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Description
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 13 mars 2020 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9791037707017 |
Langue | Français |
Extrait
FØDOR
Le miroir des anges
Essai
© Lys Bleu Éditions – FØDOR
ISBN : 979-10-377-0441-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle
« Ce livre est dédié à celui/celle qui le lira… »
Somone – Sénégal, février - juillet 2019
Prologue
« … Venu s de nulle part, nous nous étions égarés dans ce monde, prisonniers d’un miroir au travers duquel nous tentions désespérément de passer. Jusqu’au jour o ù … sa force de réflexion enfin apprivoisée, il put nous révéler notre prochaine destination et nous faire ainsi plonger dans l’oubli comme l’avaient été tant d’autres auparavant, avant que tout ne recommence… »
Une des particularités de l’évolution est que celle-ci ne peut jamais revenir en arrière. S’il nous arrive de penser le contraire, c’est qu’elle nous a clairement dépassés.
L’existence est paradoxale à bien des égards et l’évolution semble suivre les mêmes travers tant que l’évidence d’en avoir grimpé un échelon supplémentaire ne nous apparaît pas clairement. Une manière de concevoir et de modéliser cette chaîne d’évolution est de la mesurer en termes d’individualisation de chaque « cellule ».
Ce principe est semblable à la division cellulaire biologique mais considère que chaque nouvelle cellule/concept de vie/individu hérite d’une part d’individualité et de libre arbitre au fur et à mesure de son évolution. Si bien qu’au bout du compte, il existerait théoriquement autant de perceptions de la réalité que de cellules.
Dans cette hypothèse, la première forme de vie organique est celle de la terre en tant que cellule cohérente, unique et « globale », formant un tout et maintenue en vie par une intelligence intrinsèque, celle du règne minéral.
Puis vient s’implanter le règne végétal qui implique une forme de vie interconnectée et qui s’adapte, en toute circonstance, à la réalité globale de la Terre tout en développant une nouvelle strate d’indépendance de ses cellules.
De ce contexte émerge le règne animal ainsi que son tout nouvel organe de comportement individuel : le cerveau. Les cellules se divisent une nouvelle fois en autant de cellules indépendantes, mais toujours suffisamment connectées pour maintenir un équilibre et une harmonie. Des espèces meurent, s’adaptent, d’autres apparaissent jusqu’à former un monde d’espèces survivantes.
D’évolution en évolution, apparaît alors une nouvelle division, plus « atomique », plus individuelle que les précédentes. Cette division se voit notamment dotée d’une nouvelle capacité : la réflexion. Celle-ci se structure peu à peu avec un développement tout particulier d’une partie du cerveau : le Néocortex. Chaque cellule découvre/développe alors un libre arbitre ainsi que le pouvoir de changer et de concevoir/transformer sa réalité en agissant directement sur son environnement.
Finalement, au sein de ce même groupe de cellules qui s’organise au fil du temps en sociétés multiples, chaque cellule devient une entité à part entière qui prend conscience de SON existence en tant que SOI et revendique une identité qui lui est propre.
Cependant, l’analogie de cette division cellulaire atteint certaines limites dans la mesure où la réalité, à force de se diversifier, se scinde proportionnellement en autant de compartiments hermétiques. Plus les cellules se multiplient et évoluent en redéfinissant l’unicité de leurs contextes, plus leurs environnements sociaux et psychologiques deviennent complexes.
Nous nous retrouvons alors avec un effet secondaire indésirable qui fait que, dans l’arborescence provoquée qui enfouit de plus en plus toutes les racines de départ, ces cellules développent en même temps une indépendance aux dépens de leurs facultés de communication directes.
En résumé, du minéral à l’Homo-Sapiens en passant par le végétal puis l’animal, l’évolution se traduirait par une individualisation et une sous-division constante des cellules. Cette situation entraînerait alors une redistribution des ressources de moins en moins commensurable au prix d’une interconnectivités de plus en plus limitée. Un nouvel enjeu se dégagerait : celui de retrouver les connexions d’origines ainsi que toute la conscience collective qui pouvait s’y rattacher, et ce, afin de rétablir et maintenir l’équilibre du seuil vital entre chaque cellule et un environnement partagé. À terme, cet enjeu serait de taille car, dans le cas d’un échec, la phase suivante pourrait prendre un tournant tragique, semblable à celui de nos propres cellules biologiques lorsque celles-ci se retrouvent entraînées dans la course folle, anarchique et déchaînée d’un cancer.
Que ferions-nous alors face à l’inimaginable ?
IMAGINONS…
Peut-être ne sommes-nous, après tout, que les anges déchus d’une future version de nous-même qui n’est pas encore sublimée. Une perception de nous-même qui contemple un miroir, cherchant à discerner en nous un reflet d’humanité. Une interrogation. Une séduction. Peut-être que sans le savoir, nous avons inversé le temps en pensant remonter les pas d’une destinée tracée à notre seule intention. L’ombre de nous-même. Peut-être qu’au lieu de traverser ce miroir nous devrions réaliser qu’au contraire c’est le fait d’en sortir qui nous fera devenir acteur de notre réflexion et que nous n’aurons d’autre choix que d’ouvrir notre boîte de Pandore…
… Si un jour, d’ici quelques années, quelques siècles ou quelques milliers de millénaires, l’humanité devait s’éclipser dans l’univers en laissant derrière elle la longue traîne d’un sillage mémoriel, telle une bouteille à la mer dont nous serions le message, renfermant l’ultime scintillement de notre passage, que contiendrait-elle ?
Raconterait-elle le début, le parcours ou bien la fin ?
Au travers de divers regards sur nous-même, ce qui va suivre est un ensemble de réflexions, d’explorations parfois paradoxales et discutables par définition, une forme d’autopsie de toutes nos morts précédentes et à venir, lorsque les conflits de notre évolution et de notre conscience atteignent leurs paroxysmes. Cette histoire, la nôtre, est multiple. Elle commence et recommence dans un présent tout à fait relatif car, de notre échelle à celle de l’univers, elle ne dure et ne durera jamais que le temps d’une étincelle. Un parfum d’éternité…
Tic-Tac. Tic-Tac…
I
GENÈSE D’UNE RÉALITÉ ORDINAIRE