Qu est-ce que le bonheur
212 pages
Français

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Qu'est-ce que le bonheur , livre ebook

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Description

Le bonheur est le but de la vie. Mais qui détient les clés de son énigme et en quoi a-t-on réussi sa vie ? Face à l'âme concupiscible qui exalte le corps, s'abandonnant aux hédonismes du plaisir alimentaire et érotique, du nuptialisme et du profilicisme, cette critique de la raison hédonistique élucide les énigmes de la liberté, du déterminisme, la mort et l'immortalité, le fléau de l'ignorance, le chronos, la destinée, les pouvoirs du langage... Elle démontre longuement l'irrationalité du criminalisme homophobique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 29
EAN13 9782336386836
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Dieudonné Zognong








Qu’est-ce que le bonheur

Repenser la félicité
Copyright






















© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 9782336736945
Dédicace








Pour Marsile Gabriel
Introduction L’ère du plaisir et du ludique
Ils sont loin les temps où les étoiles de la société, c’étaient les philosophes ; loin les Âges d’Or où les Platon, Aristote et Épicure, les Jésus ou les Bouddha, vrais Prométhées dépositaires des clés de la béatitude, se voyaient consultés et écoutés pour leur hermésophie et leur pédagogie de la vie bienheureuse, comme l’indique le charisme de Socrate 1 , l’icône, la gloire, et le point de mire de la cité athénienne, qui, récapitulant Pythagore, exerça une influence durable et persistante sur ses contemporains.
Les icônes sont aujourd’hui détrônées, et on joue beaucoup avec la philosophie. D’où la récession de l’éthique du bonheur comme plénitude spirituelle de félicité, de paix et de liberté : on le prospecte désormais dans les jouissances éphémères, la règle de tempérance étant inlassablement repoussée par le vulgaire, tout à substituer aux vraies références, les spécialistes du ludisme et de la fantaisie, comme l’indique le caprice des jeunes parents qui, à la recherche d’un nom pour le nouveau-né, reculent d’horreur devant le prénom à connotation philosophique ou théophilique, au profit du prénom ludique du musicien célèbre, du cinéaste, du footballeur ou du play-boy en vogue : place désormais à Allan ou Johnny ; exit les Théophile, Theodore, Isidore, Lazare ou Matthieu. D’autant plus qu’à la faveur de la vogue hédonistique contemporaine, la « star » du football jouit d’un traitement mirifique, avec son salaire qui est en milliards d’euros, qu’importe si, gladiateur des temps modernes, il ne fait rien de mieux que courir derrière la petite boule ronde pour amuser la galerie assemblée. Idem pour l’« étoile » de la musique de tintamarre : absurde est la popularité de cette fausse icône qui n’est pas un authentique orfèvre des énergies acoustiques, dont la musique classique a le secret 2 .
La dignité du footballeur, du musicien-pop et du cinéaste l’a presque déjà emporté sur les savoir-faire et les valeurs humanisantes : médecine, enseignement, recherche, agronomie, philosophie ; théologie même ; car le théologique n’est pas épargné par la crise en cours, les sophistes de Dieu s’activant comme jamais pour usurper les théologiens hermésophes et crédibles.
On connaissait l’hostilité et la frilosité du politique, du traditionaliste, du scientiste et du lobby religieux. En fait c’est toute la culture actuelle qui congédie les références axiologiques tracées par le philosophe, la tyrannie du football, de la musique de bruitage et du théophilisme populiste n’étant que l’indice le moins sournois du malaise dans la civilisation : l’intempérance est généralisée, et s’étend à l’alimentaire, plus singulièrement encore à l’érotisme ; le culte de l’instant et de l’instinct est très appété par notre Modernité désenchantée, tournée vers les satisfactions primaires, dominée par les appétits mondains. Le monde est en pleine dé-civilisation ; c’est à croire que seules les instances inférieures de l’âme sont de mise aujourd’hui.
En effet, pour l’hédoniste, la vie bienheureuse se résume aux jouissances concupiscentes auxquelles nous élit notre naissance euphorique dans ce monde, lui qui tient le nuptialisme et la prolificité pour les repaires essentiels de l’existentialité, par lesquels sa progéniture perpétuera sa mémoire ; lui pour qui le contentement ludique de soi incarne la vraie eschatologie de la vie ; lui qui, assimilant la philosophie à une académie de la tristesse, objecte que la vie bienheureuse puisse consister dans le modèle existentiel du philosophe et ses contestations de l’existentialité traditionnelle.
Et son scepticisme quant à l’éthique spirituelle de la félicité semble d’autant plus réfléchi que la civilisation du ludique et du plaisir a maintenant ses agents intellectuels : les activistes de la déconstruction et de la dérégulation axiologiques qui, prônant un relativisme généralisé, magnifiant l’ordre du désir et tenant l’apologie du bien et du vrai pour une démarche idéologique, s’évertuent à soustraire l’humanité aux transcendances fondatrices et référentielles du Bien, dévaluant ainsi l’ontologie du bonheur.
Or la félicité relève-t-elle des ravissements du corps ou alors des extases de l’âme ? Quelle instance de l’âme et quelle divinité nous arriment réellement au bonheur ? A quoi sait-on qu’on a réussi sa vie ?
A bien regarder, leur activisme de dépassement de la raison philosophique traditionnelle, sous prétexte de postmodernisme, s’avère plutôt un anti-modernisme : ces déconstructivistes qui, récapitulant les sophistes, remettent en cause la philosophie comme vraie école de félicité, sont aux antipodes de la « raison-âme » de la tradition platonicienne et sa croisade contre la servitude des passions qui agitent diversement les hommes ; une croisade axiologique cruciale pour notre époque qui, en mal de philosophie vraie, s’enlise dans le ludique.
Ce qu’il y a à déconstruire, c’est la raison empirocentriste. La dialectique de la raison ne peut décrocher de la rationalité supérieure qui gouverne le tout universel en sous-tendant l’harmonie profonde des choses ; elle repose sur une intelligence erronée du monde leur rhétorique de dépassement de la Modernité éthique : une raison qui se nourrit d’inscience eschatologique 3 et anthroposophique et alimente la sémantique doxologique du vivre et du mourir, en magnifiant les succès dérisoires de nos existences éphémères.
L’eudémonisme bien ordonné relève du psychocentrisme cher à la tradition platonicienne où l’âme spirituelle s’avère la plus haute expression de la raison. Aspirer à une existence libératrice, porteuse de salut individuel et collectif, commande de résilier la raison empirocentriste et se laisser purifier par la philosophie ; mais l’antique et vraie philosophie, école axiologique, science normative de l’agir conforme aux vertus cardinales afférentes au souverain Bien. Seules les valeurs spirituelles s’avèrent réellement émancipatrices.
Force est d’autant plus d’intensifier la philosophie que la dérive hédonistique contemporaine remonte à l’idéologie empirocentriste telle qu’elle tourne le dos au paradigme eschatologique en niant le compromis de complémentarité entre philosophie, science et religion. L’empirocentrisme ne saurait incarner l’esprit scientifique, du moins au regard des dérives des pouvoirs technologiques aux mains de l’homme contemporain. Car quelles que soient les ambitions épistémologiques du philosophe ; quel que érudit du concept qu’il soit, son volontarisme épistémique sera gouverné par le souci d’orienter eschatologiquement notre itinéraire existentiel.
Science primordiale du comportement, préalablement à la psychologie expérimentale, c’est la philosophie qui incarne l’éthique du bonheur, contrairement à Eros populaire et Aphrodite terrestre qui nous gouvernent et constituent à ce point la trame de la vie – comme le montre la psychanalyse – que le bonheur se définit et se résume dans la libido et ses multiples modalités.
D’où l’omniprésence du questionnement érotique et l’axiologie d’Éros céleste qui parcourt cet essai qui soutient ceci : en réalité le bonheur consiste dans la vita philosophica ; le vulgaire est erroné pour qui la sexualité récapitule la vie ; pour qui la félicité consiste dans la libido et ses effets secondaires ; pour qui l’érotisme qui somatise l’énergie cosmo-vitale épiphanise la vie ; pour qui la femme incarne l’enjeu central et la cause finale de la vie ; pour qui la consistance ontologique réside dans l’exploit polygamique, pour qui l’im-maritalité et l’im-prolificité trahissent une dévitalité ; pour qui le solitaire est sans vie, etc.
Tracés pour actualiser l’éthique du bonheur, les présents propos se veulent au raz de la quotidienneté et dans un langage suffisamment adouci pour que les thèses intrépides du livre ne l’empêchent pas d’être tout aussi un ouvrage de vulgarisation philosophique, lui qui, se prononçant sur les pouvoirs du langag

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