Une terre aux racines chrétiennes
104 pages
Français

Une terre aux racines chrétiennes , livre ebook

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104 pages
Français

Description

Les Limousins ont des racines chrétiennes, héritage du Moyen-Âge. Saint Martial, saint Eloi, les ostensions, les Croisades, les papes d'Avignon, les nombreuses églises romanes, sans oublier les œuvres d'art attestent de ce sens du sacré, aujourd'hui encore profondément ancré, comme en témoignent leurs traditions et coutumes. C'est donc à un tour d'horizon de la chrétienneté des Limousins que nous invite ici l'auteur.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782140036477
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

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Extrait

MàRguERîE-MàRîE Ippolito
Une Terre aUx r acInes chréTIennes Le Limousin
UNE TERRE AUX RACINES CHRÉTIENNES
LE LIMOUSIN
Marguerite-Marie Ippolito UNE TERRE AUX RACINES CHRÉTIENNES
LE LIMOUSIN
Du même auteur chez le même éditeur
Mathilde de Montferrat, comtesse de Toscane. e Une dame du XI siècle, 2014
L’abbaye de Saint-Martial de Limoges. Mille ans d'histoire,2011
e Bernard de Vantadour. Troubadour Limousin du XII siècle Prince de l'amour courtois et de la poésie romane, 2001
Richard Cœur de Lion et le Limousin, 1999
Image, droit d’auteur et respect de la vie privée, 2007
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr ISBN : 978-2-343-11820-8 EAN : 9782343118208
Au Limousin
CHAPITRE 1 SAINT-MARTIAL ET SON ABBAYE SAINT MARTIAL « Un homme qui marche » (1), entouré de deux compagnons, Austriclinien et Alpinien, venant de Bourges puis de Toulx-Sainte-Croix et Ahun, tel apparaît Martial sur la scène de l’Histoire (2). Agé de 31 ans selon la Vita Prolixor, il traverse, par monts et vallées une forêt si profonde que le poète Strabon pût écrire qu’un écureuil pouvait aller de branche en branche de Limoges à Bordeaux ; cette terre, bruissante d’eaux vives, aux fondations de granit : c’est le Limousin. e Etait-ce au III siècle, comme l’affirme Grégoire de e Tours (3) dans sonHistoria Francorum, écrite au VI siècle, ajoutant que cet homme est l’envoyé du pape Fabien pour évangéliser l’Aquitaine ? Ou bien était-ce er au I siècle un « apôtre » du Christ, missionné par saint Pierre lui-même pour annoncer la « Bonne Nouvelle » à cette terre jusque-là païenne, adorant arbres, sources ou pierres levées, tel que le soutinrent l’abbé de Saint-Martial de Limoges, Odolric, et le moine Adémar de e Chabannes au XII siècle ? Sous son aspect de polémique sur des questions de date, Adémar de Chabannes, en affirmant l’apostolicité de Martial, le « disciple » du Christ, démontrait l’antériorité des reliques de Martial, sous l’autorité du duc d’Aquitaine, sur celles de Martin de Tours, détenues par le roi de France. N’a-t-on pas parlé en un temps du « Royaume
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de Martial » qu’évita le roi Robert le Pieux lors d’un voyage vers le sud, déambulant dans des contrées moins rétives : le Bourbonnais, l’Auvergne, les Cévennes… tel que le relate Georges Duby (4) ? C’était aussi valoriser auprès des pèlerins futurs les reliques de Limoges, les attirer davantage. Sans rentrer dans ce débat qui, pourtant, donna lieu à de nombreux troubles et joutes d’historiens, il faut reconnaître que tous s’accordent pour qualifier cet « homme qui marche » de saint homme (2), auréolé par ses nombreux miracles et, déjà, la conversion au Christ de nombreux habitants de la région. Il fallait aborder un peuple nouveau, fort et réaliste, mais qui, il l’apprit, donne son cœur, sa force et sa confiance à qui il reconnaît valeur et courage. Dieu lui accorda la grâce de convertir des foules. Aussi fut-il proclamé par elles premier évêque de Limoges. C’est lui qui, désaffectant un temple païen situé sur un promontoire au-dessus de la Vienne, le remplaça par une église : la première cathédrale de Limoges, toujours rebâtie en ce lieu. C’est là qu’il fit l’un de ses grands miracles : officiant à son autel, entouré de nombreux fidèles dont Valérie, fille du duc Léocadius, gouverneur, et de son épouse Suzanne, ainsi que du fiancé de Valérie, Tève. Or Valérie, convertie par Martial, venait de faire savoir qu’elle rompait ses fiançailles pour se consacrer à Dieu. Tève, furieux, la fit décapiter dans le sanctuaire. C’est alors que l’on vit Valérie se pencher, saisir sa tête entre ses mains et se diriger vers l’évêque Martial qui lui
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remit sa tête sur les épaules et la ressuscita. L’assemblée présente et Tève lui-même chantèrent les louanges de Dieu et la sainteté de leur évêque. Martial quitta, pourtant Limoges pendant quelques années pour répandre la foi. Il évangélisa la Creuse, la Haute-Vienne, le Bas-Limousin, séjourna à Uzerche et à Tulle où il guérit la fille d’Arnoul et ressuscita l’enfant du prince du château de Tulle, Nerva. Il alla aussi conquérir au Christ Bordeaux et l’Aquitaine et parcourut toutes les provinces entre Loire et Pyrénées (38 localités portent son nom en Aquitaine). Mais il revint à Limoges en sa vieillesse, auréolé de gloire. Il y mourut le 30 juin 74 ou 267… (Le 30 juin, date de l’anniversaire de la mort de Martial, est toujours fêté en Limousin.) Sa dépouille fut déposée dans un sarcophage, lui-même enfoui dans une crypte. Ce lieu de sépulture devint, dès lors, fort de cette relique, un sanctuaire d’un culte millénaire, d’un important pèlerinage et fut à l’origine de la fondation de l’une des plus grandes abbayes de France : l’abbaye de Saint-Martial, aujourd’hui disparue, mais encore l’objet de savantes recherches d’historiens, comme en témoignent, par exemple, l’ouvrageSaint-Martial de Limoges. e Ambition politique et production culturelle X s. -e XIIIs., publié sous la direction de Claude Andrault-Schmitt, rapportant les contributions des intervenants des colloques de Limoges et de Poitiers du 26 au 28 mai 2005 (2) et d’opportunes fouilles destinées à retrouver les traces de cette grandeur disparue… Car, en effet, l’abbaye de Saint-Martial de Limoges allait, par sa splendeur égalant celle des abbayes de Conques, et même de Compostelle, mais aussi par sa présence spirituelle, politique, « humanitaire » et intellectuelle, jouer un rôle éminent en Limousin pendant des siècles,
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