager le sort des animaux tel qu’il se présente à nos yeux (élevages intensifs, transports indignes, abattages inhumains), au risque d’humaniser suffisamment les conditions de vie de ces animaux pour en arriver à rendre de ce fait leur exploitation acceptable par le public ? Ou bien faut-il refuser de dépenser de l’énergie dans des améliorations illusoires pour se consacrer uniquement à l’éradication de toute exploitation de l’animal par l’homme, au risque de laisser souffrir ceux qui n’auront pas eu la chance de voir l’éradication réalisée ?
Être militant animaliste végétarien (et ce que Helmut veut dire par là, c’est avoir une alimentation végétale...) permet d’agir sur les deux tableaux. Être végétarien est un symbole fort de ce que l’on veut en réalité supprimer toute violence à l’égard des animaux : faire en sorte — ce n’est qu’un exemple — qu’il n’y ait plus de poules tuées pour l’alimentation humaine, et non pas se satisfaire que la taille de leur cage ait doublé. Une fois ce symbole exposé, expliqué, propagé, toute action ponctuelle en faveur des animaux gagne en puissance : s’il s’agit de donner à boire à ceux qui souffrent de la soif dans les camions qui les transportent, il sera clair que rendr

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