Méthode et philosophie
202 pages
Français

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Méthode et philosophie , livre ebook

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Description

Plusieurs spécialistes présentent ici une analyse de l'Emile de Rousseau par les regards croisés de Condorcet, Kant, Pestalozzi, Fichte, Herbart, Dilthey, Dewey et Freinet, penseurs et acteurs pédagogiques inscrits dans la postérité éducative de cette œuvre. Il se pourrait toutefois que l'Emile, avec le nœud de questions qu'il tisse, soit encore devant nous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296498259
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Education et philosophie
Collection dirigée par Bernard Jolibert et Jean Lombard
La collection Education et philosophie publie des études et des textes philosophiques qui traitent des problèmes généraux de la formation des hommes et qui visent à élucider les conditions et les démarches de l’action éducative.

Dernières parutions

Jean-Louis VIVÈS, Les devoirs du mari , 2010.
Jean-Louis VIVÈS, L’éducation de la femme chrétienne , 2010.
Bernard JOLIBERT, Questions d’éducation. Finalités politiques des institutions éducatives , 2009.
Bernard JOLIBERT, Montaigne, l’éducation humaniste , 2009.
Sylvain MARECHAL, Projet de loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes . Texte présenté par Bernard JOLIBERT, 2007.
Bernard JOLIBERT, Auguste Comte, l’éducation positive , 2004.
Jean LOMBARD (études réunies et présentées par) L’école et l’autorité, 2003.
Jean LOMBARD Hannah Arendt, éducation et modernité , 2003.
Yves LORVELLEC Education et culture , 2002.
Jean LOMBARD (études réunies et présentées par) L’Ecole et les savoirs , 2001.
Bernard VANDEWALLE Kant, éducation et critique , 2001.
Yves LORVELLEC Alain philosophe de l’instruction publique, éléments pour une critique de la pédagogie , 2001.
Gérard GUILLOT Quelles valeurs pour l’école du XXI ème siècle ? , 2000.
Jean LOMBARD (études réunies et présentées par) Philosophie de l’éducation, questions d’aujourd’hui : l’Ecole et la cité, 1999.
Bruno BARTHELMÉ Une philosophie de l’éducation pour l’école d’aujourd’hui, 1999.
ROLLIN Discours préliminaire du Traité des études , introduction et notes de Jean Lombard, 1998.
Claude FLEURY Traité du choix et de la méthode des études , introduction de Bernard Jolibert, 1998.
Titre
Études coordonnées
par Michel SOËTARD






MÉTHODE ET PHILOSOPHIE

La descendance éducative de l’Émile

Condorcet - Kant - Pestalozzi - Fichte - Herbart - Dilthey - Dewey - Freinet
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-296-97648-1
Auteurs
Jean-François GOUBET
IUFM Nord/Pas-de-Calais, laboratoire Recifes.

Michel FABRE
Université de Nantes, CREN.

Renaud HÉTIER
Université Catholique de l’Ouest, Angers, PESSOA.

Jean-Marc LAMARRE
Université de Nantes, CREN.

Didier MOREAU
Université de Vincennes Saint-Denis, Paris 8, laboratoire LLCP-Experice.

Michel SOËTARD
Université Catholique de l’Ouest, Angers.

Alain TROUVÉ
Université de Rouen, CIVIIC.

Bernard VANDEWALLE
Professeur de Classe préparatoire.
Sommaire Couverture 4e de couverture Education et philosophie Titre Copyright Auteurs Sommaire Introduction Instruction publique et méthode pédagogique : le projet de Condorcet Philosophie et méthode pédagogique dans la pensée de Kant Pestalozzi La Méthode à la croisée de la science du fait et de la pensée du sens Philosophie et pédagogie : Fichte et la Méthode de Pestalozzi Herbart et la méthode comme moment philosophique de la pédagogie Le « génie de Pestalozzi » et la méthode pédagogique : l’art de la métamorphose selon Dilthey Liberté et méthode chez John Dewey : la modulation de l’expérience Freinet et la production de l’homme réel par les « techniques pédagogiques » Philosophie aux éditions L’Harmattan Adresse
Introduction
Michel SOËTARD
On sait le scandale que provoqua la publication de l’Émile, avec en son cœur la Profession de foi du vicaire savoyard, à Paris et à travers toute l’Europe, les condamnations et les saisies qui s’ensuivirent, jusqu’à Genève, et Rousseau fuyant de refuge en refuge. On s’est moins intéressé au choc culturel qu’il a provoqué dans l’élite intellectuelle de l’époque : Kant, plongé dans sa lecture, en a oublié sa promenade quotidienne, et l’on a toutes les raisons de penser que l’effet de l’ouvrage est allé, chez lui, au-delà des quelques notes prises par un étudiant à l’un de ses cours obligés de pédagogie. Et Pestalozzi ne sera pas le seul à saluer dans l’ouvrage de 1762 le « centre de mouvement de l’ancien et du nouveau monde en fait d’éducation », et dans son auteur celui « qui brisa avec une force d’Hercule les chaînes de l’esprit et rendit l’enfant à lui-même, et l’éducation à l’enfant et à la nature humaine » ; il considère finalement que l’Émile « fait époque dans l’histoire de la culture des hommes » 1 . Fichte lui emboîtera le pas dans ce jugement. Eric Weil fait encore de Rousseau, à travers Kant, « le père de la nouvelle conception de la raison » 2 .
L’Émile présente cependant une difficulté de registre de lecture. S’agit-il d’on ouvrage de philosophie : c’est ce que Rousseau semble laisser entendre lorsqu’il écrit que son livre est « destiné à montrer comment le vice et l’erreur, étrangers à sa constitution, s’y introduisent du dehors et l’altèrent insensiblement » 3 , ou comme une entreprise « où tout consiste à ne pas gâter l’homme de la nature en l’appropriant à la société » 4 ? Ou bien est-ce plutôt, comme il lui arrive d’en faire l’aveu, sinon une méthode dont les pères et les mères se saisiraient, du moins un « système d’éducation dont [il] offre le plan à l’examen des sages » 5 ? Il s’agit bel et bien du parcours de formation de cet enfant nommé Émile... À moins que les deux objectifs ne se confondent.
On pourrait penser que le problème n’est pas nouveau dans l’histoire de la philosophie. Le philosophe platonicien, qui a atteint la vision du Bien, ne revient-il pas au fond de la caverne pour conduire à leur tour les prisonniers vers la fin dont il a eu, lui, l’illumination, et le faire avec méthode ? Dans le contexte chrétien, Augustin engage son fils Adéodat dans une démarche pédagogique qui est l’exacte illustration du rapport que l’homme entretient avec son « maître intérieur » 6 . Et, au seuil de la modernité, Descartes n’écrit-il pas un Discours de la Méthode qui doit garantir à tout homme de bon sens l’accès à la vérité ? Nous avons à chaque fois un chemin où le maître, illuminé par la vérité, accompagne le disciple.
La nouveauté de l’Émile par rapport à ses glorieux prédécesseurs, c’est que la philosophie est désormais substantiellement méthode. C’est qu’il n’y a plus de fin qui permettrait, comme dans l’allégorie de la caverne, de mettre en mouvement le cercle éducatif. Pas plus qu’il n’y a de Personne divine ontologiquement assurée qui ramènerait à elle la personne humaine, ni non plus de raison abstraite qui entraînerait l’individu vers l’évidence. C’est bien, dès la préface de l’Émile, le sujet existant qui est l’alpha et l’omega d’un mouvement en pleine liberté, que l’éducateur doit se satisfaire d’accompagner. Certes, il s’agit bien, pour le gouverneur, de diriger l’embarcation au milieu des éléments, d’éviter les écueils, de maintenir le cap : mais il n’a pas d’autre autorité que celle que lui accorde l’accomplissement d’une autonomie dont le principe lui échappe. La liberté vers laquelle vogue Émile, c’est tout autant celle du pilote qui ne se donne pas d’autre liberté que l’accomplissement de la liberté d’un autre.
Exeat alors toute la tradition de la philosophie pensée, à la Platon, comme un point de vue supérieur pris sur l’existence humaine ? On pourrait le conclure, et Rousseau ne se prive pas d’envoyer au diable les « faiseurs de systèmes » pour s’identifier au gouverneur, « faiseur de liberté ».
Les choses ne sont cependant pas aussi simples dans l’univers de Rousseau, lorsqu’on accepte de lire de près la Préface de l’Émile. D’abord, il est question, à côté d’une connaissance positive de l’être à éduquer, d’une « partie systématique ». Elle est certes assimilée aux 

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