O oriens
111 pages
Français

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O oriens , livre ebook

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Description

Est-il nécessaire de croire que Dieu existe pour être chrétien ? Pour la plupart, croyants ou non, croire que Dieu existe est l'essentiel de toutes les religions, la chrétienne comme les autres. Mais certains chrétiens, désormais, découvrent en eux-mêmes une autre manière de croire qui ne se fonde plus sur la certitude que Dieu existe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 49
EAN13 9782336269306
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747580441
EAN : 9782747580441
O oriens

Yves Abert
Collection Chrétiens Autrement
dirigée par Noël Hily
Appel aux chrétiens :
Croyons-nous comme avant ?
Croyons-nous tout ce qui est affirmé dans les Eglises ?
Que disons-nous ?
Nous sommes nombreux à souhaiter nous exprimer en toute liberté, dans des groupes de réflexion, dans des associations diverses de chrétiens, mais aussi dans des revues et des livres.
Beaucoup désirent aussi célébrer leur foi chrétienne dans des cérémonies qui tiennent compte de la culture moderne.
Nous proposons à ceux qui le désirent d’écrire leur livre personnel, de participer à des livres collectifs pour dire publiquement une foi chrétienne du XXI e siècle.
C’est le but de cette collection, laisser la liberté de parole à tous ces chrétiens en recherche.
Noël Hily 12, rue de Recouvrance 45000 Orléans Tel : 02 38 54 13 58
La liste des ouvrages parus dans cette collection sont en fin de ce livre
O. Oriens
O Oriens, splendor lucis eternae
O soleil levant, splendeur de la lumière éternelle
Et sol justiciae
Et soleil de justice
Veni et illumina sedentes in tenebris
Viens et illumine ceux qui demeurent dans les ténèbres
Et umbra mortis
Et l’ombre de la mort
(Grande Antienne du 21 décembre)
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection Chrétiens Autrement O. Oriens Présentation - Passer d’un port à un autre Première PARTIE - Navigation en solo
1/ Comme le soleil couchant disparaît dans la mer 2/ Christ ressuscité, soleil levant qui vient nous visiter
Deuxième PARTIE - La voiture dérape
1/ Le dérapage 2/ Le cadre mental 3/ En Eglise
Déjà parus Collection « Chrétiens Autrement » : Chrétiens autrement à l’Harmattan
Présentation
Passer d’un port à un autre
Port-Grimaud. Avril 1995. J’étais descendu dans le Midi pour retrouver le soleil, mais une pluie de mousson m’a précédé : entre Brignoles et Le Luc, les vignes se sont transformées en rizières - devant moi, la Méditerranée est plus sale que la Seine à Vitry.
Difficile de sortir ! Cette fois, je n’ai plus d’excuse. Il faut que je me mette à écrire ! ou plutôt à ré-écrire car déjà, il y a une vingtaine d’années, j’avais rédigé rapidement quelques pages. Une étrange infection m’avait alors maintenu plusieurs mois à l’hôpital. Un jour, le vieux patron du service m’avait dit, avec beaucoup de ménagements et de sous-entendus, devoir procéder à une biopsie, pour demander des analyses à l’hôpital Curie, j’avais vite compris. Pour occuper le temps, ce peu de temps qui, peut-être, me restait, mais aussi pour mettre au clair les idées qui me tournaient dans la tête, j’avais écrit.
Rapidement, l’alerte s’est révélée fausse et la vie a repris. J’ai montré mon texte à quelques amis. Il a suscité de leur part des réactions sympathiques mais un peu gênées : cela dérangeait, cela n’était pas dans l’air du temps. Je me suis dit : « Ou ça ne vaut rien et laisse tomber, ou l’ambiance n’est pas mûre pour ce genre de réflexion et mieux vaut attendre. » J’ai attendu, suffisamment absorbé par les occupations. Au surplus, en profondeur, une peur sourde m’ennuyait : peur de troubler autrui et peur, en sens inverse, de perdre ma tranquillité si je portais sur la place publique ce débat que je sentais en moi.
Et puis, il y a quelque temps, des copains m’ont relancé : « Ce que tu as écrit est important. Il faut le dire. » Alors voilà, je recommence. Après vingt-cinq ans, mes notes ont besoin de quelques mises au point. Mais c’est bien le voyage intérieur, terminé il y a plus de vingt-cinq ans, que je vais décrire car, à cette époque-là, j’avais touché mon port. Si depuis j’ai continué à naviguer sur la mer de la vie, c’est avec la conscience claire du port qui est le mien et la connaissance du chenal qui permet d’entrer dans ce port.

En termes de marine, on distingue les havres naturels des autres, artificiels, où il a fallu bâtir une jetée pour protéger les bateaux. Mon port actuel serait plutôt du deuxième type et, ce que je voudrais raconter, c’est comme le transfert de mon embarcation depuis un havre naturel vers un port artificiel.
Car on peut envisager la vie comme un voyage en mer : le va-et-vient quotidien, les soucis, les déménagements, les joies et les épreuves, les changements de travail ou la longue suite des jours monotones, tout cela avance comme le bateau. Par contre, nos convictions, notre foi, notre religion, nos principes, tout ce qui structure notre personnalité, c’est comme le port où, psychologiquement, on se retire de temps en temps : on vient s’y abriter quand la mer est trop forte, quand la vie est trop dure ; on y refait le plein de forces, de dynamisme, de certitudes, comme le bateau fait le plein de carburant, d’eau et de vivres ; on y répare quand la tempête a fait trop de dégâts, quand certains événements nous ont meurtris.

Heureux ceux qui ont un tel port, quel qu’il soit, où ils se sentent à l’aise, à la fois en sécurité et incités au dynamisme pour repartir sur la mer de la vie.
Mais parfois, il faut savoir changer de port, car celui où l’on est amarré n’est plus capable de nous offrir ce dont on a besoin : il est trop petit, ou envasé, ou encombré. Il faut savoir aller ailleurs. Pour un bateau, c’est facile. Pour les convictions, la démarche est bien plus délicate. Car souvent, il ne sert à rien d’aller ailleurs, dans un autre lieu, dans une autre chapelle. Il vaut mieux, d’abord, se replonger en soi-même et passer au crible ses propres convictions. Ensuite seulement on peut prendre des décisions. C’est en tous cas ce qu’il m’a été donné de vivre. Et j’ai retrouvé mes convictions, mais complètement transformées. Tant et si bien que j’ai eu l’impression, alors, d’être dans un autre univers mental, d’être passé, en quelque sorte, d’un port à un autre.

Ce qui m’ennuie, c’est d’être obligé de parler presque continuellement de moi, du moins dans la première partie de cette réflexion. Le Moi est haïssable ! mais comment faire autrement ? A un certain niveau de profondeur, dans le domaine des convictions, chacun ne peut parler que de lui-même. Tout au plus, peut-on avoir le sentiment d’être un témoin de sa génération, un parmi d’autres. Et encore ! N’est-ce pas prétention exagérée ? Il y a tellement de nuances entre les hommes, les esprits, les itinéraires. Aussi, mon propos n’est pas de faire une description de valeur générale. Voici simplement un itinéraire, celui d’un croyant qui, depuis un certain nombre d’années, a évolué, réfléchi, vécu et, en même temps, cherché à comprendre cette évolution.

Peut-être que d’autres s’y reconnaîtront, plus ou moins. Ou, du moins, découvriront-ils qu’ils ne sont pas solitaires dans leur affrontement à des interrogations similaires. A l’inverse, certains, croyants eux aussi, mais de mentalité absolument étrangère à cette manière de croire, prendront conscience des différences légitimes qui peuvent exister, aujourd’hui, entre croyants d’une même confession. J’aimerais faciliter, entre nous, la compréhension mutuelle.

Dans une deuxième partie, ma réflexion prendra une allure plus générale, cherchant à décrire l’évolution récente de la religion chrétienne en nos pays d’Europe occidentale et à définir les conditions rendant la foi chrétienne possible pour certains habitants de ces pays. Mais qu’on ne prenne pas ces remarques pour de la théorie. Elles ne sont que des constatations évoluant parfois en hypothèses ou en souhaits. La mode actuelle, dans le domaine religieux, est de poser toujours des questions, en évitant d’avancer des réponses. Je préfère proposer, déjà, les réponses que j’entrevois aux difficultés qui sont apparues. Mon objectif est là encore de faciliter la réflexion et la compréhension mutuelle afin que, dans les années qui viennent, beaucoup, spécialement dans les nouvelles générations, puissent croire.
Première PARTIE
Navigation en solo
1/ Comme le soleil couchant disparaît dans la mer
Quelles étapes distinguer dans mon i

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