Intellectuel
216 pages
Français

Intellectuel , livre ebook

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216 pages
Français

Description

L'intellectuel est quelqu'un (homme ou femme), qui s'investit de façon informelle dans une fonction qui est devant certains faits, de dénoncer, avertir, alerter; qui critique une doctrine, une croyance, qui diffuse des idées qui impactent sur la société. Il peut être du meilleur comme du pire (langue d'Esope), selon qu'il s'appuie ou non sur les valeurs de justice, raison et vérité. L'auteur tente ici de situer l'intellectuel dans ses différentes manifestations dans les pays occidentaux mais aussi dans l'espace négro-africain.


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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2017
Nombre de lectures 26
EAN13 9782140031021
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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MakhtarDIOUF
Intellectuel Langue d’Ésope : le meilleur et le pire
INT E L L E C T UE LLangue d’É sope : le meilleur et le pire
MA K HT A RDIOUFINT E L L E C T UE LLangue d’É sope : le meilleur et le pire
© L ’HA R MA T T A N, 2017 5-7, rue de l’É cole-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-11135-3 EA N : 9782343111353
INT R ODUC T ION
Intellectuel. Pourquoi ce titre ? Pourquoi pas Intellectuel(le) pour ramasser dans un seul mot le masculin et le féminin ? C’est parce que j’ai pris le parti de considérer Intellectuel comme un terme générique, sans genre ni nombre. De ce point de vue, la langue anglaise est bien plus commode : le terme Intellectual n’a pas de genre. Dans les caractéristiques de l’Intellectuel présentées ici, pourront se reconnaître des hommes comme des femmes. Un chapitre sera tout de mê me consacré à des femmes, grandes intellectuelles qui ont eu à jouer leur partition dans l’Histoire.
Il n’existe pas de société qui ne soit pas agitée par une certaine vie intellectuelle, surtout dans cette période de l’écrit, de l’audiovisuel, des techniques nouvelles d’information et de communication. L ’activité intellectuelle commence au niveau de la pensée, qui ensuite s’exprime par la langue écrite ou parlée et (ou) par l’action. Comme aimait à le dire Cheikh A nta Diop, tout ce que l’esprit peut concevoir, la langue peut l’exprimer ; qu’il s’agisse de la langue étrangè re apprise ou de la langue maternelle. L ’intellectuel est un athlè te de la pensée.
Mais alors, justement, dans la mesure où la pensée n’est le monopole de personne, étant partie intégrante de la personnal ité, qui est intellectuel, et qui ne l’est pas ? À quoi reconnaît-on l’intellectuel ? S’il est francophone ou anglophone se balade-t-il avec l a lettre I collée au front ? Ou bien s’affiche-t-il dans un certain look vestimentaire, affublé de lunettes à grosses montures et verres clairs ? B ref, qu’est-ce qu’un intellectuel ?
Il sera montré dans ce texte que des réponses différentes ont été données à cette question, qu’il existe différentes catégories d’intellectuels, que l’intellectuel est visible dans le temps et dans l’espace, parce qu’il a une histoire et des lieux di fférents d’activation de ses talents pour se manifester.
Pour l’instant, considérons que l’intellectuel c’est tout penseur qui défend une cause quelle qu’elle soit, qui soutient ou critique une doctrine, une croyance, un point de vue, qui diffuse des idées qui exercent un impact sur la société. C’est dans cette conception de
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l’intellectuel que ce texte a été rédigé. L ’intellectuel, au sens où il est pris dans ce texte, est toujours engagé contre quelqu’un ou contre quelque chose. « Quelqu’un » est un autre intellectuel dont il ne partage pas les idées ou l’idéologie. « Quelque chose » est une pratique politique, une croyance établie dans la sociétécomme la religion ou une certaine morale, l’ethnocentrisme racial et culturel qui cherche à avilir certains peuples, le patriarcat exercésur la gent féminine, etc. L e combat intellectuel est alors mené en s’appuyant sur les critè res de raison, de vérité, de justice, mais aussi de courage, ce qui implique une certaine dose de désintéressement matériel. C’est autour de ces points que s’articulent les chapitres de ce texte, aprè s le cadrage théorique de l’intellectuel. Paradoxalement les ouvrages sur les intellectuels ne sont pas légion. Ce qui manque le plus ce sont les études d’ensemble sur les intellectuels. En outre, comme le lecteur pourra le constater, aucun des ouvrages sur les intellectuels présentés dans la bi bliographie, en français ou en anglais, ne sort du cadre occidental . L es historiens de l’intellectualisme les plus connus en France comme Régis Debray, Pascal Ory, J ean-François Sirinelli et Michel Winock se limitent strictement aux intellectuels français. Du côtéangl ophone, Edward Said et Paul J ohnson ont un champ d’étude plus étendu, mais qui n’englobe que des penseurs occidentaux. J ’ai essayéde situer l’intellectuel dans ses différentes manifestations, en Europe (France surtout et A llemagne), aux É tats-U nis et aussi dans l’espace négro-africain (parfois particuliè rement au Sénégal), en lui donnant la parole autant que possible. Dans cette A frique au sud du Sahara, j’ai décidé de ne pas citer des intellectuels encore en vie (à l’exception de quelqu’un victime de répression), car rien qu’au Sénégal, il serait extrê mement difficile d’en dresser un répertoire exhaustif. Et puis, qui serait cité? Qui serait oublié? Dans les choix opérés ici il y a à coup sûr de grands oubliés que certains feront remarquer. L ’arbitraire est rarement absent d’une sélection. Il existe et a existédes intellectuels de renom dans toutes les régions de l’A frique comme de l’Europe, en A mérique latine, en A sie. Ce texte qui n’est qu’un essai ne pouvait pas les englober tous. Pour cela il faudrait un travail d’envergure, voire un travail collectif. L e terme Intellectuel utiliséici, masculin comme féminin, est surtout le condensé par excellence de la langue d’É sope. É sope est un esclave
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e e ayant vécu en Phrygie, l’actuelle T urquie, entre le 5 et le 6 siè cle av. J .-C. On lui doit ces propos dits langue d’É sope : L a langue est la meilleure des choses.C’est le lien de la vie civile, la clef des sciences, l’organe de la véritéet de la raison, de lapriè re :par elle on bâtit les villes et on les police ; on instruit, on persuade, on rè gne dans les assemblées, on s’acquitte du premier de tous les devoirs, qui est de louer les dieux. L a langue est la pire chose qui soit au monde : C’est la mè re de tous débats, la nourrice des procè s, la source des divisions et des guerres. Si on dit qu’elle est l’organe de la vérité, c’est aussi celui de l’erreur, et, qui pis est, de la calomnie, du blasphè me et de l’impiété. Par elle on détruit les villes, on persuade de méchantes choses. Si d’un côté elle loue les dieux, de l’autre elle profè re des blasphè mes contre leur puissance. Dans une sociétéde l’écrit, la langue de l’intellectuel c’est sa plume qui exprime toutes ces facettes de la langue d’É sope. C’est dans le meilleur et le pire que l’intellectuel est présenté dans cet ouvrage. Ce qui ne manquera sûrement pas d’intéresser la classe intellectuelle, pour l’apprécier dans un sens ou dans l’autre.
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