L Ère électrique - The Electric Age : Ere electrique - The Electric Age
393 pages
English

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Ère électrique - The Electric Age : Ere electrique - The Electric Age , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
393 pages
English
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La découverte scientifique et la maîtrise de l'électricité ont bouleversé notre société au même titre que l'invention de l'écriture alphabétique durant l'Antiquité et de l'imprimerie à caractères mobiles au XVe siècle. Il ne s'agit pas seulement d'un phénomène naturel mis au service de l'homme par la science, mais d'un élément central de l'épistémè moderne : l'électricité a inspiré des écrivains et des artistes, a servi de force d'impulsion au monde de l'industrie et de l'innovation et a redéfini les comportements sociaux. En explorant l'incidence de l'électricité sur le savoir, les pratiques sociales, les médias, la vie sociale et les expériences personnelles, cet ouvrage tente d'en saisir les aspects techniques et culturels dans toute leur complexité.

Édition bilingue.

The scientific discovery and mastery of electricity created as many important changes in modern society as did the invention of alphabetical writing in antiquity and movable type in the fifteenth century. It is more than a natural phenomenon that science has harnessed for human use; it is a central feature of the modern episteme. It has inspired writers and artists, propelled industry and innovation, and reshaped human social behaviour. Looking at a variety of topics including film, politics, and contemporary art, this volume explores the impact of electricity on knowledge, social practices, media, community life, and subjective experience.

Bilingual Edition.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 septembre 2011
Nombre de lectures 76
EAN13 9782760319486
Langue English
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

l’ère électrique the electric age
l’ère électrique the electric age
Dirigé par :
Olivier Asselin
Silvestra Mariniello
Andrea Oberhuber
Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2011
© Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2011 Les Presses de l’Université d’Ottawa reconnaissent avec gratitude l’appui accordé à leur programme d’édition par le Département du Patrimoine canadien en vertu de son Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition, le Conseil des Arts du Canada, la Fédération canadienne des sciences humaines en vertu de son Programme d’aide à l’édition savante, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et l’Université d’Ottawa. Les Presses reconnaissent aussi l’appui f inancier de Centre de recherche sur l’intermédialité au Université de M ontréal.
TheUniversityofOttawaPressacknowledgeswithitgurdatethesupportextendedtoitspub lishing list b y H eritage Canada through its BPuoboklishing I ndustry Development Program,bytheCanadaCouncilfortheArts,byCtahneadianFederationfortheHumanitiesandSocialSciencesthroughitsAidtoScholarlylicPautbionsProgram,bytheSocialSciencesandHumanitiesResearchCouncil,andbytheUintiyverosfOttawa. WealsogratefullyacknowledgetheCentreforRiensteoarIcnhtermedialityattheUniversityofMontrealwhosefinancialsupporthascontribtuotetdhepublicationofthisbook.
LIBRARY AND ARCHIVES CANADA CATALOGUING IN PUBLICATION L’ère électrique = The electric age / dirigé par Olivier Asselin, Silvestra Mariniello, Andrea Oberhuber. (Transferts culturels) Includes bibliographical references and index. Includes some text in English. ISBN 978-2-7603-0704-9 1. Electricity--Social aspects. 2. Electricity in art. 3. Electricity in literature. I. Asselin, Olivier II. Mariniello, Silvestra III. Oberhuber, Andrea IV. Title: Electric age. V. Series: Collection Transferts culturels QC527.5.E74 2011 333.793’2 C2011-905598-8E
CATALOGAGE AVANT PUBLICATION DE BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA L’ère électrique = The electric age / dirigé par Olivier Asselin, Silvestra Mariniello, Andrea Oberhuber. ( T ransf erts culturels) Comprend des réf . b ib liogr. et un index . Comprend du tex te en anglais. I S B N 9 7 8 - 2 - 7 6 0 3 - 0 7 0 4 - 9 1 . Électricité- - Aspect social. 2 . Électricitéld’arnt.s3.Électricitédanslalittérature.I.Asselin,vOielirII.Mariniello,SilvestraI I I . Ob erhub er, Andrea I V . T itre: E lectric age. V . Collection: Collection T ransf erts culturels Q C5 2 7 . 5 . E 7 4 2 0 1 1 3 3 3 . 7 9 3 ’2 C2 0 1 1 - 9 0 5 5 9 8 - 8 F
Table des matières Q Table of Contents
INTRODUCTION Par Silvestra Mariniello et Anne Lardeux.............................................. 1
LA PENSÉE ÉLECTRIQUE/ELECTRICAL THOUGHT Media, Technology, and the Electric Unconsciousness th in the 20 Century.............................................................................. 33 By Cornelius Borck
Le galvanisme : Joker au carrefour des discours et des savoirs autour de 1800............................................................... 61 Par Walter Moser
L’image globale : la pensée électrique de Marshall McLuhan ......... 85 Par Jean-François Vallée From a Post-Edison Time Machine to New Media Histories: Speculative Drawings, Uchronic Spaces of Graphic Propositions, and Time Travel ......................................................... 113 By David Tomas
LE CORPS ÉLECTRIQUE/THE ELECTRIC BODY « L’Idéal électrique ». Cinéma, électricité et automate dansL’Ève futurede Villiers de l’Isle-Adam ................................... 131 Par Jean-Pierre Sirois-Trahan
Vers l’être « électro-humain » : dispositifs visuels e e de la danseuse mécanique auxxixetxxsiècles ............................ 155 Par Laurent Guido Death by Media: Warhol’s “Electric Chairs” .................................. 181 By Pamela Lee
Extensions et médiatisations du corps scénique : le cas deLa Démence des angesd’Isabelle Choinière....................... 207 Par Elizabeth Plourde
L’IMAGE ÉLECTRIQUE/THE ELECTRIC PICTURE Le jeu électrique................................................................................ 229 Par Jean-Marc Larrue
Moteur ou manivelle? Incidence du vecteur énergétique dans la captation des images de la cinématographie-attraction .................................. 245 Par André Gaudreault et Philippe Marion
That’s Entertainment.Les lumières de la comédie musicale........... 261 Par Viva Paci
ÉLECTRIFICATIONS/ELECTRIFICATIONS Electric Origins: From Modernist Myth to Bolshevik Utopia ....... 289 By Anindita Banerjee
At the End of the Hydro Rush: On the (De)integration of Canada’s Electric Power System .................................................. 305 By Karl Froschauer
L’électricité, enjeu de guerre............................................................. 335 Par Samir Saul
L’altérité à l’ère de l’électricité .......................................................... 359 Par Martha Khoury et Silvestra Mariniello
INDEX.................................................................................................. 377
Introduction Q Silvestra Mariniello et Anne Lardeux
L’électricité, paradigme et média de la société moderne
e epuis sa découverte scientifique auxviiisiècle jusqu’à sa reconfigu-D ration récente par la physique atomique et son extension dans l’électronique et l’informatique, l’électricité a transformé nos façons de faire (de communiquer, de produire, de nous déplacer, d’échanger) ; notre rapport au monde (à la nature, à autrui, au milieu urbain, au savoir, au travail, au politique) et notre manière même de penser. L’électricité n’est donc pas seulement un fait scientifique qui a donné lieu à un ensemble d’inventions techniques, elle est un véritable paradigme et constitue autrement dit une dimension centrale de l’épistémè moderne. C’est ce lien complexe entre électricité et modernité qu’il s’agit ici d’explorer en profondeur. Les études recueillies dans ce volume proposent toutes, à l’aide de perspectives et d’approches différentes, de déchiffrer la modernité par l’intermédiaire de l’électricité qui la traverse, l’éclaire, l’anime, la projette, la diffracte. Mais qu’entendons-nous par modernité ? Confrontés à la complexité de ce terme, nous ne pouvons faire l’économie d’une clarification de l’usage que nous nous proposons d’en faire. La modernité n’est pas la même selon les disciplines et nous nous rangeons auprès de Thomas Misa pour affirmer que, si « for more than a century
2L’ÈRE ÉLECTRIQUE/THE ELECTRIC AGE
“modernity” has been a key theoretical construct in interpreting and evaluating social and cultural formations, what it means to be “modern” 1 however, is by no means clear ». Concept polysémique s’il en est, à peine 2 un concept pour certains , la modernité sert aux uns de repère historique et aux autres de vecteur d’analyse de notre contemporanéité. Quant à la critique de la modernité, elle est surtout liée à des enjeux politiques et sociaux (nature du pouvoir ; liens sociaux ; devenir du sujet). Moderne est étymologiquement et historiquement ce qui s’oppose à ancien, ce qui est différent de la tradition (comme dans la querelle des Anciens et des Modernes) ; en principe non une époque, mais le rapport d’une époque à une autre. La modernité se présente, néanmoins, comme un invariable épistémologique paradoxal : ses formes et ses contenus changent continuel-lement, selon les disciplines et les aires géographiques, et cette mobilité s’efface derrière l’impression d’une réalité monolithique. Dans un travail interdisciplinaire tel que celui que nous avons entrepris à partir d’un objet, l’électricité, qui concerne de façon singulière des domaines différents, comme les arts et les lettres, les histoires des sciences et des techniques, et qui transcende les frontières nationales, le monolithe modernité s’effrite en une mosaïque de traits distinctifs souvent contradictoires. Notre démarche est proche de celle du collectif qui a produit le texte Modernity and Technologyet revendique le dialogue entre les (2003) théories de la modernité et les études technologiques, entre le niveau macro des premières – qui doivent apprendre à considérer le détail, à reconnaître l’ambiguïté et la diversité des technologies – et le niveau micro des deuxièmes qui doivent apprendre à penser la complexité. Pour réaliser leur objectif, les chercheurs, réunis autour du projetModernity and Technology, sociologues pour la plupart, formalisent leconcept de co-construction : technologie et modernité se coconstruisent, de telle sorte qu’il est impossible de faire abstraction de l’une pour définir l’autre. Concept intéressant que nous reprenons à notre compte en nous posant les questions suivantes : quelles modernités l’électricité construit-elle ? De quelles modernités est-elle le résultat ? Si l’électricité n’est pas réductible à une technologie, le défi consiste alors à saisir ce processus de co-construction entre électricité et modernité en partant de cet hybride, invisible et omniprésent, à la fois matière et énergie, technique et phénomène naturel qu’est l’électricité. Mais la complexité même de l’électricité, véritable terrain de confrontation des différentes théories
Introduction3
de la modernité et des études des technologies, révèle les enjeux qui les sous-tendent et offre une perspective critique qui permet de saisir notre époquesans en réduire les ambivalences ni les différences. Il s’agit de considérer l’électricité non pas comme l’une des infrastructures de la société moderne ni seulement comme technologie de la communication ou donnée naturelle,mais comme tout ça à la fois : le paradigme et le médium par et dans lesquels notre société prend forme. Dans la lignée de la théorie littéraire des vingt dernières années, le concept de prose, tel que le réfléchissent notamment Wlad Godzich 3 et Jeffrey Kittay , nous offre un exemple très éclairant et constitue un cas exemplaire de co-construction d’un milieu naturel et social et d’une technologie. La prose moderne peut en effet nous servir de modèle pour appréhender la complexité singulière de notre objet d’étude. En se substituant peu à peu au latin – dans les textes religieux adressés aux femmes, dans les transactions économiques, dans la littérature – et au vers – dans le récit historique nouvellement préoccupé de vérité et d’objectivité que le vers avec ses artifices menace –, la prose s’impose comme la dimension « naturelle » du langage. Elle devient invisible, oubliée derrière le texte qu’elle structure. À la fois substance, on l’identifie avec une série de contenus (manuel scolaire, récit historique, récit de fiction, édit royal, etc.), et principe organisateur, la prose fournit l’exemple, peut-être le plus important avec l’électricité, de naturalisation de la technique. Elle est à la fois l’état « naturel » du langage ; une technique qu’on acquiert (écrire en prose implique des connaissances rhétoriques, syntaxiques, lexicales) ; la condition de possibilité des discours et donc une infrastructure au sens d’une fondation des institutions culturelles (« Par ma foi, fait dire Molière à M. Jourdain, il y a plus de quarante ans que je dis de la prose, sans que j’en susse rien ; et je vous suis le plus obligé du monde, de m’avoir appris cela. »). La comparaison entre l’électricité et la prose nous permet de questionner les implications de la naturalisation de l’électricité dans les sociétés et les cultures modernes, et de commencer à comprendre la puissance de l’électricité et ses multiples sphères d’action. C’est bel et bien à la prose que nous comparons l’électricité et non à l’imprimerie comme elle sera le plus souvent associée. L’imprimerie advient dans le système instauré par la prose, et la prolonge ; elle est l’agent d’une configuration du savoir que la prose a instaurée, configuration basée sur le texte, sur la distinction entre l’histoire (vraie) et la fiction, sur
4L’ÈRE ÉLECTRIQUE/THE ELECTRIC AGE
la lecture, sur la page blanche, ce « lieu désensorcelé des ambiguïtés du monde », cette « surface autonome placée sous l’œil du sujet qui se donne 4 ainsi le champ d’un faire propre ». L’invention de l’imprimerie s’inscrit dans le mouvement de naturalisation de la prose, rendant tout texte 5 accessible, presque naturellement accessible, quel qu’en soit le contenu . L’électricité, comme la prose en son temps, constitue l’élément premier d’une reconfiguration des sociétés modernes.
L’inconscient technologique
Dans l’article qui ouvre ce volume, Cornelius Borck remarque que, si au e xixles recherches autour de l’électricité ont surtout porté sur le siècle e rapport entre la vie et la mort, auxx
electricity permeated through almost every aspect of life, technology, and 6 society as a transformative power . More than simply causing or opposing death, electricity has been woven into the fabric of modernity from its most basic levels to e-commerce and artificial intelligence. Today, at the beginning of the twenty-first century, electricity is not so much residing 7 over life and death but simply a prerequisite for living a life .
À cette dernière affirmation fait dramatiquement écho l’analyse de Samir Saul, dans ce volume, qui montre bien que les premières cibles des guerres contemporaines sont les centrales électriques. L’électricité est devenue un préalable pour vivre, et c’est justement la vie qu’on veut empêcher en bombardant les centrales :
Viennent ensuite les « fonctions vitales », en particulier les centrales électriques. […] Bagdad perd son éclairage et son approvision-nement en eau potable. Le système de traitement des égouts est dysfonctionnel. […] La mortalité, notamment infantile, connaît un pic en 1991, au lendemain des bombardements. […] À l’ère des guerres médiatisées […] il est malvenu de tuer beaucoup de civils en présence de témoins ; les priver des conditions de la vie permet de reporter la mort à plus tard, loin des regards inquisiteurs et peut-être 8 accusateurs .
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents