Matière et espace dans le système cartésien
268 pages
Français

Matière et espace dans le système cartésien , livre ebook

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Description

Descartes développe, dans ses "Principes de la philosophie", les principes fondateurs de son système construit sur l'identification de la matière à l'espace. L'analyse de ses principes nous invite à repenser le rôle de la métaphysique dans la constitution de la science et permet aussi de comprendre comment les concepts de matière, substance, espace, étendue géométrique, mouvement, infini et vide sont devenus les questions centrales de la science du XVIIe siècle.

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Publié par
Date de parution 15 novembre 2017
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140051081
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Françoise Monnoyeur
MATIÈRE ET ESPACE DANS LE SYSTÈME CARTÉSIEN
Essai
Matière et espace dans le système cartésien
Françoise Monnoyeur
Matière et espace dans le système cartésien
Essai
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343- 13394-2 EAN : 9782343133942
AVANT PROPOS
Ce livre a pour objet la publication d’une thèse sur « Matière et l’espace dans la philosophie première de Descartes », soutenue le 12 mai 1992 à l’université de Poitiers, et préparée au département de l’université d’Innsbruck sous la direction du Professeur Wolfgang Rōd. Après vingt–cinq années, il ne semble pas désuet de présenter la perspective élaborée dans cette thèse ainsi que ce qui a pu être omis ou retenu par ses lecteurs. Revenons aux études cartésiennes telles qu’elles se présentent jusque dans les années 1994. L’intérêt des commentateurs de Descartes s’est beaucoupporté sur le texte desMéditations Métaphysiqueset sur le Discours de la Méthode pour définir la métaphysique et l’épistémologie cartésienne. A tort ou à raison, Guéroult et Alquié sont d'accord pour considérer que le texte des Méditationsl'œuvre la plus importante de Descartes ; est Ferdinand Alquié écrit dans lesEtudes cartésiennes, Paris, Vrin, 1982, « Notes sur l'interprétation de Descartes par l'ordre des raisons » : « M. Guéroult et moi estimons que les Méditations constituent l'œuvre essentielle de Descartes et contiennent la clef de sa philosophie. » Les textes desRègles pour la direction de l’esprit, de laDioptrique, duMonde et desPrincipes de la Philosophie n’ont en général pas été considérés comme des textes fondateurs au même titre que les Méditations ; les deux premières parties desPrincipes de la Philosophieont souvent été vues comme étant une synthèse des
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Méditations pour introduire la Physique des parties III et IV. Pour analyser les thèmes de l’espace et la matière, deux orientations s’offraient alors ; l’une de reprendre les commentateurs et inscrire ces thèmes dans la tradition du cogito et des idées claires et distinctes des Méditations ; l’autre consistait à évaluer les ouvrages scientifiques de Descartes par rapport auxMéditations Métaphysiquesafin de dégager les approches spécifiques de la matière et l’espace dans la pensée cartésienne. Il ne s’agissait pas d’ignorer la théorie cartésienne du cogito et des idées mais plutôt de voir comment les concepts de matière et d’espace se développent aussi à partir d’une épistémologie de nature mathématique et d’une métaphysique structurelle plutôt qu’ontologique. L’enjeu consistait alors à définir cette nouvelle épistémologie métaphysique telle qu’elle se présente dans les textes scientifiques de Descartes. Au lieu de construire la science cartésienne exclusivement à partir du rôle du cogito, des preuves de l’existence de Dieu par le malin génie, et de l’ordre des raisons une autre voie se dessinait qui venait enrichir la voie jusque-là explorée par les principaux commentateurs de l’œuvre de Descartes. Cette autre voie nous permettait ainsi d’échapper aux cadres interprétatifs de la relation entre science et métaphysique tels qu’ils avaient été tels établis par JM Beyssade, F Alquié ou JL Marion. Dans LaPhilosophie première de DescartesDès1979, Beyssade écrit à la page 345 : «  de que l’idée claire du vrai Dieu a dissipé le soupçon d’une fausseté absolue, la science naît avec la reprise d’une proposition évidente par la véracité divine qui la garantit. » On voit ici le souci d’orienter l’interprétation de l’entreprise scientifique de Descartes dans le sillage des vérités divines qui garantissent l’évidence des propositions.La découvertemétaphysique de l’hommechez Descartes parue aux PUF est également un ouvrage de référence sur Descartes; reprenant le thème
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heideggérien et très en vogue de l’être, Alquié le considère comme sous-jacent à toute l’entreprise cartésienne et écrit en page 87: « Ainsi, au premier regard, Descartes aperçoit que l’évidence de la métaphysique est supérieure à toute l’évidence, et comprend que la nature même de cette évidence, fonde toute entière sur la présence de l’Etre à l’esprit, la rend incommunicable à qui se refuse à tourner vers elle sa pensée. » On s’aperçoit ainsi combien il va être difficile d’approcher la science de Descartes s’il faut passer d’abord par les méandres de l’être et fonder sur lui l’évidence scientifique. Dans la lignée d’Alquié, JL Marion creuse ce filon et développe sur le rôle de l’ego dans le savoir cartésien ; il écrit dans la page 187 deSur l’Ontologie grise de DescartesL’ego joue un rôle: « double : en apparence, il demeure l’esprit qui connaît, un terme de la relation binaire avec le monde donné à connaître, sans prééminence. Mais cette calme situation épistémologique recouvre en fait un rapport ontologique tout autre ; l’ego reconstruit en fait un objet conforme aux conditions d’exercice du savoir, objet dont le principe passe de l’ousia à l’ego. » Il semble qu’alors se trouvaient donc nombre d’interprétations pour penser la relation de la science à la métaphysique ; ma thèse en développe une nouvelle à partir de l’analyse des notions d’espace et matière. L’étude de la matière et de l’espace était donc une opportunité donnée pour reconstruire une science cartésienne à partir des notions telles qu’elles se présentent dans les textes scientifiques. C’est pourquoi cette thèse développe une analyse des concepts de matière et d’espace indépendamment des interprétations en cours à cette période et donne une importance de premier plan aux deux premières parties desPrincipes de la Philosophie.des notions de matière et espace L’analyse au travers des textes de méthodologie scientifique, nous permet de mettre en évidence, à défaut d’une ontologie,
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