Dépasser Copenhague
158 pages
Français

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Dépasser Copenhague , livre ebook

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Description

A quoi attribuer l'échec de Copenhague ? Pourquoi un cartel des pays consommateurs de pétrole est-il stratégiquement et climatiquement souhaitable ? Pourquoi la fixation mondiale du prix du carbone est-elle le meilleur type d'engagement climatique ? Comment mettre en place un Fonds Vert international bien pensé ? Cet ouvrage soulève aussi la question de la coopération mondiale et propose un schéma d'accord international qui y soit propice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 266
EAN13 9782296704367
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dépasser Copenhague
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


Derniers ouvrages parus

Bernard OLLAGNIER, Communiquer, un défi français. De l’illusion du tout com’ à la communication réelle, 2010.
Jean-Pierre CASTEL, Le déni de la violence monothéiste, 2010.
Sergiu MIŞCOIU, Naissance de la nation en Europe, 2010.
Joëlle MALLET, Sophie GEORGES, Une action sur l’emploi qui change tout, 2010.
Alem SURRE-GARCIA, La théocratie républicaine, Les avatars du Sacré, 2010.
Asmara KLEIN, La coalition « Publiez ce que vous payez »'. Une campagne pour la gestion responsable des ressources naturelles, 2010.
Olivier BATAILLE, Les Apprentissages professionnels informels. Comment nous apprenons au travail pour se former toute sa vie, 2010.
Stéphane ENGUÉLÉGUÉLÉ, Justice, politique pénale et tolérance zéro, 2010.
Marie-Christine ZÉLEM, Odile BLANCHARD, Didier LECOMTE (dir.), L’éducation au développement durable. De l’école au campus, 2010.
Robert HOLCMAN, Euthanasie, l’ultime injustice, 2010.
Gilbert BOUTTE, Nicolas Sarkozy face à la crise, 2010.
Edward GRINBERG, L’intervalle. Vers une théorie du dynamisme créatif, 2010.
S teven E . S TOFT


Dépasser Copenhague

Apprendre à coopérer


Proposition de politique mondiale post-Kyoto


Propos traduits de l’anglais par Mathieu Thomas
taxecarbone.info
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12514-8
EAN : 9782296125148

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Remerciements
Lorsque j’ai décidé d’écrire Carbonomics, la première édition de ce livre, j’ai demandé à mon ami Dan Kirshner, environnementaliste de toujours, d’être mon co-auteur. Celui-ci a refusé, mais m’a proposé sa relecture et ses observations. Je savais que je pouvais compter sur lui pour présenter une perspective environnementaliste qui ait un sens économiquement. Mais il s’est aussi avéré d’une aide inestimable pour détecter les manques de clarté argumentaire, et il est même allé jusqu’à rédiger certains des passages les plus notables. En bref, le livre que vous voyez ici n’existerait pas sans les conseils suivis de Dan.
Beaucoup d’autres de mes amis m’ont également fourni une aide très appréciable. Joanna, auteure, conseillère rédactionnelle, et un temps journaliste, m’a guidé lorsque j’ai entamé la version finale. Hugh Biggar, journaliste environnementaliste, m’a suggéré beaucoup de clarifications. Depuis le début, François Lévêque a aiguillonné ma réflexion par ses questions poussées. Je le remercie également pour la publication d’extraits de chapitres sur son EnergyPolicyBlog(.com). Pete Ordway, ingénieur, a baptisé ce livre de sa première lecture « test ». Et merci également au reste de la bande – Sandy, Sarah, Doug et Dave – pour leurs suggestions et leurs apports utiles.
Cela a été un réel plaisir de travailler avec ma relectrice et secrétaire de rédaction, Kathleen Christensen ; elle a rendu ce livre beaucoup plus facile à lire.
Cette seconde édition de Carbonomics, qui a été raccourcie et taillée sur mesure pour se concentrer sur l’avenir du Protocole de Kyoto, n’existerait pas sans la vision et le dévouement de Mathieu Thomas ( taxecarbone.info ) . Il a initié le projet et sélectionné les chapitres, de même que réalisé l’ensemble de la traduction en français. Cela a été un plaisir de travailler avec quelqu’un d’aussi dévoué et enthousiaste.
Chapitre 1 Des stratégies pour la coopération
« Il est peut-être temps d’essayer une autre approche : un engagement de la part de chaque pays à augmenter le prix des émissions de C0 2 (que ce soit par une taxe carbone ou par des quotas d’émissions) à un niveau fixé d’un commun accord. »
Joseph Stiglitz, 2010.
BONNIE ET CLYDE BRAQUENT UNE BANQUE, mais la police a peu de preuves contre eux. Détenus séparés en prison, tous deux savent pertinemment qu’ils n’écoperont que d’une peine d’un an de prison pour possession d’armes à feu s’ils gardent le silence, mais de sept années de prison s’ils plaident coupables. Ils savent exactement ce qui serait dans leur intérêt – coopérer l’un avec l’autre et garder le silence. Mais ils n’en feront rien. Au lieu de cela, ils vont se trahir mutuellement et en supporter les conséquences ; car il y a en effet une règle à ce petit jeu…
Si l’un avoue et trahit l’autre alors que celui-ci tient sa promesse de garder le silence, ce dernier – celui qui pense coopérer avec son comparse – passera le restant de ses jours en prison tandis que le premier sera libéré sans délai. Ceci vaut à cette situation le nom de « dilemme du prisonnier », qui est en économie le jeu le plus célèbre de la théorie des jeux.
Nous verrons bientôt ce qui ne va pas dans cette affaire, mais la chose la plus surprenante concernant ce dilemme, c’est qu’il se produise si souvent dans la réalité, certes de façon déguisée. Le sommet de Copenhague sur le climat en est l’exemple le plus récent et le plus patent.
Seule une faible partie des représentants mandatés pour ce sommet s’est en fait aperçue que les Etats réunis là prenaient part à une immense version multi-joueurs du dilemme du prisonnier. Comme d’habitude, les « prisonniers » n’y ont pas coopéré !

Une bonne nouvelle concernant Copenhague
Le réchauffement planétaire est un problème mondial, certes, mais pas uniquement pour la raison que le climat est un système mondial. Il l’est aussi parce qu’il trouve son origine dans une défaillance mondiale du marché des énergies fossiles. Celui-ci échoue à prendre en compte le coût des émissions de C0 2 . Mais peut-être en aviez-vous déjà conscience. Ce que, par contre, vous ignorez probablement, c’est que son unique solution est à trouver dans un « jeu mondial » (pris dans le sens évoqué plus haut). Cela s’explique par le fait qu’il n’existe évidemment pas de gouvernement mondial qui serait à même de résoudre ce problème de façon dirigiste – par des quotas d’émissions ou même en combinant des quotas avec les forces du marché, c’est-à-dire en permettant l’échange de tels permis sur un marché.
En l’absence d’une telle autorité mondiale, il ne peut y avoir de quota mondial d’émission. Le système de Kyoto, de quotas nationaux et de marché mondial de permis, est donc un jeu singulièrement différent du marché des permis d’émissions de l’Union Européenne (European Union’s Emission Trading System, ou EU-ETS.). Rares sont ceux qui semblent avoir perçu cette énorme différence. L’Europe, elle, a bien un quota unique. Le Protocole de Kyoto y met en œuvre une multitude de quotas ou d’objectifs individualisés. Par conséquent, le système européen fonctionne (bien que moins efficacement que le « rétrotaxe » que nous évoquerons sous peu, mais comme nous en avons fait le constat amer à Copenhague, le système de Kyoto dans son ensemble est inopérant. Etonnamment, ceci est une bonne nouvelle. Si nous avions tenté à Copenhague la meilleure approche pour la coopération mondiale, pour n’aboutir finalement qu’à un désastreux échec, il ne nous resterait que peu d’espoir de succès pour l’avenir. Mais l’échec de cette approche défaillante nous laisse un réel espoir. La seconde partie de cet ouvrage montre pourquoi et comment.
Alors, comment le caractère erroné d’une telle approche a-t-il pu passer inaperçu pendant quinze ans ? En vérité il n’est pas passé inaperçu. Des économistes, Prix Nobel, tels que Joseph E. Stiglitz et Thomas C. Schelling nous ont avertis depuis au moins une décennie que le concept de Kyoto était voué à l’échec. Mais les politiques n’ont pas pris le bon chemin, et pour cause : le problème de la coopération a été largement ignoré. Ceci s’explique par le fait que, parmi les trois approches de l’économie que sont le contrôle, l’efficacité et la coopération, cette dernière est au cœur du domaine d’

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