La vie de Mahomet
265 pages
Français

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La vie de Mahomet , livre ebook

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Description

L'histoire de Mahomet et de ses premiers successeurs est contenue dans le premier tome de l'Histoire de la Turquie de Lamartine. Conformément à la coutume de l'époque, il fait précéder son Histoire de la Turquie d'une vie du Prophète alléguant que le peuple turc est de religion musulmane, et que pour les comprendre il est essentiel de comprendre leur religion. L'Islam dans l'Histoire de la Turquie est davantage présenté comme une secte chrétienne que comme une religion autonome.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 306
EAN13 9782336263090
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Édition spéciale publiée en collaboration avec La Fondation Abdulaziz Saud Al-Babtin pour la Création Poétique Le Scribe arabe – Essais Collection dirigée par Osama Khalil
Maquette de la couverture : Osama Khalil
La vie de Mahomet
Histoire de la Turquie 1er volume

Alphonse de Lamartine
C Institut des Arts et Lettres Arabes 21bis, rue des Ecoles, 75005-Paris Tél. : (33) 6 17 53 87 65 / (33) 1 53 10 88 34 E-mail : scribeharmattan@hotmail.com
9782747594264
EAN : 9782747594264
Sommaire
Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION Avertissement LIVRE PREMIER LIVRE DEUXIEME PIECES COMPLEMENTAIRES NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS - ORIGINE DES ARABES (Page 57)
INTRODUCTION

Les origines de l’œuvre
L’histoire de Mahomet et de ses premiers successeurs est contenue dans le premier tome de l’Histoire de la Turquie de Lamartine 1 .
Conformément à la coutume de l’époque, il fait précéder son Histoire de la Turquie d’une vie du Prophète alléguant que le peuple turc est de religion musulmane, que le sultan est également calife et que pour les comprendre il est essentiel de comprendre leur religion : « Les Turcs doivent leur empire tout entier au prophète arabe, et le prophète doit l’affermissement de sa religion aux Turcs 2 ».
Il s’écarte néanmoins de ses prédécesseurs en consacrant un volume tout entier au prophète: c’est dire que le sujet l’intéresse et même le fascine.
La première explication à cette fascination est le fait que, pour Lamartine, la religion est le mobile des peuples. La seconde, c’est que l’Islam l’intéresse; Lamartine y retrouve même ses racines, il se prétend d’origine espagnole descendant des Allamartine fidèles serviteurs d’Allah 3 . Il s’emploie à rendre accessible tout en levant nombre de préjugés, la religion musulmane aux lecteurs occidentaux.
Ainsi Lamartine utilise t-il le vocabulaire chrétien : il parle de pontificat, d’ apôtre, de sacerdoce, d’ assomption pour raconter l’histoire de Mahomet. 4 Il s’attache à souligner toutes les ressemblances possibles avec le christianisme.
En effet, l’Islam dans l’ Histoire de la Turquie est davantage présenté comme une secte chrétienne que comme une religion autonome. Il dit à Vigny : L’islam est un christianisme purifié 5 . Il prend, de nouveau, l’un de ses personnages comme témoin de sa propre pensée 6 et met en valeur, au style direct, la réplique du roi chrétien d’Ethiopie accueillant des réfugiés musulmans qui reflète parfaitement sa pensée ; « entre ce que tu viens de dire du Christ et ce qu’en dit notre religion, il n’y a pas l’épaisseur de ce brin d’herbe de différence ! Allez, et vivez en paix ». 7 Et, Lamartine de commenter :
“Il semble, en effet que l’islamisme n’était dans la première pensée de Mahomet qu’un commentaire arabe de l’Evangile, et qu’il hésita longtemps, s’il ne se bornerait pas à se déclarer apôtre du Christ 8 … »
A chaque fois qu’il le peut, Lamartine cite des chrétiens dans le sillage du Prophète. Il mentionne un charpentier d’origine grecque de Djabber, selon lui l’un des inspirateurs du Coran, l’autre, le moine Djerdjis qui avait hébergé dans son monastère la caravane dans laquelle se trouvait Mahomet alors enfant, et ses compagnons.
Utilisant la célèbre parabole du semeur il affirme :
« Le Coran fut évidemment dans son esprit la végétation de cette semence de l’Evangile jetée en passant par le vent du désert dans son âme. 9 »
Djerdjis est davantage désigné sous l’appellation de moine que par son nom pour bien ancrer dans l’esprit de son lecteur son appartenance au christianisme, source de sa pensée et de son influence sur Mahomet. Lamartine souligne aussi que les principaux sages de la Mecque, proches du Prophète, sont chrétiens. Il s’agit de Waraca, Othman, Obaydallah et Zayd. Sans parler, comme ses contemporains, de plagiat ou d’ éclectisme , l’auteur met bien en valeur toutes les influences chrétiennes qu’aurait subies le prophète. 10
Cette volonté de rechercher systématiquement toutes les influences chrétiennes ou supposées telles, est sans doute motivée par la volonté de créer une sorte de « sympathie » dans le sens littéral du terme entre le lecteur chrétien et les adeptes de cette religion qui selon lui n’en est que le dérivé. Œuvre de récupération indéniable.
Lamartine exploite à fond sa théorie de l’irresponsabilité de Mahomet. Bien entendu, il n’hésite pas à utiliser des termes médicaux pour justifier le bien fondé de ses allégations :
« ... mais, Mahomet, ne possédait pas son esprit, il en était possédé ; soit tension continue de son imagination vers les choses invisibles, soit hallucination extatique (...) soit épilepsie ou catalepsie intermittente, dont il paraît avoir été affecté comme César et d’autres grands hommes qui avaient faussé leurs organes à force de penser, il paraît évident que Mahomet était visité par des visions et surtout par des songes ». 11
Il est à noter que ce dernier mot est transcrit en italique dans le texte, ce qui en souligne l’importance: une fois de plus l’accent est mis sur le rêve qui permet de laver le rêveur de tout soupçon de tromperie. Evidemment, Lamartine a préalablement préparé le lecteur à trouver lui-même cette conclusion, en faisant état de l’irresponsabilité du Prophète, par des indices et des traits relatifs à son enfance.
Lamartine s’inscrit dans une « époque où l’incrédulité envers un message religieux semblait commander de voir des menteurs dans ceux qui l’émettaient. Ainsi les philosophes rationalistes du XVIIIe siècle, tout comme les théologiens et apologistes chrétiens, voyaient dans Mohammad le modèle de l’imposteur 12 ».
Cette interprétation faisant du Prophète un malade, trouve ses origines dans l’œuvre de l’abbé Théophane, écrivain byzantin du VIII e siècle, 13 qui affirme que le Prophète aurait été épileptique.
Pour Lamartine, la notion de l’irresponsabilité du Prophète, s’accommode avec ses propres convictions. Il est avant tout déiste. Quand il opère une comparaison entre les religions chrétienne et islamique, il reconnaît à cette dernière un esprit supérieur de tolérance et une communion privilégiée avec Dieu par la prière. En parlant des Turcs, il dira: « J’aime ce peuple car c’est le peuple de la prière ». 14
Néanmoins, son déisme récuse la transcendance du Coran, tout comme d’ailleurs toute transcendance. Si on se rappelle certaines phrases du XIV e psaume, dans le Désert ou l’Immatérialité de Dieu, 15 il fait dire au Créateur :

« J’apparais à l’esprit, mais par mes attributs ! C’est dans l’entendement que vous me verrez luire, Tout œil me retrécit qui croit me reproduire. Ne mesurez jamais votre espace et le mien, Si je n’étais pas tout je ne serais plus rien ! »
On croit lire Voltaire dans ces lignes de son Fragment du Livre primitif 16  :

« Ne renfermez pas Dieu dans des prisons de pierres Où son image habite et trompe vos paupières, De peur que vos enfants, en écartant leurs pas, Disent : Il est ici, mais ailleurs il n’est pas ! (...) Mais, si quelqu’un de ceux que vous écouterez Prétend-vous éblouir de prodiges sacrés ; (...) Etouffez dans son coeur cette parole immonde ! La raison est le culte, et l’autel est le monde . »
Dans cette dernière phrase, l’héritage du siècle des Lumières est en effet plus qu’évident. Mais, fait remarquer Louis Bertrand, son déisme se rapproche de plus en plus de l’Islam. Le marquis de Luppé, quant à lui, citait cette phrase significative dans laquelle Lamartine exposait ses conceptions de la divinité :
« Un Dieu qui n’a point pris par le Christ de part à l’humanité qui demande un culte pur de toute superstition, de tout symbole, de tout intermédiaire, où la créature se trouve directement en face du créateur. Le seul Dieu que j’adore et qui n’a point d’autel ». 17
Ce credo fit d’ailleurs dire à l’abbé Gondard, curé de Flacé en Bourgogne : « M. de Lamartine n’a pas voulu détrôner Dieu, mais il a voulu détrôner le Christ … ». 18
En ce sens, on peut affirmer que Lamartine est très proche des conceptions islamiques, puisque l&

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