Le Jésus de Luc
140 pages
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Le Jésus de Luc , livre ebook

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Description

S’il semble malvenu de demander « Luc a-t-il un projet théologique ? Est-il un théologien ? », il est malgré tout utile de s’interroger sur ses intérêts : est-il plus historien que théologien ? Sa théologie est-elle subordonnée à une intention historienne ? Pourquoi et comment raconte-t-il Jésus de Nazareth ?

Le présent ouvrage répond en suivant la christologie narrative de Luc, en ses techniques et ses lignes de force, car elle est inséparable de la construction du personnage Jésus dans le IIIe Évangile et dans le livre des Actes. L’identité de Jésus se donne à lire dans l’itinéraire qui la révèle en sa vérité : le récit est précisément et idéalement le lieu où elle se présente et doit être vérifiée. Plutôt que de voir comment, d’épisode en épisode, le double récit lucanien élabore sa christologie - les dimensions du présent essai en seraient devenues démesurées - et tout en respectant la progression de la narration, Jean-Noël Aleti a préféré prélever quelques épisodes représentatifs de la christologie lucanienne, pour introduire les lecteurs au récit, les faire entrer dans sa dynamique indéfiniment riche, sans se substituer à lui.

Une collection de référence en christologie sous la direction de Monseigneur Doré.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mars 2011
Nombre de lectures 18
EAN13 9782718908052
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© 2010, Mame-Desclée, Paris
www.fleuruseditions.com
ISBN : 978-2-7189-0805-2
MDS : 532 020
Tous droits réservés pour tous pays
Présentation

Cet ouvrage n’est ni la première publication de Jean-Noël A letti sur saint Luc ni même sa première intervention dans la collection « Jésus et Jésus-Christ ». Loin de diminuer notre reconnaissance à son égard, cette donnée de fait multiplie au contraire les raisons que nous pouvons avoir de le remercier. Je le fais d’autant plus expressément pour ma part que je sais bien que, comment et pourquoi il m’a fait à la fois l’amitié et la grâce d’accepter de mettre en chantier cet ouvrage, alors même que bien d’autres tâches et engagements le sollicitaient par ailleurs.

I
Si la collection a déjà beaucoup publié dans le domaine biblique et tout particulièrement néotestamentaire, il lui manquait toujours au moins – alors qu’elle s’achemine rapidement maintenant vers son 100 e et dernier numéro – et une présentation de la christologie lucanienne et une étude de celle du IV e Évangile. Je suis heureux de confirmer ici qu’est bel et bien programmé un ouvrage sur saint Jean, que signera le professeur émérite de Louvain Jean-Marie S evrin et qui sera d’ailleurs notre n o 100. J’ai aussi plaisir à rappeler qu’est également prévu, comme n o 99, un Jésus apocryphe du professeur Jean-Daniel D ubois , de la V e Section des Hautes Études à Paris. Pour l’heure, avec ce n o 98, c’est saint Luc qui se trouve dûment honoré par le spécialiste bien connu du Nouveau Testament Jean-Noël Aletti, jésuite professeur au prestigieux Institut biblique de Rome.
L’auteur s’explique lui-même d’emblée sur le titre qu’il a donné à son livre. Contentons-nous donc à cette place d’apporter deux précisions, formulées plus directement du point de vue du directeur de collection.
D’abord, le fait que le titre de l’ouvrage se concentre sur Jésus ( Le Jésus de Luc !) donne de soi à entendre qu’il y a convergence avec la problématique d’une série éditoriale qui met elle-même en avant J ésus (en le contre-distinguant de « Jésus-Christ »), déclarant clairement par là le propos de ne se consacrer à rien ni personne d’autre que la figure historique du prophète de Nazareth.
Ensuite, le fait que dès les toutes premières lignes de son introduction – elle-même intitulée « Le Jésus de Luc » – l’auteur affirme sans ambages que « la présentation du Jésus de Lc/Ac est déterminée par le projet théologique de leur auteur » [c’est moi qui souligne] ne peut que renforcer encore la convergence avec le projet d’ensemble de la collection. Puisqu’il adjoint un « et Jésus-Christ » au simple nom de « Jésus » qu’il énonce d’abord, l’intitulé même de la série signifie son choix de ne s’intéresser à Jésus que dans le but d’examiner ce qui peut fonder à ne pas le tenir pour « simplement Jésus », mais à le reconnaître justement sous le titre de C hrist , comme « beaucoup plus […] ».

II
On peut faire confiance à J.-N. Aletti pour délimiter avec précision dès le départ le champ dans lequel il choisit de déployer son investigation.
D’une part, il précise bien que l’œuvre de Luc sur laquelle porte son ouvrage prend rang après Mc-Mt . Dès le prologue (1,1-3), Lc, relève-t-il, fait état à la fois de l’existence de rédactions évangéliques antérieures à la sienne et de la nécessité de lever certaines obscurités ou ambiguïtés apparues chez elles avec le temps. À rapporter comme ils l’ont fait le destin de Jésus et l’apparent échec auquel il avait abouti avec la Croix, ces auteurs antérieurs paraissaient en effet, au temps de Luc, ne plus suffire tout à fait à crédibiliser réellement leur annonce de l’identité divine et du rôle salvifique de Jésus. Face à cette première difficulté, il convenait donc de montrer en quoi, si le destin de Jésus s’expliquait certes par la réaction d’hostilité suscitée par son enseignement et son comportement, il pouvait aussi trouver par ailleurs une suffisante justification du point de vue de la foi elle-même. Notre guide nous montre que le III e synoptique a cherché ici la lumière dans deux directions. Il établit d’une part que le rejet et l’échec de Jésus n’ont aucunement résulté d’une indignité ni, à plus forte raison, d’une culpabilité de sa part ; il manifeste d’autre part qu’ils peuvent tout à fait s’éclairer si on les met en rapport avec nombre d’oracles des prophètes de l’Ancienne Alliance, justement parvenus en lui à leur accomplissement.
Corrélativement, au temps de Luc toujours, en venait aussi à se poser la question de la fiabilité des témoins et de leurs écrits : dans quelle mesure n’auraient-ils pas dévié par rapport à Jésus, dans le moment même où ils entendaient bien témoigner de lui ? Si la première difficulté avait paru appeler une nouvelle rédaction évangélique, de son côté l’interrogation sur la fiabilité de ses disciples mentionnée en second lieu a entraîné, elle, la nécessité de montrer que ces derniers avaient bel et bien été fidèles, et que leur témoignage était donc authentique. Cela a conduit à une nouvelle rédaction, portant non plus sur la vie et le destin de Jésus lui-même, mais sur ceux de ses disciples. Ainsi s’explique, nous dit-on, la composition par le même Luc d’un « second ouvrage », le livre dit des « Actes des Apôtres ».
Jean-Noël Aletti explique bien que cette double considération non seulement l’a amené au type de questionnement à travers lequel il aborde Lc mais lui a fait estimer qu’il ne serait pas quitte avec le témoignage lucanien s’il ne prenait pas en compte aussi l’apport propre d’Ac. Dans leur différence, estime et montre notre auteur, ces deux écrits se complètent et se renforcent dans un même propos qui peut être qualifié de véridictionne /. Il y va en effet finalement, à ce stade de l’écriture synoptique, de la (vérification de la) vérité du témoignage dit /porté sur Jésus par la proclamation évangélique.

III
Le parcours de cette véridiction/vérification se déploie en huit chapitres. Entre le premier, qui présente une « première approche » où l’auteur déclare et justifie la manière dont il va entraîner le lecteur dans la découverte de la « christologie de Lc », et le dernier, qui est consacré au livre des Actes dont « la christologie apparaît comme modèle pour celle(s) des générations postapostoliques », sept chapitres exposent « quelques épisodes représentatifs de la christologie lucanienne ».
Non seulement ces chapitres respectent bien entendu la « progression de la narration » de Lc mais ils montrent comment, à travers elle, se construit progressivement la christologie que l’ensemble Lc/Ac entend présenter dans l’intention précisée. On commence avec Lc 1-2, où l’on découvre que l’Évangéliste veut dès le départ éclairer son lecteur sur l’origine et l’identité proprement divines de Jésus (ch. 2) plutôt que de l’y faire graduellement accéder à travers une découverte progressive de l’enseignement et du comportement de l’homme de Nazareth. On passe alors successivement à la présentation : du premier discours de Jésus dans « sa patrie » (ch. 3), de la confession messianique de Pierre (ch. 4), du long voyage à Jérusalem (ch. 5), des souffrances et de la mort en Croix (ch. 6) ; et l’on termine sur l’exégèse des Écritures évoquée dans le cadre du récit de l’apparition du Ressuscité à Emmaüs… Ce dernier épisode de l’évangile de Luc effectue heureusement la transition avec les premiers discours du livre des Actes, auxquels s’attachera pour finir – on a dit pourquoi – le huitième et dernier chapitre.

IV
Ce parcours est attentif à mettre en lumière la portée attestative de la narrativité évangélique. Il convient cependant de noter qu’il le fait sans prétendre substituer au récit évangélique comme tel ni une discursivité explicative ni une nouvelle et autre narrativité.
Pour autant, ce n’en est pas moins une véritable christologie, c’est

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