Wittgenstein et l ordre du monde
285 pages
Français

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Wittgenstein et l'ordre du monde , livre ebook

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Description

Cette étude de la première période de l'activité philosophique de Wittgenstein se propose de déterminer ce que ce dernier entendait par l'"ordre du monde", ordre auquel l'être humain doit se conformer pour atteindre le bonheur. Contrairement aux interprétations les plus courantes, l'auteur démontre ici que la première philosophie de Wittgenstein est aussi profondément mystique que logique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 107
EAN13 9782296258860
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

WITTGENSTEIN
ET L’ORDRE DU MONDE
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau
et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions


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Susanna LINDBERG, Heidegger contre Hegel : les irréconciliables , 2010.
P asquier L AMBERT


Wittgenstein
et l’ordre du monde


L’Harmattan
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12082-2
EAN : 9782296120822

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Préface
L’ ÉTUDE que l’on propose dans ces pages porte sur les rapports entre la logique, l’éthique et l’esthétique durant la première période de l’activité philosophique de Wittgenstein, qui débute en 1911, alors qu’il commence à s’intéresser aux problèmes de la logique et de la philosophie, et se termine en 1921, lors de la première publication officielle du Tractatus. De façon précise et globale à la fois, on tentera de déterminer ce que Wittgenstein entend généralement par l’« ordre du monde », afin de comprendre comment il en est arrivé à conclure qu’un tel ordre existe bel et bien et pourquoi il estimait inévitable pour un être humain qu’il y conforme sa volonté. En effet, si Wittgenstein observe qu’il n’existe pas d’ordre a priori des faits, ceux-ci étant tous contingents et connus a posteriori , il est toutefois assuré qu’il y a un ordre a priori du monde ; autrement dit, le monde constitue nécessairement une structure transcendante garantissant l’accord de la pensée avec la réalité, alors que les faits sont empiriques et sont donc ce qui est changeant dans le monde {1} . Dès lors, s’attacher aux faits ne peut mener à cet état que Wittgenstein qualifie, sur le plan éthique, de « bonheur » ou de « vie heureuse », et qui correspond, au niveau logique, à l’ordre du monde. En des termes qui se rapprochent du stoïcisme antique, on peut dire que la conformité à l’ordre du monde est, selon Wittgenstein, la condition d’une vie heureuse. Il reste à savoir ce qu’il faut entendre exactement par une telle attitude : est-elle possible et, si c’est le cas, en quoi consiste-t-elle concrètement ?
Afin de répondre efficacement à cette question, l’étude qui suit comporte trois parties visant à déterminer son sens et sa portée. La première aborde la relation entre le langage et le monde, qui est élucidée par l’analyse de la syntaxe logique ; Wittgenstein entend ainsi résoudre les problèmes de la philosophie, qui résultent selon lui d’une mauvaise compréhension de la logique du langage. La deuxième traite des modalités de la subjectivité ; d’abord, du sujet selon la division instaurée au sein de sa volonté, séparée entre la volonté empirique qui ne peut intéresser que la psychologie et la volonté transcendantale dont s’occupe la métaphysique ; ensuite, du sujet dans son rapport à l’éthique. La troisième expose la hiérarchie des stades de l’éthique qui mène vers l’esthétique ou le mystique (les deux termes étant à peu près synonymes pour Wittgenstein), ultime étape d’un cheminement qui s’achève sur une exhortation radicale au silence et à une vie à la fois active et contemplative, la contemplation n’excluant pas l’action mais se trouvant proprement actualisée en elle.
La logique éclaire non seulement la relation entre le langage et le monde, mais rend compte également de la représentation des pensées sous forme de propositions. L’élucidation des liens entre le langage et le monde ne peut s’effectuer qu’en partant de la logique, par la recherche d’un ordre du monde prédéterminé auquel la proposition, et par conséquent la pensée de tout sujet, doit se conformer : il n’y a dans le monde que des faits, qu’il s’agisse des états de choses, des signes propositionnels ou des images de la pensée, représentés grâce à la forme logique qui leur est commune et qui est la forme même de la réalité, et ces faits sont tous situés dans l’espace logique ; le tout forme l’image logique du monde, la seule que le sujet humain puisse avoir qui corresponde adéquatement à la réalité. Cette activité d’élucidation de la relation entre le langage, le monde et la pensée par l’analyse logique pourrait ne causer aucun problème si l’on ne devait s’interroger par ailleurs sur le statut de la subjectivité en jeu dans cette opération, ainsi que sur celui des propositions énoncées par le sujet pour s’enquérir d’une relation qui, jusque là, pouvait sembler parfaitement transparente et cohérente ; mais c’est justement à ce niveau de la discussion qu’apparaissent les principaux problèmes attachés au projet de Wittgenstein. La recherche d’une relation entre le langage et le monde se trouve en effet déstabilisée par le statut hautement problématique des propositions qui doivent rendre compte des autres propositions : à quelle sphère en effet appartiendrait le langage « métaphysique » de la philosophie qui permet de parler du langage « empirique » de la science ? Après avoir exposé la manière dont Wittgenstein conçoit les liens logiques entre le langage et le monde, c’est à cette question que l’on doit tenter de répondre, en expliquant de façon détaillée la nature et la tâche de la philosophie afin de les distinguer de celles de la psychologie et des autres sciences, et de montrer qu’il ne peut y avoir qu’un seul langage.
Le statut de la subjectivité pose également problème dans le projet de Wittgenstein. En effet, lorsque le sujet surgit pour rendre compte de la philosophie de la représentation et de la volonté que le Tractatus propose, les exigences de cohérence sont constamment ébranlées par la double position qu’il doit occuper, empirique d’une part et transcendantale d’autre part, car il faut qu’il prenne à la fois la place d’un sujet particulier dans le monde afin de pouvoir penser et agir, et celle d’un sujet absolu qui puisse s’extraire de l’ensemble des faits pour se situer à la limite du monde afin de pouvoir le contempler ou simplement se le représenter. Ce problème ne pourra être résolu que si l’on accepte, à la suite d’un cheminement éthique, la possibilité métaphysique d’une disparition complète du sujet de la pensée, si ce n’est plutôt de la pensée du sujet.
L’acheminement vers l’esthétique dans le champ de l’éthique s’accomplit selon trois niveaux différents mais reliés correspondant à trois attitudes du sujet envers le monde : les attitudes morale, stoïcienne et esthétique, cette dernière pouvant être considérée comme l’aboutissement qui mène en quelque sorte d’une morale de la vertu au stoïcisme, puis enfin à la contemplation esthétique, entendus comme stades ou étapes de l’existence humaine. L’état et la relation de ces divers stades de la vie heureuse ne se retrouvent pas exactement ainsi chez Wittgenstein, mais ses remarques, outre le fait qu’il compare les propositions du Tractatus aux traverses d’une échelle, corroborent largement une telle systématisation. Par ailleurs, ces mêmes remarques permettent de conclure qu’il a vraisemblablement évolué de la moralité vers le stoïci

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