L anthropologie transcendantale de Kant
77 pages
Français

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L'anthropologie transcendantale de Kant , livre ebook

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Description

Qu'est-ce que l'homme ? Cette question, que Kant pose dans la Logique, est au cœur de l'entreprise transcendantale. La philosophie critique de Kant, en tant qu'architectonique, est pensée comme anthropologie "transcendantale". La "transcendantalité" de cette anthropologie est interprétée ici à partir des textes kantiens, mais aussi des textes de M. Heidegger, H. Maldiney, M. Richir, F. Pierobon, qui interviennent comme des détecteurs de problèmes dans les textes kantiens.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 93
EAN13 9782296802056
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’anthropologie transcendantale de Kant
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Camilla BEVILACQUA, L’espace intermédiaire ou le rêve cinématographique , 2011.
Lydie DECOBERT, On n’y entend rien. Essai sur la musicalité dans la peinture , 2010.
Jean-Paul CHARRIER, La construction des arrière-mondes. La Philosophie Captive 1 , 2010.
Antoine MARCEL, Le taoïsme fengliu, une voie de spiritualité en Extrême-Orient , 2010.
Susanna LINDBERG, Entre Heidegger et Hegel , 2010.
Albert OGOUGBE, Modernité et Christianisme. La question théologico-politique chez Karl Löwith, Carl Schmitt et Han s Blumenberg , 2010.
Hervé LE BAUT, Présence de Maurice Merleau-Ponty , 2010.
Auguste NSONSISSA, Transdisciplinarité et transversalité épistémo-logiques chez Edgar Morin , 2010.
Stéphane KALLA, L’acte de la Perception, Pour un e métaphysique de l’espace , 2010.
Jules Bourque, L’humour et la philosophie. De Socrate à Jean - Baptiste Botul , 2010.
Philippe RIVIALE, Heidegger, l’être en son impropriété , 2010.
Sylvain PORTIER, Fichte, philosophe du « Non-Moi », 2010.
Djibril SAMB, Le Vocabulaire des philosophes africains , 2010. Xavier ZUBIRI, Traité de la réalité , 2010.
Pascal GAUDET
L’anthropologie transcendantale de Kant
L’Harmattan
Du même auteur
L’expérience kantienne de la pensée. Réflexion et architectonique dans la Critique de la raison pure, L’Harmattan, Paris, 2001.
Phénoménologie de la réflexion dans la pensée critique de Kant,
L’Harmattan, Paris, 2002. Qu’est-ce que penser ? L’Harmattan, Paris, 2003. Kant et le problème du transcendantalisme , L’Harmattan, Paris, 2006. Le problème de l’architectonique dans la philosophie critique de Kant, L’Harmattan,
Paris, 2009.
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54271-6
EAN : 9782296542716
A Robert et Gisèle Gaudet
CHAPITRE I : Le projet philosophique
1. Le schématisme architectonique.
C’est dans le chapitre III de la Théorie transcendantale de la méthode dans la première Critique que Kant conçoit la philosophie critique comme une architectonique. Kant définit l’architectonique comme la « doctrine de ce qu’il y a de scientifique dans notre connaissance en général », « scientifique » devant s’entendre comme ce qui ressortit au « système », soit à « l’unité des diverses connaissances sous une Idée », laquelle est pensée comme le « concept scientifique de la raison » 1 . Que « [sous] le gouvernement de la raison, nos connaissances en général […] doivent […] former un système, au sein duquel seulement elles peuvent soutenir et favoriser les fins essentielles de la raison » 2 , cela ne peut être compris architectoniquement que dans la perspective réfléchissante de la troisième Critique , celle de l’unité systématique des pouvoirs de l’esprit (pouvoir de connaître, sentiment de plaisir et de peine, pouvoir de désirer). Mais Kant désigne-t-il alors la métaphysique scientifique comme système, pris « objectivement », des pouvoirs de l’esprit, ou comme « simple Idée d’une science possible, qui n’est nulle part donnée in concreto » et dont le criticisme constitue « l’unique sentier servant de voie d’accès » 3 ? En toute hypothèse, l’architectonique ne peut s’entendre comme le monument, achevé, du « savoir » métaphysique possible d’un point de vue critique, monument dont la table des matières des différentes Critiques laisserait transparaître l’architecture. Le chapitre sur l’Architectonique ne montre-t-il pas que celle-ci est mouvement, le mouvement incessant d’une pensée qui s’institue comme métaphysique scientifique ?
L’Idée de l’architectonique « a besoin, pour être mise en œuvre, écrit Kant, d’un schème, c’est-à-dire d’une diversité et d’un ordre intrinsèques des parties qui soient déterminés a priori à partir du principe de la fin », « schème » qu’il faut concevoir comme « forgé selon […] [l’] Idée » architectonique elle-même 4 . Non que l’architectonique ne puisse penser sans images (à la manière dont « l’âme », selon Aristote, « jamais […] ne pense sans image » 5 ). Il ne s’agit pas ici de schématiser un concept de l’entendement, c’est-à-dire de lui procurer son image, mais il est question des « contours ( monogramma ) et [de] l’articulation du tout en ses membres conformément à l’Idée » 6 . Il n’est pas davantage signifié par là que l’architectonique suppose l’ouverture à la temporalité empirique, contingente, d’un divers, une telle ouverture ne pouvant procurer qu’une unité « technique » 7 . Mais « penser », comme l’écrit Kant, « inclut un réfléchir qui, lui-même, ne peut se produire que dans le temps » 8 . Plus précisément, ce « schème » architectonique nous faisait songer à un passage de la lettre à Reinhold du 28 décembre 1787, dans laquelle Kant parle de la Vorzeichnung 9 , procédé par lequel la pensée se forme en s’orientant dans la « géographie du pays de la raison » (Kant) 10 : la « diversité » et l’« ordre intrinsèques des parties » (cf. supra ) apparaissent au « topographe transcendantal », expression par laquelle F. Proust désigne le philosophe critique en tant qu’il doit, pour se repérer et avancer, « [relever] des positions et [tracer] des plans », élaborer une « carte schématique ou […] monogrammatique » 11 du pays de la raison. En ce sens, le mouvement architectonique se manifeste bien comme temporalisation (-spatialisation).
Certes, le « schème » de l’Idée architectonique (ou, si l’on veut mettre l’accent sur la méthode qui met en œuvre, à partir de son « germe originaire » 12 , le mouvement architectonique, le « schématisme » architectonique) ne saurait se concevoir comme coextensif au schématisme de l’entendement pur : d’un côté l’on se situe à hauteur de la raison et sont associés à l’Idée « les concepts […] dont elle est la règle d’unité globale », de l’autre l’on se situe à hauteur de l’entendement et l’image est associée à un concept qui en est la « règle synthétique » (F. Pierobon) 13 . Toutefois, il est impensable architectoniquement qu’il n’y ait aucun rapport entre ces deux « schèmes ». D’où la nécessité de saisir leur articulation.
Faire l’expérience de la pensée kantienne — et par là « apprendre » à « penser » 14 — n’était possible qu’à la condition de découvrir le principe qui « constitue » le mouvement de la métaphysique scientifique. En clair, il convenait de re-constituer ex principiis 15 ce mouvement.
Nous en revenions au problème de la temporalisation du penser. Il s’agissait de s’interroger sur la fondation transcendantale de cette temporalisation. Si l’on considère le problème à hauteur du schématisme de l’entendement pur, cette fondation n’est autre que l’application schématisante du pouvoir de l’entendement au temporel, que cette application soit pensée comme s’originant en dehors du temps (non-temps ou « éternité » du transcendantalisme) ou comme étant l’œuvre du « temps » lui-même (le « temps » propre au transcendantalisme, comme « immuable » 16 , devant être distingué de la temporalité empirique). Ainsi, notre tâche serait de penser ce passage de l’« éternité »/« temps » au

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