Histoire de la pensée africaine
180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Histoire de la pensée africaine , livre ebook

-

180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ce livre offre un regard nouveau sur la maison africaine de la pensée, depuis ses fondements millénaires jusqu'aux bouleversements esclavagistes et modernes. On y analyse les temps anciens où l'Égypte rayonnait, les temps classiques où les cosmogonies antiques et l'Islam coopéraient et se concurrençaient ainsi que l'actuel servilisme théorique des dirigeants africains qui maintient l'Afrique en échec et sans aucune perspective.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 97
EAN13 9782336369723
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Ferran I NIESTA







Histoire de la pensée africaine
Copyright























Traduction / Révision
Mira Max Rabemila / Carine Dubois Mouton


© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71983-2
Sommaire
Couverture
4e de couverture
Titre
Copyright
Sommaire
PROLOGUE. La raison d’un livre. Retour à « L’Univers africain »
CLARIFICATIONS TERMINOLOGIQUES
Africain et négro-africain
Tradition et religion
Pensée et philosophie
Divin et sacré
Théurgie et magie
Humanisme et modernité
CHAPITRE 1 – LA PENSÉE MERIDIONALE : GENÈSE DU MONDE AFRICAIN
L’Europe et l’Afrique à la croisée des chemins néolithiques
Kémit. La Matrice nilo-saharienne
Horus. Rois nés d’un cœur de vache
CHAPITRE 2 – ROYAUTÉ DIVINE : L’HARMONIE DU MONDE
Noun : Principes de métaphysique africaine
Emitaï. Le déploiement des grandes cosmologies
Mansa. Le roi au cœur du monde
CHAPITRE 3 – ANIMISME ? UNE THÉOLOGIE DE LA PROXIMITÉ
Fétiches. L’ennéade animiste
Mbok. Mondes et existences
Ndombol. Le rite, réparation et communion
CHAPITRE 4 – ESCLAVAGE. INDIVIDUALISME ET SORCELLERIE
Fanga. Temps de demésure et de mort
Shangô. La montée du pouvoir destructeur
Bélën-Tigui. L’exil des maîtres
CHAPITRE 5 – LE RETOUR DU MUNTU. LA BANQUEROUTE AFRICAINE DES « PHILOSOPHES »
Hellade. Une certaine philosophie européenne
Les masques du Muntu. Les échecs de l’occidentalisation
Dieu d’Afrique. Le retour de la pensée africaine
ÉPILOGUE – SENTIERS DANS LE BOIS
BIBLIOGRAPHIE
Adresse
Prologue
La raison d’un livre.
Retour à « L’Univers africain »
À mes amis, maîtres de tradition et reconstructeurs d’Afrique :
Mbombok Nkoth Bisseck (in memoriam), Manassé Esoavelomandroso, Cheikh Yero Ndiaye, Mbombok B.Basso Badjang, Robert Ndebi Biya
Aux alentours de 1995, le physicien et théologien Raimon Panikkar commenta avec plaisanterie à un groupe d’amis réuni chez lui et dont je faisais partie : « J’ai lu avec grand intérêt L’Univers Africain et cela m’a beaucoup plu, mais je n’ai pas su décider s’il s’agissait de l’œuvre d’un sage ou d’un irresponsable ». Le groupe a éclaté de rires ; et moi, je me suis senti, un instant, flatté et quelque peu confus. Panikkar faisait ainsi allusion à l’essai, écrit en 1989, et publié pour la première fois en 1992 (La Catarata), à Madrid. Par la suite, il y eut deux autres éditions en castillan (1998, 2002) et une version française à Paris (L’Harmattan 1995) fortement modifiée, sous le titre de l’Univers africain .
Le théologien indo-catalan avait de solides raisons de douter de la sagesse de l’auteur d’un tel ouvrage. Marxiste dans ma jeunesse, puis propulsé, pendant presque deux décennies, dans le rationalisme universitaire, mes années de travail dans les pays africains m’avaient amené à me poser de plus en plus de questions sur mes certitudes modernes. En fait, vers mes 45 ans, mon essai historico-anthropologique sur L’Univers Africain exprimait une rupture nette avec les axiomes scientifiques et idéologiques qui président la mentalité occidentale de ces derniers siècles, mais sous-entendait seulement la présence de voies alternatives dans la manière de penser et d’agir. Pour cela, le commentaire aimable et incisif de Panikkar pouvait exprimer une flatterie, une surprise et une certaine perplexité de ne pas avoir détecté dans ce texte de valeurs clairement fondées sur une autre perception du monde. Il n’y avait aucune excuse possible, mais un quart de siècle de rationalisme – politique et scientifique – m’avait éloigné de toute source expérimentale de nature traditionnelle. C’était la raison pour laquelle l’ouvrage était plutôt celui d’un auteur « irresponsable », puisqu’en ces temps-là, je manquais de connaissance et de bagage spirituel, et ce que je possédais depuis l’enfance, je le tenais caché et réprimé sous mon arrogance érudite.
Bien que tout au long de ma vie j’ai écrit d’autres ouvrages et travaux, curieusement ce fut cet essai qui me définit scientifiquement dans certains cercles spécialisés d’Europe et d’Afrique pendant vingt ans, période durant laquelle mon évolution personnelle vers l’espace traditionnel fut constante et radicale. Il y a bien longtemps que l’auteur de L’Univers Africain n’est plus, mais mes amis universitaires restent afférés à ce travail, probablement parce que leur estime de moi les oblige à conserver l’image d’un scientifique « anti-occidental », rupturiste et quelque peu enfant terrible. Je les en remercie sincèrement, car cela indique leur bienveillance et leur esprit chaleureux envers ma personne mais, il y a déjà bien longtemps que cet auteur a disparu, et peu à peu il est devenu un scientifique aux racines anciennes, traditionnelles, s’appuyant sur des axiomes et des évidences de plus en plus opposés à la dérive idéologique du système moderne mondial. Les années qui passent, les multiples activités quantitatives dans lesquelles nous, universitaires, avons l’habitude de nous disperser, et une certaine paresse pour écrire à nouveau les traits généraux des cultures africaines, tout cela retarda le retour à ce livre « irresponsable » et à des axiomes clairs : cependant, le retour était une exigence vis-à-vis des lecteurs africains et européens, mais aussi une clarification écrite pour ma mémoire personnelle. Ce fut Antonio Santamaría, économiste au profil critique et aux points de vue proches des théories marxistes du développement – sympathique contradiction, qui insista pour que j’écrive un petit ouvrage sur la « philosophie africaine ». Lorsque j’acceptai enfin, en grande partie convaincu que cet écrit était une dette vis-à-vis de mes hypothétiques lecteurs, j’émis comme condition que le titre soit « pensée ». Deux obstacles se présentèrent, le premier, c’est que pensée africaine est un titre qui existe déjà depuis 1983 (Alassane Ndaw, Dakar) et de plus, avec un contenu et une qualité avec lesquels je ne prétends pas rivaliser. Le second contretemps était idéologique, puisque mes collègues, avec la meilleure intention, pensaient que parler de « philosophie » africaine était plus respectueux et mettait les Africains sur le même pied d’égalité que les Européens et les autres peuples du monde ; à cela, on pourrait ajouter qu’un vaste courant d’auteurs africains revendique avec orgueil une « philosophie africaine » (Obenga, 1990 ; Bidima, 1995) et que, de plus, rejeter le terme de « philosophie » semble, a priori, nier aux cultures de l’Afrique les grandeurs suprêmes de la pensée occidentale.
Finalement, bien que quelque peu forcé, j’espère que mon option ait été la plus appropriée : bien que je propose tout simplement de parler de la pensée africaine, de sa manière de concevoir le monde et d’opérer consciemment en lui, j’opte d’ajouter l’adjectif « traditionnel » parce que, malheureusement, beaucoup de lecteurs pourraient supposer qu’il existe une pensée africaine moderne, ce qui est une erreur grave. La pensée africaine, authentique et historiquement définissable comme africaine, est traditionnelle : la pensée moderne en Afrique – y compris la philosophie occidentale – est importée et de faible implantation ou africanisation. Pour ce motif, ceux qui, en leur temps, furent pompeusement désignés dans les universités comme de « jeunes philosophes africains » (Hountondji, Towa), de nos jours n’ont plus rien de jeunes – le temps est implacable – et ils ont peu apporté à la connaissance des sociétés africaines, justement parce qu’ils en savaient plus sur Aristote et Marx que sur Trismégiste et Ogotemmeli. Il ne faut pas nous leurrer avec des discours égalitaires bien intentionnés, la pensée africaine est spécifique à l’Afrique, bien qu’elle fasse partie de la pensée vivante et changeante de notre espèce. À son tour, la pensée globalisée du capitalisme n’est

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents