Rationalité pluraliste, Ethique et Société
170 pages
Français

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Rationalité pluraliste, Ethique et Société , livre ebook

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Description

La philosophie se fait ici pensée du tragique de la vie, de la destinée et de la condition humaine qu'elle se préoccupe d'améliorer. Elle part de la pluralité existentielle des rationalités et des modes d'appréhension du réel pour dégager une éthique régulatrice pour tout agir sociopolitique, culturel ou religieux ordonné à l'idéal de coexistence pacifique. Ainsi, elle réfléchit sur les principes d'un exister authentique dans un monde défiguré par l'intolérance, l'intégrisme et l'impérialisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2016
Nombre de lectures 17
EAN13 9782806108401
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Science, éthique et société
Collection Science, éthique et société

de l’Institut Supérieur de Philosophie de l’Université catholique de Louvain, dirigée par Bernard Feltz, Alexandre Guay et Peter Verdée.
1.
B. Feltz, Ph. Goujon, B. Hériard-Dubreuil, S. Lavelle et W. Lesch, Éthique, technique et démocratie , 2007.
2.
Pierre Lannoy et Thierry Ramadier (dir.), La mobilité généralisée. Formes et valeurs de la mobilité quotidienne , 2007.
3.
Gilbert Eggermont and Bernard Feltz (eds), Ethics and Radiological Protection , 2008.
4.
Brigitte Maréchal et Felice Dassetto (sous la direction, et avec la collaboration de Philippe Muraille), Adam et l’évolution. Islam et christianisme confrontés aux sciences , 2009.
5.
Benoît Bourgine, Bernard Feltz, Pierre-Jospeh Laurent et Philippe van den Bosch de Aguilar (dir.), Darwinismes et spécificité de l’humain , 2012.
6.
Bernard Feltz, Nathalie Frogneux et Stéphane Leyens (dir.), La nature en éclats. Cinq controverses philosophiques , 2015.

À paraître : Jean Onaotsho Kawende, Enjeux pragmatiques de la rationalité pluraliste .
Titre











Rationalité pluraliste, Éthique et Société
Parti-pris d’une philosophie pratique

Jean Onaotsho Kawende
Copyright


















D/2016/4910/10
ISBN : 978-2-8061-0268-3

© Academia-L’Harmattan s.a.
Grand’Place, 29
B-1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
www.editions-academia.be
Avant-propos
La raison est une et tout entière en un chacun, mais plurielle dans son expression. De là résulte la diversité des rationalités, des modes d’appréhension du réel. Cette diversité des modes d’appréhension du réel permet de cerner celui-ci sous ses multiples facettes et constitue une source d’enchérissement, un moyen d’élargissement des horizons toujours bornés auxquels confine la raison historique. La reconnaissance de cette pluralité des rationalités s’accompagne de l’adoption d’une éthique axée sur les valeurs d’ouverture, de tolérance, d’humilité, d’écoute, d’acceptation des différences, de dialogue, c’est-à-dire de confrontation critique dans la quête coopérative du sens et de la vérité. Le succès des processus historiques de réalisation sociopolitique de l’idéal d’un exister authentique repose sur la reconnaissance de cette pluralité des modes d’appréhension du réel et de l’éthique qui la sous-tend.
J’exprime ma profonde reconnaissance au professeur Bernard Feltz de l’Université Catholique de Louvain pour avoir accepté de proposer la publication de ce livre aux Editions Académia, dans la collection Science, éthique et Société de l’Institut Supérieur de Philosophie de l’Université Catholique de Louvain. Je le remercie également de m’avoir accueilli au centre de philosophie des sciences de l’UCL où j’ai trouvé un cadre de travail propice à la recherche scientifique. C’est aussi le lieu de dire toute ma gratitude à la coopération à l’Administration des relations internationales (ADRI) qui, en 2014, m’a accordé une bourse pour un séjour de perfectionnement scientifique à l’UCL afin de mener à bien le projet de recherche qui aboutit à cette publication. Je remercie l’abbé Richard Ongendangenda et M. Michel Buassa qui ont consacré du temps à la lecture du manuscrit de ce livre. Enfin, je pense à l’Université catholique du Congo, à la Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius de Kimwenza et à l’Université saint Augustin de Kinshasa qui, à travers les colloques, les journées philosophiques et les séminaires scientifiques qu’elles ont organisés au cours de dix dernières années, nous ont offert de participer à des forums de discussion et de mener des réflexions qui culminent dans la publication de cet ouvrage.
LIMINAIRES
PENSÉE DU TRAGIQUE DE LA VIE ET DE LA DESTINÉE HUMAINE
« … S’il est vrai de dire avec Nietzsche que les prédécesseurs de Platon étaient avant tout des penseurs tragiques méditant sur la condition de l’homme face à la nature et face au Destin, il est non moins vrai de dire que Platon a réfléchi sur un autre aspect tragique de la condition humaine : celui que lui a révélé la condamnation de Socrate et qui provient de l’injustice de la Cité. S’il y a une tragédie de l’homme dans le monde, tragédie que plus d’un poète et plus d’un mythe nous racontent, il y a aussi une tragédie de l’homme dans la Cité, mais celle-ci n’est pas qu’un drame qui se vit, elle doit être un drame qui se dénonce. C’est à cette tâche que Platon a consacré sa vie » 1 .
Cet ouvrage n’est, à proprement parler, ni un essai d’épistémologie, ni un traité d’éthique, encore moins une étude systématique de philosophie sociale. Pourtant, les réflexions qui s’y développent touchent à la fois aux problèmes épistémologiques, surtout à la validité de la connaissance humaine, à leurs retombées éthiques à partir des enjeux d’une philosophie sociale constamment soucieuse du mieux-vivre-ensemble, de l’amélioration de la qualité de la vie, d’un exister plus authentique dans l’espace de coexistence sociopolitique, religieuse, culturelle aussi bien à l’échelle des nations qu’à celle de l’humanité tout entière. Il s’inscrit dans une longue tradition de pensée qui, à partir de l’horizon de la philosophie pratique, porte sur les interrogations fondamentales de l’homme.
De tout temps, l’exercice de la pensée se déploie en réponse aux interrogations fondamentales que l’homme se pose dans son élan d’exister, d’habiter le monde et de vivre ensemble. Des questions sur lui-même, sur ce qui l’entoure, sur sa destinée, sur l’ordre du monde. Il se demande notamment : Qui suis-je ? Qu’est-ce que le monde ? Quelle est la place de l’homme dans l’univers ? D’où viennent l’homme et le monde ? Quelle est la destinée humaine ? La vie a-t-elle un sens ? Comment expliquer le mal et la souffrance ? Pourquoi la mort ? Y a-t-il un au-delà, une vie par-delà la mort ? Ce qui arrive a-t-il une cause ? Que puis-je connaître et quelle est la valeur de ma connaissance ? Jusqu’où peut aller la certitude humaine ? Qu’est-ce qui régit l’ordre apparent de la nature, régule le rythme des saisons, des jours et des nuits, des astres errants (Soleil et Lune) ? Comment, en dépit des antagonismes sociaux, l’homme peut-il se réaliser dans une coexistence pacifique avec les autres ?
Les premières tentatives de réponse à ces interrogations de l’homme ont donné lieu aux mythes, fruit d’une imagination collective soucieuse d’expliquer le monde et de donner sens à la vie. En effet, le mythe est le « récit d’une histoire fondamentale, d’où le groupe tire la justification de son rituel et la texture de son existence. Mettant en scène dieux, héros ou ancêtres, il donne, dans un “univers concret”, les débuts du temps et les origines de la loi » 2 . Résultat d’une imagination collective, les mythes ne sont pas essentiellement liés à une réflexion individuelle. Ils représentent le support, le socle d’un ensemble des croyances qui proposent des explications tant métaphysiques que théologiques du cours des phénomènes du monde. Des théories qui, pour justifier des phénomènes de la nature, évoquent des agents extérieurs à cette dernière.
Cependant, les explications mythiques ont vite montré leurs limites. La prolifération, la grande variété des mythes au sein d’un même peuple, doublée de la diversité frappante de ceux que révèlent les migrations et les conquêtes, contribueront à relativiser les explications mythiques, en faisant sentir toute l’imperfection de ces récits 3 . De là le besoin d’une explication plus rigoureuse et plus cohérente du contenu réel des traditions religieuses. Ainsi, des courants de pensée, les uns plus soutenus que les autres, se constituent en Inde, en Chine, en Égypte… Mais, c’est en Grèce que cet effort de pensée

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