Marcher vers Compostelle. Ethnographie d une pratique pèlerine
268 pages
Français

Marcher vers Compostelle. Ethnographie d'une pratique pèlerine , livre ebook

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268 pages
Français

Description

Pour cette première enquête ethnographique sur le chemin de Compostelle, l'anthropologue s'est faite pèlerine, marchant, observant et interrogeant de nombreux pèlerins. Comment coexistent les diverses manières de pèleriner ? L'auteur regarde le Chemin comme la scène d'un théâtre où il n'est pas nécessaire d'être catholique pour être acteur. La fable de soi se produit en marchant, chacun en est le héros et choisit son rôle en chemin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 44
EAN13 9782296468047
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Religions en questions

Elena Zapponi

Marcher vers Compostelle

Ethnographie d’une pratique pèlerine

Préface de Denis Pelletier

Association française
de sciences sociales
des religions

Marcher vers Compostelle

Collection Religions en questions
dirigée par Anne-Sophie Lamine, présidente de l’AFSR
et le conseil de l’AFSR

La collection, placée sous la responsabilité de l’Association française de sciences
sociales des religions, publie des recherches,fondées surdes travauxdeterrain,
portant surdes faits religieuxet relevantdesdifférentesdisciplinesdes sciences
sociales. Ellepublie également lesactes des colloques annuels de l’AFSR, afin de
confronteretdemettre endébatdes travauxencours.

Dans les sociétés contemporaines, qu’en est-il dufait religieux, en France, en
Europe et sur lesautrescontinents ?Commentcomprendrelesdiverses formes
d’expression religieuse, dans les groupes religieux institués et en dehors d’eux?
Commentexpliquer les modesdeprésence àlasociété desdifférentes religions,
christianisme,islam,judaïsme, bouddhisme, hindouisme, religions africaines,
etc. ?Comment interpréter les transformationsdu rapportdu religieuxau
politique, au plan national ou internationaComml ?ent saisiretanalyser les
croyances et les pratiques religieuses d’hier et d’aujourd’hui?
Les ouvrages publiés dans cette collection s’adressentauxchercheurs qui
travaillent dans ce domaine ainsi qu’à toutes les personnes qui s’intéressent, à un
titreou unautre, à ces questions.

Association française desciences socialesdes religions
CNRS-Site Pouchet, 59-61, rue Pouchet, 75017Paris
afsr@afsr.cnrs.fr- http://www.afsr.cnrs.fr/

Elena Zapponi

Marcher vers Compostelle

Ethnographie d’une pratique pélerine

Préface de Denis Pelletier

L[HARMATTAN

© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56180-9
EAN : 9782296561809

À ma mère et mon père,
qui m’ont appris à marcher
et à regarder les étoiles.

REMERCIEMENTS

Cet ouvrage est issu d’une thèse réalisée à l’École desHautes
Études en Sciences Sociales, sous la direction
deDanièleHervieuLéger à qui je souhaite exprimer ma profondereconnaissance.
Ce livre, n’aurait pas pu être publié tel qu’il est sans le suivi
éditorial patientet« obstdeiné »Denis Pelletier. Je veux ici le
remercier en lui exprimant maprofondegratitude et monamitié
pour son travailattentifet pour letempsconsacré à écouter mes
doutesetàredresser mes maladresses linguistiques.Mes
remerciementset mareconnaissancevontaussiàAnne-Sophie
Lamine, qui a pris connaissance de ce travail dès son
commencement et qui en a assuré la relecturefinale etl’édition.
Jeremercie aussiNathalie Luca etVincentDelecroix,
animateursdu«Groupe d’enseignement mutuel» à l’École des
Hautes ÉtudesenSciencesSociales pour lelaboratoire dialectique
auquel ils m’ont offert la possibilité de participer et pour leurs
encouragements.Mareconnaissanceva aussiàÉlisabeth Claverie.
Cetravaila bénéficié de ses remarques stimulantes.Jeremercie
également ErwanDianteill pour ses encouragements à publier ce
livre.
Je remercie pour leur indéfectiblesoutienetamitiéFrancesca
Sofia etClydeBarrow.
Je remercie messœursNicoletta et MariaAllegra,Annabella et
le petit Santiago, entraînés malgré eux sur la route de
Compostelle :Che l’Arlecchino dell’infanzia che mai non tace, di
mascherina nera, bastone peregro e mantello da conchiglia
adornato, vi danzi la mia allegria.

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Je souhaite exprimer ma gratitude à l’hospitalieroIsidoroetà
tous les gensdu village de Hospitalde Orbigo.Jeremercie
spécialement lepoète du village, Balbino, et safemme.
Merciaussià Jesús el Jato qui m’a aidée et encouragée dans ma
recherchesurel Camino.
Jeremerciema bande depairsduChemin: Kirsten d’Alaska,
Alan duBrésil,Édith d’Australie, Thomas duDanemark et surtout
EssideFinlande.
Merci à ma mère, pèlerine d’autres cieux.Merciàmon père,
qui marchait heureux de son chapeau de paille, d’unbocadillo à la
tortillaet de pouvoir respirer l’ombre silencieuse de l’église
d’Estella. Merci à tous les deux pour m’avoir rappelé tout au long
de ce parcours ce que je n’oublie pas: «Caminante no hay
camino, se hace camino al andar».

PREFACE

Les marcheurs et les marcheuses qui se pressent sur les chemins
de Compostelle, chaque année plus nombreux depuis quelques
décennies, témoignent d’un fait étrange: lourde de plusieurs
siècles d’histoire, la pratique pèlerine semble n’avoir rien perdu de
sa signification nidesapertinencepour noscontemporains.Les
choses nesont pourtant pas simples,ni lescontinuités siévidentes.
Longtemps, la figure du pèlerin s’estdétachéesur un fond de
méfiance à l’égard du voyageur et du vagabond, dans des sociétés
ordonnées à la stabilité des individus et des groupes, où l’étranger
de passage était toujours soupçonnable d’apporter avec lui le
danger. L’Église sanctifiait alorscequelesenscommun
condamnait, elle dessinait une sorte d’idéal possible, en dépit de la
morale collective, etcommeunemarche àsuivre, au sensexactdu
terme.Très tôt,lescheminsdepèlerinageontdonc ététracés, et
avec eux lesétapes,les usageset les rites,toutcequi permettait
d’inscrire le fait pèlerin dans une histoire sacrée, sans renoncer à sa
capacité desubversiondela cité des hommesau nomdela cité de
Dieu.Les historiens nous le disent: auMoyenÂge,les
prédicateurs installent déjà l’analogie, que nous croyons moderne,
entre le pèlerinage et la vie du croyant, l’un et l’autre tendus vers le
salut qu’il faut atteindre-ici un lieu que sa sacralité détache du
monde quotidien, là une«bonnemort »qui prélude au salut de
l’âmeet du corps.
Nous ne nous étonnons plus devant les voyageurs ;nous ne
croyons plus guèrequelesalut semérite.Lamobilité estdevenue
notre règle de vie, un gage d’épanouissement personnel et de
réussite professionnelle.L’expérience pèlerine n’a pourtant rien
perdu de l’attrait qu’elle exerce, ni du sentiment d’étrangeté qu’elle

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suscite chez ceux qui n’en sont pas.Il faut bien pourtant que cette
expérience ait changé, tant nossystèmesde constructiondu sens
s’écartent de ce qu’ils étaient jadis.Mais nous ignorons le contenu
exactde ce changement, et nous nousattachons facilementà des
explications reçues: le pèlerinage s’engrènerait sur nos pratiques
touristiqueset notregoût pour lamarche; l’individualisation du
croiretrouveraitdans lafigure du pèlerin le modèle d’un
épanouissementdesoi par lemouvementducorpsetceluide
l’âme, à distance de l’institution religieuse; des croyances s’y
attacheraient,qui résistentaudésenchantementdu monde et nous
font mesurer les limitesdenotresécularisation.Mais le diable est
dans les détails, c’est lui qu’il faut débusquer: qu’en est-il des
usages du pèlerinage, au-delà de ces lectures
macrosociologiques ?Entêtée de cette question,Elena Zapponi a mené
une longue et minutieuse enquête sur le chemin deCompostelle et
autour de lui.Elle en rapporte un beau livre, sensible et informé,où
l’explication socio-anthropologique ne renonce jamais à se mettre
à l’épreuve des pratiques et discours des acteurs.
SurCompostelle,Elena Zapponi a multiplié les postes
d’observation, tour à tour pèlerine et «hospitaliera », participant à
l’accueil des pèlerins dans plusieurs gites d’étape. Elle s’est
intéressée à ce que disent etfont les pèlerins quandils marchentet
quand ils s’arrêtent, mais aussi en amontdu pèlerinage etaprès lui.
L’enquête commence lorsqu’il est encore à l’état d’ébauche ou de
projet, ellesefinit par leretourchez soi, et pousse enconclusion
jusqu’à Rome.Le livre est construit en trois parties qui déroulent le
Chemin,on le dirait volontiers écrit au rythme de la marche, si l’on

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