Max Stirner, contestataire et affranchi
122 pages
Français

Max Stirner, contestataire et affranchi , livre ebook

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122 pages
Français

Description

L'intérêt de cet ouvrage est d'abord de réussir l'exploit philosophique de dissiper l'oubli dont la pensée de Stirner est injustement l'objet, en montrant comment elle a servi de terreau fertile non seulement pour le nihilisme nietzschéen, mais aussi et surtout pour l'existentialisme sartrien.


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Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2012
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296489042
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Max Stirner, contestataire et affranchi
Éthique, Politique et Science Collection dirigée par Lucien AYISSI Cette collection offre une plage intellectuelle à tous ceux qui sont déterminés à soumettre à la sanction philosophique les questions relatives à l’éthique, à la politique et à la science. En prenant, à travers des publications, part aux divers débats relatifsau devenir des valeurs, au sens du pouvoir politique et au rapport de la science à l’aventure existentielle de l’homme dans le temps et dans l’espace, ils pourront ainsi contribuer au renouvellement d’une infrastructure conceptuelle qui risque de se pétrifier si elle n’est pas constamment revisitée. Déjà paru Serge-Christian MBOUDOU,L’heuristique de la peur chez Hans Jonas. Pour une éthique de la responsabilité à l’âge de la technoscience,2010.
CiriacOLOUM
Max Stirner,
contestataire et affranchi
Préface de Lucien Ayissi
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96502-7 EAN : 9782296965027
À mes enfants: Kévin, Roxane, Clark et Gaby.
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont à l'endroit du Pr. Nkolo Foé qui m'a fait découvrir Max Stirner.Je remercie également mes collègues Pascal Solignac, Bertrand Guibord et Alain Dumaispour la relecture minutieuse de mon manuscrit.
PRÉFACE
Si peu de philosophes se souviennent aujourd’hui de la pensée de Max Stirner, considérablement occultée qu’elle a été par l’aura philosophique dont le marxisme l’a couverte de son ample manteau, la faute n’est pas celle des penseurs d’aujourd’hui, idéologiquement très sollicités qu’ils sont par le postmodernisme et les problèmes dont s’accompagne la mondialisation.
L’intérêt de cet ouvrage est d’abord de réussir l’exploit philosophique de dissiper l’oubli dont la pensée de Stirner est injustement l’objet, en montrant comment elle a servi de terreau fertile non seulement pour le nihilisme nietzschéen, mais aussi et surtout pour l’existentialisme sartrien. En articulant l’individualisme stirnerien et l’existentialisme sartrien, M. Ciriac Oloum parvient à montrer la richesse conceptuelle d’une pensée qu’on a eu tort de classer définitivement dans le musée idéologique de l’anarchisme. En établissant que l’individualisme stirnerien doit surtout se comprendre comme une quête renouvelée du sens de l’existence, et qui rompt avec les « marottes » ou les « idées fixes » aliénantes dans le répertoire desquelles Stirner figure Dieu, le Saint-Esprit, l’État, la Société, l’Homme, le Peuple, la Patrie, la Loi, le Roi, le Bien, l’Amour, l’Honneur, l’Ordre, etc., M. Oloum réussit à inscrire la pensée stirnerienne dans une problématique qui a, plus tard, été réactualisée par l’existentialisme sartrien et le postmodernisme.
La critique stirnerienne de la dissolution de l’individu dans les catégories théologiques, politiques, sociologiques, éthiques, etc. est une modalité formulaire de la critique du totalitarisme dont l’hégélianisme assure, au dix-neuvième siècle européen, le fondement idéologique. Cette critique
se fonde sur un constat simple que M. Oloum présente ainsi qu’il suit : « L’histoire de l’Humanité advenue jusqu’à lui (Stirner) est l’histoire d’une vaste gueuserie célébrée et imposée à l’individu. » Cette critique qui prend d’abord la forme d’un solipsisme, à travers l’affirmation du monisme de l’Un, c’est-à-dire l’individu dans son atomicité, son unicité, sa propriété, son identité, sa centralité ou son actualité, consiste à rejeter l’essentialisme et le transcendantalisme avec leurs cortèges de « marottes ». Elle s’accompagne aussi du souci de la concrétude à travers la réhabilitation du sensualisme, en référence au « chiffre ontologique » de l’homme, c’est-à-dire sa sphère affective. L’impasse que l’idéalisme hégélien fait sur la concrétude au profit des hypostases théologico-métaphysiques et politiques est idéologiquement déterminée : elle s’inscrit dans le procès d’effacement de l’individu dans l’intérêt d’une totalité hégémonique et tyrannique.
Mais pourquoi revenir aujourd’hui sur un individualisme que Stirner construit sur « les ruines de la Religion, de l’État, de la Morale, du Peuple, de l’Homme et de ses survivances éthiques » ? Autrement dit, de quel intérêt peut être, pour nous, cet individualisme qui ne supporte pas que la norme, quelle qu’elle soit, fasse règle lorsque l’individu doit se rendre maître et possesseur du monde qui l’entoure ?
Ce sont les patientes et judicieuses analyses de M. Oloum qui permettent de comprendre l’intérêt que peut revêtir aujourd’hui cet individualisme pour la construction idéologique duquel Stirner a dû mobiliser son arsenal conceptuel contre Hegel et même Ludwig Feuerbach. L’État qu’absolutise Hegel, au motif qu’il est l’incarnation de l’Esprit absolu, étouffe les forces vives de l’individu au moyen des lois, du droit, de la justice et de la morale. En
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