La part de l autre
95 pages
Français

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La part de l'autre , livre ebook

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Description

Enfin un livre qui ose dire ce qui n'a jamais été dit, enfin un livre pour esprits libres, c'est le livre d'une génération.
Génération d'antillais qui refuse toutes les formes de racisme, de nationalisme, de mépris de soi.
Génération de français, qui de façon plus générale,maintenant refusant tout déni, sait qu'elle est issue d'une société coloniale,et veut assumer l'âge moderne, l'âge de la reconnaisance de l'autre en tant qu'autre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 80
EAN13 9782336272863
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les «questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Christophe de BROUWER, Le problème de la santé au travail. Protection des travailleurs ou nouvel eugénisme ? 2008.
FAURE Alain et GRIFFITHS Robert (sous la dir. de), La Société canadienne en débats. What holds Canada together, 2008.
LAGAUZÈRE Damien, Robot: de l’homme artificiel à l’homme synchronique ? , 2008.
RULLAC Stéphane, Le péril SDF. Assister et punir, 2008.
QUEME Philippe, Vertus et perversions françaises du discours politique... Plaidoyer pour un discours « vrai », 2008.
BOFFO Stefano, DUBOIS Pierre, MOSCATI Roberto, Gouverner les universités en France et en Italie, 2008.
BERTRAND Christine (dir.), L’immigration dans l’Union européenne, 2008.
D’ARGENSON Pierre-Henri, Réformer l’ENA, réformer l’élite, 2008.
STEIWER Jacques, De la démocratie en Europe, 2008.
GARDERE Elisabeth et Jean-Philippe, Démocratie participative et communication territoriale. Vers la micro-représentativité, 2008.
PARANQUE Bernard, Construire l’Euro-Méditerranée, 2008.
SAVES Christian, Sépulture de la démocratie. Thanatos et politique, 2007.
VEVE Eric, Elections de mars 2008. Les clés pour comprendre les enjeux, 2008.
GUNSBERG Henri, Le lycée unidimensionnel, 2007.
La part de l'autre

Marlène Parize
Sommaire
Questions Contemporaines - Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland Page de titre Page de Copyright Introduction Première partie - DE L’ANTHROPOPHAGIE
Prélude - Sacrifice et festin De l’anthropophagie - Au royaume des aveugles
Deuxième partie - LA CROUTE PENSANTE
Prélude - Colères d’entrailles La croûte pensante - Héméralopie
Troisième partie - LA REPUBLIQUE TRANSCONTINENTALE
Prélude - Atoumo La république transcontinentale - Nyctalopie
Conclusion
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanl@wanadoo.fr
9782296063297
EAN : 9782296063297
Introduction
Nous avons à espérer quand notre monde connaît l’instabilité et le mouvement, et non à nous laisser envahir par une peur irraisonnée, et compulsive. Nous avons à espérer lorsque les hommes voyagent, et même lorsqu’ils connaissent l’errance. Car il faut risquer de se perdre pour se trouver. Les XVI°, XVII°, XVIII° et XIX° siècles sont ceux des chevaliers errants ; on quitte le port volontairement ou pas. Des africains deviennent américains. Des européens deviennent africains. C’est l’heure des grands départs et des retrouvailles tragiques. L’Europe, comme le fait remarquer P. Hasard 1 , ne cessait plus de « travailler à découvrir le monde, et à l’exploiter ». Bien que l’expérience de l’autre soit loin d’être pour elle nouvelle, l’Europe rencontre ceux qu’elle a le plus grand mal à reconnaître comme des frères : Américains, Africains, Égyptiens, Arabes, Turcs, Chinois... L’autre, le juif, le fou, la femme, l’homosexuel, bien d’autres, connaissait déjà au sein des nations européennes le châtiment qu’on inflige à l’étranger. Mais n’allons pas croire que ce refus de l’étrange, de ce qui est considéré comme inassimilable soit le propre de l’Europe ; n’est-elle pas d’ailleurs pour d’autres une « contrée étrange et barbare » ? Les européens, eux aussi, sont évalués ; et comme le souligne Lévi-Strauss 2 « un grand nombre de populations dites primitives se désignent d’un nom qui signifie les « hommes » (ou parfois — dirons-nous avec plus de discrétion - les « bons », les « excellents », les « complets »), impliquant ainsi que les autres tribus, groupes ou villages ne participent pas des vertus - ou même de la nature- humaines mais sont tout au plus composés de « mauvais », de « méchants », de « singes de terre » ou d’« œufs de pou ». L’attitude ethnocentriste est partagée et au fondement de la plupart des sociétés.
Ces périodes historiques où on lève l’ancre, qui sont aux yeux des esprits classiques des périodes sans repères, sont en réalité celles au sein desquelles les repères foisonnent et se frottent. Seuls ces frottements répétés ont fait de ces siècles des temps fertiles car instables. Il faut, pour penser la vérité, frotter les différentes connaissances contradictoires, précisait Platon. En effet seule la rencontre, la mise en contact des uns et des autres peut féconder le monde, pour que naisse l’humanité. Les conditions étaient alors « propres à exciter à la réflexion » 3 . Bien sûr nombreuses ont été les tentatives pour maintenir à l’écart ce que l’histoire avait définitivement mis en contact. Chacun devait rester à sa place. Mais le problème de ces systèmes ségrégationnistes, c’est qu’à côté de chaque place il y a une place, et que l’isolement est toujours improbable, surtout dans un système d’exploitation. On finit toujours par parler à l’autre, et surtout l’autre finit par répondre. Ces rencontres permirent la remise en cause systématique des grandes idées qui semblaient en d’autres temps absolues ; ainsi se libéra l’horizon. Cette libération fut et est encore l’occasion de redéfinir l’orient et l’occident, d’où le soleil se lève et où il se couche. Il s’agit alors pour chacun de reconsidérer la question que Kant pose au XVIII° siècle : Que signifie s’orienter dans la pensée  ? «S’orienter signifie au sens propre du mot », précise Kant, « â partir d’une région donnée du ciel trouver les autres, notamment le levant. Si je vois le soleil dans le ciel et si je sais qu’il est à présent midi, je sais trouver le sud, l’ouest, le nord et l’est. » On observe alors que l’orientation est non seulement déterminée à partir de données extérieures, mais nécessite aussi un ancrage dans l’être humain. C’est parce que j’ai « le sentiment d’une différence dans mon propre sujet, à savoir celle de ma droite et de ma gauche » que je peux trouver le sens. L’orientation, et donc la détermination des autres, nécessite « un principe de différenciation subjectif ». « Je » est le repère à partir duquel « je » va pouvoir se faire une idée de l’autre, des autres. Ainsi lorsque tout bouge autour de lui, l’être humain a encore la possibilité de comprendre et de se remettre en route. Il a aussi à redéfinir occident et orient. Où se couche le soleil après son long parcours, sa longue journée d’ombres et de lumières ?
Nous avons, en nous rencontrant, ouvert un champ de possibilités ; possibilités qui caractérisent l’âge moderne, notre présent. Mais le présent n’est pas simplement « ce qui est » comme on pourrait le croire ; il est bien plus. Il est « ce qui se fait », ce qui est déjà-là tout en étant encore à faire, le déjà-là-avenir. Chacun de nous connaît l’âge moderne, et de la façon la plus intime comme « durée vécue par notre conscience » 4 , « bien différente de ce temps dont parle le physicien », ce temps nombré et quantifié si éloigné du temps vécu. Notre intime expérience du présent nous amène à penser l’âge moderne comme le temps de la rencontre ; rencontre des hommes et des femmes, des hétérosexuels et des homosexuels, des malades et de leur société, des « blancs » et des « noirs », des « aryens » et des juifs, des adultes et des enfants, des « monstres » et des êtres humains, des « sauvages » et des « civilisés »... Bien sûr nous n’avons pas inauguré un temps de la rencontre. Depuis que l’humanité lors de son éparpillement initial avait atteint les limites de l’espace

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