Ricoeur vs. Freud
96 pages
Français

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Ricoeur vs. Freud , livre ebook

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Description

La recherche philosophique de Paul Ricoeur peut être lue comme une philosophie de l'homme. L'auteur retrace, à partir de cette idée, les étapes principales de la pensée du philosophe en montrant comment la conception de Freud, et la psychanalyse, ont été déterminantes dans la conception d'une vision de l'homme qui, en contraste avec le freudisme, offre aujourd'hui encore une importante contribution dans le domaine de la philosophie et aussi afin de repenser la philosophie herméneutique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296466364
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ricœur vs. Freud
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Jan-Ivar LINDEN, L’animalité. Six interprétations , 2011.
Christophe Rouard, La vérité chez Alasdair MacIntyre , 2011.
Salvatore Grandone, Lectures phénoménologiques de Mallarmé , 2011.
Franck ROBERT, Merleau-Ponty, Whitehead. Le procès sensible , 2011.
Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1944-1986). La structure et le miroir , 2011.
Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1907-0944). Un gauchiste mystique , 2011.
Dominique CHATEAU et Pere SALABERT, Figures de la passion et de l’amour , 2011.
François HEIDSIECK, Henri Bergson et la notion d’espace , 2011.
Rudd WELTEN, Phénoménologie du Dieu invisible (traduction de l’anglais de Sylvain Camilleri) , 2011.
Marc DURAND, Ajax, fils de Telamon. Le roc et la fêlure, 2011.
Claire LAHUERTA, Humeurs , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Le temps des incertitudes. La Philosophie Captive 3 , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Du salut au savoir. La Philosophie Captive 2 , 2011.
Vinicio Busacchi


Ricœur vs. Freud

Métamorphose d’une nouvelle compréhension
de l’homme


L’Harmattan
Ed. originale :
Ricœur versus Freud. Due concezioni dell’uomo a confronto
© 2008 Rubbettino Editore

Traduction française de l’auteur.
Révision du texte : Dominique Garnier


© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55355-2
EAN : 9782296553552

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
à Domenico Jervolino
« Si vis vitam, para mortem. Wenn du das Leben aushalten willst, richte dich auf den Tod ein ».
Sigmund Freud


« […] Du fond de la vie, une puissance surgit, qui dit que l’être est être contre la mort ».
Paul Ricœur
Introduction
La philosophie de Paul Ricœur (1913-2005) se définit déjà dans les années 1950 comme une construction a-systématique, développée sur plusieurs niveaux de discours, thématiques et disciplinaires. Il s’agit d’une philosophie dialoguant avant tout avec la tradition philosophique – en confrontation avec les thématiques soulevées par l’existentialisme et la phénoménologie –, mais aussi avec les disciplines scientifico-humanistiques ; attentive en outre aux grands thèmes de l’histoire, de la politique, de l’actualité. Une philosophie portée " aux frontières de la philosophie " – comme en témoigne un cycle d’articles ricœuriens de l’époque – proche du non-philosophique , de ce qui attend d’être porté au discours, de ce qui doit être porté au discours. Ici, la tâche de la philosophie et ici, les raisons qui rendent cette tâche un véritable engagement. On y retrouve une double circularité allant d’abord du transcendant au philosophique et vice-versa, et ensuite du pratique au théorique. Le philosophe y est à la recherche du sens de l’être et de l’existence et puise à ce fond préphilosophique de l’ inexprimable de l’être et de l’existence, fond qui ressemble en profondeur et intensité au mystère de Gabriel Marcel, et qui déjà requiert l’intervention d’instruments herméneutiques . Il s’agit également, sur un plan horizontal, d’une tâche qui part du caractère concret du monde vécu – de la matière pré-philosophique offerte par le vécu et par l’histoire in fieri , l’histoire que l’on vit et que l’on fait – pour réfléchir à son propos en orientant critiquement et éthiquement l’agir humain.
Nous sommes ainsi face à une philosophie ouverte : constamment en quête d’accomplissement et constamment inachevée mais bâtie sur de solides fondements, tout autre que rhapsodique et éclectique, comment l’a longtemps soutenu une certaine critique, qui a cru retrouver dans l’idée ricœurienne de "philosopher en commun" (idée inspirée de son maître Karl Jaspers) la raison d’une insurmontable faiblesse de discours. Cette faiblesse émerge au contraire, selon Ricœur, de la philosophie elle-même si/quand elle se retrouve seule face au mystère de l’existence humaine – ou même seulement à sa dimension cachée – ou bien face au non-philosophique d’un événement historique ou culturel… particulièrement à notre époque où « l’unité du parler humain fait […] problème ». {1}
« Nous sommes […] ces hommes – écrit-il dans De l’interprétation – qui disposent d’une logique symbolique, d’une science exégétique, d’une anthropologie et d’une psychanalyse et qui, pour la première fois, peut-être, sont capables d’embrasser comme une unique question celle du remembrement du discours humain ». {2} Néanmoins, nous sommes encore à la recherche de cette grande philosophie du langage unificatrice et du « Leibniz moderne […] : mathématicien accompli, exégète universel, critique versé dans plusieurs arts, bon psychanalyste ». {3} Dans l’attente, la seule voie est celle du co-philosopher, conduire la philosophie à ses propres frontières et à la confrontation interdisciplinaire ; un chemin d’accès sans doute fragile, courant le risque de perdre l’autonomie et la spécificité du discours philosophique. Ricœur en est pleinement conscient, toujours attentif à distinguer les plans et les niveaux de discours, préoccupé de la consistance de son propre tissage et ré-tissage philosophique. En témoigne le passage du livre-interview La critique et la conviction du 1995 que nous citons ici :

« […] au fond, une chose me préoccupait vraiment : la consistance de mon discours ; pour moi, il s’agissait avant tout de résoudre mes propres contradictions, les tensions entre les influences diverses : mon problème était toujours de savoir si je construisais de fausses fenêtres, si ce que je faisais n’était pas qu’un compromis, ou si c’était réellement la promotion d’une position tierce, capable de tenir la route. Mes inquiétudes étaient là ». {4}

Une inquiétude autour de son œuvre qui ne concerne pas seulement le niveau de la méthode – bien évidemment – mais aussi le discours dans sa substance, ou mieux, in primis, précisément cet aspect de la substantialité du discours. C’est ici qu’entre en scène la question du degré de systématisation et d’unité de la construction ricœurienne, qui renvoie au problème de sa consistance et qui, dans une certaine mesure, a vu notre penseur s’opposer à ses propres interprètes et lecteurs. En effet, en plusieurs occasions, Ricœur s’est dit « frappé, beaucoup plus peut-être que […] [ses] lecteurs, par la diversité des thèmes abordés. Chaque livre, en effet, était né d’une question déterminée : la volonté, l’inconscient, la métaphore, le récit ». {5} À ce propos, Domenico Jervolino, l’un de ses plus importants interprètes, observe :

« Ricœur a été généralement assez réservé sur ce point, reconnaissant les droits des lecteurs, mais en se disant plus sensible aux ruptures qu’à la continuité de son œuvre, même s’il affirme que chacun de ses livres naît d’une sorte de résidu irrésolu laissé par celui précédent ». {6}

Pourtant, à partir de la seconde moitié des années 1980, l’attitude de notre philosophe commence à changer, d’une part peut-être sous l’influence des reconstructions suggestives de quelques-uns de ses interprètes, mais surtout grâce à l’invitation de l’Université d’Edimbourg en 1986 de donner les Gifford Lectures présentant une synthèse de ses

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