Le parcours d un arabisant de Touba
254 pages
Français

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Le parcours d'un arabisant de Touba , livre ebook

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Français

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Description

Cet ouvrage relate des récits, décrit des expériences et évoque des évènements importants qui ont laissé leurs empreintes sur la vie de l'auteur. C'est aussi et surtout un livre d'histoire du Sénégal contemporain et du mouridisme dont l'auteur est un adepte en tant que descendant direct de Ahmadou Bamba Mbacké.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 184
EAN13 9782296808270
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A VERTISSEMENT
Le présent ouvrage est une autobiographie déjà publiée en arabe sous le titre : « À l’inspiration de la soixantaine, souvenirs, expériences et récits des événements d’une vie. »

Contact de l’auteur : khmbacke@hotmail.com
L E PARCOURS
D ’ UN ARABISANT DE T OUBA


Collection « Mémoires & Biographies »
N° 3
« Mémoires & Biographies »
Collection dirigée par Pr Abdoul SOW et Dr Abdoulaye DIALLO


Dernières publications

SOW Abdoul, Mamadou Racine Sy. Premier Capitaine noir des Tirailleurs Sénégalais ( 1838-1902 ), collection « Mémoires & Biographies », septembre 2010.

KÉBÉ Abdoul Aziz, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabbâkh. Itinéraire et enseignements , Collection « Mémoires & Biographies », n° 1, juin 2010.
K HADIM M BACKÉ


L E PARCOURS
D ’ UN ARABISANT DE T OUBA
Du même auteur


● Le Coran et la femme , 1991 ;
● Islam et Société, 1992 ;
● Daara et Droits de l’Enfant, 1994 ;
● Soufisme et confréries religieuses, 1995 ;
● Le salafisme, 2000
● Le pèlerinage aux Lieux saints de l’islam : participation sénégalaise 1886-1986 , 2005.

Ses articles, études et recherches sont publiés dans des revues scientifiques paraissant au Maroc, en Tunisie, en France, en Arabie Saoudite, en Algérie, en Libye et au Sénégal.

Il a participé à de nombreux colloques, symposiums et conférences internationaux organisés au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine.


© L’H ARMATTAN -S ÉNÉGAL , 2011
« Villa rose », rue de Diourbel, Point E, DAKAR

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
senharmattan@gmail.com

ISBN : 978-2-296-54886-2
EAN : 9782296548862

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
I NTRODUCTION
Le Créateur connaît ses créatures mieux qu’elles-mêmes. S’il est vrai que, parfois, il arrive à l’un d’entre nous d’entendre l’un de ses parents les plus proches parler de lui sur la base de ce qui lui parvient des autres, sans se donner la peine de vérifier les informations reçues, il ne doit point être étonnant de voir des étrangers prendre pour crédibles les informations qu’on leur transmet à notre propos, qu’elles soient vraies ou fausses ; soit parce qu’ils ont une bonne opinion des informateurs, soit parce qu’ils ont des préjugés à l’égard de la personne objet des informations. La crédulité est une des caractéristiques de la société sénégalaise ; qui est prompte à croire aux informations reçues, bonnes ou mauvaises. L’individu qui reçoit une heureuse nouvelle concernant un proche ou un ami s’empresse de la diffuser sans réserve. Celui qui apprend une mauvaise nouvelle concernant un adversaire, un concurrent, ou un ennemi s’efforce inlassablement à la propager, comme s’il s’agissait d’une vérité irréfutable.
Voilà pourquoi je crois pertinent d’écrire les évènements les plus importants de sa vie en comptant sur le Maître Transcendant et Très Haut et en application de sa parole : « Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et parlez avec droiture. » (Coran, 33 : 70). On écrit pour confirmer les évènements dont la véracité peut être étayée par des preuves et profiter aux lecteurs. On laisse de côté les rumeurs répandues mais sans fondement. Un vieux dicton dit : « le largement répandu, c’est ce que beaucoup de gens disent, et la vérité c’est ce qui est fondé sur de solides preuves. » L’on peut, cependant, croire que celui qui écrit sa propre vie peut être tenté de dissimuler certaines vérités qui lui sont peu honorables. Ce qui n’est pas tout à fait faux, quand il s’agit d’un musulman. Car il est demandé à celui-ci de solliciter, auprès d’Allah, la dissimulation de ses défauts secrets et le pardon de ses faux pas. Dès lors, on ne peut pas s’attendre qu’il dévoile au grand jour ce qu’il demande à Allah de dissimuler. Pourtant, cela ne devrait pas empêcher d’évoquer certaines erreurs, pour en tirer des leçons et pour permettre à autrui de les éviter. Il est encore possible que celui qui écrit sa propre vie ait tendance à exagérer quand il s’agit d’étaler les aspects positifs. Ce qui est acceptable parce que relevant de l’expression de la gratitude autorisée aux termes de la parole du Créateur : « Et quant au bienfait de ton Seigneur, proclame-le. » (Coran, 93 : 11). Il faut, toutefois, éviter de tomber dans l’autoglorification interdite en vertu de la parole divine : « Ne vantez pas vous-mêmes votre pureté. » (Coran, 53 : 32).
L’une des justifications de la décision de l’auteur d’écrire cet ouvrage réside dans son statut particulier. En effet, il appartient à une tranche sociale dont la société s’est fait une image aussi contradictoire qu’ancrée dans les esprits. La genèse de cette image est liée à des facteurs historiques remontant à l’apparition de la confrérie mouride créée par Cheikh Muhammad Bamba Mbacké (1853-1927) dans le courant du dernier quart du 19 e siècle. En effet, les adeptes de cette confrérie et ceux qui ont subi leurs influences pensent que la tranche sociale ci-dessus mentionnée incarne la noblesse des mœurs, l’élévation spirituelle et l’aptitude à la direction religieuse, tandis que d’autres couches, de la même société, jugent que cette tranche sociale brille par son ignorance, son parasitisme, son orgueil et sa forte dépendance sur la naissance.
Quand l’un de ces deux groupes découvre un membre de ladite tranche qui ne reflète pas l’image fixée dans son esprit, il est obligé de se livrer à des questionnements auxquels il peut ne pas trouver une réponse satisfaisante. En d’autres termes, si on adhère à l’idée que les personnes qui constituent ladite tranche sociale se distinguent toutes par leur bonne instruction, leur doux caractère, leur générosité ; et si, fort de cette conviction, on les qualifie comme tel partout, et qu’un jour on découvre qu’en réalité beaucoup d’entre eux ne sont que de minables ignares, on est plongé dans l’embarras et la déception. En revanche, si on a l’habitude de penser du mal des membres de la tranche sociale en question jusqu’à propager partout l’idée selon laquelle ces gens sont paresseux, dépendants et ont tendance à se voir au-dessus de tous les autres parce que meilleures créatures de Dieu. Puis, on découvre, un jour, qu’il y a au sein du groupe un grand nombre de gens modestes et dynamiques, alors on se retrouve dans la perplexité et on se cherche des excuses plus que faibles. L’une des causes de la divergence des jugements portés sur l’auteur découle de la manière de l’assimiler à son milieu social, selon l’image que chacun des deux groupes sus-indiqués s’en fait.
P REMIÈRE PARTIE L ES DÉBUTS
C HAPITRE PREMIER L A PATRIE
La zone connue traditionnellement sous l’appellation de Lâ en Wolof se situe à l’extrême-est de la province du Baol. Elle marque la limite occidentale du Djolof, celle septentrionale du Saloum et la frontière sud-est du Cayor. Elle recouvre, aujourd’hui, la préfecture de Mbacké. L’espace géographique concerné est un plateau sablonneux, jadis traversé par un fleuve, qui s’étendait de la côte sud-ouest de l’Atlantique aux confins du Djolof. Nous ne connaissons pas la date du dessèchement de cette cour d’eau qui reliait le Sine et le Baol. Son lit reste fertile. Les puits creusés dans ses environs fournissent, bien que peu profonds, de l’eau douce. Ce qui permet encore aux riverains de cultiver légumes et fruits pendant la saison sèche qui va habituellement de novembre à juin.
Avant le 20 e siècle, l’environnement local se distinguait par la richesse de sa faune et de sa flore. La couverture végétale était dominée par des arbres qu’on appelle dans la langue vernaculaire wolof : gouye (baobab), dimb, déem (jujubier), darkassé (anacardier), new, daqqaar (tamarinier) et wenn. Ces arbres sont d’une grande utilité alimentaire et économique. Les habitants tiraient de leurs fruits et de leurs écorces des aliments, des médicaments, des boissons, des vêtements, des outils et des ustensiles. Le faible poids démographique de la population garantissait une exploitation modérée des ressources naturelles apte 

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