Un diplomate au service de l archevêque
370 pages
Français

Un diplomate au service de l'archevêque , livre ebook

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370 pages
Français

Description

D'une enfance plutôt éloignée de la religion, l'auteur, devenu diplomate à l'âge adulte, à l'occasion d'entrer en contact avec l'Église catholique dans le cours de sa carrière professionnelle grâce à Monseigneur Jean Zoa, Archevêque métropolitain de Yaoundé. Il va évoluer dans ce monde de piété, de charité et de bonté, où il vient à connaître deux autres prélats célèbres, le Père Urs Egli et Monseigneur André Wouking. Voici exposé un humanisme religieux et pragmatique qui valorise la foi et donne, au cadre de l'Église, un rôle exceptionnel dans l'équilibre du temps et des choses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2016
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140021275
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

(CC)
SHANDA TONME
UN DIPLOMATE AU SERVICE DE L’ARCHEVÊQUEÀ la mémoire de Monseigneur Jean Zoa, du Père Urs Egli et de Monseigneur André Wouking
UN DIPLOMATE AU SERVICE DE L’ARCHEVÊQUE
SHANDATONMEUN DIPLOMATE AU SERVICE DE L’ARCHEVÊQUE
À la mémoire de Monseigneur Jean Zoa, du Père Urs Egli et de Monseigneur André Wouking
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-10223-8 EAN : 9782343102238
Introduction
’histoire de l’humanité est d’abord celle des grandes figures qui L l’ont marquée. En effet, à chaque étape de notre évolution, de notre temps, avec des drames et des doutes, des succès et des échecs, des femmes et des hommes ont posé des actes, réalisé des choses, influencé les esprits, transformé les croyances, créé des dynamiques et enveloppé la société de leur stature. L’évidence saute aux yeux que trop souvent, tout un peuple s’est confondu pour son identité et sa distinction sur l’échiquier mondial, à certains de ses sujets dont la personnalité pour être à la fois dominante, respectée, admirée ou détestée, porte ses lauriers et ses regrets, comme une peau porte des plaies repoussantes ou des signes de beauté admirables.
Pourtant, l’histoire est riche de tribulations et d’hésitations parfois troublantes, concernant des personnalités dont on a compris seulement longtemps, très longtemps après leur disparition, leur importance et leur véritable rôle dans l’émancipation des gens, la construction de leur bonheur et le façonnement de l’unité culturelle et spirituelle de leur peuple. Qui a oublié ce que furent et demeurent un Mao Tsé-Toung pour la Chine, Charles de Gaulle pour la France, Nelson Mandela et Desmond Tutu pour l’Afrique du Sud, Thomas Sankara pour le Burkina Faso, Patrice Émery Lumumba pour le Congo démocratique, Hitler pour l’Allemagne, le légendaire footballeur Pelé pour le Brésil ou encore Lénine, voire Staline pour la Russie. Les deux pères fondateurs des États-Unis d’Amérique, en l’occurrence George Washington et Thomas Jefferson, rentrent concrètement dans ce postulat à la fois historique et anthropologique qui nous permet de mettre également en exergue – comparaison est ici raison - Simon Bolivar pour les révolutionnaires d’Amérique latine, et surtout la figure marquante de Fidel Castro pour la petite, mais puissante et impressionnante île de Cuba.
En fait, le destin de chaque peuple peut, à un moment ou à un autre, dépendre de celui d’un individu que riena priorine prédestinait à jouer un rôle dans l’agencement de son histoire, ou de graver son nom dans le livre d’or de sa manifestation existentielle. Rien non plus, ni la richesse, ni les origines familiales, ni le niveau d’éducation, ni la couleur de la peau et enfin ni la profession, ne saurait être un critère de sélection dans ce cas. Des gens simples plus qu’effacés comme des gens en vue, des
pauvres comme des riches, des hommes d’Église, des pasteurs épousant ou défendant diverses chapelles, sont apparus tantôt en sauveurs, en héros, et tantôt en destructeurs. Certains ont véhiculé la mort ou pire les génocides et les infamies les plus insoutenables.
Personne ne doute plus aujourd’hui des ravages de la colonisation et des cultures d’importation, lesquelles ont méticuleusement, voire systématiquement, organisé le reniement des valeurs des peuples asservis et soumis. On ne connaît que trop d’ailleurs, les implications de cette dépravation historique de plusieurs siècles sur la formation mentale de plusieurs générations pour hier, aujourd’hui et demain. On ne sait pas trop comment, en lieu et place de la vénération de leurs héros, idoles et braves patriotes, des peuples sont passés champions du jeu d’admiration des descendants de leurs maîtres et de leurs oppresseurs, au point de célébrer jusqu’aux bêtises, errements et perditions de ces derniers. Une lecture des registres d’état civil en Afrique au sud du Sahara fait mourir de honte tout nationaliste conséquent. Des noms de dirigeants d’Occident à l’instar de Mitterrand, Giscard, Clinton de même que des noms des auteurs étrangers comme Baudelaire, Voltaire, Dickens et autres, parsèment des pages de livres et désignent dorénavant de jeunes citoyens 1 que les parents ont prostitués d’office par une si grave inconscience . Oui, ce ne sont ni les Steve Biko, Chaka, Samory, Mongo Béti, Nkrumah ou Cabral et Lumumba que l’on verra en effigie sur nos places publiques, tant nous avons appris ou avons été poussés consciemment ou inconsciemment, à les ignorer, à ne pas les célébrer ou à les célébrer a minima. Mais alors, le temps rend vite son jugement, en pointant du doigt notre génération, celle des premiers lettrés post-colonisation, aptes à lire, à écrire et à protéger, voire à préserver la mémoire, mas hélas. Il faut ici comprendre la responsabilité qu’il y a à aller à la rencontre de ceux qui sont porteurs de signes, de symboles, de pratiques et de pensées au quotidien, ceux qui forment le socle de nos valeurs, traditions et coutumes. Comment ne pas dans ce cas explorer, pour mieux l’exploiter, la moindre occasion et la moindre attention si jamais le hasard de notre vie nous conduit à fréquenter ces sommités ? Il ne faudrait point entendre par sommité, une sorte de vedette comme les médias nous en fabriquent à profusion dans l’actualité. Ce que nous louons et propulsons en avant 1  Voir notre livre :Fondements culturels du retard de l’Afrique noire, Paris, L’Harmattan, 2010.
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dans cette prospective, ce sont ces hommes, ces femmes, ces jeunes qui nous impressionnent, qui tiennent le manche de la lame qui taille les espaces de notre conscience intime et collective, pour asseoir un brin de dignité, un brin de solidarité, un brin de tout ce qui fait notre fierté et, partant, notre identité pure.
C’est de l’histoire qu’il est question ici, et c’est aussi de l’expérience personnelle. Il faudrait dans tous les cas y voir encore de la ferveur et du travail au service de la cité, produits d’une occasion qui fut unique, celle de la rencontre d’un pasteur d’exception, Monseigneur Jean Zoa, Archevêque de Yaoundé brutalement rappelé à Dieu en un jour tout aussi exceptionnel, et en un lieu que personne n’aurait soupçonné. L’illustre et humble prélat est mort dans sa cathédrale, devant la dépouille d’un autre non moins respecté serviteur du Seigneur, en présence du représentant personnel de Sa Sainteté le pape, le nonce apostolique et en présence d’une nombreuse gent diplomatique. Tout cela avec pour témoin privilégié, le chef de l’État hyper catholique et son gouvernement hyper pléthorique.
C’est encore et mieux la célébration, dans le récit de la découverte selon un hasard du destin dont les cloches de la divinité insondable ont seules le secret, d’un missionnaire extraordinaire, d’un homme d’une humilité et d’une sagesse hors norme : le père bénédictin Urs Friedrich Egli.
Ces hommes-là, ces archevêques et ce missionnaire bénédictin, j’ai travaillé avec eux, je les ai côtoyés, admirés, fréquentés et salués dans la beauté, l’humanité et la simplicité de leurs convictions citoyennes et religieuses. Leurs œuvres sont, de mon sentiment d’homme libre et de fils du destin, pérennes.
Il revient donc, au serviteur d’un moment, de rendre compte afin que l’expérience de l’histoire et le témoignage vivant de l’esprit participent à tisser la grande toile de nos archives souvent si pauvres en comptes rendus, en révélations de ce que furent la vie, les joies, les colères, les échecs, les qualités ou les faiblesses d’un homme qui a marqué son temps. Mais plus que ce compte rendu, le cheminement vaut et parle encore mieux, tant pour le genre professionnel qui peut être au centre d’un conte, que pour le choix fait pour dévoyer humblement une ligne de vie et une manière de faire et d’être. C’est en tout état de cause le choix d’une vitalité existentielle pour éclairer un pan de l’Église, pour imputer
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de l’intérêt à l’expérience ; il s’agit de trois rencontres qui changèrent quelque chose dans une vie, la mienne. C’est aussi, au fond, un diplomate pétri de couleurs, de douceurs, de douleurs et d’allures cousues d’humilité, à la fois des bas-fonds et des hautes sphères de part et d’autre de son parcours. En découvrant Urs Egli puis Jean Zoa, j’ai eu la chance de découvrir l’Église avec des hommes de Dieu d’une immense pureté, comme une pierre qui roule innocemment jusqu’au fond de la mer, et caresse avec une étonnante admiration les plus belles, les plus redoutables et les plus impressionnantes des créatures de cet espace mythique./.
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TITRE I Une enfance loin de la religion du christianisme européocentriste
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