Uchronie : l utopie dans l Histoire
239 pages
Français

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Description

Le terme « Uchronie » est composé des mots grecs « U » et « Chronos » signifiant respectivement « non » et « temps » ce qui peut se traduire par « un temps qui n’existe pas ». C’est le terme qu’inventa le philosophe Charles Renouvier, en 1857, avec son ouvrage précurseur : « Uchronie : l’utopie dans l’Histoire ». Il y entreprend rien moins que de réécrire l’Histoire en partant de l’hypothèse que le christianisme n’étant pas devenue religion d’état sous l’empereur Constantin, la face du monde s’en trouve changée dans la mesure où le monde s’évite les siècles d’obscurantisme, de répression et de tyrannie du catholicisme... Ou quand, au XIXe siècle, la philosophie flirte avec la science-fiction pour donner naissance à un genre littéraire qui connaîtra son heure de gloire un siècle plus tard. Un ouvrage capital à redécouvrir absolument...


Charles Renouvier (1815-1903), né à Montpellier, étudie à l’Ecole Polytechnique et participe au mouvement socialiste et républicain de l’époque. Auteur d’œuvres philosophiques où le protestantisme, est le symbole du libre-penseur face à une société catholique corsetée dans ses conservatismes. Son ouvrage majeur, “Le Personnalisme”, marque la prééminence des valeurs de Justice, de Morale et de Liberté de conscience face à tous les dogmatismes.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782366345001
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection UCHRONIE














ISBN

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © PRNG EDITION S — 2010/2013/2017
PRNG Editions (Librairie des Régionalismes) :
48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.36634.030.3 (papier)
ISBN 978.2.36634.500.1 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.




AUTEUR
CHARLES RENOUVIER



TITRE
UCHRONIE : L’UTOPIE DANS L’HISTOIRE
HISTOIRE DE LA CIVILISATION EUROPÉENNE, TELLE QU’ELLE N’A PAS ÉT é , TELLE QU’ELLE AURAIT PU ÊTRE



AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR
L e manuscrit latin du curieux ouvrage que nous donnons au public porte ce simple titre : UCHRONIA. La suite, en français, d’une autre main que le corps du livre, nous désigne comme l’auteur un moine de l’ordre des Frères Prêcheurs, dont la famille et la patrie ne sont point indiquées, mais qui serait mort à Rome, dans la première année du XVII e  siècle, victime de l’inquisition romaine, un peu après Giordano Bruno. Les caractères extérieurs du manuscrit, que son possesseur actuel a pu apprécier très compétemment, confirment cette date, et donnent celle du commencement du XVIII e au morceau le plus récent de la suite dont nous venons de parler. La première partie de cet appendice explique l’origine de l’ouvrage, et la manière dont il vint aux mains d’un réformé, de famille française, établie en Hollande, qui nous raconte son histoire et les aventures de son père. L’ouvrage en lui-même suppose chez l’auteur une instruction libre et étendue, des notions en bien des choses de science, très épurées pour son temps, et des sentiments plus rares encore. C’est le seul motif que nous puissions admettre d’en suspecter l’authenticité, mais ce motif suffit d’autant moins, que les idées de ce moine, extraordinaires en 1600, paraîtront encore étranges à la plupart de nos lecteurs.
Il s’agit de l’histoire d’un certain moyen âge occidental que l’auteur fait commencer vers le premier siècle de notre ère et finir dès le quatrième, puis d’une certaine histoire moderne occidentale qui s’étend du cinquième au neuvième. Mais cette histoire, mêlée de faits réels et d’événements imaginaires, est en somme de pure fantaisie, et la conclusion de ce livre singulier s’éloigne on ne peut plus de la triste vérité. L’écrivain compose une uchronie, utopie des temps passés. Il écrit l’histoire, non telle qu’elle fut, mais telle qu’elle aurait pu être, à ce qu’il croit, et il ne nous avertit ni de ses erreurs volontaires, ni de son but. Arrivé au terme seulement, il pose la liberté morale de l’homme, en guise de fondement et de réalité sérieuse de son œuvre, mais sans quitter la fiction ; car, supposant alors que certains personnages eussent pris d’autres résolutions qu’ils n’ont fait il y a quinze cents ans, et ces résolutions-là sont celles qu’ils ont véritablement prises, il montre en peu de mots les conséquences de leurs actes, il fait pressentir toute la suite des calamités possibles, interminables, qui en seraient sorties ; et ces calamités sont celles qu’ont éprouvées nos pères et qui pèsent sur nous encore. On verra que l’un des auteurs de l’appendice a insisté, peut-être un peu lourdement, sur cet aperçu des faits réels. Le moine, auteur de l’ Uchronie , ne laisse ses passions s’y trahir qu’un moment. Partout ailleurs, vous diriez une sorte de Swedenborg de l’histoire. Visionnaire qui rêve le passé, il s’exprime avec la même assurance que ferait l’historien le plus sage et le plus attentif à expliquer la série philosophique des événements.
La publication de ce manuscrit eût été impossible il y a deux siècles ou plus. Ce n’est pas que les institutions aristocratiques ou monarchiques y soient attaquées violemment ; la généralité du point de vue et l’élévation de la pensée éloignaient tout danger à cet égard. Ce n’est pas non plus que la religion catholique s’y trouve outragée elle n’y est seulement point discutée. Mais supposer que le christianisme aurait pu ne pas triompher anciennement dans l’Occident, s’établir dans l’Orient seul, et ne rentrer en Europe que tard, après qu’il aurait abandonné sincèrement ses vues dominatrices ; se faire un idéal de l’histoire, où le progrès des sociétés et l’organisation définitive des nations d’élite, entièrement dus à la philosophie et au développement des mœurs politiques, n’assureraient aux religions que le droit des associations libres, limitées les unes par les autres et par la prérogative morale d’un état rationnel, voilà ce qui aurait fait suspecter à bon droit la piété et les intentions des dépositaires d’un ouvrage de ce genre, s’ils avaient osé le divulguer. Le soupçon sur pareille matière menait alors fort loin, en tout pays, comme chacun sait. Au surplus l’un de ces dépositaires qui nous a laissé son témoignage anonyme à la fin du manuscrit, et qui nous a dévoilé ingénument les dispositions de son âme, ne croyait pas que les hommes de son temps fussent en état de participer utilement à ce qui était sa propre vie intellectuelle ; il n’espérait même rien de nos aïeux, rien de nous, postérité déjà reculée. Le livre, comme il l’appelle, lui venait de son père, et il le destinait à ses enfants, comme une nourriture de famille qui les fortifierait en secret.
D’autres raisons s’opposaient à la publication du manuscrit pendant le dix-huitième siècle, ou du moins l’eussent rendue inopportune. Ce siècle, qu’on a nommé siècle de la philosophie, fut bien plutôt celui de la vulgarisation des procédés rationnels, et de l’application pratique de la raison à toutes choses. La spéculation proprement dite y est faible, et cela doit être, parce que plus forte, plus élevée, plus désintéressée, elle eût éloigné trop souvent le penseur de ses préoccupations actuelles, humaines, pratiques, politiques. Ce siècle est en quelque sorte le premier de l’humanité depuis dix-huit cents ans ; je veux dire qu’on y voit l’humanité s’y prendre elle-même pour objet, raisonner sur soi, travailler sur soi, compter sur soi, viser à s’organiser et à se conduire par soi et pour soi. Ce siècle est donc aussi le siècle de l’histoire, caractère qui nous frapperait en lui plus qu’il ne fait, si nous-mêmes nous n’étions pas historiens et antiquaires en tout, à tout propos, et si j’ose dire à tout prix. En effet, l’une des grandes conditions de la possession de l’humanité par elle-même est la connaissance exacte de son passé, dégagé des nuages de la fable, affranchi du prestige des fausses origines divines, des commandements célestes apocryphes, et de ces traditions de droit surhumain, parfois inhumain, qui serrent, arrêtent, enchaînent, étouffent les âmes, fondent la servitude. C’est ainsi que l’enfant devenant homme, doit, pour se connaître, connaître aussi son enfance, et en reprendre possession comme d’une partie de sa conscience, mais en éclairant les fantômes dont son imagination, in formée par des mensonges de nourrice, a pu être obsédée. On avait écrit l’histoire avant le dix-huitième siècle, mais les grands esprits du siècle précédent la dédaignaient d’ordinaire, car ils la croyaient tenue de conserver par le mensonge les liens qui attachent le peuple aux puissances spirituelles et temporelles. Ils ne songeaient pas qu’avec les fières spéculations, leur unique ressource, ils se réduisaient au rôle d’esclaves déguisés en maîtres, au sein des toutes puissantes habitudes, prêtes à régner le lendemain comme la veille des saturnales de la pensée pure ; et que, s’ils s’affranchissaient vraiment par la force du génie, nais seuls, et encore n’était-ce point sans s’exposer aux persécutions et aux supplices, la triste humanité continuait sa route loin d’eux, les maudissait même, aveuglée qu’elle était, et serrée dans les liens de sa fausse histoire et de ses traditions puériles. Aussi prenaient-ils souvent le parti de mépriser le vulgaire ( odi profanum …), tandis qu’il aurait fallu le convoquer d’abord au mystère de la connaissance des faits humains, au réel spectacle des événements du monde, et faire ainsi qu’il n’y eût plus de mystères, plus de profanes à écarter. La grande, l’irrécusable rév&

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