Quelques aspects de la pensée d Al Gazali
200 pages
Français

Quelques aspects de la pensée d'Al Gazali , livre ebook

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200 pages
Français

Description

Illustre représentant du soufisme, Abu Hamid al-Ghazali (1058-1111) fut à la fois un théologien, un juriste et un philosophe de grande renommée. Cet essai nous introduit au coeur de cette oeuvre polysémique et en dévoile bien des aspects à travers analyses et traductions : réflexions sur le doute, l'unicité divine, les noms et attributs divins, le commentaire de la sourate al-lhas, la notion de lumière et d'autres thèmes éclairants.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 142
EAN13 9782336325804
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Alphousseyni Cissé
Quelques aspects de la pensée d’Al-Gazālī
Quelques aspects de la pensée d’Al-Gazālī
Quelques aspects de la pensée d’AlGazālī
ALPHOUSSEYNICISSÉQuelquesaspects de la pensée d’AlGazālī
© L'HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-30444-1 EAN : 9782336304441
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Bien que la connaissance de l’environnement social et intellectuel soit nécessaire pour saisir la pensée d’un auteur, la popularité d’AlGazālīnous dispense d’un tel exercice. Du reste, nous répéterons assurément ce que d’autres chercheurs ont clairement établi avant nous. De fait, nous rappelons seulement que né à Tūs (Hurasān) en 1058, AlGazālī se consacre très tôt à l’étude de la jurisprudence (alfiqh) avec un certain Radkānī, puis il se rend àĞurğān où il poursuit ses études avec ’Abū lQāsim alIsmā ‘ilī. Cependant selon ses biographes tel que Majid FAKHRY, entre autres, son plus grand maître a été AlĞuwaynī478 Hégire), l’éminent (ob. théologien aš ‘arite de cette époque. AlĞuwaynī initie son brillant élève à l’étude dukalāmou théologie spéculative de 1 la philosophie et de la logique . Mais selon AlGazālī lui même dans sonAlmunqid mina ddalāl, il a appris la philosophie tout seul : « Je me suis mis tout sérieusement à apprendre cette science dans les livres grâce à la lecture et 2 sans l’aide d’un professeur ». À la mort d’AlĞuwayni, AlGazālī entre au service du vizir de Bagdad, Nizām lMulk qui fonde laNizāmiyyaet le nomme Directeur de cette université. Après une crise morale ou intellectuelle, AlGazālīabandonne l’enseignement et entreprend un périple qui va
1  FAKHRY (Majid),Histoire de la philosophie islamique, Traduit de l’anglais par Marwan NASR, Paris, Cerf, 1989, p. 241. 2  AlGAZĀLĪ,Erreur et Délivrance suivie de Lettre au disciple, Traduction de Omar LAZZOUZI, SaintEtienne, Éditions IQRA, s. d., p. 46.
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s’étendre sur dix ans durant lesquels il visite Damas, Jérusalem, la Mecque et Médine. Après cette longue retraite dans la pratique mystique, il retourne à Bagdad où il reprend l’enseignement tout en vaquant à ses pratiques mystiques et à la composition d’ouvrages. C’est la raison pour laquelle il y a lieu d’apporter un éclaircissement jusquelà occulté par la plupart des biographes d’AlGazālīmalgré leur connaissance de qui, l’autobiographie de l’auteur d’Almunqid mina ddalāl,n’en tiennent pas souvent compte. L’un des exemples les plus frappants dans la contradiction de ses biographes à ce sujet concerne l’avènement de la vie d’AlGazālīluimême, qu’ils situent à l’époque des Turcs seldjoukides, alors que plus d’une fois en faisant référence aux comportements sauvages des Turcs de son temps, AlGazālīexplique ce fait par le fait 3 que l’Islam n’a pas pénétré leur contrée . Par conséquent, on peut se demander comment estil possible que ce peuple non islamisé à son époque soit à la tête d’un État islamique. N’estce pas là une contradiction historique flagrante sous la plume de ces biographes pseudo historiens ? Quant à sa formation intellectuelle et spirituelle, elle est clairement notée par l’auteur luimême dans sonAlmunqid mina ddalāl évoqué plus haut. En effet, comment peuton attribuer, entre autres, sa formation philosophique et logique à AlĞuwayni, alors que nous venons de souligner le fait qu’il affirme dans cette œuvre avoir étudié tout seul la philosophie par la lecture et non par le biais d’un professeur, ainsi que nous venons de le noter? Il en va de même concernant sa connaissance mystique car sur ce point également, il évoque la lecture, entre autres, des ouvrages des mystiques tels qu’Abū Tālib AlMakkīAlMuh et āsibī qui 3  AlGAZĀLĪ,Ihyā’ ‘ulūm ddīn, Le Caire,matba’ ‘īsā yābī lhalbīŠarkāh, s. d.
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sont loin d’être ses contemporains pour être ses initiateurs dans la voie mystique. En effet, AlGazālī affirme, contrairement à la plupart de ses biographes, le fait qu’il ne doit à personne son initiation mystique sinon à Dieu Seul. Voici ce qu’il en souligne après avoir quitté Bagdad : Ensuite je suis arrivé en Syrie où j’ai séjourné environ deux ans durant lesquels je n’avais d’autre occupation que la solitude, la retraite spirituelle, l’exercice et le combat spirituels. Car j’étais tout occupé à purifier mon âme, à améliorer mon caractère et à rendre mon cœur transparent pour m’adonner au Dhikr de Dieu qu’Il soit exalté tel que je l’ai appris dans les livres des soufis. Je me retirais ainsi plusieurs jours durant dans la mosquée cathédrale de Damas en montant dans son minaret où je m’enfermais toute la journée. De Damas je me suis rendu à Jérusalem où je pénétrais chaque jour dans le Dôme du Rocher après avoir fermé 4 la porte derrière moi.Et si nous revenons en arrière au sujet du motif de son départ de Bagdad ainsi que son détachement de la vie mondaine qu’il menait jusquelà, nous remarquons également une contrevérité sous la plume de ces mêmes biographes qui prétendent quela situation politique agitée de l’époque et la mort violente de Nizâm alMulk en 1092, provoquée par un assassin ismaélien, suivie peu de temps après par la mort du sultan Malikshāh, semblent avoir contribué à son désenchantement progressif visàvis de 5 l’enseignement. Avant de donner la version d’AlGazālīlui même sur ce point, on peut poser comme question à ses biographes pseudohistoriens ou sociologues sans scrupule : que pensentils du départ de Tolstoï de la Russie et de toute vie mondaine alors qu’il était au sommet de la gloire en tant qu’écrivain au point de trouver la mort dans le train qui 4 Id.,p. 101102. 5 FAKHRY (Majid),op. cit., p. 242.
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