Un pas dans l'univers de la philosophie

Alpha Amadou Sy

Description

L'enseignement de la philosophie au Sénégal est aujourd'hui menacé alors même que cette matière intervient de façon déterminante dans l'affirmation de soi et la construction d'une véritable citoyenneté. L'auteur met à la disposition des candidats au baccalauréat et des professeurs de philosophie un support didactique de qualité. La finesse de l'analyse conceptuelle, articulée à des références scientifiques, culturelles et historiques, facilite l'initiation à la philosophie, non sans donner envie d'en savoir beaucoup plus.


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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 octobre 2015
• Nombre de lectures: 326
• EAN13: 9782336393780
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
A LPHA A MADOU SY





Un pas dans l’univers de la philosophie


Manuel à l’usage des candidats au bac et des professeurs de philosophie
Copyright


























© L’H ARMATTAN , 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75 005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
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EAN Epub : 978-2-336-74389-9
D U MÊME AUTEUR

En duo avec Mamadou Abdoulaye Ndiaye :
Africanisme et théorie du projet social , Paris, L’Harmattan, janvier 2001, 320 pages, Collection Sociétés africaines et diaspora », Préface de Amady Aly Dieng ;
Les Conquêtes de la citoyenneté, Essai politique sur l’Alternance , Dakar, Éditions Sud Communication, mars 2003, 110 pages, Préface de Babacar Touré ;
L’Afrique face au défi de la modernité. (La quête d’identité et la mondialité ), Dakar, Éditions Panafrika-Silex-Nouvelles du Sud, novembre 2006, 286 pages, Préface de Amady Aly Dieng ;
Esthétique négro-africaine et quête d’universalité ou quelques considérations sur l’œuvre de Kalidou Kassé , Dakar, Éditions Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud, octobre 2007, traduit en anglais par le Professeur Badara Sall, 82 pages, avec une quinzaine de tableaux ;
La Presse et le jeu politique au Sénégal , 2008, Inédit.
En solo
L’imaginaire saint-louisien, (domou n’dar), à l’épreuve du Temps, 92 pages ; Fama Éditions, Thiès, décembre 2009 ; L’imaginaire saint-louisien (domou ndar) à l’épreuve du temps ; 2 ème édition, Paris, L’Harmattan, octobre 2014, 110 pages ;
L’Afrique et le défi républicain. Une lecture des élections sénégalaises de mars 2009, Paris, L’Harmattan, avril 2011, 269 pages, Préface de Amady Aly Dieng ;
Le 23 juin au Sénégal (ou La souveraineté reconquise), Paris, L’Harmattan, janvier 2012, 154 pages, Préface de Mame Less Camara ;
Les élections présidentielles de mars 2012 au Sénégal, le triomphe de la volonté populaire, Paris, L’Harmattan, avril 2013 ;
Élégie pour l’Espérance , Préface de Mariama Ndoye (à paraître chez L’Harmattan).
R EMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer ici ma profonde gratitude à :
Babacar Touré, pour son soutien originel à cette aventure intellectuelle ;
Tous mes anciens élèves, pour cette immense estime qui continue à se jouer du Temps en alimentant une relation nouée au deuil de leur adolescence ;
Abdoukhadre Diallo, Youssou Diop, Mouhamet Gaye, Mamadou Mbodj, Ndèye Fatou Fall Sané, Alioune Badara Seck, Pr Ibrahima Wane, pour avoir lu et relu ce texte avec rigueur et générosité ;
Tous mes Professeurs de philosophie au nombre desquels Ahmet Tidiane Talla, Abdoulaye Bara Diop, Mamoussé Diagne, Abdoulaye Élimane Kane, Boubacar Ly, feu Alassane Ndaw, Aloyse-Raymond Ndiaye, et Dieydi Sy ;
Toute la promotion du Département de philosophie de l’Université de Dakar de 1977, particulièrement à Mme Ndèye Saoulou Ndoye, Mame Less Camara et Mamadou Mbodj ;
Mes collègues Oumar Babou Dieng, Mamadou Diop, Wagane Diouf, Mamadou Mbodj et Mamadou Sène, entre autres, pour ces merveilleux moments de partage et d’abnégation passés ensemble au prestigieux Lycée Faidherbe de Saint-Louis, devenu Lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall ;
Gamou Sy Mbodj et ses enfants miens, pour cette atmosphère fortement teintée de compréhension, d’affection et de sérénité, et si exceptionnellement propice à la production intellectuelle.
D ÉDICACE


À la mémoire d’un de mes Maîtres et ami, Amady Aly Dieng
Citation


« C’est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher… Les bêtes brutes, qui n’ont que leur corps à conserver, s’occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la principale partie est l’esprit, devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture. »
René Descartes
A VANT-PROPOS

Ce livre est l’approfondissement, sur la base des notes prises par mes élèves 1 , de « Lettre à un débutant » 2 , une communication présentée dans le cadre d’un séminaire organisé par la Coordination Nationale de Philosophie du Sénégal. Sans doute, la tutelle aurait-elle jugé le texte assez intéressant pour se décider de le mettre en ligne sur le site de la Structure Nationale de Formation Continue.
Son projet d’écriture résulte de l’idée de plus en plus partagée selon laquelle le Sénégal souffre d’un réel déficit philosophique. Sous les effets conjugués de la création parfois irrationnelle 3 d’établissements de proximité et du nombre toujours plus consistant de jeunes qui accèdent à l’école française, des milliers d’élèves se retrouvent en classe de Terminales. Certes, cette poussée démographique du monde scolaire, en tant qu’elle témoigne d’une victoire certaine sur la lutte contre l’ignorance et l’obscurantisme, est tout à fait positive. Mais, dans le même mouvement, sa prise en charge par l’État sénégalais présente des lacunes qui en limitent drastiquement la portée ; au nombre de celles-ci, l’encadrement pédagogique qui n’est sans doute pas le moindre !
Confrontée à ce flux démographique scolaire, l’Autorité s’est confinée à recruter des professeurs dont la plupart 4 , pas plus qu’ils ne maîtrisent les contenus, n’ont bénéficié d’aucune formation pédagogique. Cette lacune est gravement accentuée par le fait que rares sont les établissements dotés de bibliothèques, a fortiori de médiathèques. Quant à la connexion internet, elle reste aujourd’hui encore un luxe dans les localités où la rareté des ordinateurs rivalise avec l’irrégularité de la fourniture en électricité.
Ayant parcouru dans le cadre de mes missions, la région naturelle du Fleuve Sénégal, de Saint-Louis à Ndouloumadji, en passant par Podor, Dodel, Aéré Lao, Cascas, Goléré, Mboumba, Pété et Thilogne, il m’a été donné de me rendre compte de l’état de dénuement dans lequel végètent les candidats au bac dans ces localités. Cette prise de conscience a suscité le sentiment de l’existence d’une République à double vitesse : une faible minorité disposant de toutes les commodités (professeurs titulaires, médiathèques et, au besoin, répétiteurs) face à des élèves en quête hypothétique d’un abri provisoire et d’enseignants qui ont le profil de l’emploi.
Cet état grippal affecte très particulièrement une discipline comme la philosophie qui semble être l’expression condensée de bien des maux qui affectent le système scolaire sénégalais. Le nombre croissant d’élèves de classes de Terminale a eu comme conséquence le recrutement massif de professeurs destinés à l’enseignement philosophique, alors qu’ils sont des sociologues de formation 5 . Injectés dans le système sans la moindre initiation pédagogique, ils sont souvent démotivés par l’absence notoire d’un plan de carrière. Du coup, l’Autorité donne le sentiment d’être davantage mue par le souci d’une présence formelle, que par celui de dispenser de véritables enseignements-apprentissages.
Il s’y ajoute que rares sont les manuels suffisamment inspirés du programme officiel de philosophie pour servir de support didactique performant. 6 Et au cas où ils existent, peu nombreux sont les établissements qui se soucient de les acquérir afin de mettre les enseignants dans des conditions correctes d’exercice de leur profession.
Ce tableau, pas du tout reluisant, expose la discipline à bien des dangers dont le moindre n’est sans doute pas sa dévalorisation progressive. Or, une telle perspective est d’autant plus catastrophique que l’enjeu de l’enseignement de la philosophie déborde la sphère académique. Il intervient de manière déterminante dans l’affirmation de cette subjectivité pleine et entière qui hisse l’homme à la dignité de la véritable citoyenneté, forcément solidaire du sens de la créativité, de l’altérité et du politique.
Certes, tout ap