Henri Ey et la philosophie

Robert-Michel Palem

Description

On a dit d'Henri Ey qu'il était « le plus grand psychiatre de son temps » (A. Green), « le plus grand psychiatre européen depuis Freud » (Pr Kisker, de Hanovre). Mais un « toubib » peut-il être philosophe ? demandait Jean Beaufret (qui semblait en douter). D'autres n'en doutent pas, voire le recommandent ou en font une obligation : d'Hippocrate à Karl Jaspers deux mille ans après. Sa théorie Organo-dynamique (neurodéveloppementale et néo-jacksonienne à l'origine) est-elle une philosophie ?

Sujets

• Psychiatrie
• Psychologie
• Philosophie
• Psychanalyse
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2013
• Nombre de lectures: 38
• EAN13: 9782336321622
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 20 Mo

Extrait

Robert Michel Palem

HENRI EY ET LA PHILOSOPHIE

Les racines et référents philosophiques et anthropologiques d’Henri Ey

Commentaires

philosophiques

HENRI EY ET LA PHILOSOPHIE Les racines et référents philosophiques et anthropologiques d’Henri Ey

© L’HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-01132-5 EAN : 9782343011325

Robert Michel Palem HENRI EY ET LA PHILOSOPHIE

Les racines et référents philosophiques et anthropologiques d’Henri Ey

 Collection « Commentaires philosophiques »  dirigée par Angèle Kremer-Marietti et Fouad Nohra Permettre au lecteur de redécouvrir des auteurs connus, appartenant à la dite "histoire de la philosophie", à travers leur lecture méthodique, telle est la finalité des ouvrages de la présente collection. Cette dernière demeure ouverte dans le temps et l'espace, et intègre aussi bien les nouvelles lectures des "classiques" par trop connus que la présentation de nouveaux venus dans le répertoire des philosophes à reconnaître. Les ouvrages seront à la disposition d'étudiants, d'enseignants et de lecteurs de tout genre intéressés par les grands thèmes de la philosophie. Déjà parus Guy-François DELAPORTE,Lecture du Commentaire de Thomas d’Aquin sur le Traité de l’âme d’Aristote. John Stuart MILL,Auguste Comte et le positivisme. Michel BOURDEAU,Locus Logicus. Jean-Marie VERNIER (Introduction, traduction et notes par),Saint Thomas d’Aquin, Questions disputées de l’âme. 2001 Auguste COMTE,Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société. Angèle KREMER MARIETTI,Carnets philosophiques. Angèle KREMER MARIETTI,Karl Jaspers. Gisèle SOUCHON,Nietzsche: Généalogie de l’individu. Gunilla HAAC,Hommage à Oscar Haac. Rafika BEN MRAD,La mimésis créatrice dans la Poétique et la Rhétorique d’Aristote. Mikhail MAIATSKI,Platon penseur du visuel. Angèle KREMER-MARIETTI,Jean-Paul Sartre et le désir d’être. Guy-François DELAPORTE,Lecture du Commentaire de Thomas d’Aquin sur le Traité de la démonstration d’Aristote. Auguste COMTE/Caroline MASSIN,Correspondanceinédite (1831-1851). 2006 Friedrich NIETZSCHE,Contribution à la généalogie de la morale. Friedrich NIETZSCHE,Par-delà le bien et le mal. Auguste COMTE,Sommaire appréciation de l’ensemble du passé moderne.2006 Monique CHARLES,Lettres d’amour au philosophe de ma vie. Monique CHARLES,d’angoisse et de passion.Kierkegaard. Atmosphère Walter DUSSAUZE,Essai sur la religion d‘après Auguste Comte. Angèle KREMER-MARIETTI,Nietzsche et la rhétorique. Michèle PICHON,Vivre la philosophie. Lucien LEVY-BRUHL,Correspondance de John Stuart Mill et d’Auguste Comte.

Khadija KSOURI BEN HASSINE,Question de l’homme et théorie de la culture chez Ernst Cassirer. Khadija KSOURI BEN HASSINE,La Laïcité. Guy-François DELAPORTE,Physiques d’Aristote. Commentaires de Thomas d’Aquin, 2 tomes. Stamatios TZITZIS,Nietzsche et les hiérarchies. Christina CHALANOULI,Kant et Dworkin. De l'autonomie individuelle à l'autonomie privée et publique. Martin KUOLT,Thomas d’Aquin, Du Mal. Elvis Steeve ELLA,Emmanuel Levinas, Des droits de l’homme à l’homme. Jean-Jacques ROUSSEAU,Essai sur l’origine des langues. Jean-Jacques ROUSSEAU,Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Angèle KREMER-MARIETTI,Nietzsche ou les enjeux de la fiction. Abdelaziz AYADI,Philosophie nomade. Stéphanie BÉLANGER,Guerres, sacrifices et persécutions. Constantin SALAVASTRU,Essai sur la problématique philosophique. Hichem GHORBEL,L’idée de guerre chez Rousseau. Volume 1,La guerre dans l‘histoire. Hichem GHORBEL,L’idée de guerre chez Rousseau. Volume II, Paix intérieure et politique étrangère. Edmundo MORIM de CARVALHO,Poésie et science chez Bachelard. Mohamed JAOUA,Phénoménologie et ontologie dans la première philosophie de Sartre. Abdelaziz AYADI,La philosophie claudicante. Jean LEFRANC,La philosophie en France au XIXe siècle. Naima RIHAI,Michel Foucault, Subjectivité, Pouvoir, Éthique. Anna-Ter.TYMIENIECKA,La Plénitude du Logos dans le registre de la vie. Monique CHARLES,Apologie du doute. Réflexions sur les temps passés et actuels. Angèle KREMER-MARIETTI,Les ressorts du symbolique. Babette BABICH,La fin de la pensée ? Philosophie analytique contre philosophie continentale. Guy-François DELAPORTE, (traduction de)Métaphysique d’Aristote, Commentaire de Thomas d’Aquin, 2 Vol. Michèle PICHON,Gaston Bachelard. L’intuition de l’instant au risque des neurosciences. Angèle KREMER-MARIETTI,Liberté de dire. Aristide NERRIERE,Métaphysique pour un nouvel existentialisme. Hichem GHORBELEtudes sur le XVIIIe siècle : Montesquieu et Rousseau ou les conditions de la liberté.

« …ce « philosophe non philosophe » que je suis sans l'être »  Henri E Y ( 141) Le psychiatre moderne sera « philosophe, consciemment ou non, avec discipline ou sans ordre, méthodiquement ou au hasard, avec sérieux ou légéreté, en vertu d'un absolu ou en s'adaptant aux conjonctures sociales...»  Karl J ASPERS ( 219 ) « Il nous faut pour demain des psychiatres philosophes, des biologistes métaphysiciens, des sociologues neuro- physiologistes et des psychanalystes ayant le goût de l'ontologie » Claude-J. BLANC ( 42 ) « Le prix à payer, lorsqu’on méprise la philosophie, c’est que l’on commet des fautes philosophiques»  John R .SEARLE ( 369 ) « ...ce n’est pas nous, les médecins, qui introduisons de la philosophie dans la médecine : ce sont nos patients qui nous apportent leur propre problématique philosophique »  Viktor FRANKL ( 176 )

P r e m ièr e : l p a r t i e e s r a c i n e s p h i l o s o p h i q u e s Avertissement Il est question ici des référents, racines, correspondants et concomittants philosophiques (explicites ou implicites) d' Henri EY , médecin psychiatre, historien et architecte de sa 1 discipline (1900-1977) : "Un demi siècle de lumières..." Il s’agit d’une ébauche de mise en forme (ou en ordre) de données personnelles ou non, éparses depuis plus de vingt ans dans diverses revues et ouvrages conçus dans le cadre de l’Association pour la Fondation Henri Ey : pour elle, pour l’histoire et bien entendu pour la mémoire d’Henri EY . Nous prions nos lecteurs et souvent amis de bien vouloir nous pardonner les redites et redondances inévitables à la lecture de ces lignes. Pire encore : les omissions et les mésinterprétations possibles. Nous souhaiterions qu’avant d’interpréter EY  à travers des philosophies éphémères, douteuses ou réchauffées, fussent-elles à la mode ou à l’épreuve, en faisant ainsi des 2 anachronismes anticipatoires , on s’attache à étudier le lien entre son œuvre même et les philosophies auxquelles il s’est lui-même intéressé ou qu’il a lui-même placé à la source de sa réflexion. Puis nous recueillerons les avis de philosophes de métier : Philippe PRATS , Monique CHARLES , Angèle K REMER -M ARIETTI , Natalie DEPRAZ qui se sont penchés sur l’œuvre. Toutefois, beaucoup a été dit au Colloque de Metz (19 mai 2008), à la Faculté des Lettres et sciences humaines, sous la présidence des Prs Jean-Pierre RESSWEBER  et Benoît GOETZ , organisé par le Dr Pascal LE VAOU (Metz), avec la participation des Prs Michel LAXENAIRE  et Philippe PRATS 1 Le Mondedu 25 janvier 1978 ( C.KOUPERNIK et P.FOUQUET (228)). 2 Daniel ARASSE , revenant sur la fascination légitime que lui avait inspiré, en première lecture, l’interprétation « magnifique mais erronée » desMéninesM.F par OUCAULT pratique historienne de, critique cette « l’anachronisme contrôlé » (7). Mais EY  lui-même s'y est souvent livré : voir par exemple sa lecture de laPhysisla philosophie grecque du de Vème siècle av.JC "à la lumière" de HUSSERL et de HEIDEGGER (163). 7

de Nancy, du Pr Michel De BOUCAUD (de Bordeaux) et du Docteur Jacques  G RIGNON (Louvain). Et auparavant, pendant dix ans à la Cité des Sciences de Paris, au Salon "Psy et SNC", avecl'Association Karl Popper (Drs CJ.BLANC et J.B IRENBAUM ) et, bien entendu, àl'Association pour la Fondation H.Eyses manifestations et sa revue (les dans Cahiers Henri Ey). Précision : Un contemporain peut être un référent, un commentateur, voire un adversaire ideologique (comme le furent LACAN  et FOUCAULT pour EY racine ») pas une « intellectuelle à proprement parler. C’est pourquoi nous serons aussi bref, ici, sur ce sujet que nous avons développé ailleurs jusqu’à satiété (voir (302) et (310) ). C’est pour les mêmes raisons (convention éditoriale et non hostilité ou mépris) qu’Henri ELLENBERGER , par exemple, dans son grand livre de 700 pages surLa découverte de l’Inconscient ne consacre que trois petites lignes à LACAN , ce qui lui a été injustement reproché.

PascalLe Vaou(Metz-Thionville), PhilippePrats(Nancy),  RobertPalem(Perpignan) et JacquesGrignon(Tellier)

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 INTRODUCTION A Claude-Jacques BLANC le disciple, le maître, l’ami  On connaît l'apostrophe cinglante de J.P.S ARTRE blessé par une critique publique de ses thèses par MERLEAU- PONTY ...tu n'es paset lui disant à peu près ceci : « philosophe Merleau ! ... pas plus que moi ou que J ASPERS ou tout autre. On est philosophe quand on est mort et que la postérité vous a réduit à quelques livres. De notre vivant nous sommes des hommes qui, entre autres choses, écrivons des ouvrages... » Elle s'appliquerait très bien à Henri E Y , à cette observation près : que du vivant de EY ceux qui le disaient « philosophe » lui en faisaient grief. Ça n'était au fond qu'une manière polie et avantageuse (pour eux) d'avouer qu'ils ne comprenaient rien à ce qu'il disait. Il reconnaissait lui-même dans le privé - il nous l'a dit - qu'il ne devait pas y avoir plus de cent cinquante personnes au monde capables de comprendre ce qu' il voulait dire. Il le disait à la fois avec lucidité et un brin de tristesse. Mais cent cinquante, c'est un nombre honorable, entre l'ésotérisme (sectarisme) et la vulgarisation (vulgarité). HEIDEGGER, SARTRE et LACAN en ont-ils eu autant ?... j'entends bien d'heureux élus, pas de prétendants.  Et pourtant, il est parfaitement lisible … L'opposition avec LACAN (trop) facile à dérouler  est ; je l’ai faite ailleurs (302) , je la rappelle : < LACAN dissimule souvent ses sources ou détourne l’attention sur une référence occulte, confidentielle, montée en épingle, invente de “nouveaux” concepts (pas si nouveaux que cela, en fait), crée des neologismes ; véritable entreprise de “déshistorisation” (359 ). . EY au contraire les parentés, les filiations, lie, recherche rassemble ou fédère. Tout concept a une histoire ou une préhistoire, des équivalents, des ratés... Il faut les répertorier, non point pour faire étalage de culture, mais par simple probité

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