La vérité de l opinion
310 pages
Français

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La vérité de l'opinion , livre ebook

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Description

L'auteur montre que l'opinion est le levier de la conscience que les hommes ont dû savoir objectif, des rapports aux droits humains, et surtout, la pierre angulaire de la liberté. L'opinion est, dans tous les processus affectant la vie des hommes, incontournable. Car c'est elle qui mesure l'intensité de notre rapport au monde historique. L'opinion est aujourd'hui un réel pouvoir et pèse inévitablement sur le développement de la conscience sociale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2014
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336363851
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Danny Daniel Penali






La vérité de l’opinion

Réflexions sur la liberté de juger
Copyright























© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71396-0
Dédicace


A Nelson Mandela
REMERCIEMENTS
Toute ma gratitude va à l’endroit de Monsieur Bertin Guede pour toute l’assistance qu’il m’a offerte.
Que le Pasteur Gilson Julio Martins reçoive ma sincère reconnaissance pour m’avoir encouragé de toute sa force.
Que mes amitiés pour Jonas Madiki et Mahamat Salissou retrouvent ici l’expression de toute leur plénitude.
INTRODUCTION
Il est une chose dont le caractère indéniable et incessamment problématique pourrait éventuellement discréditer un nombre assez important d’idées reçues ; renverser certains préjugés philosophiques dont font encore usage les hommes de raison : c’est le statut et la valeur de l’opinion. Depuis un certain temps en effet, l’opinion a acquis des droits au même titre que la liberté , que ce soit au niveau des progrès réalisés par la conscience sociale ou bien à travers les nouvelles dispositions statutaires et juridiques instituant partout où besoin est les règles de vie démocratique. Elle est même devenue, par une nécessité historique, l’expression la plus directe de la liberté, sinon la manifestation la plus significative et la plus profonde.
Nous devons aussi nous rendre compte de façon évidente qu’elle s’est démarquée des indications typiques de la philosophie classique qui la reléguaient au rang de contre pensée. Par ce fait même, elle nous apparaît, par une sorte d’exigence intellectuelle et paradigmatique, comme la forme d’expression ouverte des jugements dont dépendent toutes les relations de pensée ; aucun domaine de la vie démocratique ne saurait se soustraire à son activité souvent inquisitrice : que penser de ce qui se dit ? Que dire de ce qui se fait ? Telle semble être, à première vue, sa préoccupation essentielle, celle qui prolonge le regard des hommes sur leur propre vie sociale et sur leur devenir immédiat.
Par-delà un processus de conscientisation, de sublimation et de justification théorique, l’opinion que les hommes émettent aujourd’hui est parvenue à se hisser au même niveau que les entités matérielles et pragmatiques qui structurent le jeu des libertés et l’enjeu fondamental de la démocratie moderne. Au plus fort des cas, elle constitue le socle de la liberté de penser , sa condition originelle d’existence même ; et, tout en conservant la forme la plus élémentaire de l’expression du juger qui lui est intrinsèquement liée, qui lui est secrètement intime, elle a mûri et s’est enrichie d’apports nouveaux ; et surtout, de considérations multiples. Que ces considérations soient d’ordre éthique, politique, juridique ou culturel, et tiennent compte de la configuration à la fois historique et géographique dans laquelle elles évoluent de façon particulière, il y a un point axial qui les maintient en équilibre de manière visible, les fait coïncider et s’entrepénétrer pour réaliser un édifice solide, capable de résister à tout obscurcissement de la vie de la liberté : l’opinion a acquis le statut d’un réel pouvoir ; et ce pouvoir s’exerce sous de multiples formes et dans des structures aussi diverses que plurielles. Il nous faut citer les médias affiliés aux nouvelles technologies de communication et de l’information, les lois à vocation démocratique et les impératifs juridiques des droits humains qui défendent ou protègent la liberté d’expression et lui attribuent une autorité et un champ d’influence à valeur universelle. Il nous conviendrait de le dire également : les principes guidant les échanges communicatifs et informationnels entre les hommes ont fait de nos opinions un vecteur reliant les consciences entre elles, même si, par un phénomène de distanciation éthique, de particularité immanente, de translation des valeurs, elles appartiennent à des horizons culturels et intellectuels différents ; ou bien encore, à des cadres géographiques différents. Par cela, l’opinion des hommes se démarque des considérations philosophiques d’antan et décrispe ainsi certains préjugés néfastes à son égard ; ceux notamment qui l’ont cantonnée depuis longtemps, il faut aussi le reconnaître, dans la sphère intellectuelle d’errance ; et, substantiellement, de pensée confuse et incertaine sous le rapport de vérité . Il ne faisait aucun doute que pour Descartes, tout comme Spinoza, l’opinion soit une façon pour notre esprit de faire errer nos jugements dans les méandres de l’incertain, de l’illusoire ou bien de l’inexactitude tout court ; et qu’elle soit l’aliment qui active les jeux d’incertitude ou de perdition dans la recherche du vrai. Ce qui, au regard des contextes que l’histoire offre et des considérations philosophiques de l’époque, était partiellement exact : c’est à cause de cela que le philosophe planait au-dessus du commun des mortels, dans les nuages célestes de la vérité absolue en paraissant méprisant et hautain ; lui refusant même l’aptitude à s’élever au-dessus du sensible 1 , marque absolue de ce qui est nain et confusionnel dans le savoir humain. Descartes disait par exemple dans ses Méditations que « nous jugeons bien souvent encore que nous n’ayons pas une connaissance bien exacte de ce dont nous jugeons » 2 . Il tenait les opinions erronées comme l’expression d’un juger inexact parce que non axé sur le doute générateur du vrai savoir dont la stabilité fixe la conscience des hommes dans la certitude de façon définitive. Mais c’était-là une vérité de son temps. Il nous faut maintenant revoir ce type de jugement et en vérifier la validité dans la configuration démocratique qui est la nôtre où l’opinion, non seulement est un réel pouvoir mais, tout en étant axée sur de vrais savoirs, est parvenue tout de même à la hauteur d’une référence qui permet de mesurer l’intensité des libertés démocratiques, et surtout, la vérité que se font les hommes de ce qui les environne.
Que, depuis Platon, Aristote ou Descartes et surtout Bachelard, on l’ait considérée constamment comme une forme d’errance intellectuelle et on l’ait confondue au jeu des incertitudes paradigmatiques issues d’une pédagogie du vraisemblable, cela, il faut le reconnaître, est d’un autre siècle et ne semble plus cadrer efficacement avec les impératifs circonstanciels d’échange communicatif de notre monde actuel. Tout au plus, cela constitue un préjugé philosophique supplémentaire dont la force d’action sur les consciences, même si elle est encore très présente et très vivace à certains égards, n’en demeure pas moins contestable. Aujourd’hui, l’opinion est le centre d’un processus de normativité de la liberté de penser et du droit à la liberté d’expression ; elle est la matrice même du jeu démocratique dans nos sociétés en situation de transition politique vers un Etat de droit intégral .
Dans les endroits du monde où elle ne s’exerce pas librement , là où elle est offusquée par quelques pouvoirs forts, ou par quelques esprits tendanciellement autoritaires, là où elle semble absente du jeu des échanges communicatifs, on retrouve inévitablement les vieux démons de la tyrannie et toutes les formes spectrales de bridage, de musellement intellectuel qui figent parfois la pensée et les actes dans des schémas d’appréciation rigide. Le vent de la démocratie qui en 90 a balayé l’est de l’Europe, a renversé les traditions politiques de l’Afrique subsaharienne et fait imploser une partie du Maghreb arabe a révélé sa force et ses effets dévastateurs ; les traditions séculaires qui ont conditionné psychologiquement la vie et le jugement des hommes l’ont problématisée, et l’histoire lui a redonnée une forme massive dans la conscience des individus, un regain d’intérêt, une importance et une valeur qu’elle n’avait autrefois que pour l’érudition – seuls les penseurs et les hommes de science s’occupaient d’elle parce qu’elle constituait un obstacle à l’é

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