Avec des jeunes de toute la terre
105 pages
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Description

En 1970, frère Roger a annoncé la tenue d’un concile des jeunes. Cette perspective a déclenché une recherche avec des jeunes de toute la terre, qu’ils soient visités là où ils vivent, ou qu’ils affluent en nombre croissant sur la colline de Bourgogne où est établie la communauté.


Dans son journal il raconte ces années, qui sont pour lui colorées par l’approche puis par l’ouverture et les débuts du concile des jeunes. Il fait aussi le récit de sa vie au milieu des plus pauvres au Chili et à Calcutta. De temps à autre, le journal s’interrompt et laisse place à une réflexion sur des questions que les jeunes se posent : Comment prier ? Un croyant peut-il douter ? Peut-on s’engager pour toute la vie ? Qui est le Christ ? Pourquoi l’Église ? Quel est le sens de la souffrance ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782850404085
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frère Roger, de Taizé
Avec des jeunes de toute la terre
Vivre l’inespéré
et
Étonnement d’un amour
1972 - 1976
Collection Les écrits de frère Roger, fondateur de Taizé
copyright © 2016 Ateliers et Presses de Taizé,
71250 Taizé, France
Photos de couverture : S. Leutenegger
ISBN 978 2 85040 407 8
e-book ISBN 978 2 85040 408 5
Communauté, 71250 Taizé
Tél. 03 85 50 30 30
community@taize.fr – www.taize.fr
À l’écoute des intuitions des jeunes
1972

 
Dans les années qui suivent la clôture du concile Vatican II (décembre 1965), frère Roger se tient attentivement à l’écoute des jeunes qui se rendent de plus en plus nombreux à Taizé. Une première rencontre internationale y est organisée en 1966, une autre en 1967. Les secousses qui traversent les nouvelles générations en 1968 ont des répercussions jusque sur la colline. À Pâques 1970, entouré d’une équipe intercontinentale, frère Roger annonce la tenue prochaine d’un concile des jeunes qui va être préparé pendant plusieurs années. À Pâques 1972, nouvelle annonce : ce concile des jeunes sera ouvert en 1974. Le précédent volume des Écrits de frère Roger a fait écho à cette période 1966-1972. Maintenant, en 1972, la préparation du concile des jeunes s’intensifie, elle suscite beaucoup de questions auxquelles frère Roger répond dans l’interview qui suit.

 
Frère Roger, pourquoi un concile des jeunes *  ?
Depuis les années 1960, des jeunes chaque année plus nombreux venaient à Taizé. Repartant d’ici, ils se demandaient avec une insistance inquiète comment vivre là où ils étaient cette parole du Christ qu’ils avaient mieux comprise dans la prière, dans le dialogue. D’abord cela ne nous préoccupait pas outre mesure et nous pensions : plus tard, ils découvriront l’application dans le milieu où ils vivent, dans leur Église… À la longue, cependant, ce hiatus de plus en plus évident entre ce qu’ils percevaient à Taizé et ce qu’ils pouvaient en vivre dans leur vie quotidienne commençait à créer un malaise.
La réponse nous fut soufflée lors d’un week-end des vacances du mardi gras 1969. Alors que nous attendions quelques jeunes, il en vint des centaines de quarante-deux nations. Dans l’église comble, je me disais : quarante-deux nations sur la colline, c’est un petit concile ! L’œcuménisme est dans l’impasse. La réponse que nous, petite communauté de Taizé, n’avons pu donner, nous pourrions peut-être la donner ensemble avec eux. Eux détiennent la réponse. Eux, les jeunes.
Les frères à qui je parlai de cette idée furent captivés. Des hommes d’Église, aussi. Finalement, c’était moi qui restais le plus sur la réserve.
L’idée de ne pas être dans la continuité d’une tradition me heurtait. Il y avait bien à l’époque un concile de Hollande, mais il n’y avait jamais eu de concile de jeunes. Aussi me fut-il très difficile de prononcer pour la première fois ce mot de concile des jeunes devant des milliers de garçons et de filles venus ici à Pâques 1970.
Si l’idée d’un concile de jeunes a germé, c’est à cause de l’échec de l’œcuménisme ?
L’œcuménisme a atteint un plafond. De l’indifférence entre chrétiens séparés, nous sommes passés à des relations meilleures mais qui n’aboutissent pas à une unité concrète dans le corps du Christ. Comment faire la trouée ? Comment répondre aux questions exigeantes des jeunes ? Pour eux, les institutions d’Église ont perdu toute crédibilité. Il était donc essentiel de trouver un moyen de tenir ensemble, provisoirement mais pour une certaine durée, et de nous interroger à travers le monde entier d’une même manière. Sans pour autant créer un nouveau mouvement. Pas de recherche d’unité chrétienne sans une volonté d’aller partout et de se rejoindre les uns les autres.
C’est ce qui se passe déjà avec la préparation de ce concile des jeunes. Un peu partout, de petits groupes, de petites communautés poursuivent dans la vie quotidienne la recherche entreprise à Taizé. Certains voyagent à la rencontre d’autres jeunes, à l’écoute en particulier des aspirations de ceux de l’hémisphère sud. Quel est le sens de ce temps d’annonce et de ce temps d’écoute ?
Dans les premiers temps de l’Église, les chrétiens allaient les uns chez les autres, ils s’apportaient des lettres, de communauté à communauté. Ils se voyaient, se parlaient, et entraient ainsi en communion les uns avec les autres. Comme nous n’avons pas beaucoup de possibilités matérielles, et que nous ne souhaitons pas en avoir, ce sont les jeunes eux-mêmes qui gagnent l’argent nécessaire aux voyages afin que ceux d’entre eux qui sont les plus préparés partent.
Durant ce temps d’écoute, vous avez la conviction que les intuitions fondamentales viendront des jeunes des continents du sud. Vous pouvez préciser ce qui fonde votre conviction ?
À travers eux, nous pouvons revenir à certaines sources de l’humanité. Des Brésiliens me disaient un jour : « Nous sommes des êtres affectifs, sentimentaux, nostalgiques et incapables de solitude. » Nous, occidentaux, sommes des êtres qui avons acquis, par notre éducation et notre héritage ancestral, la maîtrise de nous-mêmes. Mais nous avons perdu notre fraîcheur, notre spontanéité, le goût du jeu. Nous ne savons plus jouer. Nous ne savons que gagner de l’argent, travailler pour gagner, nous reposer pour être plus frais au travail. Quelle conception de l’existence ! Pour eux, c’est le contraire. On se donne à ce grand jeu qu’est l’existence où l’on sait rire, pleurer, jouer… J’ai grande confiance en ces peuples et en leurs vieilles chrétientés. Ce sont eux qui nous apporteront les réponses pour la vocation œcuménique.
Le concile des jeunes commencera en 1974. Quelle forme prendra-t-il ?
Un questionnaire est parti dans les cent trente et un pays où est lue la Lettre de Taizé , sorte de petit journal de la préparation du concile des jeunes. Ce questionnaire demande aux jeunes comment ils voient les choses  1 . Au début de l’année 1973, nous récapitulerons toutes les intuitions et ce n’est qu’à ce moment-là que l’on pourra dessiner les premières lignes du concile des jeunes.
« Le concile des jeunes sera une longue marche », avez-vous dit un jour. Avez-vous une idée de sa durée ?
Dans leurs lettres, les Africains expliquent que la préparation est hâtive. Selon eux, il aurait fallu attendre un peu plus avant de commencer, alors ils souhaitent que le concile des jeunes dure le plus longtemps possible. C’est tout ce que nous savons pour l’instant.
Dans l’une des Lettres de Taizé , vous écrivez : « Par certaines nuits d’août, il m’arrivait de marcher seul sous un ciel chargé d’étoiles alors que des milliers de jeunes séjournaient sur la colline. Et je me disais : les multiples intuitions de ces jeunes sont comme des luminaires dans ma nuit. » De quelles intuitions voulez-vous parler ?
J’écoute ces jeunes et je me dis : que se passe-t-il donc sur cette colline où tu as d’abord vécu seul ? Tu ne pensais jamais voir tellement de monde. Surtout pas des jeunes. Un homme qui vieillit ne songe pas à voir beaucoup de jeunes dans les lieux où il habite. Et voilà qu’ils viennent de plus en plus nombreux. Je me pose souvent la question : qui es-tu ? Je réponds : un homme pauvre qui ne sait pas grand-chose. Je me demande : que souhaites-tu ? Je vais dire ma pensée très profonde : aimer le Christ et aimer l’Église. La vocation œcuménique monte immédiatement en moi. Et je me demande encore : que souhaites-tu pour eux ? S’ils aimaient le Christ ; s’ils aimaient son. corps, cette communion unique qui s’appelle l’Église, ce serait exceptionnel. Mais tu ne peux rien pour cela. Tu es un homme pauvre. Heureusement, il y a les intuitions des jeunes.
Quelles intuitions, précisément ?
Elles sont nombreuses. Par exemple celle qui domine actuellement et que nous avons récapitulée à Pâques dernier : comment devenir des signes de contradiction selon l’Évangile, là où profit et consommation l’emportent  2 

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