Sagesse et initiation à travers les contes, mythes et légendes fang
224 pages
Français

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Sagesse et initiation à travers les contes, mythes et légendes fang , livre ebook

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Description

Ce travail de pionnier, ici réédité, est une réflexion philosophique inédite sur les mythes et contes traditionnels de la culture fang. L'auteur, Fang lui-même, interroge son patrimoine culturel oral, et ramène de sa quête des trésors inaccessibles aux autres chercheurs, pour constituer un véritable système métaphysique fang. Cette étude concerne le groupe ethnique Fang : non seulement ceux du Gabon mais aussi les Ewondo, Bulu, et Beti du Sud Cameroun et de la Guinée équatoriale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 1 233
EAN13 9782336268866
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© 1 ère édition, Centre Culturel Français de Libreville/ Ministère de la Coopération et du Développement, 1991
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296028708
EAN : 9782296028708
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Remerciements Avant propos Introduction 1 - La légende du Soleil, de la Lune et des Etoiles 2 - Les sept fils d’Essamnyamabogë 3 - La légende des trois fils d’Ada 4 - Le mythe de l’Evus 5 - La légende de Ngurangurane, le fils du Crocodile 6 - Le conte de l’orpheline et de la vieille femme Conclusion Bibliographie
Sagesse et initiation à travers les contes, mythes et légendes fang

Bonaventure Mve Ondo
Illustrations de Maître Prosper EKORE
A la mémoire de mon père Paul ONDO MVE (1933-1997)

Remerciements
Que, pour leurs encouragements, leurs conseils, leur soutien et leur infinie patience, soient remerciés ici

Marie-Jo, Chrysis, Guénaël,
mais aussi Idalina Bernard, Françoise Galinier, Ivone da Graça, Lilyan Kesteloot, Richard Bovier, Yves de la Croix, Mamoussé Diagne, Thierry Ekogha, Prosper Ekoré, Fabien Mbeng Ekorezock, Auguste Moussirou Mouyama, Marc Ropivia, et bien d’autres sans oublier Denis Pryen, mon éditeur.
Avant propos
On peut s’étonner que quelqu’un qui a pour profession, comme Socrate, d’enseigner la philosophie, s’intéresse aux contes, aux mythes et aux légendes. Et cet étonnement peut se justifier en apparence par le fait que généralement on oppose radicalement le mythe à la philosophie. Or, cette opposition, qui est le propre de l’ontologie occidentale, n’est pas pertinente car elle appauvrit le texte premier que représente toute forme de récit oral et ne permet pas toujours de prendre en compte la complexité des civilisations qui n’ont pas voulu séparer ces deux modes de pensée que sont l’écriture et l’oralité.
Sagesse et initiation à travers les contes, mythes et légendes fang, c’est d’abord l’aventure de l’homme dans sa quête de sens et de la vérité. Les « textes » fang analysés ici donnent à voir comment la pensée se met en œuvre à partir des images et des symboles, mais aussi à travers des personnages et des êtres qui constituent autant d’allégories, de métaphores et d’exemples à méditer.
Ce livre raconte à sa façon la vie de la conscience, scandée par ses angoisses, ses inquiétudes, mais aussi par ses découvertes. Il met en scène, analyse et révèle toutes les formes sensibles de la pensée dans l’univers de signification fang. Des personnages mythiques comme Zamba ou Nzame et Evus ; des personnages tragiques comme Ombure et l’orphelin ; des figures de l’imaginaire comme les Ebibi ; des héros de récits initiatiques comme Mot Nzame, des paraboles majeures comme la légende du Soleil, de la Lune et des Etoiles, mais aussi celle des Trois fils d’Ada ou enfin celle des sept fils d’Essamnyamabogë. Bref, la culture fang, et donc la culture de l’humanité.
Parmi les récits que nous avons choisi de vous présenter, certains montrent comment le monde est né, comment la contradiction, la souffrance, le mal et la mort sont advenus, comment enfin, par une sorte d’entreprise réparatrice, un ordre nouveau est apparu, porteur de vie et d’espérance. Et, parce que, comme le dit le proverbe, « le fleuve fait des détours parce qu’on ne lui a pas montré le chemin », cette quête est initiation, c’est-à-dire héritage d’une tradition et tout autant ouverture à l’Absolu.
La lecture de ces « textes traditionnels » n’est jamais achevée. Elle est toujours à faire, à renouveler, est toujours à la mode. Depuis la première édition de ce livre, nous avons cherché, au-delà des genres littéraires chez les Fang, à retrouver les liens, les articulations où se joue une certaine aventure de la pensée en même temps que se constitue l’imaginaire de la culture 1 .
Enfin, ce livre s’adresse à tous ceux qui veulent comprendre comment se déroule l’aventure de la pensée dans une civilisation orale. Puisse simplement l’émotion des récits analysés et commentés dans les pages qui suivent contribuer à promouvoir le plaisir de penser !
Montréal, ce 25 février 2007
Introduction
Ce livre rassemble plusieurs essais sur les contes, mythes et légendes fang. Ils ont en commun de relever d’un même effort de réflexion et de recherche. Mieux, de répondre à une même visée. Cette visée, pendant longtemps, nous ne l’avons pas perçue clairement. C’est dans une «pratique», dans une «fréquentation assidue» que nous avons été amené à en prendre conscience. Le seul fait que nous avons été appelé, par les circonstances 2 , par notre métier même, à étudier, à lire ces «textes» et à les interroger, ne pouvait pas s’expliquer par le seul hasard et devait bien signifier quelque chose.
Mais signifier quoi ? Il est sans doute imprudent de donner un sens à une entreprise qui, même si elle s’éloigne des formes universitaires traditionnelles, à savoir l’étude et la critique des textes philosophiques, semble avoir besoin de justifier son unité. Pourtant, cette unité s’est imposée à nous. Pour la désigner, nous nous référons à la notion d’initiation. Cette notion, que l’on rencontre de plus en plus aujourd’hui, n’est pas toujours claire, mais elle est, en ce qui nous concerne, absolument «opératoire» et pertinente. Du dehors, elle rend compte de l’attirance que nous avons pu éprouver pour ces «textes» et qui a pu nous conduire à les situer dans une même perspective de recherche. Du dedans, elle indique que tous ces «textes», si différents en apparence, illustrent une position commune et une intention fondamentale et surtout ont besoin d’être analysés, révélés à nous-mêmes. Cela, nous l’avons ressenti fortement et nous aimerions, ici, tenter de le montrer.
A nos yeux, le thème de l’initiation ou d’une démarche initiatique implicitement contenue dans les «textes traditionnels africains» devient de plus en plus actuel en raison du primat d’une connaissance supérieure que l’on accorde généralement aux vieux et aux hommes des sociétés traditionnelles. Cette démarche est à la fois nouvelle et difficile. Nouvelle parce qu’il ne s’agit pas ici simplement d’opérer une lecture directe de ces «textes». Difficile parce qu’une telle lecture exige de dépasser les apparences et de s’ouvrir aux symboles implicites auxquels ces «textes» renvoient. Elle va donc à l’encontre de ce que nous avons l’habitude de faire lorsque nous expliquons avec nos étudiants les textes de Platon, Saint Augustin, Descartes, Rousseau et Kant. Nous croyons que ce n’est plus seulement dans les «textes» ontologiques strictement définis et qui portent directement et rationnellement sur les choses et les êtres, comme le croit la tradition philosophique occidentale, que l’homme est invité à se connaître, mais aussi et d’abord à partir d’une autre forme de «textes» qui, par leur seule force d’évocation, nous sort des cadres rigides de l’entendement et de la raison, tels que les a définis la tradition philosophique occidentale.
Il me semble d’une façon générale qu’on peut dire des «textes traditionnels» ce que les rabbins disent des textes fondateurs de la Bible : ils sont susceptibles d’être lus et entendus valablement à une multitude de niveaux différents. Toutes ces lectures n’ont cependant pas la même pertinence. Car il en est qui restent très extérieures à la nature véritable de ces grilles qui les violentent. Toute la question est alors de savoir ce qu’il y a en leur fond, où réside leur spécificité et quelle est leur portée. Des chercheurs très différents de par leurs origines, leurs préoccupations, leurs méthodes, voire l’idéologie qui les anime, ont relevé la relation essentielle qu’il semble y avoir entre ces «textes» et leur univers de signification. A nos yeux, ces «textes» sont une véritable «révélation», c’est-à-dire qu’ils ont pour fonction essentielle d’introduire, d’initier aux mystères du Monde. Ils n’ont donc rien à voir avec les textes philosophiques classiques occidentaux qui se présentent sous l’angle de la raison.
Il faut savoir qu’une certaine tradition philosophique occidentale, essentiellement ontologique, se proposait jusqu’ici d’élaborer des hypothèses théoriques — qui étaient ses créatures — et, loin de les laisser vivre leur propre vie, les retenait sous le contrôle de la raison, examinait ce qui en résultait, pesait le pour et le contre et se réservait le droit de trancher. Dans les «textes traditionnels» et surtout dans les mythes, contes et légendes fang que nous allons analyser ici, on peut voir

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