Chrétiens et Musulmans adversaires ou partenaires ?
221 pages
Français

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Chrétiens et Musulmans adversaires ou partenaires ? , livre ebook

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Description

L'islam serait-il un péril pour l'Europe et une menace pour l'Eglise ? Pour le Père Michel Lelong, les chrétiens et les musulmans ne sont pas des adversaires, mais des partenaires, appelés à promouvoir ensemble les valeurs spirituelles et la paix entre les peuples.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2007
Nombre de lectures 257
EAN13 9782336252780
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chrétiens et Musulmans adversaires ou partenaires ?

Michel Lelong
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.ibrairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296041400
EAN : 9782296041400
Père Michel Lelong
Né à Angers, le 25 février 1925. Licencié ès-lettres (Licence d’arabe). Docteur ès-lettres (Doctorat d’Etat). Thèse principale : “Le patrimoine musulman dans l’enseignement tunisien”. Thèse complémentaire : “Les relations entre l’Eglise catholique et l’islam en Tunisie, de 1930 à 1968”.
Membre de l’Institut des Belles Lettres Arabes (IBLA) de Tunis (1956-1975).
Animateur du Secrétariat de l’Eglise de France pour les relations avec l’Islam (1975-1980).
Chargé d’Enseignement à l’Institut de Sciences et de Théologie des Religions (ISTR) de l’Institut Catholique de Paris (1970-1986).
Secrétaire Général du Groupe de Recherche Islamo-Chrétien (GRIC) (1975-1990).
Cofondateur du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne (GAIC).
Chevalier de la Légion d’Honneur.
Officier de l’Ordre National du Mérite.
Principales publications
Pour un dialogue avec les athées (Le Cerf, 1965).
J’ai rencontré l ’ Islam (Le Cerf, 1976).
Le don qu’il vous a fait (Le Centurion, 1977).
Deux fidélité, une espérance (Le Cerf, 1979).
La tradition islamique (en collaboration avec Sahar Moharram) (Club du Livre et du Disque, 1979).
L’Islam et l ’ Occident (Albin Michel, 1982).
Guerre ou Paix à Jérusalem? (Albin Michel, 1983).
L’Eglise nous parle de l’Islam : du Concile de Jean-Paul II (Le Chalet, 1984).
Si Dieu l’avait voulu (Tougui, 1984).
De la prière du Christ au message du Coran (Tougui, 1991).
L’Eglise catholique et l’Islam (Maisonneuve et Larose, 1993).
La vérité rend libre (François-Xavier de Guibert, 1999).
Jean-Paul II et l ’ Islam (François-Xavier de Guibert, 2003).
Le choix de Cécile (roman) (François-Xavier de Guibert, 2005).
Prêtre de Jésus-Christ parmi les Musulmans (François-Xavier de Guibert, 2007).
Articles dans “Le Monde”, “Le Figaro”, “La Croix”, “Arabies”, “France-Pays-Arabes”, “Jeune Afrique”, etc.
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Père Michel Lelong AVANT-PROPOS I - Le pape et la Mosquée bleue II - Foi et Raison III - Les rites séparent-ils ? IV - Qu’est-ce qu’un prophète ? V - La croix du Christ VI - Le prophète Mohamed VII - Un choc des civilisations ? VIII - La lettre et l’esprit IX - Condition de la femme et religions X - De la guerre à la spiritualité XI - Quelle vie après la mort ? XII - De l’Ancien Testament au Coran NOTES
AVANT-PROPOS
En ce début du XXI éme siècle, une des questions majeures qui se posent à nos sociétés européennes, de tradition chrétienne, mais désormais largement sécularisées, est l’avenir de leurs relations avec les pays musulmans, si proches de nous. A ce propos, deux réalités doivent être prises en considération : la présence, en Europe, de Musulmans de plus en plus nombreux, et celle de communautés chrétiennes, depuis des siècles, dans le monde musulman. Considérées parfois comme des causes de difficultés supplémentaires, ces deux réalités pourraient et devraient favoriser les échanges culturels entre l’Europe et les Etats arabes. Mais, pour qu’il en soit ainsi, il faut que soient levés les malentendus et clarifiés les points de vue des uns et des autres. Il convient donc que soit approfondie la réflexion théologique sur les convergences et divergences existant entre la foi chrétienne et la foi musulmane. Il faut aussi que soit examiné attentivement le contexte international dans lequel se situent, de nos jours, les relations entre les puissances occidentales et le Etats du Maghreb, du Proche-Orient, d’Afrique subsaharienne et d’Asie.
Faute d’une telle approche, on verra, de tous côtés, prospérer les amalgames, les uns ne voyant l’islam qu’à travers l’immigration, ou l’accusant de favoriser le terrorisme ; les autres ne percevant le christianisme qu’à travers la politique de Monsieur Bush, ou sous la forme du prosélytisme agressif mené par des sectes n’ayant d’“évangéliques” que le nom ; d’autres, enfin, en venant à confondre le judaïsme avec la politique de répression menée, ces dernières années, par les successifs gouvernements israéliens.
Comment s’étonner, dès lors, que conditionnée par des médias plus ou moins objectifs, une partie des opinions publiques, sur toutes les rives de la Méditerranée, ait trop souvent succombé à la tentation de la peur envers des voisins présentés comme des adversaires redoutables : peur de l’islam chez certains Chrétiens, mais aussi chez beaucoup d’ardents défenseurs de la laïcité ; méfiance chez de nombreux Musulmans envers un Occident qu’ils considèrent encore comme “chrétien” et auquel ils reprochent sa “décadence morale” autant que sa politique de “deux poids, deux mesures” ; enfin, chez de nombreux Juifs, tendance à considérer une critique légitime de la politique israélienne comme un dangereux retour de “l’antisémitisme”.
On ne pourra, à l’évidence, sortir de telles confusions que par un débat sérieux et serein, non seulement entre les croyants des diverses religions, mais entre croyants et incroyants, et aussi, à l’intérieur de chaque communauté de foi, entre les divers courants de pensée qui s’y expriment. Car, on l’oublie trop souvent, au sein de l’Eglise catholique et des autres Eglises chrétiennes, comme dans le judaïsme et dans l’Umma musulmane, il existe des interprétations bien différentes des Livres saints transmis et vénérés par chaque religion. Cette diversité a conduit souvent — et conduit encore parfois — à des conflits et excommunications réciproques entre croyants d’une même confession. Mais elle pourrait — et devrait — être source d’un approfondissement culturel et spirituel, si elle suscitait un libre débat, enrichissant pour tous.
C’est pour contribuer à ce débat qu’après quarante ans de ministère sacerdotal parmi les Musulmans, j’ai voulu écrire les pages qui suivent. Elle se situent pleinement dans la perspective de ce que me disait, quelques semaines avant son retour vers Dieu, un des pionniers du dialogue islamo-chrétien, le philosophe thomiste Louis Gardet : “Pour que des relations sereines s’établissent entre les Chrétiens et les Musulmans, il faut que les Chrétiens parlent de l’islam de telle façon que les Musulmans se reconnaissent dans ce qui est dit de leur foi ; et il faut que les Musulmans parlent du christianisme de telle façon que les Chrétiens se reconnaissent dans ce qui est dit de la leur”.
Il faut bien constater que, dans l’une et l’autre communauté, cette sage recommandation de Louis Gardet n’est que rarement observée. Un homme pour lequel j’ai une profonde admiration, le Pape Benoît XVI, semble, lui-même, l’avoir un jour oubliée. C’est ainsi que, dans la conférence qu’il fit à l’Université de Ratisbonne, en 2006, il parla des relations entre foi et raison, dans l’islam, en des termes qui ne correspondaient pas à ce que pensent et disent les Musulmans. D’ailleurs, quelques jours après cette déclaration, une quarantaine de personnalités musulmanes - Muftis, théologiens, universitaires - appartenant à de nombreux pays, adressèrent au Pape une longue lettre, dans laquelle on pouvait lire :

“Très Saint Père, tout en admirant vos efforts pour dénoncer la prédominance du positivisme et du matérialisme, nous devons néanmoins relever quelques erreurs dans le fait de mentionner l’islam comme un contre-exemple d’un juste usage de la raison, et dans les assertions que vous avancez pour étayer votre raisonnement. Nous savons qu’il existe des non-Musulmans et en particuliers des Catholiques qui sont compétents en islamologie. Mais nous ne pouvons le dire des experts auxquels vous vous êtes référé, car ceux-ci ne présentent pas de façon exacte la véritable pensée des Musulmans (...). Nous partageons votre désir d’une dialogue franc et sincère. Nous voulons continuer à établir avec l’Eglise catholique des relations de paix et d’amitié, fondées sur le respect mutuel et la recherche de la justice̶

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