Essor de l'art chrétien congolais

Hortanse Masina Inana

Description

Ce livre a comme champ d'action l'inculturation. Il traite de l'art chrétien dans les églises catholiques africaines, en prenant comme paradigme l'Église locale catholique congolaise. L'auteure met en lumière l'historicité de l'entrée timide des oeuvres d'art congolaises dans la liturgie de l'Église catholique au Congo. Elle met aussi en valeur la créativité des artistes congolais qui ont peint et sculpté des récits de l'Évangile en léguant aux églises du Congo des oeuvres d'une grande puissance symbolique, spirituelle et catéchétique.

Sujets

• The arts
• Major religious groups
• Religion
• Christianisme
• Esthétique
• Arts
• Catholicisme

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 11 février 2020
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782140142659
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

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L’ESSOR DE L’ART CHRÉTIEN CONGOLAIS ENTRE 1920 ET 1960

Préface d’Erick Cakpo

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L’essor de l’art chrétien congolais entre 1920 et 1960

Hortanse M ASINA I NANA L’essor de l’art chrétien congolais entre 1920 et 1960 Préface d’Erick Cakpo

© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-17548-5 EAN : 9782343175485

DÉDICACE

À mes regrettés parents

Masina Misamukiana Séraphin Inana Botwena Agrippine

PRÉFACE Je l’ai trop déploré pour ne pas me réjouir d’avoir enfin dans les mains un ouvrage récent venant combler tant que faire se peut le vide de la recherche dans le domaine de l’art chrétien africain. L’intérêt que présente la connaissance de l’art d’expression chrétienne en Afrique, particulièrement en République démocratique du Congo est considérable à plusieurs égards.

À l’exception de l’Éthiopie, le royaume dont la jeune République congolaise emprunte le nom passe pour être l’un des rares territoires à avoir accueilli les premières manifestations de l’art chrétien en Afrique subsaharienne. C’est bien parce que l’histoire de la conversion du royaume du Kongo en elle-même est remarquable. Fait inhabituel, cette conversion se déroula en dehors d’un contexte de conquête, soulignant la volonté des rois kongo, Nzinga a Nkuwu (1470-1509) en premier, d’entraîner leur peuple, tout en montrant le chemin, vers le christianisme quelques années à peine après le premier contact avec les Portugais.

Si l’essor et la diffusion rapides de ce christianisme imposé de l’intérieur font figure d’exception dans le paysage historico-missiologique du continent, ils ne doivent pas occulter la volonté des rois d’unifier, par des concepts théologiques, des enjeux politiques et des éléments culturels le christianisme et la religion traditionnelle kongo. Ainsi, l’histoire de l’implantation de la religion chrétienne dans les territoires regroupant cet ancien royaume africain ne peut être envisagée sans un recours permanent au principe d’inculturation. Le mouvement d’adaptation de l’art chrétien dans des expressions artistiques locales, survenu très tôt, et ayant gouverné sur la durée le processus d’implantation du christianisme en est l’élaboration la plus patente.

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En menant dans cette ligne et dans ce livre une recherche aussi prometteuse sur l’art chrétien congolais, Hortanse Masina Inana s’inscrit dans la ligne de ceux, peu nombreux, de l’acabit du regretté Babi-Banga Ne Mwine, qui ont honoré la mémoire culturelle de leur pays en s’intéressant à un sujet si vif.

L’importance du présent ouvrage réside dans sa capacité à exposer les résultats de l’étude de l’art chrétien congolais en convoquant diverses approches des sciences humaines dans une perspective interdisciplinaire si précieuse à la recherche actuelle. En s’intéressant d’abord aux premières manifestations d’indigénisation de l’art chrétien dans le royaume du Kongo, l’étude ne fait pas l’économie des conditions dans lesquelles cet art a pu se développer plus tard par l’action de certains acteurs – missionnaires, artistes, etc. – et la création d’ateliers de promotion. Dans ce sens, en se voulant pragmatique, le livre montre un cas concret d’inculturation de l’art chrétien congolais dans l’église de Ruwe dans le Katanga – Sud du pays –, un exemple dont la réussite tient à sa capacité à mettre en évidence la coalescence des traditions locales et chrétiennes. Les événements et les problèmes ayant accompagné le processus d’adaptation de l’art chrétien notamment entre 1920 et 1960, retracés dans une perspective théologique et essentiellement catholique, mettent en exergue « l’actualité pastorale » des réflexions suggérées par l’auteur pour une réappropriation de la foi chrétienne par les Congolais.

Le choix du contexte catholique met en perspective, sans la mentionner, la riche culture religieuse du peuple kongo se caractérisant par une essence messianique dans laquelle se dessine la quête éperdue de la « restauration » du royaume et de l’identité kongo. Cette tentative de revitalisation de la culture par le religieux, incarnée entre

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