Que devenons-nous après la mort ?
197 pages
Français

Que devenons-nous après la mort ? , livre ebook

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197 pages
Français

Description

À travers l'analyse de trois oeuvres classiques, cet ouvrage aborde les notions de mort et d'après-mort dans le bouddhisme japonais. Selon le Yuishiki 30 ju, lorsque nous mourons, l'arayashiki, la conscience des tréfonds qui conserve les bonnes et les mauvaises actions accumulées durant l'existence, ne disparaît pas. Aucune de ces « semences » n'est identique, elles participent à la répétition des naissances et des morts à travers les six mondes de l'illusion. Dans l'Ôjôyôshu, toutes les scènes de l'enfer jusqu'à la Terre pure sont exposées par Genshin. L'auteur montre comment la répétition des naissances et des morts amène la souffrance, et pourquoi nous devons chercher à sortir de ce cycle. Enfin, le Nembutsu-zôshi montre que la récitation sincère du nom du bouddha Amida est le meilleur moyen pour renaître dans la Terre pure.

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Date de parution 23 juin 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140152481
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Asuka Ryôko QUe devenOnS-nOUS àprèS là mOrt ? Exégèse du bouddhisme traditionnel japonais
Qûé déénônŝnôûŝàÈŝ à Mô ?
© L’HàMààn, 2019 5-7, rue de l’École polytechnîque 75 005 Parîs ïSBN : 978-2-343-17933-9 EAN : 9782343179339
Asuka Ryôko
Qûé déénônŝnôûŝàÈŝ à Mô ?
EXÉgÈŝé dû bôûddhîŝMéàdîîônné jàônàîŝ
yûiŝii 30 ûouLe ien-qûe-çonŝçiençedu moîne îndîen, Vasubandhu (320-400)
Ôôôŝûdu moîne japonaîs Genshîn (942-1017)
Neûtŝû-zôŝidu moîne japonaîs Suzukî Shôsan (1579-1703)
Cet ourage est le onzîÈme olume desŒûveŝ çlàŝŝiqûeŝ ûoûiŝe àponàiŝ, reues, traduîtes et commentées par Asuka Ryôko.
AVA N - P R O P O S
« Que deenons-nous aprÈs la mort ?», cette questîon est la plus grande énîgme de l’humanîté. Cependant des chercheurs modernes essayent de résoudre ce mystÈre. ïls sondent cette énîgme à traers les expé-rîences de mort îmmînente (EMï). Le docteur Moody, dansaû-elâ e là Lûièe, décrît l’expérîence d’une emme quî a aît un arrêt cardîaque suîte à une réac-tîon allergîque : « Je me suîs aperçue que mon esprît, sortî du corps, étaît en traîn de monter ers le plaond. J’aî u nette-ment mes proches quî se trouaîent autour de mon lît et même mon corps couché sur une table d’opératîon. Des hommes et des emmes en blanc s’agîtaîent autour de moî et estîmaîent que mon état étaît désespéré. J’aî oulu leur aîre saoîr que tout allaît bîen pour moî, maîs en aîn. J’aaîs l’împressîon qu’îls se trouaîent derrîÈre un écrîn transparent et qu’îls ne m’entendaîent pas. Puîs, je me suîs aperçue qu’îl y aaît une porte quî menaît à un tunnel. À grande îtesse j’étaîs attîrée dans ce tunnel obscur. J’en étaîs înquîÈte maîs mon
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esprît étaît empreînt d’une sensatîon exaltante. J’étaîs projetée à la îtesse de la lumîÈre ers une întense lu-mînescence à l’autre bout du tunnel. Une grande sen-satîon de quîétude et un ressentî de grande aectîon s’înîltraîent dans tout mon corps. TrÈs rapîdement j’aî u les dîers éénements quî aaîent jalonné ma îe, c’étaît comme la projectîon panoramîque d’un îlm en accéléré. ïl est dîîcîle d’exprîmer cette expérîence aec des paroles. J’aî reu mes proches, certaîns morts depuîs longtemps, se mouoîr sourîants et baîgnant dans cette lumîÈre, dont, entre autres, mon amî décédé quand j’étaîs encore étudîante à l’unîersîté, puîs mon grand-pÈre aînsî que ma tante. Tous semblaîent ort heureux et rayonnants de bonheur. Je n’aaîs aucune-ment l’întentîon de reenîr îcî-bas. Maîs un homme quî étaît dans la lumîÈre m’a ordonné de reenîr dans ce monde matérîel… » Prenons un autre exemple : une emme îtalîenne tombée d’un escarpement dans le ond d’une allée a raconté qu’à cet înstant précîs où elle touchaît le sol en contrebas, elle a écu une EMï : « Soudaîn je suîs tombée en glîssant de l’escarpe-ment. Durant cette chute j’aaîs la sensatîon que le temps passaît îte, mes pensées se succédaîent comme les îmages d’un îlm en accéléré. Pendant le temps de mon éanouîssement j’aî u un petît bébé de deux ans puîs une îlle de quatre ans nageant dans la mer. Je me reconnaîssaîs dans ma îe d’enant. Puîs j’aî u l’aenîr se dessîner deant mes yeux. J’étaîs trÈs trîste, car j’aî su claîrement que j’étaîs morte. Ensuîte, petît à petît, je me suîs couerte de lumîÈre, j’aî su înstînctîement que cette lumîÈre étaît une rontîÈre. Sî je la ranchîssaîs, je ne pourraîs pas reenîr à la îe. Or, je oulaîs reenîr à la îe, car je oulaîs encore
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goûter aux joîes matérîelles. J’aî commencé à prîer. Soudaîn, tout deînt noîr, maîs d’un noîr dîérent duquel j’étaîs plongé durant ma chute. Puîs j’aî sentî mon corps reenîr à la îe et j’aî commencé à le sen-tîr. J’aî ouert les yeux, j’aî u le cîel bleu, ce quî m’a procuré une grande joîe. Je réalîsaî alors que mon esprît enaît de réîntégrer mon corps. » Le docteur Long a créé, en 1998, la Fondatîon de re-cherche sur les expérîences de mort îmmînente. Son objectî : collecter un maxîmum de témoîgnages au-prÈs d’îndîîdus«enant des quatre coîns du monde, toutes croyances, tous âges et couleurs de peau conon-dues». À partîr d’un questîonnaîre standard extrême-ment ouîllé, plus de 1 300 témoîgnages ont été analy-sés, permettant de mettre en éîdence«neu preues constîtutîes d’une orme de îe aprÈs la mort». Ces «preues»sont les étapes quî apparaîssent întangîbles par-delà les hîstoîres personnelles et les cultures. Cela a de la même îe au bouleersement proond de l’exîstence aprÈs une telle expérîence, en passant par le ranchîssement du tunnel, les rencontres aec des êtres de lumîÈre, le« evéçû »d’épîsodes de sa îe, la lucîdîté décuplée… Les recherches portant sur ce sujet sont relatîement nouelles. Cependant, depuîs des sîÈcles le boud-dhîsme éoque ce phénomÈne. On troue des traîtés quî explîquent en détaîl que cela est la conséquence, îxée dans la mémoîre du temps, des actîons présentes ou des îes antérîeures que chacun a accumulées du-rant les dîérentes phases de ses îes. Pendant le bre et rapîde înstant quî précÈde la mort, on est transporté dans un « état întermédîaîre », juste aant que la îe ne recoure une exîstence matérîelle. On est alors répartî suîant les actîons que chacun a aîtes pendant sa îe
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pour aller dans une des sîx destînées duŝàŝàà, en ener ou dans le monde des esprîts aamés ou celuî des anîmaux éroces ou encore celuî desàŝûàŝ, maîs aussî celuî des hommes ou celuî des dîeux. Pour ceux quî ont pu atteîndre l’éeîl pendant leur îe matérîelle, îls peuent aller sur la Terre pure dîrec-tement. Cependant îl est bon de rappeler qu’îls reîen-dront dans le monde des hommes pour sauer les êtres sourant îcî-bas. C’est dans l’hîstoîre des saînts relatée dans la genÈse 1 japonaîse que l’on découre que le moîne Hônen , dans son journal, aaît déjà décrît le paysage de la Terre pure et ses dernîers jours. ïl aaît déjà ressentî à son époque l’exîstence de la mort et de la renaîssance.
1. Le moîne Hônen ou Genku (1133-1212) est le ondateur de l’école Jodo dans le bouddhîsme japonaîs. Quand îl aaît neu ans, îl ît son pÈre mourîr, assassîné par des ennemîs. Aant de décéder, son pÈre luî dît : « Ne te montre pas rancunîer eners ces gens. Ce quî m’est arrîé est le ruît des mauaîses actîons que j’aî commîses durant mes îes antérîeures. Quîtte donc la maîson et aîs-toî moîne, aIn de trouer l’éeîl. » Se conormant aux dernîÈres paroles de son pÈre, îl sortît de la maîson et alla au Mont Hîeî, où îl étudîa et pratîqua le bouddhîsme. ïl quîtta le Mont Hîeî pour aller à Kurodanî, à Kyoto. ïl y pratîqua les exercîces bouddhîques sous la dîrectîon du moîne Enku et lut tous les sutras plusîeurs oîs, maîs îl ne put trouer l’éeîl. EnIn Hônen, alors âgé de 43 ans, troua le commentaîre du sutraKàno, leKànoŝoécrît par le moîne chînoîs Zendo. ïl ut enIn conaîncu du salut que conÈre Amîda, quî enseîgne : « ïnoquer et récîter sans cesse le nom du bouddha Amîda, en désîrant sîncÈrement renatre en Terre pure, en manîestant une oî proonde et de la reconnaîssance eners Amîda, permet à tous les êtres de gagner la Terre pure. » ïl saît dorénaant qu’îl aut abandonner les pratîques mélangées et se Ier entîÈrement à une seule pratîque, à saoîr la récîtatîon du nom d’Amîda. ïl oure une nouelle école, le Jodoshu, à Hîgashîyama (Kyoto). Hônen étaît réputé pour être le moîne le plus sage du Japon. De nombreux nobles et roturîers enaîent trouer Hônen aIn de chercher auprÈs de luî le salut de leur îe à enîr.
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