Coran
32 pages
Français

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Description

Le mot al-Qur'ān (traditionnellement transcrit « Coran »), qui procède d'une racine attestée dans les plus anciens éléments de la prédication de Mahomet, semble exprimer l'idée d'une « communication orale », d'un « message », transmis sous forme de « récitation à voix haute …

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Date de parution 27 juin 2016
Nombre de lectures 172
EAN13 9782341003223
Langue Français

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782341003223
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Coran
Introduction
Le mot al-Qur’ān (traditionnellement transcrit « Coran »), qui procède d’une racine attestée dans les plus anciens éléments de la prédication de Mahomet, semble exprimer l’idée d’une « communication orale », d’un « message », transmis sous forme de « récitation à voix haute ». Cette triple notion, par sa complexité même, caractérise l’état premier d’une «   révélation » verbale, qui ne reçut que lentement la sanction de l’écriture et ne fut fixée en un «   livre » que près d’un demi-siècle après la mort du prophète de l’ islam.
1. Du message au « fait coranique »
• La vulgate coranique
Dans la forme qui se trouva dès lors reconnue et qui est demeurée immuable depuis treize siècles, le Coran est composé de cent quatorze chapitres, ou sourates (de l’ arabe al-sūra ), subdivisés en versets ( āyāt ) et classés selon un ordre de longueur décroissante, mode de classement qu’on retrouve en plusieurs types de recueils poétiques ou philologiques constitués dans le monde sémitique. Cette ordonnance purement formelle a posé dès l’origine des problèmes délicats aux musulmans soucieux de commenter et d’interpréter le texte « révélé » : elle ne correspond, en effet, ni à un classement par matières, ni à un classement chronologique. Les érudits de l’Islam médiéval s’efforcèrent donc, pour expliquer les versets coraniques, de déterminer minutieusement les circonstances qui étaient réputées avoir entouré la « révélation » de chacun des éléments de la prédication. Pour ce faire, ils se fondaient sur les traditions orales consacrées aux faits et gestes de Mahomet, qui furent, pendant les cent cinquante premières années de l’ère musulmane (630-770 de l’ère chrétienne), peu à peu rassemblées en une Vie du Prophète ( Sīra ). Ainsi fut élaborée une chronologie, parfois fort détaillée, qui répartissait les « révélations » sur vingt années, de 612 de l’ère chrétienne environ à 632, date de la mort de Mahomet, une coupure fondamentale étant marquée en 622 par le départ du Prophète de sa ville natale, la Mekke, pour Médine, où il s’établit avec ses fidèles.
Mais la précision même de ce commentaire chronologique trahit sa fragilité. Les traditions utilisées par les érudits musulmans pour établir la date et les conditions d’énoncé des textes coraniques se révèlent en effet souvent comme procédant du passage qu’elles sont censées éclairer, de telle sorte que, sous les apparences d’une confirmation par des documents extérieurs, c’était indéfiniment, dans l’exégèse islamique de type traditionnel, le texte du Coran qui renvoyait à ses éléments intrinsèques.
Les islamologues contemporains ont entrepris une démarche inverse, qui les a conduits à éclairer non le Coran par une tradition dont en réalité l’origine était le Coran lui-même, mais les éléments traditionnels de la chronologie islamique par le texte du message prophétique. Les résultats essentiels de ces recherches ont été consacrés par les travaux de l’école allemande animée par Theodor Nöldeke.
Ces travaux ont fait apparaître deux séries de données complémentaires : sur l’élaboration du message coranique énoncé par Mahomet, d’une part, sur la progressive fixation de ce message en une vulgate reçue comme intangible au sein de la communauté musulmane, d’autre part.
En ce qui concerne le premier point, les recherches islamologiques récentes ont confirmé combien le texte coranique reflète et permet de discerner les conditions politiques, sociales, religieuses où s’est développé l’apostolat de Mahomet, les oppositions de clan, d’intérêts, d’idéologie que le prophète de l’islam et ses premiers compagnons ont dû surmonter. Elles interdisent le détail à quoi s’attachaient les anciennes biographies. Par contre, elles font apparaître les grands ensembles de textes et les thèmes fondamentaux, qui semblent avoir correspondu aux principales étapes de la prédication et de l’action politico-religieuse de Mahomet. Les versets coraniques peuvent être ainsi regroupés, en fonction de critères stylistiques et selon les thèmes traités, en « révélations » énoncées à la Mekke, elles-mêmes subdivisées en trois séries, et en « révélations » énoncées à Médine, qui correspondent à une phase de développement et d’organisation politique et juridique de la nouvelle communauté, définissent ses rites, ses structures, ses rapports avec les autres groupes religieux.
Sur le second point, cette « périodisation » a permis de mieux reconnaître le processus de constitution de la vulgate coranique proprement dite. À l’origine, tant que vécut Mahomet, il semble que la transmission des textes énoncés ait été presque exclusivement orale, fondée sur cette « récitation » qu’évoque précisément le terme qur’ān. Même après l’établissement à Médine, l’enregistrement par écrit, sur des omoplates de chameaux ou des morceaux de cuir, de versets ou de groupes de versets tenus pour spécialement importants semble être resté le fait de croyants agissant de leur propre mouvement. Les recueils constitués de la sorte étaient fragmentaires et leur diversité ne pouvait qu’être accrue par le caractère rudimentaire de la notation.
Dès la mort de Mahomet, par contre, ses compagnons eurent souci d’assurer la pérennité du message prophétique, tout ensemble expression irremplaçable du fait religieux qui fondait leur communauté et recueil des prescriptions qui en définissaient l’existence sociale. Abū Bakr, beau-père du prophète et son premier successeur sous le titre de khalife (lieutenant), fit procéder, pendant les deux années de son pouvoir (632-634), à des recensions qui permirent la formation de collections plus vastes, sinon plus cohérentes, que les premiers recueils individuels. Toutefois, la fixation d’un texte unique, tenu pour seul recevable, ne fut opérée que sous le troisième khalife, ‘Uṯmān, entre 644 et 656 de l’ère chrétienne, soit un quart de siècle après la disparition de Mahomet. Selon la tradition, tous les exemplaires connus de recensions divergentes furent alors détruits.
Cet effort d’unification, même s’il fut contesté, pendant les trois premiers siècles de l’hégire, par quelques groupes musulmans dissidents en matière politique, a été pour l’essentiel couronné de succès. Les « schismatiques » khāridjites, ou shī‘ites, accusaient leurs adversaires d’avoir, pour asseoir l’autorité des khalifes de la dynastie umayyade, supprimé des versets qui auraient établi des principes différents pour la dévolution de l’autorité suprême dans la communauté musulmane, mais ils n’ont jamais mis en cause la masse des textes d’ordre théologique, dogmatique ou juridique. La vulgate établie par ‘Uṯmān représente, pour tous les musulmans, le texte de la « Révélation » dans son originale authenticité.
• Le message coranique : la Mekke, Médine
Le classement par ordre de longueur décroissante des cent quatorze sourates a pour conséquence une inversion presque complète de ce qu’on peut estimer, après Nöldeke, avoir été la succession chronologique des énoncés prophétiques. Les textes les plus longs, par leur style autant que par leurs thèmes, se r

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