Intentionnalité et trauma
246 pages
Français

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Intentionnalité et trauma , livre ebook

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Description

Intentionnalité et Trauma est, à ce jour, la première tentative d'articulation critique de Levinas et de Lacan. Rassemblant les deux perspectives sous le concept phénoménologique d'affection, Intentionnalité et Trauma appréhende la subjectivité comme une sphère de passivité sensible susceptible d'être motivée par l'altérité du non-sens et de répondre à cette motivation. La réponse au trauma est alors une "intentionnalité responsive". Elle est l'activité de notre passivité. Elle fait du rapport primordial de l'homme au monde non un rapport de connaissance, mais une question de "survivance".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2005
Nombre de lectures 164
EAN13 9782336250618
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ouverture Philosophique
Collection dirigée par Bruno Péquignot, Dominique Chateau et Agnès Lontrade
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Déjà parus
Laurent BIBARD, La Sagesse et le féminin, 2005.
Marie-Noëlle AGNIAU, La philosophie à l’épreuve du quotidien, 2005.
Jean C. BAUDET, Mathématique et vérité. Une philosophie du nombre, 2005.
Olivier ABITEBOUL, Fragments d’un discours philosophique, 2005.
Paul DUBOUCHET, Philosophie et doctrine du droit chez Kant, Fichte et Hegel, 2005.
Pierre V. ZIMA, L’indifférence romanesque, 2005.
Marc DURAND, Agôn dans les tragédies d’Eschyle, 2005.
Odette BARBERO, Le thème de l’enfance dans la philosophie de Descartes, 2005.
Alain PANERO, Introduction aux Ennéades. L ’ontologie subversive de Plotin, 2005.
Hans COVA, Art et politique : les aléas d’un projet esthétique, 2005.
Alain TIRZI, Génie et criticisme, 2005.
Vincent TROVATO, L’enfant philosophe. Essai philopédagogique, 2004.
Jacques DUCOL, La philosophie matérialiste de Paul Valéry. Essai, 2004.
Bernard ILUNGA KAYOMBO, Paul Ricœur. De l’attestation du soi, 2004.
Intentionnalité et trauma

Guy-Félix Duportail
DU MÊME AUTEUR
Intentionnalité et Langage (Collectif) .
Presses Universitaires de Rennes, 1999.
Phénoménologie de la communication. Paris, 1999, Éditions Ellipses
L’A priori littéral. Paris, 2003, Éditions du Cerf
© L’Harmattan, 2005
9782747580922
EAN 9782747580922
Sommaire
Ouverture Philosophique - Collection dirigée par Bruno Péquignot, Dominique Chateau et Agnès Lontrade Déjà parus Page de titre DU MÊME AUTEUR Page de Copyright Dedicace AVANT-PROPOS - LE CONTEXTE ÉPISTÉMIQUE PARTICULIER DE NOTRE RECHERCHE : INTENTIONNALITÉ ET TRAUMA PREMIÈRE PARTIE LA LEÇON DE LEVINAS
CHAPITRE I - LA DIFFÉRENCE DISCURSIVE CHAPITRE II - L’INTENTIONNALITÉ DU DIRE
DEUXIÈME PARTIE LA LEÇON DE LACAN
CHAPITRE I - DU TRAUMATISME UNIVERSEL CHAPITRE II - LA GRAMMAIRE DES DISCOURS OU LE DYNANISME DU DIRE
TROISIÈME PARTIE - DE L’INTENTIONNALITÉ RESPONSIVE
CHAPITRE I - L’AFFECTION DU RÉEL ET L’INSTITUTION DU SUJET CHAPITRE II - DIFFÉRENCE DISCURSIVE ET PHILOSOPHIE DU LANGAGE ORDINAIRE
CONCLUSION
À la mémoire de Sarah Kofman
AVANT-PROPOS
LE CONTEXTE ÉPISTÉMIQUE PARTICULIER DE NOTRE RECHERCHE : INTENTIONNALITÉ ET TRAUMA
Franz Brentano écrivait dans sa Psychologie de 1874 :

« Ce qui caractérise tout phénomène psychique, c’est ce que les scolastiques du Moyen Age ont appelé la présence intentionnelle (ou encore mentale), et ce que nous pourrions appeler nous-mêmes - en usant d’expressions qui n’excluent pas toute équivoque verbale - rapport à un contenu, direction vers un objet (sans qu’il faille entendre par là une réalité) ou objectivité immanente. Tout phénomène psychique contient en soi quelque chose à titre d’objet, mais chacun le contient à sa façon. » 1
Cette définition, dont les racines remontent au moins jusqu’à la noétique médiévale, recelait déjà en elle-même bien des difficultés qui ne manquèrent pas de se manifester, et que les disciples de Brentano tentèrent de résoudre. Par exemple, celle de la forme du renvoi intentionnel à l’objet, ou bien encore celle du rôle critériologique dévolu à l’intentionnalité comme propriété irréductible des phénomènes psychiques.
Les débats contemporains sur l’intentionnalité sont nés de ces problèmes pour, peu à peu, se démarquer de la psycholo-gie brentanienne. Ainsi, à la charnière du siècle, le fondateur de la phénoménologie, Edmund Husserl, entretient des controverses passionnées avec d’autres disciples du maître, comme Meinong ou Twardowski, controverses d’où naîtra la refonte phénoménologique du concept d‘intentionnalité, telle qu’elle sera canoniquement exprimée au § 11 de la Cinquième Recherche logique, dans lequel Husserl déréalise l’objet immanent ou mental, dans sa prétendue inexistence intentionnelle (au sens de l’ esse objective in intellectu des scolastiques), et tient du même coup pour impertinente la question corrélative de l’existence extra-mentale, pour ne prendre en compte que la donnée phénoménologique, c’est-à-dire la seule structure de l’apparaissant dans l’apparition  :

« Quand je me représente le dieu Jupiter, ce dieu est un objet représenté, il est. “présent d’une manière immanente” dans mon acte, il a en lui une “existence mentale”... On ne trouvera jamais dans le vécu intentionnel quelque chose comme le dieu Jupiter  ; l’objet “immanent”, “mental” n’appartient pas à ce qui constitue, du point de vue descriptif (réellement), le vécu, il n’est donc... en aucune façon immanent, ni mental. Il n’est assurément pas non plus extra mentem, il n’existe absolument pas... Mais si par ailleurs l’objet visé existe, la situation n’a pas nécessairement changé du point de vue phénoménologique. Pour la conscience, le donné est une chose essentiellement la même, que l’objet représenté existe ou qu’il soit imaginé et peut-être même absurde. Je ne me représente pas Jupiter autrement que Bismarck, la tour de Babel autrement que la cathédrale de Cologne, un chiliogone régulier autrement qu ‘un millièdre régulier. » 2
L’acte parricide de Husserl aura donc été, comme le dit J. Benoist, de démentaliser l’intentionnalité 3 , de l’extraire de toute psychologie, d’en faire tout autre chose que le critère du mental, soit d’ouvrir le champ de la conscience en tant que champ des apparitions où se forment des apparaissants.
Or, il faut d’emblée souligner que cette démentalisation de l‘intentionnalité fut étroitement liée à la thématisation du langage et de la logique. La dépsychologisation de la conscience, appelée par le programme de la logique pure et la critique radicale du psychologisme dans le livre 1 des Recherches logiques , devient effective dès la Première Recherche , grâce aux descriptions conjointes de l’intentionnalité des signes indicatifs et des expressions signifiantes. L‘intentionnalité, soit en tant que prestation d’objet sur un mode significationnel (expression), soit en tant que visée de la connexion des consciences sur un mode signitif (communication), est la vie du langage lui-même, et non un quelconque arrière-plan mental ou spirituel.
Quant au tournant ontologique imprimé par Heidegger à la phénoménologie, force est de constater qu’il relégua au second plan le rapport interne de l‘intentionnalité au langage, et cela au profit d’une structure ontologique plus fondamentale aux yeux de Heidegger. C’est dans Vom. Wesen des Grundes, en 1928, dans sa contribution au volume d’hommages à Husserl pour son 70 e anniversaire, que Heidegger aborda expressément la question de l’intentionnalité passée sous silence dans Sein und Zeit. La transcendance du Dasein y est donnée comme étant le fondement de l’intentionnalité, comprise comme « comportement » ( Verhalten ) à l’égard de l’étant, dans la mesure où elle est aussi le « fondement de la différence ontologique ». Corrélativement, l’essence du langage n’y est plus l’expression linguistique du sens et de l’indication des vécus, mais la monstration silencieuse de la différence ontologique.
Du côté de la seconde grande tradition philosophique du XX e siècle, à savoir celle de la philosophie analytique, ce sont à nouveau les débats sur le langage, en sémantique et en pragmatique, relatifs à la référence des attitudes propositionnelles et à la nature de la force illocutoire, qui ont nourri la réflexion sur l‘intentionnalité. Ainsi, dès 1958, le philosophe norvégien Dagfin Føllesdal s’insurgeait contre les restrictions ontologiqu

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