L uvre d art
257 pages
Français

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L'uvre d'art , livre ebook

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Description

Selon l'auteur, l'art et la philosophie partagent le même objet : la vérité. Au début du XXe siècle, le tournant linguistique en philosophie affirme la structure du langage selon la perspective pragmatique dérivée de la pensée de Charles S. Pierce, du second Wittgenstein et de J. L. Austin, entre autres. A cette époque, Marcel Duchamp met en évidence le fondement conceptuel et énonciatif de l'art à travers les ready-mades. Ainsi, le ready-made est plutôt le nom d'une "opération" intrinsèque à tout acte d'énonciation possible de la vérité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 207
EAN13 9782296449749
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ŒUVRE D’ART

L’expérience esthétique de la vérité
La Philosophie en commun
Collection dirigée par Stéphane Douailler,
Jacques Poulain, Patrice Vermeren

Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l’exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l’écriture. Les querelles engendrées par l’adulation de l’originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.
Notre siècle a découvert l’enracinement de la pensée dans le langage. S’invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l’éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l’explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu’à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.
Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l’argumentation, faisant surgir des institutions comme l’École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l’Institut de Philosophie (Madrid). L’objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d’affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement.

Dernières parutions
Lucie REY, Qu’est-ce que la douleur ? Lecture de René Leriche , 2010.
Horacio CERUTTI GULBERG, Philosopher depuis notre Amérique , 2010.
Jad HATEM, Un paradis à l’ombre des épées. Friedrich Nietzsche et Vladimir Bartol, 2010.
Francisco NAISHTAT, Action et Langage. Des niveaux linguistiques de l’action aux forces illocutionnaires de la protestation , 2010.
Edgar MONTIEL, L’humanisme américain , 2010.
Julian FERREYRA, L’ontologie du capitalisme chez Gilles Deleuze , 2010.
Amparo VEGA, Le premier Lyotard : philosophie critique et politique , 2010.
Patrice PIERRE, Les élites politiques et le peuple dans la France du XIX e siècle. L’ordre face au désordre , 2010.
WALTERMENON


L’ŒUVRE D’ART

L’expérience esthétique de la vérité
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13624-3
EAN : 9782296136243

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
A mes parents
A Fernando Bastos philosophe et ami
Et Zuzu Bastos
Remerciements
Je remercie Monsieur Jacques Poulain, non seulement pour la possibilité de m’introduire dans la complexité de sa pensée et des problèmes de la philosophie pragmatique contemporaine, mais aussi pour son soutien et sa présence humaine.
J’adresse également toute ma reconnaissance à Christina Feruglio, Monsieur Edward Simonis, Delphine Simonis, famille Vanardois, Roney Clecio Mocelin, Lise Lacoste, Maria Estevao et mes amis au Brésil.
Introduction La source commune de l’art et de la philosophie
La naissance de la métaphysique occidentale avec Platon est marquée par un événement central qui déterminera le développement de toute la pensée postérieure, la radicale séparation de son champ d’action : le domaine des concepts et des idées est différencié de celui de l’expérience sensible et de son élaboration artistique. Néanmoins, depuis cet instant fondateur jusqu’à ce jour, tantôt l’art, tantôt le domaine de la philosophie s’opposent ou se rapprochent dans une tension pérenne. Cela découle de la difficulté intrinsèque de délimiter clairement cette séparation revendiquée par la philosophie. Traditionnellement, le domaine de l’art serait circonscrit au monde du sensible, restreint à la perception sensorielle. Mais il ne cesserait d’augmenter son champ d’action au-delà des bornes qui lui ont été assignées par la philosophie, et par conséquent de remettre en question, au fur et à mesure de l’histoire, les critères et concepts constitutifs de telles limites. Enfin toute cette limite théorique, bâtie par l’exercice de la raison dialogique en opposition à la doxa, commence à révéler – à partir de la mise en question de la conception purement imitative du paradigme de la mimesis imposé à l’art – l’aspect sensoriel de la pensée, sa structure sensible et esthétique : le soubassement fluide et instable de la théorie où habitent le pluriel et la singularité.
Dans le domaine de l’art, risquent de devenir aussi objet d’une activité artistique qui devient de plus en plus spéculative et abstraite : l’ontologie des concepts en général et du concept d’Idée, fondamentale dans la construction de l’objet de la philosophie ; la méthode de la philosophie pour s’approprier tel objet et même l’engendrer ; le discours qui découle des usages des concepts, et les métadiscours – les commentaires des discours philosophiques, sur ce qui les caractérise, sur leur manière de s’articuler, de progresser en arguments ; le primat de l’abstraction de la raison, désinvestie de corporéité, de poids matériel, même quand il s’agit d’un matérialisme radical.
Ce processus est déclenché par l’incorporation, dans la pratique artistique, surtout dans la peinture, des notions et des concepts de la philosophie classique, notamment du néoplatonisme. L’art déborde la fonction d’illustration, de reproduction et de simple commentaire d’un nouvel ordre social et politique qui cherche sa légitimation dans une vision du monde façonnée selon des principes philosophiques. A la Renaissance, la peinture surtout participe activement au renouveau de la philosophie, non seulement en tant que pratique qui réunit de nouveaux matériaux et techniques de reproduction et fixation de l’image, mais aussi comme réflexion de la transformation du concept d’image, de reproduction, d’imitation, de réel, de monde, de l’homme, en instaurant la réflexion philosophique au sein même de la matière.
Néanmoins, du côté de la philosophie, l’esthétique demeure en premier lieu l’objet de la réflexion ou de la spéculation sur le fondement de la connaissance et ensuite de la spéculation sur l’art lui-même dans le processus historique de la construction du savoir. Puisque la philosophie s’occupe des fondements, de l’essence, des racines, à la philosophie revient la tâche d’établir les catégories, les propriétés de l’essence de l’art, et de déterminer la place qu’il occupe dans le cadre majeur de la pensée rationnelle et réflexive. Revient d’abord non pas à l’art, mais à l’esthétique, le statut de point de départ de l’expérience empirique du monde. Si l’esthétique, c’est-à-dire la sensation, habite aussi l’art, c’est dans le but de produire une apparence capable de suggérer les propriétés matérielles, l’indication sensible d’un objet ou d’une scène, desquels seulement la philosophie peut déterminer la vérité, en démontrant par la raison réflexive leur essence. L’esthétique est alors cette propriété naturelle de la conscience de se laisser affecter par le monde externe. Le beau et son contraire trouvent leur place dans la philosophie, dans un moment postérieur, dans la pensée kantienne. Kant instaure, avec sa troisième Critique, un intérêt pour les catégories du beau, de son contraire et du sublime, comme catégories intrinsèques à la dynamique de la raison. Il instaure aussi la légitimité de l’expérience esthétique produite par l’art dans cette dynamique. Il le maintient toutefois inscrit dans la perspective de l’analyse de la pensée, de la raison, comme partie intrinsèque des mécanismes de la connaissance et par conséquent de la conscience, objet central de la philosophie moderne.
Avec Hegel l’art acquiert une place

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