Trajectoires des musiciens Gnawa
242 pages
Français

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Trajectoires des musiciens Gnawa , livre ebook

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Description

Cet ouvrage traite des transformations du statut symbolique de la musique Gnawa et de ses interprètes. La lecture des performances rituelles et profanes, dans les espaces domestiques et les concerts publics, en particulier dans le cadre du Festival d'Essouira Gnaoua Musiques du Monde au Maroc, et de multiples manifestations dans des salles parisiennes permet de tracer les trajectoires des musiciens Gnawa et de rendre compte de leur insertion mondiale par le biais du label Musiques du monde...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 336
EAN13 9782296188440
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Arts de la piste et de la rue
Sous la direction de Hugues Hotier

Arts de la piste et de la rue est une collection originale qui se veut un lieu de publication pour des recherches consacrées aux spectacles de la piste et de la rue quelles que soient les formes que ceux-ci prennent.
L’expression Arts de la piste et de la rue pourrait laisser penser que le titre de la collection cède à un effet de mode. Effectivement choisi par commodité, elle indique surtout que sont prises en compte toutes les techniques, disciplines et formes d’expression qui se donnent en spectacle dans la piste du cirque ou dans la rue. Peu importe que marcher sur des échasses, jongler avec trois balles, déclamer des répliques, défiler en lançant des drapeaux au-dessus de soi ou danser le hip hop soient considérés comme des démarches artistiques ou non : dès lors que le public s’assemble on peut parler de spectacle et la collection est concernée.
Arts de la piste et de la rue est une collection entièrement dédiée à la recherche dans ce domaine. Elle est dirigée par une personnalité qui est à la fois un chercheur connu pour trente ans de travaux scientifiques sur cette thématique et un praticien à qui une expérience longue et reconnue tant par la profession que par le public confère une connaissance privilégiée du domaine.
Trajectoires des musiciens Gnawa
Approche ethnographique des cérémonies domestiques et des festivals de Musiques du monde

Zineb Majdouli
© L’Harmattan, 2007 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairicharmattan.com diffusion.harmattan @ wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296046801
EAN : 9782296046801
Sommaire
Collection Arts de la piste et de la rue Page de titre Page de Copyright Dedicace Avant-propos Première partie - Au Maroc, trajectoires des musiciens gnawa
I. - Ethnographie de la lila de derdeba à Safi II. - Entrer dans la danse : la performance rituelle III. - Sur scène, le Festival d’Essaouira Gnaoua Musiques du Monde
Deuxième partie - Gnawa et liminarité
I. - Histoire publique d’une communauté marginale II. - Les Gnawa et le stade liminal III. - Les chemins de la reconnaissance
Troisième partie - En France, les Musiques du monde : les Gnawa et l’Ailleurs musical
I. - Premières appréhensions de l’Ailleurs musical II. - Le champ des Musiques du monde III. - Les Gnawa et le spectacle vivant
Du rituel et de la scène Bibliographie
À Habiba, ma mère, cette absente toujours présente
Avant-propos
En 1999, alors que j’étais étudiante en D.E.A, j’ai découvert le film de Margaret Mead et de Gregory Bateson Trance and dance in Bali. En regardant ce documentaire, j’ai réalisé qu’il y avait de fortes ressemblances entre la transe des femmes balinaises et le souvenir que j’avais moi-même de l’état de transe des femmes marocaines lors du rituel gnawa. J’ai donc commencé à m’intéresser à la communauté des Gnawa, et ai choisi de faire de l’étude de la transe mon sujet de recherche. Mon projet, lors de ma première année de thèse, fut alors formulé à la mesure de ma « curiosité » pour le monde des Gnawa. Intriguée par le rite de possession ainsi que par la transe, je souhaitais approcher de plus près cet univers rituel singulier. Cependant, à ce stade de ma recherche, je constatais qu’en dehors de quelques lieux communs, de vagues souvenirs et de quelques informations liées à mes lectures, des Gnawa, je ne connaissais rien.
En juin 2001, pour conduire ma première enquête de terrain, j’entrepris un voyage à Essaouira. Le Festival d’Essaouira Gnaoua Musiques du Monde me semblait être le lieu idéal pour faire la rencontre de certains membres de cette confrérie religieuse populaire. Je tentai donc d’appréhender l’univers rituel des Gnawa à partir d’un festival international de Musiques du monde. Cette approche originale fut une donnée décisive dans l’élaboration et la construction de mon objet de recherche. L’enquête de terrain m’a ainsi conduite à prendre en compte les cérémonies rituelles et surtout à suivre le parcours de cette musique et de ses interprètes dans son insertion mondiale sous le label Musiques du monde.
Cet ouvrage, extrait de ma thèse, se propose donc d’étudier les trajectoires des musiciens gnawa et les transformations de leur statut symbolique. Il s’agit d’une démarche ethnographique articulée à mon expérience de terrain engagée à Essaouira, à Safi et à Paris.
Eté 2001, je décidai donc de gagner pour la première fois la ville d’Essaouira dans laquelle je fis la rencontre de Mathieu, photoreporter professionnel. Celui-ci m’introduisit au mâalem Youssef (maître de cérémonie gnawa) qui devint mon informateur principal. Fonctionnaire et titulaire d’une maîtrise d’histoire, Youssef parut fortement intéressé par mon projet et m’invita donc à séjourner chez lui, à Safi, pour une durée totale de six mois, répartie sur trois années. Au cours de cette période, je pus assister aux cérémonies rituelles qu’il animait à Safi et éprouver le rythme du quotidien auprès de sa famille et de ses amis musiciens. En parallèle, j’assistai au Festival d ’ Essaouira Gnaoua Musiques du monde lors des éditions 2001, 2002, 2003 et 2004. En France, le terrain que je choisis d’appréhender m’amena à me rendre dans les salles de spectacles parisiennes (où se produisaient des musiciens gnawa), ainsi que dans des concerts et des soirées privées (organisées dans le cercle des jeunes musiciens gnawa installés à Paris). Ma démarche ethnographique s’appuya également sur l’étude d’un corpus de discours et de documents : récits, entretiens, revues de presse et supports de communication que les acteurs du label Musiques du monde (au Maroc et en France) mirent en avant pour promouvoir l’objet « musique des Gnawa ».
Le présent ouvrage se construit donc autour de deux regards croisés sur le même objet culturel, au Maroc et en France. Il se divise en trois parties : la première est consacrée aux trajectoires des mâalem gnawa au Maroc (des cérémonies domestiques au festival d’Essaouira), la seconde à l’étude de l’histoire des Gnawa et à la transformation de leur statut social par l’accès à la scène, la troisième poursuit le parcours de ces musiciens en France et analyse leurs performances musicales en dehors de leur contexte familier.
Je décide d’ouvrir le premier volet de ce livre par la description ethnographique d’une cérémonie rituelle gnawa. Cette dernière, nommée lila de derdeba, eut lieu à Safi, en présence de Youssef, qui officiait alors en tant que maître de cérémonie. L’observation ethnographique que je propose déploie l’ordre dramatique du rituel : les préparatifs, la phase profane et la phase sacrée pendant laquelle est invoquée la mhalla (panthéon des esprits gnawa) et où ont lieu les danses de possession. La connaissance de mes hôtes, des lieux et des enjeux relationnels entre les participants, m’a permis de mieux appréhender (à partir de l’approche interactionniste d’Erving Goffman 1 et du cadre théorique que proposent les performance studies 2 ) cette situation de communication qu’est une cérémonie rituelle domestique. J’ai donc observé et analysé la scène rituelle, ses coulisses, ses accessoires, ses participants ainsi que la transformation de l’espace et du temps.
C’est avec les mêmes outils théoriques que j’ai appréhendé les concerts gnawa à Essaouira ou à Paris. En conséquence, je ne pouvais envisager le passage du rituel à la scène que comme une séquence de sécularisation linéaire et davantage encore comme un processus circulaire et changeant. L’analyse de la dimension théâtrale du rituel m’a permis d’aborder le Festival d ’ Essaouira Gnaoua Musiques du monde, véritable mise en scène des musiques gnawa dans un contexte profane. Comment alors une musique rituelle généralement limitée aux sphères domestiques est-elle reconstruite et reproduite sur les scènes de ce festival ?
Je me suis donc intéressée à cette forme de célébration de la culture populaire en l’associant à un mouvement musical international : les Musiques du monde 3 . Comment la direction artistique établit-elle le programme du festival et comment sélectionne-t-elle certains musiciens gnawa au détriment d’autres ? Comment ce festival met-il en scène, à travers les rencontres entre musiciens locaux et musiciens internationaux, la tradition et la modernité ainsi que les valeurs d’é

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