Histoire de l Eglise catholique du Congo
211 pages
Français

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Histoire de l'Eglise catholique du Congo , livre ebook

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Description

Créée il y a 125 ans, l'Eglise catholique du Congo doit aujourd'hui "rassembler la mémoire de sa foi" et de sa propre tradition, pour avancer et se redécouvrir dans son universalité. A partir des grandes figures de l'Eglise catholique du Congo, l'auteur recompose le passé, celui de l'ensemencement souvent laborieux, parfois maladroit mais toujours généreux et courageux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2010
Nombre de lectures 585
EAN13 9782296264731
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HISTOIRE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE
DU CONGO À TRAVERS SES GRANDES FIGURES
Collection EGLISES D’AFRIQUE
Dirigée par François Manga-Akoa

Depuis plus de deux millénaires, le phénomène chrétien s’est inscrit profondément dans la réalité socio-culturelle, économique et politique de l’Occident, au point d’en être le fil d’Ariane pour qui veut comprendre réellement les fondements de la civilisation judéo-chrétienne. Grâce aux mouvements d’explorations scientifiques, suivis d’expansions coloniales et missionnaires, le christianisme, porté par plusieurs générations d’hommes et de femmes, s’est répandu, entre autres contrées et à différentes époques, en Afrique. D’où la naissance de plusieurs communautés ecclésiales qui ont beaucoup contribué, grâce à leurs œuvres socio-éducatives et hospitalières, à l’avènement de plusieurs cadres, hommes et femmes de valeur. Quel est aujourd’hui, dans les domaines économiques, politiques et culturels, le rôle de l’Église en Afrique ? Face aux défis de la mondialisation, en quoi les Églises d’Afrique participeraient-elles d’une dynamique qui leur serait propre ? Autant de questions et de problématiques que la collection « EGLISES D’AFRIQUE » entend étudier.


Dernières parutions

Antoine ESSOMBA FOUDA, Le mariage chrétien au Cameroun, 2010.
Jules Pascal, ZABRE, Chrétien, image du Christ ! , 2010.
Pépin Wenceslas Firmin DANDOU, Les Conférences des évêques d’Afrique, 2009.
Rubin POHOR, Ecole et développement, 2009.
Roger HOUNGBEDJI, O.P., L’église-famille de Dieu en Afrique, 2009.
Armand Alain MBILI, D’une Eglise missionnaire à une Eglise africaine nationale. L’observatoire du grand séminaire d’Otélé (1949-1968).
Côme K INATA


HISTOIRE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE
DU CONGO À TRAVERS SES GRANDES FIGURES

1938 – 1993
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12702-9
EAN : 9782296127029

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A la mémoire de Son Excellence Monseigneur Ernest NKOMBO
grand homme d’Eglise, grand homme politique,
très avisé mais incompris.

« Tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas »
Du même auteur


Les ethnochefferies dans le Bas-Congo français : collaboration et résistance, 1896-1960 , L’Harmattan, 2001.

La formation du clergé indigène au Congo français 1875-1960, L’Harmattan, 2004.

Le prosélytisme chrétien au Congo français : Missionnaires catholiques et protestants, L’Harmattan, 2008.

Le Cardinal Emile BIAYENDA, L’homme et son œuvre.
Préface de Mgr Louis PORTELLA MBUYU, Président de la Conférence épiscopale du Congo, Archidiocèse de Brazzaville, 2008.

Son Excellence Mgr Georges Firmin SINGHA
Mwènè Pèlè 1924-1993
Préface de Mgr Ernest NKOMBO, Makitec-Paari, 2008.
Figure 1 : Le Congo dans le monde



Figure 2 : Les missions catholiques du Congo en 1983
et leur date d’installation
Introduction générale
Les grandes religions telles que le christianisme ont concouru à établir des liens entre les peuples et les continents. Le mot d’ordre donné par Jésus à ses disciples était : « Allez enseigner toutes les nations et baptisez-les » {1} . Cela signifiait que ses disciples recevaient d’emblée une mission universelle. Peu importaient les continents où vivaient ces nations, la couleur de leur peau, la langue ou la civilisation qu’elles connaissaient jusque-là. Ayant reçu de son fondateur ce commandement, le christianisme est donc par nature une religion missionnaire et à visée universelle. Le progrès de son extension a suivi les étapes de l’expansion occidentale.
En 1482, le navigateur portugais Diego Câo découvrit l’embouchure du Congo. Il y trouva, constitué, un vaste royaume compris dans des frontières naturelles : au nord, le fleuve Congo, à l’est, le Kwango, au sud, le Dandé, à l’ouest, l’océan Atlantique. Le roi résidait à Mbanza Kongo à environ 150km de la côte. Les relations entre le Kongo et le Portugal s’établirent d’égal à égal. Elles furent marquées par le devoir d’évangélisation qui découlait du privilège du padroado c’est-à-dire l’engagement des souverains catholiques du Portugal de construire églises, monastères et autres fondations pieuses.
A partir du règne d’Afonso 1 er (1506-1543), les souverains Kongo cessèrent de demander de nouveaux missionnaires afin de consolider le christianisme, ou de réagir avec vigueur à l’encontre d’une Eglise faiblement établie, mais pesant néanmoins sur la vie politique et économique du pays. La foi catholique n’a trouvé, à aucun moment, les moyens qui auraient été nécessaires à une modification radicale des croyances et des comportements. Elle s’est imposée de l’extérieur et de manière autoritaire. Cette autorité était d’autant plus vulnérable que les missions, trop peu nombreuses, s’en remettaient aux notables pour assurer la défense du christianisme.
Le manque de continuité dans l’entreprise missionnaire fut aggravé par les faiblesses ou l’incompréhension du clergé. Alors que l’enseignement touchait une étroite minorité, que le projet de formation de prêtres kongo apparaissait tardivement (1660) et échouait, l’évangélisation n’en conservait pas moins son caractère statistique. Les baptêmes furent conférés en grand nombre et les relations avec les fidèles s’établissaient généralement par le truchement des interprètes au cours des offices comme au moment des confessions. Les conditions matérielles d’existence de l’Eglise, par ailleurs, ont engagé le clergé dans le jeu de revendications financières et dans le trafic honteux de la traite négrière. L’emprise politique portugaise, l’établissement du christianisme et la traite négrière se trouvaient étroitement liés. Ils constituaient ensemble la structure spécifique de la première colonisation. L’évangélisation n’eut qu’une action superficielle, comparée par le père Jan Van Wing à celle d’une pluie tropicale qui « glisse à la surface sans pénétrer bien avant dans le sol. » {2}
Le XIX e siècle a amené la seconde évangélisation de l’Afrique. Malgré le soin apporté par les pontificats à dissocier l’évangélisation de la colonisation, le christianisme souffrait encore aux yeux de beaucoup de gens de sa longue osmose avec la domination européenne.
A Jules Grévy, président de la République française (1879-1887), qui lui posait une question à ce sujet, le Cardinal Lavigerie fit cette réponse le 20 mai 1882 :
« Dispersé sur tous les points du monde habité et jusqu’au fond des contrées les plus barbares, le clergé des Missions françaises garde partout à la France un amour ardent. En la quittant, il renonce à tout ici-bas, au sol natal, aux affections des siens, à la vie même, car il en fait, par avance le sacrifice ; mais il conserve pieusement comme un dernier et plus cher trésor, avec le culte de Dieu, le culte de la patrie. Chargé de perpétuer ses traditions les plus pures, sa charité, sa foi, ses inspirations généreuses, il compte parmi les jours les plus fortunés ceux où, en servant la religion et l’humanité, il peut servir et honorer le nom de la France ».
L’Eglise catholique du Congo qui a 125 ans (en 2008), a besoin de savoir d’où elle vient, pour mieux entrevoir la direction qu’il lui convient de prendre pour éviter des erreurs. Le présent qui « s’inculture », c’est-à-dire travaille à un enracinement plus fécond de l’Evangile, ne peut le faire qu’en relisant toute son histoire. Pour avancer, l’Église du Congo doit « rassembler la mémoire de sa foi » et de sa propre tradition, pour se redécouvrir dans son universalité. C’est une nécessité. Le passé que nous allons recomposer, à partir des grandes figures de l’Église catholique du Congo, est celui de l’ensemencement souvent laborieux, parfois maladroit, mais toujours généreux e

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