Marcher
218 pages
Français

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Marcher , livre ebook

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Description

Page après page, et pas après pas, cet ouvrage est une invitation à écouter ce que nos pas nous disent. Écouter ce qu'ils disent de nous, de notre corps et de nos pensées. Ce qu'ils nous disent aussi de l'état du monde, de nos certitudes, de nos aspirations et de nos limites. Somme toute, un prétexte pour se laisser aller à deviser le long des chemins.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2017
Nombre de lectures 14
EAN13 9782140034015
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Gérard Lefebvre






MARCHER
Écouter ce que nos pas nous disent

Essai
Copyright


Du même auteur chez le même éditeur

Reconstruction identitaire et insertion , coll. « Technologie de l’action sociale », 1998
Récit d’adoption – du désert à la source , coll. « Histoires de vie et formation », 2008
Quelques considérations sur l’attente , coll. « Questions contemporaines », 2010
L’Aide sociale à l’enfance ; du compassionnel au professionnel , coll. « Enfance, éducation et société », 2012
Les Chemins du silence ,
coll. « Questions contemporaines », 2012
Altérité et travail social , 2015
Quand l’Absence se fait saison , 2016








© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-78637-7
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Exergue
Prologue
Chapitre 1 : Aurores et apparences : Avancer depuis la nuit des temps, marcher toujours et encore…
Chapitre 2 : Brumes et bruits : la magie des traces
Chapitre 3 : Chemins, croisées et chapelles : converser avec le ciel
Chapitre 4 : Dunes et déserts : Un monde minéral, fait de défis et de doutes
Chapitre 5 : Effort, énergie et élégance : écouter nos « entre-deux ».
Chapitre 6 : Flammes, forêts et fontaines : fragiles frontières
Chapitre 7 : Grégaire et guetteur : le goût de la guerre
Chapitre 8 : Humanité, honte et harmonie : qu’est-ce donc qu’être un humain ?
Chapitre 9 : L’immobilité, l’infini, les illusions : les impasses invisibles et inaudibles
Chapitre 10 : Jeux, jouets, jeunesse : le livre de notre « jungle »
Chapitre 11 : Le cas du K : entre karma, Kant et Kafka
Chapitre 12 : Lacs, lumières, lenteurs et liberté : un grand champ de lin bleu…
Chapitre 13 : Mots, misères, murs et murailles : maux et marche du monde…
Chapitre 14 : Nuits, naissances et nuages : le caprice des cieux !
Chapitre 15 : Ombres, obstacles et oiseaux : oser l’optimisme
Chapitre 16 : Pensées, philosophies, pèlerins et poètes : les pas du passant
Chapitre 17 : Quais et quidams : de questions en questions…
Chapitre 18 : Respiration, rires et regards : récits de vie !
Chapitre 19 : Sablier, silences, solitudes et secrets : le sens de la sagesse
Chapitre 20 : Trajets, transhumances, tourments et tourbillons : transmettre le temps et la Terre
Chapitre 21 : L’ubac, l’usure, l’utile et l’utopie : l’urgence universelle
Chapitre 22 : La ville, les voyages et les vertiges : la fragilité du vivant
Chapitre 23 : De l’étang Walden aux fontaines Wallace :… le souffle léger du zéphyr !
Epilogue
Adresse
Exergue

Si tu n’arrives pas à penser ; marche
Si tu penses trop ; marche
Si tu penses mal ; marche encore
Jean Giono
Prologue
Voici un peu plus de trois millions d’années, quelque part en Tanzanie, deux hominidés, l’un adulte et l’autre enfant, laissaient à jamais leurs empreintes dans la cendre volcanique. Ils se dirigeaient très certainement vers le nord en traversant les poussières d’un volcan voisin. Leurs traces se perdent ensuite recouvertes par les scories d’autres éruptions. Qui étaient-ils, d’où venaient-ils, pourquoi étaient-ils là et où projetaient-ils de se rendre ? Nous n’en saurons sans doute jamais rien. En revanche, ce dont nous sommes certains aujourd’hui, c’est qu’ils étaient tous les deux debout et qu’ils marchaient…
C’est donc un jour, à une heure indécise de son histoire, à un moment particulier de sa destinée, que l’hominidé, tout d’abord Homo habilis, allait adopter la position debout. Il deviendra ensuite Homo erectus, puis homme de Néandertal, avant d’évoluer vers l’Homo sapiens.
Alors, choix ou nécessité ? Soubresauts ou rectitudes de l’évolution ? Volonté ou hasard ? Au vu de nos actuelles connaissances, nous imaginons que cette position « debout » a permis à nos lointains ancêtres de voir plus loin, plus haut, et qu’elle les a encouragés à utiliser davantage leurs mains tout en leur permettant de se déplacer plus vite. Mais leurs motivations ou leurs impératifs pouvaient tout à fait être d’un autre ordre. Qu’importe ! Ce qui est incontestable, c’est que cette verticalité ne nous a plus jamais quittés…
Et depuis, que de pas cumulés sur la surface de notre vieille terre. Que d’hésitations, de chutes, de premiers et derniers pas. Que de grandeurs, de découvertes et d’avancées en tous genres. Que de livres, de péripéties et de récits ont pu voir le jour grâce à ce mode si singulier du déplacement. Que de chances et d’opportunités à pouvoir bouger, à accomplir sa vie et à se faire humain. Que d’espaces conquis, de terres cachées et de frontières reculées. Vocations nomades, hommes toujours prêts à fuir ou à conquérir ; destinées implacables qui imposent sans répit de se déplacer, de s’aventurer, de partir, de revenir parfois… et de toujours recommencer.
Alberto Giacometti a réalisé en 1960 une sculpture en bronze de cent quatre-vingts centimètres de hauteur sur quatre-vingt-dix centimètres de largeur qui s’intitule L’Homme qui marche . Il modèle un personnage nu et fragile pour symboliser l’Homme : une peau fine qui couvre les os. La démarche est assurée, car cette marche se veut être celle qui conduit vers un monde meilleur. Le buste est légèrement incliné, les bras ballants dans la position du balancier et les jambes très longues. Tous ces éléments contribuent au dynamisme de l’œuvre et accentuent l’effet de marche. Mais les pieds surdimensionnés, comme englués dans la glaise, collés au socle, entravent cette marche en avant, comme si cet homme avait un but à poursuivre. Sa conscience en éveil, cet « homme qui marche » traverse le temps pour observer le monde. C’est tout l’être qui se déplace à travers une force oblique, vers un avenir à créer. Giacometti nous montre combien notre démarche pour avancer dans la connaissance est difficile et entravée par une multitude de contingences matérielles. Cet « homme qui marche » ne se pose pas de questions. Il vient de quelque part et se dirige vers un ailleurs. D’un pas décidé, les yeux rivés vers l’horizon, il semble s’élancer pour découvrir, comprendre et aller de l’avant. Giacometti nous dit qu’il faut « s’arracher à la glaise de la matérialité du corps pour que notre esprit puisse progresser ». Cette statue symbolise trois fondements de notre aventure humaine : le miroir (l’être humain dans sa solitude, sa précarité, sa douleur face à l’absurdité de la vie ; d’où vient et où va cet homme qui nous ressemble ?), la condition humaine (l’angoisse existentielle, l’errance perpétuelle, la fragilité, la finitude, le tourment, et le refus de s’arrêter), l’élan (l’homme se révèle une force fondée sur son propre élan ; l’élan même de la vie qui se nourrit de son propre mouvement. Tout cela lui permettant ou l’obligeant à continuer d’avancer quoi qu’il en soit).
Marcher, c’est quoi d’autre au fond que de s’appliquer à écrire et à poser méticuleusement chacun de nos pas les uns après les autres, encore et encore, puis toujours recommencer ?
Rien de bien original me direz-vous, mais marcher, c’est aussi immanquablement voyager. Quels que soient le motif, la distance, le paysage et la nature du déplacement. Quels que soient l’heure et le temps qu’il fait. Marcher, c’est apprivoiser les chemins de notre liberté, c’est arpenter les sentiers secrets de notre solitude. C’est aussi défier avec une patiente détermination les pentes arides de nos obscures limites, pour finalement se surprendre à penser au rythme de nos pas.
Marcher, c’est partager avec la terre, avec nous-mêmes et avec nos semblables nos inépuisables hésitations et nos touchantes candeurs humaines. C’est aussi s’accorder aux vibrations infinies de notre planète, à ses plaintes et à ses frissons. C’est accepter les mouvements désordonnés de notre corps. C’est retrouver avec délectation l’empreinte fidèle et rassurante de nos origines humaines les plus lointaines, toujours si présentes et à jamais accrochées a

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