L Inconnaissable - Sa métaphysique, sa psychologie
89 pages
Français

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L'Inconnaissable - Sa métaphysique, sa psychologie , livre ebook

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Description

Après ce préambule indispensable, j’entre dans le vif de la question. Elle me paraît comprendre deux points qui ne sont, au fond, que deux façons différentes de présenter la thèse de la supériorité philosophique de l’agnosticisme.L’agnosticisme, qui est la croyance des esprits avancés de notre époque, est considéré couramment comme un point d’arrivée, comme le résultat ultime d’une longue évolution mentale. L’inconnaissable, affirment les Kantiens aussi bien que les positivistes, n’était pas reconnu comme tel au début ; il serait d’après eux, une acquisition récente de la philosophie.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 2
EAN13 9782346070930
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Eugène de Roberty
L'Inconnaissable
Sa métaphysique, sa psychologie
AVANT-PROPOS
Cette courte étude forme la continuation naturelle de l’œuvre de critique psychologique et sociologique, dont les linéaments généraux ont été donnés dans l’ouvrage intitulé : L’Ancienne el la Nouvelle philosophie.
Ce travail n’a rien de dogmatique. Il s’adresse à tout le monde, il prétend franchir le cercle étroit des penseurs de profession. Du reste, comme je le dis formellement dans la conclusion de ce livre, il ne faut y voir qu’une première tentative précédant la solution définitive qui sera trouvée tôt ou tard.
 
E. DE R.

Paris, le 4 février 1889.
INTRODUCTION
I
Dans mon livre : L’Ancienne et la Nouvelle philosophie, j’ai posé et essayé de démontrer un certain nombre de thèses, dont je rappelle ici les plus importantes, car elles vont me servir de point d’appui :
De même qu’il y a une série de variations et de transformations qui constituent ce qu’on est convenu d’appeler l’évolution organique des êtres vivants, il existe une série de variations et de transformations qui donnent l’évolution hyperorganique des idées dans le temps. La première de ces séries appartient aux sciences biologiques, la seconde à la sociologie. L’étude de l’évolution des espèces idéologiques, si l’on peut s’exprimer ainsi, est basée, comme toute étude sociale, sur cette partie de la science de la vie qui, sous le nom de physiologie du cerveau ou psychophysiologie, découvre les lois des éléments biologiques (matériels ou mécaniques) auxquels se réduisent, en dernière analyse, les phénomènes psychiques complexes. Mais ces phénomènes tels quels doivent leur origine à l’intervention, dans le monde biologique, des actions, influences ou conditions sociales, et à la rencontre des lois qui régissent ces deux ordres de faits. Voilà pourquoi ils peuvent encore former l’objet d’une science concrète ou dérivée, en ce sens qu’elle ne fait qu’étudier les lois des effets produits par l’action combinée des lois qui régissent les causes psycho-physiques et sociologiques. C’est la psychologie proprement dite, avec son champ si immensément vaste de la vie psychique constamment modifiée au contact de la vie sociale. La psycho-physiologie, ou psychologie abstraite, et la sociologie sont deux sciences en voie de formation ; la psychologie concrète est un amas d’observations et d’hypothèses où les vraies méthodes scientifiques feront défaut tant que durera l’état d’enfance des deux sciences abstraites qui la constituent. A côté des recherches psychophysiologiques se place donc, tout naturellement, l’étude sociologique des lois de l’évolution hyperorganique, c’est-à-dire de la variation et de la transformation des phénomènes psychiques complexes. Les conceptions théologiques et les systèmes philosophiques forment une catégorie à part parmi ces phénomènes psychologiques d’ordre mixte. Ce sont là deux variétés d’une même espèce idéologique, qu’on peut ramener à l’action d’une seule loi très générale d’évolution. Le problème sociologique qui a pour but cette réduction et la recherche de cette loi, se pose en ces termes : Étant données les premières notions générales qui ont jailli du cerveau de nos ancêtres sauvages, — indiquer les conditions, les actions et les influences sociales, statiques et dynamiques, qui ont imprimé une impulsion déterminée à ces germes primitifs, qui les ont groupés, associés et dirigés de telle ou telle façon et dans tel ou tel sens, qui sont souvent même parvenus à les modifier d’une manière profonde et durable, et qui, en définitive, ont produit, avec ces matériaux presque entièrement biologiques, des phénomènes nouveaux, particuliers, qu’on ne rencontre jamais en dehors de l’intervention des lois sociales, pas plus qu’on ne rencontre, en dehors de l’action des lois biologiques, les phénomènes spéciaux que les conditions organiques produisent avec des matériaux d’ordre physico-chimique. La formule la plus générale qui, résultant d’une telle recherche, contient, résume et explique tous les faits de cette vaste série mentale, toutes les variations subies, toutes les transformations accomplies, qui s’étend, d’ailleurs, à l’avenir le plus reculé aussi bien qu’au passé le plus lointain, est celle qui relie, par un rapport étroit de causalité, tous ces phénomènes si divers : religions, systèmes métaphysiques du passé, conceptions actuelles de l’univers et conceptions futures, à un fait social très complexe, constituant à la fois un produit remarquable et un agent puissant de l’évolution collective : l’état du savoir positif à chaque époque donnée. Aisément vérifiée par les faits de filiation historique qui forment le véritable objet des études sociologiques, cette grande loi, à laquelle nous avons donné le nom. de loi de corrélation entre les sciences et la philosophie, se vérifie encore, comme toutes les bonnes généralisations sociologiques, par ce fait fondamental et certain de la psycho-physiologie : que nos idées viennent de nos sensations, et que nos conceptions générales sont tirées de nos conceptions particulières. Puisque tout changement dans la cause détermine un changement proportionnel dans l’effet, que toute modification profonde dans nos connaissances particulières entraîne une modification profonde dans nos conceptions philosophiques, et que les altérations les plus durables enregistrées par l’histoire des sciences se rapportent à la création de nouvelles branches du savoir abstrait, on en peut déduire une division de la grande série hyperorganique des conceptions d’ensemble en deux phases évolutives distinctes : celle qui précède et celle qui suit l’achèvement du cycle entier des sciences abstraites. La première comprend tout le passé et s’étend jusqu’au présent. C’est l’ère de la philosophie hypothétique, dans laquelle on déduit, de connaissances qui ne sont pas encore scientifiques, — et précisément à cause de cela — un point de vue général fondé tout entier sur la méthode hypothétique. La seconde appartient à l’avenir. Ce sera l’ère de la philosophie scientifique qui différera de la philosophie hypothétique au moins autant que la science faite diffère des connaissances confuses, incertaines et contradictoires qui la précédaient. Dans cette phase, on déduira, de connaissances devenues pleinement scientifiques, un point de vue général fondé sur des faits et des rapports vérifiés. Les idées religieuses sont cette partie de la philosophie hypothétique qui, correspondant à la phase initiale de l’évolution, n’admet qu’une classe générale ou un type d’hypothèses : l’automorphisme et ses innombrables variétés. Cependant, par suite de phénomènes d’hérédité et d’atavisme qui accompagnent la transmission historique des idées, et d’autre part, sous l’influence encore plus nettement sociologique, de l’hétérogénéité du corps social et de l’inertie propre à ses couches profondes, les religions continuent à exister, et souvent même à prospérer, dans les périodes suivantes, dans lesquelles elles se rapprochent toutefois insensiblement des idées métaphysiques, sous leur forme idéaliste. Les idées métaphysiques constituent cette partie de la philosophie hypothétique qui correspond à une phase ultérieure et plus différenciée de l’évolution, alors que le cycle complet du savoir abstrait présente encore des lacunes importantes et que ses branches constituées n’ont pas atteint leur pleine maturité. La métaphysique est une atténuation considérable de l’automorphisme primitif, due exclusivement au contact des idées scientifiques qui se multiplient et se répandent de plus en plus. En stricte conformité avec la différenciation fondamentale de ces idées, et leur répartition dans trois grandes classes qui correspondent aux trois groupes irréductibles de phénomènes qu’elles

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