L ambition morale de la politique
270 pages
Français

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L'ambition morale de la politique , livre ebook

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Description

Depuis la fin du système soviétique, nous connaissons une crise sans équivalent de la politique qui paraît renoncer à intervenir moralement dans la marche du monde. Comment lui redonner une ambition tout en évitant le risque totalitaire ? L'ouvrage répond en distinguant clairement l'éthique individuelle et la morale prise dans sa dimension collective. S'appuyant sur Kant et Rousseau, se réclamant d'une manière originale de Marx, multipliant les références polémiques et les débats (Nietzsche, Foucault, Hayek, Comte-Sponville), l'auteur entend ainsi revitaliser "l'hypothèse communiste".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 221
EAN13 9782336275703
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296116320
EAN : 9782296116320
L'ambition morale de la politique

Yvon Quiniou
Raison mondialisée
Collection dirigée par Joachim Wilke Comité de lecture : Samir Amin, Jean-Marc Gabaude

Pour Descartes, le bien le mieux distribué du monde est la raison humaine. Depuis, que de changements dans le monde ! Reposons donc la question de la distribution mondiale de la raison, de ses origines, de son destin, des défis à assumer en ce changement de millénaire. Analysons la géoculture de la raison.
La collection a pour objectif de capter les courants visant à renforcer l’outillage de l’action raisonnable. Il s’agit d’abord de surmonter la soi-disant pensée unique et ses étroitesses, puis de faire valoir les acquis et les espérances des multiples luttes libératrices. Si le système économique consiste à favoriser un quart de l’humanité pour traiter les autres de « foule inutile », la raison mondialisée se préoccupe des six milliards d’êtres humains qui peuplent le globe. C’est une question de vie ou de mort pour l’humanité et une tâche à accomplir tous ensemble.
A consulter dans la collection Ouverture Philosophique :
Joachim WILKE, Jean-Marc GABAUDE et Michel VADÉE (éd.),
Les chemins de la raison, 1997 .
Titre parus
Joachim WILKE, Vivre pour ne pas végéter , 2009.
Arnaud SPIRE, Quand l’événement dépasse le prévisible , 2006.
Michel CLOUSCARD, Refondation progressiste face à la contre-révolution libérale, 2003.
Oward FERRARI, Philosophie ou barbarie , 2002.
Enrique DUSSERL, L’éthique de la libération , 2002.
Du même auteur
Problèmes du matérialisme, Méridiens-Klincksieck, 1987.
Nietzsche ou l’impossible matérialisme, Kimé, 1993.
Figures de la déraison politique, Kimé, 1995.
Etudes matérialistes sur la morale, Kimé, 2002.
Athéisme et matérialisme aujourd’hui , Pleins Feux, 2004.
Karl Marx , Le Cavalier Bleu, 2007, 2 ème éd., 2009.
Contributions aux ouvrages collectifs suivants :
Chapitre sur Camus de l’Histoire littéraire de la France , Editions sociales, 1980.
De la prudence des Anciens comparée à celle des Modernes , sous la direction d’A. Tosel, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1995.
Dictionnaire du darwinisme et de l’évolution , sous la direction de P. Tort, PUF, 1996.
Octobre 19. Causes, impact, prolongements , sous la direction de B. Drweski, PUF, 1999.
Chapitre sur Nietzsche de l’ Histoire de la philosophie morale et politique, sous la direction d’A. Caillé, C. Lazzeri et M. Senellart, La Découverte, 2001.
Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences, sous la direction de J. Dubessy et G. Lecointre, Syllepse, 2003.
Les matérialismes (et leurs détracteurs), sous la direction de J. Dubessy, G. Lecointre et M. Silberstein, Syllepse, 2004.
La révolution in La politique 2, 2004.
Croire ?, M-editer, 2005.
Les figures de l’amour , Pleins Feux, 2005.
Dialectiques, aujourd’hui, sous la direction de B. Ollman et L. Sève, Syllepse, 2006.
Nietzsche ou l’impuissance du peuple in De la puissance du peuple 1, sous la direction de Y. Vargas, Le Temps des Cerises, 2 ème éd., 2007.
Vices ou vertus ?, M-editer, 2008.
A Sophie qui m’a aidé à concevoir la forme de ce livre et bien qu’elle n’en partage pas toutes les idées politiques
« Ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront rien à chacune des deux »
Rousseau
« L’impératif catégorique de renverser tous les rapports sociaux qui font de l’homme un être humilié, asservi, abandonné, méprisable »
Marx
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Raison mondialisée Du même auteur Dedicace Introduction L’éthique La morale L’ambition anthropologique de la politique L’éthique et la politique La morale et la politique Le communisme est-il possible ? Quel progrès pour l’homme ?
Introduction
Notre époque est en proie au doute, sinon au vide. Certes, ce type de déclaration est régulièrement fait par des philosophes qui se prennent pour des oracles, ce qui semblerait en relativiser la portée : l’idée de crise est souvent avancée pour indiquer que des certitudes vacillent dans des domaines aussi variés que la science, l’art, les mœurs, etc., mais très vite on s’aperçoit que la science continue, l’art se renouvelle, les mœurs changent, ce qui invalide très vite le diagnostic initial. Il est par contre un domaine où la crise, depuis la fin du 20 ème siècle et la chute des régimes de l’Est, est incontestable, massive, voire effrayante : la politique. Je n’entends pas par là la crise du capitalisme que nous connaissons depuis l’année 2008, qui, après tout, pourrait se révéler conjoncturelle ou annoncer au contraire une sortie du capitalisme à plus ou moins long terme (ce que je pense) si l’état des consciences s’y prête. Non, j’ai en vue une crise plus profonde, celle de la confiance en la politique elle-même qui porte à la fois sur son sens et sur ses capacités, et qui est liée à une crise plus globale de la normativité , c’est-à-dire des valeurs susceptibles de nous orienter dans notre vie individuelle et, surtout, collective en nous proposant, voire en nous imposant des fins dignes d’être poursuivies.
On laissera de côté la dégradation des comportements politiques individuels, en Occident ou dans les ex-pays de l’Est, qui est générale et bien qu’elle joue un rôle dans ce scepticisme : corruption, ambition, mensonge, haine des uns contre les autres, rivalités pour le pouvoir, etc. Ce qui est plus profond et spécifique à notre présent, après toute une période commencée au 18 ème siècle où des penseurs comme Rousseau, Kant, puis Marx, avaient investi la politique d’une ambition anthropologique essentielle, c’est le sentiment à la fois d’absurde et d’impuissance qui habite les hommes face à l’histoire dont ils sont pourtant, en un sens, les acteurs. Cela est dû, très clairement, à la domination actuelle du capitalisme sur quasiment l’ensemble de la planète et, à travers lui, à la place dominante que prend l’activité économique dans l’ensemble des activités humaines. Sentiment d’absurde  : l’économie capitaliste, mue par la recherche du profit, impose progressivement sa finalité marchande à la plupart des activités humaines, y compris celles qui avaient jusqu’à présent leur autonomie ou leur valeur propre comme la culture, la recherche scientifique, la médecine, le loisir, la sexualité, etc. D’où l’impression d’un système qui ne songe qu’à s’auto-reproduire en s’élargissant ou en s’intensifiant, sans que sa finalité humaine soit d’une manière ou d’une autre interrogée, et qui mesure tout à l’aune terriblement médiocre de sa valeur marchande. Sentiment d’impuissance  : ce même système paraît fonctionner et se développer telle une immense machinerie planétaire dont les rouages sont hors de prise de l’immense majorité du peuple, faute d’une information suffisante et de procédures démocratiques exigeantes, et qui est indifférente aux multiples maux qu’elle produit. Si l’on excepte les sociétés où domine encore, en apparence tout au moins, la religion (les régimes islamiques), celles où est maintenu, en apparence là aussi, un objectif communiste (la Chine, le Vietnam), celles enfin qui tentent d’amorcer courageusement une voie pour un autre type de société (l’Amérique latine), nous sommes donc confrontés à ce qu’il faut bien appeler l’économisme  : la valorisation indue, dans la pratique et les esprits, de l’économie portée à l’absolu et close sur elle-même, au point d’éliminer tout projet de s’émanciper de sa domination et de la remettre à sa place de simple moyen pour une vie hors économie .
Le contraste est saisissant avec la période antérieure que j’ai évoquée : Kant inscrivait clairement la politique dans un projet moral à l’échelle de l’histoire de l’humanité, destiné à la faire progresser vers plus de moralité à travers un droit doté d’une signification morale essentielle ; Rousseau, prolongeant en quelque sorte Kant en politiqu

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