Histoire du bouddhisme tibétain
284 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Histoire du bouddhisme tibétain , livre ebook

-

284 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Cet ouvrage rend au Bouddhisme tibétain son statut de religion qui, comme toute autre religion, a connu une évolution en accord avec son environnement
social. Loin de la compassion et de la tolérance qui sont, actuellement, les images de marque du Bouddhisme tibétain, l'enseignement du Bouddha a servi à implanter son autorité morale et spirituelle sur les populations tibétaines et à s'entourer de biens matériels. Le bouddhisme tibétain d'aujourd'hui, aseptisé et modelé à nos demandes, a-t-il encore quelque chose à gagner en séduisant un Occident que l'on prétend en "vide spirituel".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 253
EAN13 9782336283326
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296040335
EAN : 9782296040335
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Recherches Asiatiques Collection dirigée par Philippe Delalande Introduction Chapitre 1 - Le Bouddhisme avant son entrée au Tibet Chapitre 2 - Histoire du Bouddhisme au Tibet Chapitre 3 - Le Bouddhisme tibétain en Occident Conclusion Bibliographie
Histoire du bouddhisme tibétain
La Compassion des Puissants

Elisabeth Martens
Recherches Asiatiques Collection dirigée par Philippe Delalande
Déjà parus
François ROBINNE, Prêtres et chamanes, métamorphoses des Kachin de Birmanie, 2007.
Im FRANÇOIS, La question cambodgienne dans les relations internationales de 1979 à 1993, 2006.
Jeong-Im HYUN, Corée, la transition vers la démocratie sous la pression étudiante dans les années 1980, 2005,
Jean-Marie THIEBAUD, La présence française en Corée de la fin du XVIIIème siècle à nos jours, 2005.
Amaury LORIN, Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine(1897-1902), 2004.
Philippe GRANDJEAN, L’Indochine face au Japon 1940 — 1945, 2004.
Pascale COULETE, Dire la prostitution en Chine : terminologie et discours d’hier à aujourd’hui, 2003
Éric GUERASSIMOFF, Chen Jiageng et l’éducation, 2003.
Jean DEUVE, Le Royaume du Laos 1949-1965,2003.
Pascale BEZANCON, Une colonisation éducatrice ?, 2002.
Albert-Marie MAURICE, Croyances et pratiques religieuses des montagnards du centre-Vietnam, 2002.
Guilhem FABRE, Chine : crises et mutation, 2002.
Chi Lan DO-LAM, Chants et jeux traditionnels de l’enfance au Viêt-Nam, 2002.
Phou-ngeun SOUK-ALOUN, Histoire du Laos moderne (1930-2000), 2002.
Philippe Le FAILLER, Monopole et prohibition de l’opium en Indochine, 2001. Frédéric MAUREL, Clefs pour Sunthorn Phu, 2001.
Anne VAUGIER-CHATTERJEE, Histoire politique du Pendjab de 1947 à nos jours, 2001.
Benoît de TRÉGLODÉ, Héros et Révolution au Viêt Nam, 2001.
Laurent DESSART, Les Pachtounes : économie et culture d’une aristocratie guerrière, 2001.
Michel BODIN, Les Africains dans la Guerre d’Indochine, 2000.
Marie-Eve BLANC, Laurence HUSSON, Evelyne MICOLLIER, Sociétés sud-est asiatiques face au sida, 2000.
Marie-France LATRONCHE, L’influence de Gandhi en France, 1999.
Introduction
L’idée de rédiger ce livre m’est venue après la visite d’une exposition consacrée au Tibet. J’avais passé quelques années en Chine, de 1988 à 1992, afin de me spécialiser en médecine traditionnelle chinoise, ce qui me vaut mes activités actuelles de thérapeute en médecine chinoise et d’enseignante en sinologie. Durant ces années d’études, je n’ai pas hésité à parcourir le Pays du Milieu d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Suite à mon retour en Belgique et forte de cette expérience fructueuse, « la nostalgie, camarades ! », m’a poussée à reprendre régulièrement la route vers la Chine. En 1994, à peine rentrée d’un voyage au cours duquel j’accompagnais un groupe de la Communauté européenne sur la Route de la Soie, j’appris que les Musées Royaux de Belgique organisaient, au Cinquantenaire, une prestigieuse exposition consacrée au Tibet. Des noms tout aussi prestigieux signaient le catalogue intitulé « au Tibet avec Tintin ». Du tout bon, du tout belge, merci Hergé et le chocolat Côte d’Or ! Le BC-BG de Bruxelles se bousculait dans les allées surchauffées de la salle d’exposition. Pour ma part, plus j’avançais, plus mon étonnement grandissait, jusqu’à devenir de l’écoeurement, puis même du dégoût. L’objet de mon scandale ?... l’atmosphère étouffante du « politiquement correct » qui dénonçait une Chine qui ne ressemblait en rien à ce que j’avais vu et connu pendant mes quatre années d’études et de voyages sur place. Je visitais, je regardais, je lisais, avec un sentiment de révolte toujours croissant vis-à-vis de mes compatriotes qui alignaient autant d’inepties sans l’ombre d’une remise en question. Bref, je suis sortie de là en me demandant « si c’est moi qui rêvais d’être un papillon ou si c’est le papillon qui rêvait d’être moi » - l’image est de ZhuangZi 1 . Bousculée, heurtée, scandalisée, je le fus certes, mais, en tant que biologiste, formée dans l’esprit « libre-exaministe » qui caractérise l’ULB, je me suis promis de creuser le sujet.
L’année suivante, en stage à Nanjing chez mon professeur d’acupuncture, connue pour n’avoir pas sa langue en poche, j’engage une conversation à propos du Tibet. Je joue à l’Occidentale outrée par l’invasion chinoise au Tibet. Tout de go, elle me répond que les Chinois n’ont pas « envahi » le Tibet, que le « plus d’un million de morts au Tibet » fait partie de la propagande occidentale, que la Révolution Culturelle a, bien sûr, fait des dégâts au Tibet, mais qu’elle en a fait partout ailleurs en Chine, etc. Affirmations re-confirmées maintes fois par d’autres intellectuels chinois que j’eus l’occasion d’interroger par la suite. On peut se dire, et c’est ce que tout le monde se dit ici, que les Chinois ont été gavés par la propagande du Parti, par ce qui, en Chine Populaire, est « politiquement correct » due dire et de penser. À cela, j’ose rétorquer qu’il en va exactement de même chez nous : la propagande est tout aussi pesante en Occident qu’en Chine. Si, là-bas, elle est contrôlée par le gouvernement chinois, elle l’est ici par l’économie de marché. Cela n’aboutit-il pas au même résultat ? Me situant entre les deux, et entendant les deux versions, qui et que croire ? Je n’avais aucune raison de porter plus de crédit à l’une qu’à l’autre. Toutefois, il existait une telle distorsion entre les deux récits que je me demandais parfois si on parlait de la même histoire. Or il s’agissait bien de faits historiques.
De cette interrogation est né mon intérêt pour le Tibet. Il ne me restait plus qu’à suivre le sage conseil du Bouddha : « Ne croyez pas une chose parce que beaucoup en parlent, ne croyez pas sur la foi des sages des temps passés, ne croyez à rien sur la seule autorité de vos maîtres ou des prêtres. Après examen, croyez ce que vous-même aurez expérimenté et reconnu raisonnable, qui sera conforme à votre bien et à celui des autres » 2 . Je me mis à étudier les faits à partir de différentes sources, à les comparer, à les soupeser, à les critiquer. Puis, je m’en fus me frotter quelques mois aux senteurs du Tibet et écouter ce que disent les Tibétains à propos de leur histoire. Nous voici donc partis, mon mari et moi, sur les routes interminables du Haut Plateau tibétain, d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Nous n’avons pas fini de le découvrir, tellement sont fascinants les paysages immenses où les troupeaux de yacks et de moutons semblent immobiles, où les tentes parsèment les larges vallées de taches colorées, dans lesquels les villages se noient dans l’ocre de la terre. Nous nous laissons aller à la fascination qu’exercent sur nous les temples imprégnés de l’odeur rance du beurre de yack, et celle des villes perdues dans cette immensité où le mélange de tradition et de modernité prête parfois à de franches rigolades... Voyages qui se poursuivent, ici, en Europe, au travers de lectures, de rencontres, de discussions, de recherches tous azimuts, et qui se sont, finalement, concrétisés en un ouvrage écrit. Pour que l’aimable lecteur s’y retrouve, j’en introduis la structure générale, mais qu’il sache que la lecture de cet ouvrage ne doit pas forcément être linéaire : les trois chapitres le constituant peuvent se lire séparément, ce qui explique les quelques répétitions d’un chapitre à l’autre.
Bien que le Dharma, l’enseignement originel du Bouddha, ait servi de fil conducteur à la rédaction de mon livre, il n’en constitue pas le sujet principal. Les ouvrages expliquant le Dharma ne manquent pas. Celui d’Alexandra David Neel, « Le Bouddhisme du Bouddha » 3 , est clair, concis et accessible à tout lecteur qui désire s’initier à l’enseignement de Siddhârta Gautama, le Bouddha historique. Il m’a toutefois paru intéressant de commencer mon travail en rappelant, de manière succincte, quelques caractéristiques de l’enseignement du Bouddha et de démarrer de ces caractéristiques pour remettre en question certains clichés qui nous sont parvenus à propos du Bouddhisme. Par exemple, il est fréquent d’entendre dire que le Bouddhisme n’est pas une religion mais une philosophie, ou que le Bouddhisme n’implique pas une foi en un Au-delà, ... Autant d’affirmations que je questionne dans le premier chapitre, en les ramenant à la sémantique : qu’est-ce qu’une religion, une foi, un Au-delà, une philosophie ?

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents