Philosopher depuis notre Amérique
227 pages
Français

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Philosopher depuis notre Amérique , livre ebook

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Description

Horacio Cerutti Guldberg est auteur de nombreux titres et articles dans le domaine de la philosophie et de la pensée latino-américaines. L'auteur affirme qu'une vision du monde excentrique, bien que non marginale, ressort de ce livre qui cherche à "nous sudéer"...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 139
EAN13 9782296710986
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PHILOSOPHER
DEPUIS NOTRE AMÉRIQUE

Essai de problématisation
de son modus operandi
DU MÊME AUTEUR

Ouvrages récents
Filosofías para la liberatión. ¿Liberación del filosofar ?. Toluca, Universidad Autónoma del
Estado de México, 2001.
Historia de las ideas latinoamericanas ¿disciplina fenecida ? en collaboration avec Mario
Magallón Anaya. México, UCM/Casa Juan Pablos, 2003.
Configuraciones de un filosofar sureador, Orizaba, H. Ayuntamiento de Orizaba, Veracruz, México, 2006.
Filosofía de la liberación latinoamericana . México, FCE, (1 a ed. 1983), 2006.
Democracia e integración en nuestra america (ensayos), EDIUNC, Mendoza, Argentin, 2007
Filosofandoy con el mazo dando, Editorial Biblioteca Nueva, Madrid, 2009.

Sur son oeuvre
Rubén García Clarck, Luis Rangel y Kande Mutsaku (coordinadores), Filosofía, utopía y política. En torno al pensamiento y a la obra de Horacio Cerutti Guldberg. México, UNAM, 2001.


Versión française de Filosofar desde Nuestra América. Ensayo problematizador de su modus operandi. México, CRIM-CCYDEL (UNAM) /Miguel Ángel Porrúa, 2000
ISBN 970-701-052-5


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13275-7
EAN : 9782296132757

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Horacio Cerutti Guldberg


PHILOSOPHER
DEPUIS NOTRE AMÉRIQUE

Essai de problématisation
de son modus operandi

Préface de Arturo Andrés Roig


Traduit de l’espagnol par
Kande Mutsaku et Marcos Cueva
Révision : Françoise Perus


L’Harmattan
La Philosophie en commun
Collection dirigée par Stéphane Douailler,
Jacques Poulain, Patrice Vermeren

Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l’exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l’écriture. Les querelles engendrées par l’adulation de l’originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.
Notre siècle a découvert l’enracinement de la pensée dans le langage. S’invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l’éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l’explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu’à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.
Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l’argumentation, faisant surgir des institutions comme l’École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l’Institut de Philosophie (Madrid). L’objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d’affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement.

Dernières parutions
Jad Hatem, Un paradis a l’ombre des épées. Friedrich Nietzsche et Vladimir Bartol , 2010.
Francisco Naishtat, Action et langage. Des niveaux linguistiques de l’action aux forces illocutionnaires de la protestation , 2010.
Edgar Montiel, L’humanisme américain, 2010.
Julián Ferreyra, L’ontologie du capitalisme chez Gilles Deleuze, 2010.
Amparo Vega, Le premier Lyotard : Philosophie critique et politique, 2010.
Préface
Ce livre exprime une ferveur philosophique ancienne et soutenue envers notre Amérique et sa pensée : c’est sans doute – entre bien d’autres – l’un de ses principaux mérites. L’auteur lui-même affirme qu’une vision excentrique du monde, bien que non marginale, ressort de ce livre, et que ses pages cherchent – suivant une expression toute faite, et par ailleurs très heureuse – non pas à « nous orienter », comme l’énonce de façon paradoxale une certaine tradition « occidentaliste », mais plutôt à nous « nous sudéer {1} ». Ce sont là des catégories pour une large part métaphoriques, qui émanent d’un philosophe qui connaît le jeu difficile et toujours risqué dans lequel celles-ci risquent de nous entraîner. Nul doute que ce sont des pages dans lesquelles percent une vieille douleur et une espérance nouvelle, qui ne cesse de se renouveler : ce sont justement ces attitudes spirituelles qui permettent de découvrir les sens symboliques féconds de certaines catégories non précisément géographiques, mais plutôt géoculturelles, qui de plus se présentent comme naturelles. Il s’agit toujours de termes complexes dans lesquels le non-dit joue souvent, pour qui sait les lire, un rôle plus fort et plus expressif que ce qui est dit ; de termes qui obligent à revenir constamment en arrière, et qui font de notre travail et de nos interrogations un effort sans cesse renouvelé. Notre Amérique s’y présente dans des allers et retours incessants, des commencements et des recommencements, d’elle-même, sur elle-même et autour d’elle-même, suivant une marche en spirale dans laquelle chacune des boucles implique un progrès, mais oblige en même temps à des retours tout aussi féconds. La lecture s’élève puis redescend, prise dans un mouvement qui n’a rien à voir avec la ligne droite du progrès classique, tel que l’entendaient avec naïveté nos ancêtres. A part cet impératif culturel, signalé par l’auteur de façon insolite au moyen du verbe « sudéer », il y a les marges menaçantes qui bordent ce sentier étroit, qui se dessinent comme des obstacles épistémologiques à l’intérieur desquels le plus catastrophique a été – et continue d’être – l’oubli, voire même la négation de l’historicité profonde du fait de s’interroger et de comprendre la question en soi. C’est pourquoi le livre se présente comme une systématisation en marge de tout système, comme profondément confessionnel sans pour autant renoncer à son caractère académique. Il faut le dire sans ambiguïtés : il s’agit ici de restituer à la philosophie la place qui lui revient – au risque qu’elle cesse d’être philosophie – sans la dépasser, mais en ayant soin de veiller à ce qu’elle demeure ouverte à toutes les voies qui permettent son enrichissement, en particulier à ce champ si fécond parmi nous et en accord avec nos propres tragédies : le champ du savoir social. Mais il s’agit en même temps de rendre sa place à l’Académie et plus directement encore à l’Université, dont le rôle doit dépasser les mythes rédempteurs de 1918 et 1968. L’Université est une tranchée que notre culture nous assigne comme philosophes, et c’est là que nous devons faire nos armes, bien qu’elle nous dise, en toute sincérité et avec une franchise parfois brutale, que cet effort n’entraîne aucune garantie de certitude, et encore moins – ce qui est encore plus grave – d’honnêteté et d’efficacité. Sans aucun doute, mais ce n’est pas pour autant que notre engagement doive renoncer à ses marges de possibilité, de décence et de succès. En tant que savoir contingent et non de fondement, la philosophie, comme tout ce qui se meut dans la perspective d’une contingence qui nous charge de responsabilité et d’effort, connaît des marges d’erreur et de succès ; mais si elle tend vers le succès c’est dans la mesure où nous l’affirmons en nous-mêmes, et sur la base de cette revendication péremptoire d’historicité que l’auteur invoque avec force. Il s’agit de nous assurer une raison, mais non pas une raison faible et mendiante, violente et irrationnelle, comme celle qui se fondait naïvement et à tort sur la nécessité. Tout au contraire, plus que de raison il s’agit ici avant tout de rationalité, d&#

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